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    Rendez-vous sur la jetée promenade du Lac d'Enghien, dans le Val d'Oise, le 95, mon département, à environ onze kilomètres au nord de Paris.

     

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    La promenade, aménagée en 1910 par l'architecte Louis Olivier, a des similitudes esthétiques avec la jetée de la ville d'Arcachon, inaugurée en 1903.

     

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    Les promeneurs apprécient l'esplanade Henri Patenôtre-Desnoyers, la vue sur le lac et le casino dont je parlerai tout à l'heure.

     

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    A Enghien, ville propice à la villégiature, la marche est rythmée par l'élégante présence du mobilier urbain. Les hautes silhouettes des lampadaires se découpent sur le bleu de l'eau et du ciel et la scénographie de l'espace est particulièrement réussie.

     

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    J'aime tout particulièrement ces têtes de béliers !

     

    Si la symbolique du Bélier dans les Arts vous intéresse, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous :

     

    Le Bélier dans les Arts et le Folklore

     

    http://chimereecarlate.over-blog.com/2018/04/le-belier-dans-les-arts-et-le-folklore.html

     

     

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    L'eau est indissociable du développement et de la renommée d'Enghien mais avant de se nommer « Enghien-les-Bains », la ville fut l'un des territoires affiliés à la puissante seigneurie de Montmorency qui connut, au XVIIe siècle, ses lettres de noblesse.

     

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    En 1633, les Princes de Condé firent l'acquisition de ce vaste domaine qui devint « Duché d'Enghien », en raison du titre de ducs d'Enghien détenu par les Condé dès le XVIe siècle.

     

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    Au creux de la vallée de Montmorency, Louis Cotte (1740-1815), jeune prêtre de l'oratoire de Montmorency et scientifique aguerri, découvrit, en longeant une étendue d'eau appelée « Étang d'Enghien » des eaux sulfureuses qui favorisèrent la création d'établissements de nature thermale.

     

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    En 1820, grâce à une analyse gouvernementale des vertus des eaux du royaume, Enghien acquit une renommée qui allait se développer tout au long des 19e et 20e siècle. La devise de la ville est : « Dant robur virtutemque fontes » soit : « Ces sources qui donnent force et courage ».

     

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    Le roi Louis XVIII (1755-1824) bénéficia des vertus de ces eaux qui lui permirent de soigner un ulcère à la jambe et le médecin en chef de l'Hôpital Saint-Louis en fit l'apologie.

     

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    A l'époque des Lumières, les lacs s'imposèrent comme des éléments incontournables de la mise en scène du paysage, ce qui annonçait une vision romantique de la Nature et une série d'aménagements financiers et hydrauliques.

     

    Madame de Sévigné (1626-1696), Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) ou encore Alphonse de Lamartine (1790-1869)... (ils ne furent pas les seuls...) chantèrent les vertus des lacs de France et de Suisse et le thermalisme devint l'un des fleurons des théories hygiénistes de l'époque. Dans ce contexte, la station thermale d'Enghien se développa grâce à Jean-Baptiste Péligot 1777-1837), ancien administrateur en chef des hôpitaux et hospices de Paris.

     

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    Les abords du lac furent défrichés, aménagés. On se mit à forer des puits artésiens, on lotit de manière effrénée. Une symphonie architecturale vit le jour, composée de belvédères, de chaumières, d'ermitages, de chalets, de demeures néo-gothiques, néo-normandes ou Renaissance et Enghien se métamorphosa en « Nouveau Village d'Enghien ».

     

     

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    Le 7 août 1850, l’Assemblée Nationale opta pour la création d’une commune nouvelle appelée « Enghien-les-Bains » et en 1863, les thermes furent remplacés par un complexe de soins qui est devenu l’un des plus modernes et des plus prisés sur la scène européenne et de manière internationale.

     

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    Dans les années 1830, on pouvait admirer, dans ce décor de carte postale, l'Hôtel des Quatre Pavillons qui a disparu. Gravure BNF Estampes.

     

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    Affiche Enghien, Compagnie de Chemin de Fer du Nord, Musée de l'Île de France.

     

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    Le lac d'Enghien a attiré de nombreux artistes, venus chercher l'inspiration dans un paysage peuplé de demeures pittoresques, de hameaux de style versaillais, de chalets suisses et de pavillons exotiques. Enghien avait ses habitués comme le maître sculpteur James Pradier (1790-1852), les peintres Horace Vernet (1789-1863), Eugène Isabey (1803-1886), Paul Delaroche (1797-1856) et bien d'autres, ainsi que des personnalités politiques comme Napoléon III (1808-1873), Charles Giraud (1802-1881) etc... et de célèbres actrices comme Mademoiselle Mars (1779-1847).

     

    Enghien est aussi la ville de Mistinguett (1875-1966), pétillante artiste née Jeanne Florentine Bourgeois au numéro 5 de la rue du Chemin-de-Fer (actuelle rue Gaston Israël).

     

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    Vous trouverez, en cliquant sur le lien ci-dessous, une biographie très complète, agrémentée de nombreuses photos.

     

    http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/fiches_bio//mistinguett/mistinguett.htm

     

     

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    Mistinguett en revue

     

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    Sur les bords du lac, on aperçoit le célèbre Casino d'Enghien.

     

    En 1870, lors de l'occupation prussienne, le casino était une sorte de chalet où les habitants d'Enghien venaient se livrer à des activités ludiques : jeux de société, jeux de boules... mais les Prussiens, saisis par le froid intense de l'hiver, démontèrent le bâtiment pour en faire du petit bois qu'ils brûlèrent pour réchauffer.

     

    Le casino fut reconstruit, en forme de navire, entre 1901 et 1902 par l'architecte Edmond Autant. Il attira de nombreux visiteurs, il abrita même un hôpital militaire mais des problèmes de sécurité furent signalés au fil du temps. Le bâtiment fut reconstruit en 1908 et associé à un théâtre à l'italienne, pouvant accueillir jusqu'à 700 spectateurs.

     

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    Le navire casino : Reproduction Vialles, J-B, 2009. Service Patrimoine et Inventaire du Conseil régional d'Île de France (base Mémoire 20099500213).

     

    Un théâtre à l'italienne est un théâtre dont la salle est en forme de demi-cercle et où les spectateurs sont placés à plusieurs niveaux( l'orchestre, les corbeilles, les balcons, la galerie).

     

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    Le casino actuel appartient au groupe Lucien Barrière dirigé par Dominique Desseigne. Lucien Barrière est le neveu de François André, homme d'affaires inventeur du concept de « resort à la française », soit la réunion dans un même lieu d'un casino, d'hôtels, d'un hippodrome et de terrains de golf.

     

    François André et son associé, Eugène Cornuché, s'illustrèrent en faisant construire des établissements de luxe, à partir de 1912, sur les côtes de Normandie. Personnages incontournables des Années Folles, ils se lièrent d'amitié avec les rois, les princes, les hommes politiques et les artistes. François André fut le premier à ouvrir les portes des casinos à une clientèle féminine.

     

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    Des célébrités comme Coco Chanel (1883-1971), André Citroën (1878-1935), le peintre Maurice Utrillo (1883-1955) ou encore les membres de la famille Rothschild avaient l'habitude de fréquenter les lieux et à la fin du mois de mai 1906, le célèbre ingénieur Louis Blériot (1872-1936) a entamé sur le lac « les essais d’un intéressant aéroplane de son invention. »

     

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    Photo trouvée sur Le Figaro.fr

     

    Voici ce que nous dit la revue L’Aérophile de la même année.

     

    « Cet appareil a une surface portante de 60 m² répartis sur deux cellules elliptiques. Ces surfaces sont en soie Française vernie, tendue sur une armature en bois de frêne creux. À l’avant, se trouvent deux hélices de 2 mètres de diamètre, tournant à 600 tours et placées côte à côte. Elles sont actionnées, au moyen de deux arbres flexibles, qui constituent une transmission d’une régularité et d’une souplesse remarquables, par un moteur de la célèbre marque « Antoinette », de 24 chevaux, 8 cylindres, pesant 40 kilogrammes. Les hélices ainsi actionnées ont fourni un effort de traction de 80 kilogrammes. L’ensemble de l’aéroplane est monté sur un hydroplane extrêmement léger, en bois perforé, garni de flotteurs en toile caoutchoutée. Des gouvernails horizontaux et verticaux assurent la stabilité dans tous les sens. L’appareil peut être monté par une ou deux personnes. Il a été établi sur les données de M. Blériot, le constructeur de phares bien connu dans les grands ateliers d’aviation Blériot et Voisin, à Billancourt. »

     

     

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    Le casino d'Enghien-les-Bains est semble-t-il le seul casino de France à avoir un droit d'accès payant et qui varie en fonction de chaque jour.

     

    Je ne suis pas entrée à l'intérieur. J'ai préféré me promener sur les bords du lac en songeant à la vie qui bruissait là autrefois et en me rappelant de certaines lectures comme Le Bouchon de Cristal, roman policier de Maurice Leblanc (1864-1941) qui met en scène les aventures du gentleman-cambrioleur Arsène Lupin.

     

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    Le roman parut en feuilleton dans Le Journal, de septembre à novembre 1912 puis il sortit, peu de temps après, en librairie. Maurice Leblanc rend hommage à La Lettre Volée d'Edgar Allan Poe (1809-1849), une nouvelle pleine de rebondissements dans laquelle un objet que l'on cherche à dissimuler est placé en évidence. L'action du Chapitre Un du Bouchon de Cristal se déroule au Lac d'Enghien.

     

    Synopsis : « Arsène Lupin cambriole la villa du député Daubrecq. Mais les choses tournent mal : Lupin réussit à s’enfuir avec un bouchon de cristal, qui disparaît presque aussitôt. Lupin espionne Daubrecq et découvre que c’est un maître chanteur qui possède une liste de vingt-sept noms impliqués dans l’affaire du Canal de Panama. Un scandale qui s'est déroulé entre 1892 et 1893.

    Un document explosif serait caché dans le fameux bouchon de cristal ! »

     

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    Époque fascinante du Pavillon Chinois, une construction issue de l'Exposition Universelle qui se déroula à Paris en 1867. A la fin de la manifestation, il fut démonté à l'initiative d'Albert De Montry, le directeur du premier établissement thermal et installé à Enghien où les visiteurs et la haute bourgeoisie de la ville l'apprécièrent pour son dôme exotique et ses formes polygonales incurvées et mouvantes, entre ombre et lumière. Il s'altéra hélas au fil du temps et dut être remplacé par un bâtiment inauguré le 14 juillet 1911.

     

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    Il abrite aujourd'hui le restaurant panoramique du Pavillon du Lac.

     

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    De l'ancien vers le nouveau...

     

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    Enghien est une ville magnifique qui a été tout autant convoitée que menacée, dans sa beauté éclectique, au fil du temps.

     

    Pendant la seconde guerre mondiale, elle a abrité, de manière régulière, les régiments allemands de passage ainsi qu’une Kommandantur d'importance régionale. A la Libération, des affrontements d'une grande violence se sont déroulés dans ses rues « entre les forces allemandes et des éléments de la seconde division blindée du général Leclerc, appuyés par la Résistance locale. »

     

     

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    J'ai encore plein de choses à vous dire au sujet d'Enghien et une myriade de photos à vous montrer alors je vous donne rendez-vous dans quelques jours, après ma publication du Premier Mai, pour la suite de cette promenade.

     

    Merci de tout cœur pour votre gentillesse, chers aminautes qui vous reconnaîtrez. Belles et douces pensées pour vous et gros bisous !

     

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    Plume

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    Fertile, habile et facétieux, le Lapin ou Lièvre de Pâques dépose des œufs en chocolat et des œufs peints dans les jardins, les parcs et différents lieux de nature. Très attendu par les gourmands, il est traditionnellement considéré comme l'émissaire des forces de Reverdie !

     

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    Il est l'animal sacré de la déesse Ostara, divinité féminine associée à la Lune et à l'Aurore qui a donné son nom à la fête germanique du Printemps. L'équivalent anglo-saxon d'Ostara est Eostre.

     

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    À la période de Pâques (Easter, Oyster...), le Lapin ou Lièvre du Printemps est honoré en Alsace, dans les Vosges, en Allemagne et en Angleterre sous le nom d'Osterhase. On le dit gardien des œufs prêts à éclore ou géniteur de ces précieux talismans de fécondité et on le représente, depuis l'Antiquité, sur une profusion de stèles, de statues, de plaques de cheminée, de moules à pâtisserie, etc...

     

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    © Mickie Mueller, Ostara, the sabbat with the rabbit

     

    La déesse Ostara gouverne les festivités de l'équinoxe de printemps (21, 22 ou 23 Mars) et les forces calendaires du mois d'Avril. En son honneur, des combats symboliques étaient organisés, simulant la lutte des énergies printanières et de l'hiver finissant. Les prêtresses d'autrefois plaçaient des œufs dans des barques miniatures glissant au fil de l'eau, enfouissaient des œufs et des figurines d'écorce dans la terre et jetaient des œufs décorés dans les brasiers rituels.

     

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    © Katherine Toms, Ostara

     

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    Animal ambivalent, le lièvre suscitait la méfiance dans la Grèce antique et symbolisait la fécondité dans la Rome ancienne où sa viande était réputée aphrodisiaque. Consacré à Vénus/Aphrodite, la déesse de l'amour, il incarnait paradoxalement la luxure et la vertu, sa morphologie lui permettant de détaler face aux tentations.

     

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    Dans la mythologie de Pâques, il apparaît comme le messager du printemps. Un peu avant la période des Rameaux (Pâques Fleuries) où se mélangent coutumes populaires et actions liturgiques chrétiennes, il prépare les œufs gourmands puis il élabore son plan de distribution de cadeaux-talismans.

     

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    Dans l'ancienne Angleterre, dans le monde germanique et dans plusieurs régions de France, sa présence est perceptible aux premières lueurs de l'aube. Il caracole aussi au crépuscule, sous la ronde lune et quand l'astre des nuits dessine un croissant argenté. Il fraye sur les vieilles voies, s'ébat à proximité des cercles de pierre, des anciens lieux de culte, des rivières et des sources. On le trouve près des rameaux verts, rameaux qui, avant d'être consacrés au Christ, étaient dédiés à Apollon, le dieu grec de la lumière et des arts, à la déesse Ostara et aux esprits des fleurs et des fruits.

     

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    © Pascal Moguérou, L'Heure des Fées...

     

    Le Lapin/Lièvre est très important dans le folklore européen et bien au-delà. Rusé, avisé, gourmand, maître des connaissances cachées et des comptines d'enfance, il est le familier de ceux qui pratiquent les Arts Anciens: Astrologie, Divination, Sorcellerie, Alchimie, Médecine magique...

     

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    © Janie Olsen

     

    À des périodes choisies, il s'aventure dans l'herbe tendre et va cueillir les plantes celtiques de longue vie: l'armoise de pleine lune qui favorise les visions secrètes, l'achillée matricielle qui nettoie et nourrit le sang, l'alchémille des elfes, le trèfle étoilé, la camomille au cœur de miel, la pimprenelle et la menthe aquatiques, la sauge des sortilèges, le serpolet, le lycopode, la verveine, le mouron d'eau, le romarin...

     

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    © Janie Olsen

     

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    © Janie Olsen, Lièvre seigneur de la fécondité, lié à la magie des abeilles et à la puissance guérisseuse du miel.

     

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    © Janie Olsen

     

    Comme je l'écrivais au début de mon article, il est Osterhase, celui qui annonce la venue des forces nouvelles, chasse les derniers fléaux de l'hiver, « ouvre les chemins » et attise les pouvoirs mystérieux de la terre. Il ranime les énergies d'Eos, l'Aurore aux doigts de rose et « pond », de manière magique, des œufs rouges, gorgés du sang de la vie.

     

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    Dans la tradition de Pâques, les enfants lui préparent un nid douillet, tapissé d'herbes et de fleurs, dans un lieu dont l'emplacement est gardé secret. Amant et guerrier lunaire, il y dépose des œufs incandescents et multicolores après avoir affronté, un coq cuirassé d'or.

     

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    © Amanda Clark, Abondance

     

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    © Karen Davis, The Starlight Hare...

     

    Symbole Universel, il apporte la chance, insuffle la créativité, stimule la clairvoyance...

     

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    Chez les Aztèques, appelé Tochtli, il représentait le huitième jour du calendrier et apparaissait comme le signe de la Lune et du bonheur.

     

    Dans la Chine ancienne, maître des remèdes alchimiques appelé Lapin de Jade et célébré à la mi-automne, il prononçait des incantations de guérison en écrasant des branches de cannelle dans un mortier sacré.

     

    Dans les mondes amérindiens, en Asie, pour les Égyptiens, les Celtes, les Saxons, les Hottentots... il était l'incarnation du pouvoir magique, fécond, régénérateur de la Lune printanière. Il est également honoré dans l'Islam.

     

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    Petits Lapins de la Tapisserie de la Dame à la Licorne, réalisée vers 1500. Ils représentent, à travers un luxuriant bestiaire et une farandole de symboles végétaux, la fécondité et la force du désir.

     

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    © Robert Bissell, Les Magiciens

     

    Le Lapin/Lièvre est un Trickster, expert en espiègleries. Vénéré par de nombreuses civilisations, il a été rejeté par l'église chrétienne. Assimilé au Malin, il est considéré dans le monde chrétien comme un emblème de luxure et un vecteur de maladies mais en tant qu'esprit de la reverdie, il a plus d'un tour dans son sac et les « gens du pagus » ont continué de le célébrer.

     

    On le trouve là où pousse la Verveine (Ferfaen en vieille langue celte, Trombhad en gaélique), herbe d'amour qui régénère le sang,la peau, apaise les migraines et décongestionne les foies épuisés.

     

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    © Robert Bissell, Le Secret

     

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    © Robert Bissell, Initiation

     

    En magie druidique, sous l'obédience du lièvre, on utilise la verveine (herbe de l'enchanteur, herbe du chef, herbe sacrée...) pour encourager la circulation de l'Awen, force de l'inspiration, apaiser les conflits et repousser les peurs qui empêchent d'avancer. On boit du thé de verveine mêlé d'armoise et d'achillée pour stimuler la sensibilité prophétique. On balaye les espaces sacrés avec des tiges et des feuilles de verveine...

     

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    © Robert Bissell, The Inquiry (L'Enquête)

     

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    © Donella Arts, Le Lièvre et le Tor

     

    Dans les Comtés d'Angleterre, on donne au Diable le surnom de Lapin quand il séduit les Sorcières pour les conduire au Sabbat mais pour autant le lapin/lièvre, dans le monde anglo-saxon, n'est pas empreint de négativité. Il va et vient sur ce qu'on appelle le Old Path, (le Vieux Chemin), route sacrée tissée de lignes d'énergies (Ley Lines) qui sillonne l'Angleterre et traverse, entre autres, dans le Somerset, la ville de Glastonbury.

     

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    ©Lisa O'Malley, Magic of the Tor

     

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    À Glastonbury, s'élève le Tor, une tour dédiée à Saint-Michel sur une colline considérée comme sacrée. Le Tor est perçu comme une aiguille d'énergie pure protégeant les secrets de la vieille Angleterre, celle des enchanteurs et des villes mythiques, comme la Cité de Camelot, fief du Roi Arthur. Le Tor évoque le Graal et le bâton d'aubépine magique de Joseph d'Arimathie.

     

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    Hare Print Spirit Path to Avalon Glastonbury by © eveningstardust

     

    Gardien des cycles calendaires, le Lapin/Lièvre est une figure initiatique, un maître des temps secrets, à l'instar du Lapin Blanc d'Alice au pays des merveilles.

     

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    White Rabbit par John Tenniel (1820–1914).

     

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    Illustration de John Tenniel.

     

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    Frederick Morgan (1847-1927), Feeding the rabbits (Nourrir les lapins), scène issue d'Alice au pays des merveilles.

     

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    © Lisa Parker, Moongazing Hare.

     

    De nombreux artistes ont célébré le Lapin/Lièvre... Il faudrait une encyclopédie pour tous les citer ! J'aime tout particulièrement les représentations des illustratrices Beatrix Potter (1868-1943), Susan Wheeler et Marjolein Bastin.

     

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    The Tale of Peter Rabbit, un ouvrage de fantasy animalière signé Beatrix Potter dont la première édition parut en octobre 1902.

     

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    Beatrix Potter

     

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    © Susan Wheeler

     

    Les lapins de Susan Wheeler sont tellement addictifs ! Cette artiste née en 1955, spécialiste de la carte de vœux, a grandi en Nouvelle-Angleterre et s'est passionnée très jeune pour la Nature et la vie des animaux. Elle a imaginé des mondes enchantés et notamment l'univers apaisant, familial, merveilleusement utopique de Holly Pond Hill où vivent des créatures des bois aux délicieuses petites manières...

     

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    © Susan Wheeler

     

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    © Susan Wheeler

     

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    © Marjolein Bastin

     

    J'espère que vous penserez aux lièvres magiques en vous promenant dans les champs ou lorsque vous dégusterez, qui sait, une infusion de verveine! Sourires...

     

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    Et n'oublions pas que sur le corps diamanté de la ronde lune, palpitent des taches qui d'après de nombreuses légendes, dessinent la forme d'un lapin...

     

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    Pour les personnes qui s'interrogeraient, voici la différence entre un lièvre et un lapin :

     

    Le lièvre et le lapin sont des Lagomorphes. Le lapin vit en colonie dans un terrier que sa petite famille a creusé. Il est plus petit que le lièvre, il a des oreilles plus courtes, une tête ronde et un museau aplati. Sa queue est plutôt blanche.

    Le lièvre, bien plus grand, est un solitaire qui ne creuse pas de terrier, préférant s'installer sous une haie ou des buissons. Sa queue est de préférence noire.

    Le lapin pèse environ 1,5 kilos. Le lièvre oscille entre 3 et 5 kilos.

    Le lapin aime le soir et l'aurore pour frayer en dehors de son terrier mais sans trop s'en éloigner.

    Le lièvre parcourt davantage de distance lorsqu'il sort de son habitation. Il aime le crépuscule et la nuit.

     

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    Joyeuses Pâques chers Aminautes !

     

    Si vous voulez retrouver mes précédents articles sur le sujet, il vous suffit de cliquer sur les liens ci-dessous :

     

    Mystères et Traditions de Pâques

     

    Les Œufs du Printemps

     

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    Petits sourires avec ces chenapans de Lapins Crétins !

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    Gros bisous et merci de votre fidélité !

     

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    Plume

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     Notre-Dame vue, pendant l'hiver 2019, depuis le parvis de l'Hôtel de Ville avec au premier plan, à gauche, La Science, 1880-1882, de Jules Blanchard (1832-1916).

     

    Comment ne pas se sentir bouleversé par tant de beauté, de mystère, de force esthétique ?

     

    Nous avons failli perdre un inestimable joyau...

     

    Sans les pompiers de Paris auxquels un hommage ô combien mérité vient d'être rendu, Notre-Dame ne serait qu'un spectre de pierre, noyé dans la poussière... Alors bravo à celles et ceux qui se sont battus, au péril de leur vie, pour que la Cathédrale demeure, œuvre de Foi et de Ferveur au cœur de l'Île de la Cité.

     

    Il faudra du temps pour la reconstruction... A ce sujet, je ressens l'Espérance de bien des personnes, une Espérance qui balaye, bien heureusement, de vaines polémiques associées à l'argent versé pour permettre la renaissance d'un chef-d’œuvre.

     

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    La Cathédrale est un Trésor Intemporel. Au-delà de toutes croyances, elle incarne la Concorde entre Religion et Laïcité, elle est notre héritage à travers les siècles, elle a résonné de toute son âme pendant les moments clefs de notre histoire...

     

    Comme nombre d'entre nous, je dois digérer ma tristesse et l'angoisse que j'ai ressentie en cette nuit où elle flambait, une nuit qui semblait irréelle...

     

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    Image L'Opinion

     

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    Image Europe 1

     

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    Image France 24.fr

     

    Notre-Dame est encore debout et les 200 000 abeilles qui vivent au sommet de la sacristie attenante ont survécu ! C'est un beau symbole... Petites abeilles industrieuses qui se gorgent de miel afin de protéger leur reine lorsqu'elles détectent un danger et qui s'endorment dans les atmosphères enfumées. Leurs minuscules organismes se sont réveillés après l'incendie. Les réactions affluent du monde entier pour saluer la bonne nouvelle.

     

    Une autre nouvelle... La girouette en forme de coq qui couronnait la pointe de la flèche a été retrouvée dans la soirée du 16 avril. « Cabossée mais vraisemblablement restaurable » d'après le ministère de la Culture.

     

    Le coq contenait, à l'instar d'un « paratonnerre spirituel », un fragment de la Couronne d’Épines, une relique de Saint-Denis et une relique de Sainte-Geneviève, la sainte patronne et protectrice de Paris. Ce coq reliquaire, en cuivre repoussé, est enfoncé et il est compliqué de savoir s'il abrite encore une partie de ses trésors.

     

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    Photo © Jacques Chanut montrant Philippe Villeneuve, l'architecte en charge des travaux de Notre-Dame, avec la girouette.

     

    La flèche que nous connaissions fut conçue, entre 1859 et 1860, par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Heureusement les douze apôtres et les quatre évangélistes monumentaux qui ornaient sa splendeur avaient été retirés des hauteurs de Notre-Dame quelques jours avant l'incendie. Ils sont en cours de restauration dans la ville de Périgueux.

     

    La flèche originelle avait été érigée en 1250 et démontée entre 1786 et 1792.

     

    Je veux dire encore BRAVO aux pompiers de Paris qui ont sauvé la Cathédrale et espérer qu'un magnifique projet de restauration puisse voir le jour...

     

    Pour les personnes intéressées, j'avais publié un billet consacré à Notre-Dame de Paris, au moment des fêtes de Noël 2018, sur La Chimère Écarlate :

     http://chimereecarlate.over-blog.com/2018/12/notre-dame-de-paris-et-son-sapin.html

     

     

    Les photos qui suivent ont été prises les 16 et 18 avril. Les rues qui entourent le parvis ne sont pas accessibles. Il y a un monde fou et plein de télévisions françaises et étrangères. Il n'est pas évident de se frayer un chemin pour photographier mais vous aurez une idée de l'état de Notre-Dame... Avec beaucoup d'émotion associée...

     

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    On ne peut se rendre sur le parvis. Les pompiers ont toujours beaucoup de travail à accomplir car des pignons et différents éléments sculptés risquent -hélas- de tomber.

     

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    Notre-Dame est vraiment une miraculée !

     

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    18 avril

     

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    16 avril

     

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    18 avril, jour de l'Hommage rendu aux pompiers et à Notre-Dame sur le parvis de l'Hôtel de Ville. La foule s'était dispersée après les discours d'Anne Hidalgo et de Christophe Castaner.

     

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    Continuons de penser très fort à la Dame du cœur de l'Île de la Cité et à ses pierres vives...

     

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    J'aimais tellement voir cette flèche s'élancer dans le ciel...

     

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    Image Infos.fr

     

    Pensées pour tous les bâtisseurs, petits ou grands et que résonnent à jamais les mots des amoureux de Notre-Dame...

     

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    Superbe roman paru en 1831 chez l'éditeur Charles Gosselin.

     

    Né de la plume ardente de Victor Hugo (1802-1885) qui nous emporte dans le Paris de 1482.

     

    A redécouvrir ou à découvrir avec un féroce appétit littéraire !

     

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    Notre-Dame de Paris, Quasimodo et Esmeralda, illustration de © Benjamin Lacombe.

     

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    Esmeralda par © Benjamin Lacombe

     

    Pensées pour vous chers Aminautes et merci de votre fidélité...

     

    Gros bisous gourmands à l'orée de Pâques...

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    © Lynn Bonnette

    Plume

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    32 commentaires
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    MERCI BEAUCOUP POUR VOS VŒUX D'ANNIVERSAIRE !

     

    Et vos pensées concernant ma santé... Je suis très touchée... par ce que plusieurs d'entre vous m'ont écrit, par vos poèmes et par les créations que vous avez réalisées pour moi. Je vous dis de tout cœur...

     

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    A quelques pas de la Place des Vins de France, dans le Quartier de Bercy-Village, on contemple, devant la façade miroitante d'un hôtel de luxe, une statue en marbre de Carrare.

     

    Assise en tailleur sur une dalle qui semble flotter sur l'eau, elle se nomme Plénitude et elle a été réalisée en l'an 2000 par l'artiste plasticienne Florence de Ponthaud-Neyrat.

     

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    De manière songeuse et sensuelle, elle se penche et mire son reflet dans une étendue où plongent les formes des bâtiments alentour.

     

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    Ce marbre resplendit par sa pureté dans un univers empreint d'une modernité qui peut paraître froide mais à peu de distance, on pénètre dans un écrin de Nature, le Parc de Bercy à la très belle scénographie.

     

    Plénitude est là, telle une déesse à fleur d'eau. Puissance matricielle qui incarne le féminin sacré entre ciel et moires aquatiques.

     

    Et le marbre se fait chair...

     

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    Florence de Ponthaud-Neyrat est née en 1944 à Chalon-sur-Saône. Artiste profondément accomplie et pleine de sensibilité, elle pratique la sculpture monumentale, « en pierre unique » et dans toutes sortes de matières : bois, marbre, fer, bronze, terre cuite, verre...

     

    Entre 1971 et 1975, elle a étudié à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et au fil des années, elle a travaillé auprès de maîtres de la sculpture, en l'occurrence :

     

    César Baldaccini, dit César (1921-1998), enfant terrible de l'art désigné comme Nouveau Réaliste en 1960.

     

    Étienne-Martin, sculpteur et plasticien, créateur de La Demeure, en 1968, œuvre à laquelle j'ai consacré un article : La Demeure, Étienne-Martin, été 2018

     

    Jean Cardot (né en 1930), maître sculpteur, Président de l’Académie des Beaux-Arts en 1992 et 1997, spécialiste en grandes commandes publiques.

     

    Germaine Richier (1902-1959), créatrice de créatures fantasmagoriques.

     

    Nino Bruschi, artiste emblématique de l'art à Carrare en Italie, terre de prédilection pour de merveilleux marbres...

     

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    https://www.florencedeponthaud.com/

     

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    Florence de Ponthaud-Neyrat posant à côté de son œuvre intitulée Le brame du cerf, photo © Hervé Desvaux.

     

    Elle a dirigé l'entreprise de son père, André Neyrat, héritier d'une maison de fabrication de parapluies depuis 1865 et elle se voue à son art, pleinement, depuis l’année 2000. Attirée par la Nature, l’Art Sacré, l'expression des grands mythes créateurs à travers la matière, les effets de texture et le mouvement...

     

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    Aux Aguets, œuvre réalisée entre 2015 et 2016 par Florence de Ponthaud-Neyrat, en bois de châtaignier, bambous et fer à béton.

     

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     L’œuvre nid et oiseau est visible à Yerres, dans la Propriété Gustave Caillebotte, en Essonne.

     

    Je vous ai fait visiter ce lieu bucolique et peuplé de ravissantes fabriques à travers une série d'articles :

     

    La Propriété Gustave Caillebotte à Yerres

     

    La Propriété Gustave Caillebotte : Notre-Dame du Lierre

     

    La Propriété Caillebotte : L'Exèdre et l'Enfant à l'Oie

     

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    Irriguant le charme et la vigueur retenue de son mode d'expression artistique, la rencontre de Florence Ponthaud-Neyrat avec Robert Couturier (1905-2008), élève d'Aristide Maillol (1861-1944), a été d'une importance capitale pour ses marbres monumentaux.

     

    Je conseille aux personnes intéressées par la sculpture contemporaine, l'excellent site de la Galerie Martel Greiner :

     

    https://www.martel-greiner.fr/artists/robert-couturier/

     

    https://www.martel-greiner.fr/artists/florence-de-ponthaud-neyrat/

     

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    La Belle se laisse admirer dans un quartier très riche sur un plan artistique. Je vous ai conté l'histoire des lieux dans plusieurs articles et billets :

     

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    La roseraie et les parterres de Bercy

     

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    Le Jardin Romantique de Bercy

     

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    Les vignes de Bercy

     

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    Le magnifique musée des Arts Forains se situe également à proximité. J'ai pris plein de photos de ce lieu insolite et fascinant. Je lui consacrerai un article dans quelques temps...

     

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    Je vous souhaite de belles journées de Plénitude Printanière, merci encore pour vos vœux d'anniversaire et votre fidélité. Gros bisous !

     

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    Plume

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    29 commentaires
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    Le Printemps (Springtime), 1873.

     

    Charmes de l'instant, finesse et grâce des lignes, offrande vive d'un regard en pleine Reverdie... Le Printemps, tableau réalisé en 1873, nous ouvre les portes de l'univers enivrant du peintre Pierre-Auguste Cot (1837-1883) dont le talent fut mêlé de Romantisme, d'Académisme et de Pré-Impressionnisme.

     

    L’œuvre met en scène un jeune couple sur une balançoire, dans une forêt dense. Le Printemps est revenu, la chaleur envahit la Nature qui se pare de vert intense et de notes fruitées et fleuries.

     

    La forêt forme un écrin pour les amoureux. Elle est le lieu d'un rendez-vous secret et dessine un territoire où la magie des sentiments peut crépiter. Dans ce cocon émeraude et doré, la jeunesse du couple exprime la passion de la vie et la renaissance des énergies de fertilité.

     

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    Les deux jeunes gens sont suspendus dans la lumière, très amoureusement enlacés...

     

    Le tableau de Pierre-Auguste Cot décrit les prémices d'une offrande érotique, ce qui a choqué les parangons de vertu, à son époque. Mais l’œuvre, jugée trop sensuelle par les uns, fut très appréciée par les autres...

     

    Le Printemps chante... La jeune fille, ravissante et désirable dans sa fine tunique, s'apprête à donner sa virginité à son amoureux. Le blanc transparent de son vêtement s'apparente à la texture de l'air.

     

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    Le garçon arbore une tunique rouge, émanation de la passion charnelle. Le rouge évoque directement le sang de la virginité, offrande de sa bien-aimée.

     

    Le regard de la jeune fille est explicite, les émotions ne se cachent pas et les effleurements des corps disent la vigueur des envies et des sentiments. Le Printemps jaillit telle une flamme verte dans cette forêt propice aux ardeurs voluptueuses.

     

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    Montre pendentif réalisée vers 1880, image Sotheby's

     

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    La Tempête (The Storm), une toile peinte en 1880 pour une collectionneuse américaine nommée Miss Wolfe et conservée, comme Le Printemps, au Metropolitan Museum of Art, à New York, décline à nouveau le thème des jeunes amants lovés dans un milieu naturel faisant écho à leurs sentiments. Cette course contre les éléments déchaînés les rapproche d'une fusion charnelle.

     

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    Le Printemps et La Tempête ont suscité la passion de nombreux visiteurs du MET. Leur potentiel d'attraction ne s'étant jamais démenti, ils ont été reproduits sous forme de cartes postales, de posters et dans de nombreux livres d'art. Des artistes se sont amusés à les utiliser dans leurs créations.

     

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    © John Sapiro

     

    Un collectionneur d'origine turque tomba tellement sous le charme de La Tempête qu'il voulut en faire l'acquisition mais Miss Wolfe n'étant pas disposée à en séparer, il fit peindre une copie de grande qualité par un artiste de son pays. La copie est exposée au Palais Présidentiel d'Ankara !

     

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    Panneau de soie tissée vendu sur ©Artcurial

     

    Pierre Auguste Cot naquit le 17 février 1847 à Bédarieux, dans une famille modeste de l'Hérault. Il montra dès ses jeunes années de belles dispositions artistiques et reçut une aide de sa municipalité pour étudier à Toulouse où il fit la rencontre du sculpteur Antonin Mercié (1845-1916) et du peintre d'histoire et sculpteur Jean-Paul Laurens (1838-1921).

     

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    La nouvelle poupée

     

    En 1862, il fut le lauréat du Grand Prix de la Ville de Paris et put s'inscrire à l'École des Beaux-Arts, où il fit ses classes sous la direction des maîtres Alexandre Cabanel (1823-1889), William Bouguereau (1825-1905) et Léon Cogniet (1794-1880).

     

    En 1863, ses premières œuvres furent exposées au Salon de Paris et à partir de 1870, il devint membre des jurys du Salon de Paris et du Prix de Rome. Il participa aussi à des cercles culturels renommés comme Le Parnasse Club et La Cigale.

     

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    Portrait d'une jeune femme dit La Baigneuse

     

    En 1868, il épousa Juliette Duret, la fille du maître sculpteur Francisque Duret (1804-1865) et le 7 Juillet 1874, il reçut le titre de Chevalier de la Légion d'Honneur. Ses créations furent gratifiées de nombreuses récompenses et médailles. Très apprécié dans la haute société du Second Empire, il fut un portraitiste accompli et représenta le gotha. Il collabora également avec son ancien maître, le peintre et professeur émérite William Bouguereau.

     

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    Dionysia, 1870.

     

    Sa peinture, hélas oubliée du grand public, demeure prisée par les connaisseurs des subtilités Académiques.

     

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    Une Lady, 1879.

     

    Pierre-Auguste Cot aima profondément sa terre d'Occitanie et sa ville de Bédarieux où il possédait un atelier, au Mas Tantajo.

     

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    Image trouvée sur Geneanet

     

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    Ophelia ou La Lecture

     

    En 1882, il réalisa une œuvre intitulée Mireille en Arles qui est conservée au Musée Fabre à Montpellier et en 1883, il commença, sur commande de la Cour d'Autriche, une vaste composition qui devait représenter « Sainte-Élisabeth de Hongrie soignant les malades ». Hélas, il mourut à l'âge de 46 ans et son travail resta inachevé.

     

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    Mireille en Arles. Le prénom Mireille vient du latin « Miracula » qui signifie « Prodige ». Il semble que « Mireille » soit la forme provençale de « Marie ». Les « Mireille » sont d'ailleurs célébrées le 15 août, jour de l'Assomption de la Vierge.

    On attribue la création de « Mireille » au poète occitan Frédéric Mistral (1830-1914) et on relie aussi ce joli nom à « Myriam », un prénom d'origine hébraïque qui désigne un être « cher » ou « aimé ».

     

     

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    Sainte-Élisabeth de Hongrie, l’œuvre que Pierre-Auguste Cot ne put terminer.

     

    https://www.sainteelisabethdehongrie.com/se_vie.html

     

    Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 19), dans la tombe de son beau-père, Francisque Duret et le 9 août 1891, la ville de Bédarieux inaugura un monument commémoratif, réalisé par le sculpteur Antonin Mercié (1845-1916) et l'architecte toulousain Paul Pujol (1848-1926).

     

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    Image trouvée sur E.Monument.net. Crédit Photo Musée d'Orsay, Fonds Debuisson.

     

    En 1942, sous le régime de Vichy, les ornements en bronze de l’œuvre furent fondus. Dans les années 1970, un nouveau buste fut créé et la statue de l'enfant fut remplacée par une palette, un pinceau et une palme.

     

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     La charmante baigneuse

     

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    Je vous souhaite d'être amoureusement emportés par les souffles du Printemps et je vous dis merci pour votre fidélité... Gros bisous les ami(e)s !

    Plume

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