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    Molly Harrison, Le chemin de la sorcière.

     

    Nuit de liesse magique, nuit d'or et de ténèbres... revoici Halloween, ma fête préférée !

    L'automne est plus profond, la métamorphose des couleurs se poursuit alors je vous souhaite de profiter des jolies choses qui nous entourent. Gardons l'espoir en ce monde triste et troublé et savourons, chaque fois que nous le pouvons, les petits bonheurs du quotidien.

     Pour lire ou relire mes articles au sujet d'Halloween, notre très vieille Samain, il suffit de cliquer...

     

    Avec de tendres pensées, sans oublier nos chers disparus...

     

    Je vous laisse en compagnie des sorcières de Molly Harrison, artiste fantasy dont le site www.mollyharrisonart.com regorge de créatures fantasmagoriques. Gros bisous !

     

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    Octobre enchanté

     

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    Rêverie d'automne

     

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    Sorcière d'automne

     

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    Sortilège gothique

     

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    Balade d'automne

     

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    Les récoltes d'octobre

     

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    Flamme d'octobre

     

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    Les vents d'octobre

     

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    Attention à la chouette rouge tachetée

     

    Amicalement vôtre !

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     A quelques encablures de Notre-Dame, une séduisante petite église au destin complexe borde le square Viviani. Accessible par un lacis de rues ayant échappé aux grands travaux haussmanniens, elle nous ramène, avec l'église Saint-Germain-des-Prés, aux premiers temps de la mémoire religieuse de Paris.

     

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     L'église, photographiée entre 1898 et 1927 par Eugène Atget (1857-1927). Épreuve sur papier albuminé à partir d'un négatif verre au gélatino-bromure d'argent, conservée au Musée d'Orsay.

     

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     Élégance et pureté des lignes du chevet actuel. À l'abside principale sont accolées des absidioles appuyées sur des contreforts dont l'allure est caractéristique des constructions du XIIe siècle.

     

    Marquant l'intersection de deux importantes voies romaines -dont le cardo maximus, axe principal orienté nord sud qui passait par la rue Saint-Jacques-, elle fut construite, à une date incertaine, là où se dressait un oratoire du VIe siècle destiné à accueillir les pèlerins de Compostelle. D'après l'historien Grégoire de Tours (538-594), afin de lui assurer une renommée durable, l'évêque Saint-Germain (490-576) aurait séjourné dans ses dépendances et l'aurait dotée des reliques de Saint-Julien de Brioude, un soldat romain converti au christianisme qui aurait subi le martyre en 304.

     

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    En réalité, plusieurs « Julien » ont été honorés en ce lieu : Julien le Martyr, évêque de Brioude, Julien le Confesseur, évêque du Mans dit Julien le Pauvre et Julien l'Hospitalier.

     

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    Les invasions normandes ne l'épargnèrent pas mais il n'existe pas d'ouvrage décrivant l'état dans lequel elle se trouva. Devenue la propriété de deux seigneurs laïques (Étienne de Vitry et Hugues de Munteler), elle fut cédée par les descendants de ces derniers au puissant Ordre de Cluny. En 1045, le roi Henri Ier (1008-1060) la donna au Chapitre de Notre-Dame.

     

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    L'église en 1880 vue du côté nord. On aperçoit bien les contreforts et les absidioles dont je parlais plus haut.

     

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    Aux alentours de 1120, Saint-Julien passa sous l'obédience de l'abbaye de Longpont, une abbaye cistercienne fortifiée située dans l'Aisne. De 1165 à 1220, les Cisterciens la firent reconstruire pour accueillir les pèlerins et les voyageurs désargentés. Définitivement consacrée à Saint-Julien le Pauvre, elle accueillit jusqu'en 1524 les houleuses assemblées de l'Université et en 1651, elle fut donnée à l'Hôtel-Dieu qui « étouffait » dans ses bâtiments. Très dégradée, elle subit de profondes transformations. La façade actuelle date de cette époque-là.

     

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     Les chapiteaux que nous voyons aujourd'hui ont été réalisés à la fin du XIIIe siècle.

     

    Utilisée au fil des siècles comme magasin, dépôt de laine et même grenier à sel pendant la Révolution, la petite église « aux allures de chapelle de campagne » accueillit plusieurs confréries (maçons, couvreurs, charpentiers, fondeurs, papetiers...) Elle échappa de justesse à la désacralisation et fut rendue au culte en 1826 par Monseigneur Hyacinthe-Louis de Quélen (1778-1839), 125ème archevêque de Paris. On l'associa au rite catholique grec byzantin ou melchite, premier rite oriental célébré dans la capitale, à partir de 1889 ou de 1892. Les dates varient suivant les auteurs et les inscriptions retrouvées.

     

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    Pendant plusieurs siècles, sa cloche romane au timbre cristallin rythma la vie estudiantine du Quartier Latin et fut considérée comme la gardienne de la première Sorbonne. La cloche sonnait le début des cours, à cinq heures du matin en été et à six heures en hiver et les clercs s'installaient, sur des bottes de foin, à l'emplacement du square actuel, pour écouter les leçons des maîtres de l'Université.

     

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     Sur cette photographie d'Eugène Atget, prise entre 1898 et 1927, on aperçoit la tourelle qui abritait la cloche indispensable au bon déroulement des activités d'alors.

     

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    Le foin, appelé autrefois « feurre », était récupéré en quantité importante dans les rues voisines aux noms évocateurs : rue du Fouarre, rue de la Huchette, rue de la Bûcherie...

     

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     Le poète florentin Dante Alighieri (1265-1321) fréquenta, en 1304, ce creuset d'effervescence culturelle mais d'autres illustres personnages s'y succédèrent : Pierre Abélard (1079-1142), Thomas d'Aquin (1225-1274), Pétrarque (1304-1374), François Villon (1431-1463), Rabelais (1494-1553)... Le portrait de Dante, anonyme, est conservé au Musée Communal du château de Blois.

     

    Saint-Julien fut aussi très appréciée par les artistes du mouvement Dada qui furent les contradicteurs, pendant la Première Guerre Mondiale, des conventions et des contraintes idéologiques, esthétiques et politiques de leur temps.

     

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     Les voici à l'emplacement de l'actuel square Viviani. Ils regardent en direction de Saint-Julien et Notre-Dame est en arrière-plan. Parmi eux on trouvait André Breton, Louis Aragon, Tristan Tzara, Paul Eluard et bien d'autres...

     

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    Entre 1920 et 1921, ils ont photographié l'entrée de Saint-Julien (image ci-dessus). A l'époque, on pouvait voir la grille d'un puits du VIIe siècle se trouvant jadis à l'intérieur de l'église.

     

    De l'autre côté, près du chevet, il demeure les traces d'une source réputée miraculeuse dont les eaux, destinées à guérir les problèmes oculaires, étaient vendues au profit des bonnes œuvres de Saint-Julien.

     

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    Les racines architecturales et spirituelles de l'église Saint-Julien sont profondes mais il est presque « miraculeux » qu'elle soit parvenue jusqu'à nous. Édifiée sur un îlot appelé « le clos de Mauvoisin », « le mauvais voisin », en raison des colères et des crues de la Seine, elle appartenait à un bourg constitué de ruelles sinueuses, de maisons gothiques, de commerces de poisson et de viande, « d'hostelleries » aux noms pittoresques et de « maisons de joie » où les colères estudiantines et les révoltes historiques des habitants de Paris firent de nombreux dégâts.

     

    Elle fut souvent le théâtre de querelles opposant les étudiants aux plus hautes instances de l'Université et certains jours, à l'intérieur comme à l'extérieur, on assistait à de véritables émeutes.

     

    En 1525, lors de l'élection du recteur, les « escholiers » s'enflammèrent, brisant les portes et les fenêtres et jetant toutes sortes de projectiles sur les personnes en train de voter. Suite à ce chaos, le Parlement décida que l'élection aurait lieu aux Mathurins, dans l'actuel 8e arrondissement de Paris et, quelques temps plus tard, l'Université fut transférée sur la Montagne Sainte-Geneviève.

     

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    Elle faillit être sérieusement endommagée pendant la Libération de Paris quand les combats firent rage dans le fortin de la Huchette, place du Petit Pont, en face de Notre-Dame, en août 1944. Et il y a quelques semaines, c'est juste « à côté » qu'un « gang » de femmes abruties, disciples des idées mortifères de Daesh ont abandonné une voiture remplie de bonbonnes de gaz qui n'ont pas explosé...

     

    Heureusement, la plupart du temps, quand elle apparaît dans les médias c'est pour servir de décor aux scènes d'un film ou d'une série. On la voit, entre autres, dans plusieurs saisons de la série fantastique Highlander ou dans Sœur Thérèse.com.

     

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    Vers 1900, une iconostase ou barrière d'icônes fut créée pour séparer le chœur de la nef. On utilisa pour la circonstance des essences de bois précieux: de l'olivier, du figuier, du chêne, de l'abricotier, du palissandre et du bois de rose.

     

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    L'iconostase de Saint-Julien est une cloison de bois enluminée, percée de trois portes, qui accueille plusieurs rangées d'icônes. Transférée de Damas, elle a remplacé le chœur du XIIIe siècle, soutenu par des piliers aux chapiteaux sculptés de feuilles d'acanthe, de flore aquatique et de masques féminins, chapiteaux qui servirent de source d'inspiration aux sculpteurs de Notre-Dame. La grande majorité de ces sculptures a hélas été détruite.

     

    L'un des chapiteaux les plus célèbres illustre le thème de la femme oiseau, la sirène harpie qui séduit les imprudents et joue les initiatrices auprès de l'âme du pêcheur.

     

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    Désolée pour la piètre qualité de ma photo, je n'ai pas réussi à faire mieux !

     

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    L'iconostase, photographiée par Atget. Source gallica.bnf.fr

     

    Une « légende noire » -et pourtant bien ancrée dans la réalité- est rapportée par l'écrivain Joris-Karl Huysmans (1848-1907). Elle est associée à la tragédie vécue, au XVIIe siècle, par Julien de Ravalet et sa sœur Marguerite, adolescents très amoureux l'un de l'autre en dépit de leurs liens fraternels. Ils s'enfuirent pour vivre leur passion, eurent un enfant et furent condamnés pour inceste, crime de fornication et adultère aggravé (Marguerite avait été mariée de force). On les décapita à l'épée de justice, le 2 décembre 1603, en place de Grève et leurs têtes furent conservées, pendant un laps de temps incertain, dans l'église Saint-Julien le Pauvre. Leurs corps auraient dû être jetés dans le charnier de Montfaucon mais, en raison de leur noble lignage, Henri IV (1553-1610) accepta qu'ils soient inhumés en l'église Saint-Jean en Grève.

     

    On lisait sur leur pierre tombale :

    « Cy gisent le frère et la sœur

    Passant, ne t'informe point

    De la cause de leur mort

    Passe et prie Dieu

    Pour leur âme. »

     

    Si vous désirez connaître les détails de leur histoire romantique et tourmentée, je vous conseille le roman d'Yves Jacob intitulé Les anges maudits de Tourlaville. Sur le même thème, un film intitulé Julien et Marguerite, réalisé par Valérie Donzelli, a fait partie, en 2015, de la sélection et de la compétition officielle du Festival de Cannes.

     

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    Écrivain, critique d'art, esthète, infatigable promeneur... Huysmans était fasciné par le vieux Paris des ombres et des mystères où se love la petite église Saint-Julien. Il y fait référence dans de remarquables ouvrages comme Les églises de Paris ou A Paris qui célèbre l'atmosphère vivante, pittoresque, ambivalente des quartiers de la capitale.

     

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    A travers ses flâneries inspirées, il invite le lecteur à le suivre, pas à pas, là où crépitent les vieilles pierres. J'aime énormément cet auteur qui était aussi un grand amoureux des chats !

     

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    Cette promenade à Saint-Julien le Pauvre s'achève mais d'autres articles sur l'histoire des rues alentour sont en préparation alors, si vous le voulez bien, nous nous retrouverons bientôt. En vous remerciant de votre fidélité et de vos si gentilles pensées concernant ma santé, je vous souhaite de radieuses journées d'automne. Gros bisous !

     

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    Bibliographie

     

    BÉRAUD et DUFEY : Dictionnaire historique de Paris, 1828.

     

    Jacques-Antoine DULAURE: Histoire de Paris. Paris: Gabriel Roux, 1853.

     

    HURTAUT et MAGNY : Dictionnaire de la ville de Paris et de ses environs, 1779.

     

    Abbé LEBEUF : Histoire de la ville et du diocèse de Paris, 1754.

     

    Jean-Baptiste de SAINT-VICTOR : Tableau historique et pittoresque de Paris, 1822.

     

    Henri SAUVAL: Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris. Paris, 1724. 3 volumes in-8°.

     

    Héron de VILLEFOSSE: Histoire de Paris. Grasset, coll. « Livre de Poche », 1995.

    Plume

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    Thomas Benjamin Kennington (1856-1916), Automne. Peintre de genre et portraitiste anglais, également représentatif du « réalisme social ».

     

    J'aime profondément l'Automne. La Nature nous conte ses couleurs précieuses tout en glissant vers le plus mystérieux des sommeils, celui de l'Hiver. On s'enivre de clarté changeante, on se régale de fruits et de légumes chatoyants, on cède à la poésie de la brume et on se laisse emporter avec les feuilles qui dansent.

     

    Source d'inspiration pour de nombreux artistes, l'Automne nourrit les recherches sur les ombres, les matières lumineuses et les métamorphoses de l'atmosphère. Voyage auquel je vous convie par l'observation de tableaux choisis, œuvres qui m'enchantent...

     

    Parmi les œuvres que je présente, plusieurs ne sont pas datées. Ce n'est pas un oubli de ma part. Il n'y a tout simplement pas assez de précisions (ou il existe des contradictions) concernant le moment de leur réalisation et les lieux où elles sont conservées.

     

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    Albert Bierstadt (1830-1902), L'automne dans les bois, 1886. (New York Historical Society).

     

    Peintre américain d'origine allemande, amoureux des paysages de l'Ouest américain, Bierstadt appartenait à l'Hudson River School, mouvement artistique caractérisé par sa vision romantique de l'art, fondée sur la passion des grands espaces et des merveilles naturelles, comme les Montagnes Rocheuses, le tout sublimé par un travail très approfondi, quasi mystique, sur la lumière.

     

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    Albert Bierstadt, Automne en Amérique, dans le comté d'Oneida (il s'agit de l'un des 62 comtés de l'État de New York).

     

    Les pigments d'automne sont des sucres enchantés, des caramels luxuriants dont la splendeur crépite entre ciel et terre.

     

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    Vincent Van Gogh (1853-1890), Paysage d'automne, 1885.

     

    Onirisme puissant, recherches sur la texture ensorcelante de l'air, l'artiste devient le messager des métamorphoses de la Nature qui font écho aux saisons de son âme.

     

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    Vincent Van Gogh, Paysage d'automne, 1884 ou 1885.

     

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    John Joseph Enneking (1841-1916), peintre impressionniste américain, Prémices d'automne.

     

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    John Joseph Enneking, Joyaux d'automne

     

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    John Joseph Enneking, Bois profonds en automne.

     

    Tout flamboie, tout pétille et le regard se fond dans une élégante symphonie de jaune, d'orangé, de pourpre, d'or et de brun.

     

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    John Atkinson Grimshaw (1836-1893), Automne d'or.

     

    Artiste de l'époque Victorienne, préoccupé par les modifications industrielles de son temps, Grimshaw excellait à peindre les clairs de lune, les effets de lumière changeante et les paysages urbains et ruraux.

     

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    John Atkinson Grimshaw, A golden beam (Un faisceau d'or).

     

    Chemin de feuilles rousses, ombres crépitantes et patines mystérieuses, l'automne transforme la réalité en surprenante fantasmagorie.

     

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    Hans Anderson Brendekilde (1857-1842), Chemin boisé en automne.

     

    Cet artiste danois, orienté vers le réalisme, excellait à peindre les « effets d'atmosphère », les vibrations de la lumière, la sensualité des matières, l'or, le jaune, le brun et le rouge des transformations.

     

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    Hans Anderson Brendekilde, Le jardin japonais, vers 1900.

     

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    Willard Leroy Metcalf (1858-1925), Chêne rouge, 1911.

     

    Cet impressionniste américain, amoureux des paysages de la Nouvelle-Angleterre, était membre des Ten American Painters et proche du groupement d'artistes de Old Lyme, dans le Connecticut. Comme de nombreux peintres américains de son époque, il étudia dans sa jeunesse à Paris, à l'Académie Julian où il eut pour maîtres Jules Joseph Lefebvre et Gustave Boulanger. Il s'inspira des oeuvres bucoliques et sylvestres de l'École de Barbizon mais il préféra l'Impressionnisme. Après avoir visité Pont-Aven, Grez-sur-Loing et Giverny, il fonda, avec Théodore Robinson (1852-1896), une colonie d'artistes américains à proximité de la demeure de Claude Monet.

     

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    Willard Leroy Metcalf, Gloire d'automne.

     

    Marcher sous les arbres et sentir l'automne qui mûrit, danse et palpite...

     

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    Winslow Homer (1836-1910), Automne, 1877.

     

    Cet artiste américain fut attiré par l'Impressionnisme avant d'orienter sa palette entre le Réalisme et le Symbolisme. Reporter dessinateur pendant la Guerre de Sécession, il peignit le quotidien des militaires puis s'intéressa au monde rural, aux animaux, aux vues océanes et à l'intimité des êtres et des saisons.

     

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    Vassili Dmitrievitch Polenov (1844-1927). Femme sur un chemin forestier.

     

    Ce peintre russe, de sentiment réaliste, appartenait au mouvement des Ambulants ou des Itinérants (1863-1890), artistes en rupture avec les méthodes d'enseignement et les sujets traditionnels de l'Académie Impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Les Ambulants furent profondément intéressés par le thème des inégalités sociales.

     

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    Léon de Smet (1881-1966), Forêt d'automne.

     

    Cet artiste belge luministe, amoureux de l'art du paysage, était le frère du peintre Gustave de Smet (1877-1945) et le fils de Jules de Smet, dramaturge, photographe et décorateur. Portraitiste recherché par les écrivains, à l'instar de Joseph Conrad et de George Bernard Shaw, Léon de Smet se réfugia à Londres pendant la Première Guerre Mondiale. En 1917, appelé au front, il peignit différents portraits et, après la guerre, il se replongea dans l'atmosphère londonienne qu'il appréciait. Il revint en Belgique en 1925 et à partir de 1932, il s'impliqua, avec son frère, auprès des artistes du groupe Vlanderen qui faisaient la promotion de l’art belge contemporain. L'Impressionnisme et surtout le Pointillisme (appelé aussi Divisionnisme ou Néo-Impressionnisme) furent ses sources d'inspiration.

     

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    George Inness (1825-1894), Automne à Montclair.

     

    Ce peintre américain, épris de l'Écosse où il mourut était une célébrité de l'art du paysage et l'un des membres les plus éminents de l'Hudson River School, école de paysagistes américains qui regroupa de nombreux artistes nés après 1800. Ses membres développèrent un « art sensible » fondé sur une admiration quasi religieuse des beautés de la nature, creuset des spiritualités. Ils identifièrent des paysages vierges et sauvages, les assimilèrent aux paysages bibliques et se lancèrent dans une sorte de quête de la Terre Promise.

     

    Entre ténèbres vivantes et turbulences de lumière, l'Automne revêt dans ses œuvres une dimension puissamment mystique.

     

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    Thomas Moran (1837-1926), Automne.

     

    Ce paysagiste américain autodidacte, ami d'Albert Bierstadt, William Keith et Thomas Hill, fut associé à l'Hudson River School. Amoureux des Rocheuses et du White Mountain Art (art des Montagnes Blanches), il peignit des vues de l'Ouest américain qui furent présentées au Congrès américain et favorisèrent la création du parc national de Yellowstone.

     

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    John Frederick Kensett (1816-1872), Lac George.

     

    Cet artiste américain, né dans le Connecticut, s'inspirait des grands sites naturels, à l'instar des Rocheuses et des paysages de la Nouvelle-Angleterre. Peintre luministe et graveur émérite, il fut associé à la seconde génération des artistes de l'Hudson River School. Il a participé, entre autres, à la fondation du Metropolitan Museum of Art de New York.

     

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    Frits Thaulow (1847-1908), Automne d'or en Bretagne.

     

    Peintre norvégien, amoureux de la nature sauvage aux reflets changeants mais aussi peintre de l'eau sous ses différentes formes (pluie, lacs, rivières, torrents, neige, givre, glace, flocons, cristaux...), Fritz Thaulow était fasciné par les atmosphères mystérieuses. Grand voyageur, aimant l'Europe, Paris, Venise et les États-Unis, il restitua, tout au long de sa carrière l'éternelle beauté des paysages naturels qu'il découvrait. Peintre du temps qui s'écoule, il fut le beau-frère de Paul Gauguin et l'ami de Claude Monet, d'Auguste Rodin et de Pierre Puvis de Chavannes. Il fonda le Salon du Champ de Mars et fut membre du jury de l'Exposition Universelle de 1889.

     

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    Paul Gauguin (1848-1903), Le cours d'eau, Automne, 1885.

     

    Le regard du spectateur est aimanté par la puissance impressionniste de l’œuvre, panaché de couleurs flamboyantes, par la lumière d'or qui éclate, rebelle aux conventions et l'arbre qui irradie sur la toile comme une flamme. Gauguin peignit ce tableau un an avant la naissance du courant Symboliste qui s'opposa au « manifeste » Impressionniste. La couleur fut l'émanation de sa vision esthétique, que ce soit à travers le Cloisonnisme (créé en 1886 et inspiré de la technique du vitrail), le Synthétisme (théorie picturale conçue en 1888 et nourrie de Symbolisme) et le Primitivisme (mouvement pictural apparu en Russie qui privilégia l'imagerie populaire et les formes naïves de l'Art). La couleur était pour lui « vibration de même que la musique ».

     

    Les teintes suraiguës qu'il affectionnait (jaune citron, ocres rouges, verts intenses, indigo et rose ardent) influencèrent les adeptes du Fauvisme.

     

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    Claude Monet (1840-1926), Effet d'automne à Argenteuil, 1873. Courtauld Institute Galleries à Londres.

     

    Peinte en bord de Seine où Monet capturait avec passion le reflet des arbres dans l'eau, l’œuvre est une symphonie de mouchetures de lumière. Les couleurs forment une partition claire, une harmonie d'orange brun et de bleu mêlé de rose fin, le tout rehaussé par des touches de vert jade. Au fond de la scène, les maisons d'Argenteuil se fondent dans une palette gris bleutée, une sorte d'horizon fantasmé.

     

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    Francis Picabia (1879-1953), Canal de Moret, effet d'automne, 1909. Collection privée.

     

    L’œuvre de cet artiste atypique (à la fois peintre, graphiste, écrivain) se confronte au Surréalisme et au Dadaïsme mais ses travaux de jeunesse traduisent une influence impressionniste et un goût prononcé pour le Luminisme. Mouvement hétéroclite, le Dadaïsme, né pendant la Première Guerre Mondiale, se fonde sur l'extravagance et la liberté d'expression et se caractérise par une remise en cause des règles et des contraintes idéologiques, esthétiques et politiques.

     

    Moret sur Loing, petite cité médiévale construite au bord de l'eau, était l'un des berceaux de l'Impressionnisme. Les artistes y savouraient la qualité de la lumière, la douceur de vivre et les splendeurs naturelles et historiques de la vallée du Loing.

     

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    Lynn Shaler, L'Automne à Brooklyn, 1955. Cette artiste américaine contemporaine exerce son talent entre New York et Paris où elle expose régulièrement.

     

    Dans la ville, l'automne déploie aussi ses parures d'or patiné. Cette œuvre me plaît tout particulièrement par le choix de son cadrage et l'harmonie subtile des couleurs, la touche vive et délicate de rose qui éclate sur le gris de l'architecture et ce « je ne sais quoi » qui la rend émouvante.

     

    J'ai beaucoup aimé partager avec vous ce petit tour d'automne en peinture. J'ai, bien sûr, d'autres œuvres à vous montrer mais je dois prendre congé. D'autres visites à l'hôpital m'attendent ainsi que bien d'autres « soins » alors je vous dis « à bientôt ». Je pense à vous. Gros bisous !

    Plume

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