• Le Poème du Mardi : Jules Supervielle, Hommage à la Vie

     

     

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    Je continue la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'apprécie beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié...

     

    Je veux, chers Aminautes, vous dédier cette publication et embrasser celles et ceux qui les jours derniers ont évoqué leurs baisses de moral tellement compréhensibles !

     

    On va s'en rappeler de cette année 2020 !!! Allez, je veux croire en nous les Ami(e)s et me dire que nous allons retrouver des moments de joie profonde et d'apaisement, retrouver ceux que nous aimons sans menaces au-dessus de nos têtes... Cela va arriver...

     

    J'ai choisi pour ce mardi un poème d'un artiste que j'aime beaucoup, Jules Supervielle (1884-1960) dont la vie a été ponctuée de grandes souffrances. Un artiste fin et sensible...

     

     

    Hommage à la Vie

     

    « C’est beau d’avoir élu

    Domicile vivant

    Et de loger le temps

    Dans un cœur continu,

    Et d’avoir vu ses mains

    Se poser sur le monde

    Comme sur une pomme

    Dans un petit jardin,

    D’avoir aimé la terre,

    La lune et le soleil,

    Comme des familiers

    Qui n’ont pas leurs pareils,

    Et d’avoir confié

    Le monde à sa mémoire

    Comme un clair cavalier

    A sa monture noire,

    D’avoir donné visage

    À ces mots : femme, enfants,

    Et servi de rivage

    À d’errants continents,

    Et d’avoir atteint l’âme

    À petits coups de rame

    Pour ne l’effaroucher

    D’une brusque approchée.

    C’est beau d’avoir connu

    L’ombre sous le feuillage

    Et d’avoir senti l’âge

    Ramper sur le corps nu,

    Accompagné la peine

    Du sang noir dans nos veines

    Et doré son silence

    De l’étoile Patience,

    Et d’avoir tous ces mots

    Qui bougent dans la tête,

    De choisir les moins beaux

    Pour leur faire un peu fête,

    D’avoir senti la vie

    Hâtive et mal aimée,

    De l’avoir enfermée

    Dans cette poésie. »

     

    Jules Supervielle (1884-1960)

     

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    Jules Supervielle (1884-1960) fut orphelin à l'âge de huit mois, il grandit en Uruguay puis en France où il dévora les ouvrages de poètes comme Leconte de Lisle, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Arthur Rimbaud, Paul Claudel, Jules Laforgue ou encore Walt Whitman. Voyageur dans l'âme et amoureux de l'Amérique Latine, il se passionna pour l'étude des langues. Il vécut tantôt en Uruguay, tantôt en France et chercha, tout au long de sa vie, à établir un dialogue littéraire et profondément humain avec ses parents, bien trop tôt disparus.

     

    « Il est deux êtres chers, deux êtres que j'adore,

    Mais je ne les ai jamais vus,

    Je les cherchais longtemps et je les cherche encore.

    Ils ne sont plus... Ils ne sont plus... »

     

    Il aima la Nature à travers laquelle il chercha la présence de sa mère. Il aima explorer des paysages et se laisser porter par des rêveries intimistes. Ses amis l'appelaient le poète-voyageur et l'amour de son épouse, Pilar Saavedra, le poussa à découvrir les beautés de territoires immenses comme l'océan, les montagnes d'Amérique ou la pampa...

     

    Dans chacun de ses poèmes, il s'est interrogé sur son identité d'orphelin, cherchant à sublimer le manque, le vide, l'absence qui pesaient sur lui « comme le ciel fond sur la terre »...

     

    Le ciel, les chevaux, les nuages, les voiliers, les vastes étendues le fascinaient... Son œuvre se rattache à certains courants poétiques comme Le Parnasse et le Symbolisme mais elle demeure avant tout très personnelle et liée à ce qu'il qualifiait « d'entre-deux »...

     

    Entre deux atmosphères, deux êtres qui éternellement lui manquèrent et dont l'absence définit la force et la subtilité de sa poésie...

     

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    Je prends plaisir à illustrer ce poème avec des instants de vie, des petits riens d'automne, des feuilles, des fruits, des bouts de nature simples et précieux, qui papillonnent...

     

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    Ami Héron expert en rêveries dans les jardins de Paris...

     

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    L'Automne nous offre ses couleurs, le héron y songe-t-il ?

     

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    De retour vers notre résidence...

     

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    Et pour se réconforter en ces temps difficiles, voici un cake aux olives et aux noix fait maison sans prétention et quelques navettes aux amandes et à la fleur d'oranger...

     

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    Toujours, dans le fait maison, je vous offre cette tablette de chocolat aux huiles essentielles (orange, bergamote, gingembre, mandarine) que je suis très contente d'avoir réalisée et que Christophe a beaucoup aimé déguster... Sourires !

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    Prenez bien soin de vous les Amis, gros bisous !

    Plume

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  • Commentaires

    21
    Samedi 31 Octobre 2020 à 18:56

    Culture et littérature font si bon ménage chez toi qu'on se lèche les babines en se nourrissant d'images et de mots!

    20
    Vendredi 30 Octobre 2020 à 09:14

    La peinture du jour

    Bonjour Cendrine,

    maintenant que nous sommes confinés il nous reste les blogs pour nous évader du quotidien..

    Bonne journée, gros bisous

    19
    Jeudi 29 Octobre 2020 à 17:12
    Véronique

    Cendrine , mon Amie

    Merci pour cette ode à la vie . Je partage ton amour pour Jules Supervielle , ce poète qui transformait la douleur en douceur , comme toi ma Petite Fée.  Cet homme en quête de la réparation a fait que sa poésie demeure une perpétuelle consolation.Son oeuvre conserve tout son réconfort lorsque les temps se font difficiles ... alors relire ce grand Homme est d'une grande sagesse .

    Sur les ailes du héron ,dont j'ai une plume , tu t'en doutes ;-) , je me suis posée le temps de déguster toutes ces gourmandises , d'apaiser mon regard sur les derniers ors de l'automne.

    Merci Cendrine

    Douce soirée aux parfums enivrants et subtils d'une saison qui bascule lentement vers Novembre .

    Je t'embrasse

    Véronique

     

    Samain - Autrement dit ...

    18
    Jeudi 29 Octobre 2020 à 13:06
    Une fleur de Paris

    Bonjour Cendrine,

    Encore sous le choc après l'attentat au couteau à Nice. Le confinement tombe très bien, car on a peur de sortir et pas qu'à cause du virus. Aline ben c'est pas la forme. En plus avec ce nouveau confinement, je ne pourrais plus l'accompagner pour ses chimios et ça la stress ... Et toi comment vas-tu ? J'espère que tu vas un peu mieux ... En tout cas merci pour ton gentil commentaire. 

    Passe une bonne journée, grosses bises, Véronique

    17
    Jeudi 29 Octobre 2020 à 10:32

    La peinture du jour

    Bonjour Cendrine,

    le temps a pris les couleurs du confinement il est maussade..

    Ce confinement était à prévoir avec tous ces gens qui font n'importe quoi..

    Bonne journée, gros bisous

    16
    Jeudi 29 Octobre 2020 à 09:01
    Féelaure

    Coucou Cendrine, merci pour ce beau billet, tes photos sont magnifiques, le poème très joli et tu me fais envie avec tes petites gourmandises je prendrais bien la recette du cake et des navettes pour les refaire. Le chocolat miam les arômes j'en bave devant mon écran hihi

    Douce fin de semaine à vous deux, on pense bien à vous, prenez soin de vous

    Gros bisous

     

    15
    timilo
    Jeudi 29 Octobre 2020 à 05:55

    Tu as choisi un très beau poème de Jules Supervielle .

    Bravo pour les photos qui l'illustrent .. Un petit clin d'œil au chocolat .

    Douce journée Cendrine

    Bisous

    timilo

    14
    Jeudi 29 Octobre 2020 à 05:30

    Bonjour @ toi

    Tes petits mots sont la douceur du jour qui se réveille 

    Gros bisous

    Jeudi 29 octobre 2020

    13
    Mercredi 28 Octobre 2020 à 17:42

    Beau ton ami héron !

    Un billet gourmand pour les yeux  !

    Que de belles photo à regarder.

    Biz

    12
    Mercredi 28 Octobre 2020 à 17:03

    Coucou Cendrine, quel surprise de voir cette plaque de chocolat, j'ai essayé de croquer mais hélas mon écran d'ordi n'avait aucun goût ! ^^Je comprends que Christophe se soit bien régalé. Tu es douée en cuisine dis-moi !
    J'ai aimé ce poème, faire connaissance avec Monsieur Jules qui aimait la nature, elle nous donne tant de bonheur.
    Tes photos sont très belles de cet automne, même si les occasions ensoleillées de le photographier sont très rares. Merci pour ces clichés colorés.
    Oui, ces temps deviennent très difficiles avec l'arrivée d'un mois de novembre qui risque de nous "enfermer" de nouveau. Je pense à ceux qui entrent à l'hôpital, qui sortent de cette maladie avec des séquelles longues à soigner. Comment ne pas avoir peur ?
    Nos blogs nous aident bien à maintenant le contact entre nous. Il nous oblige à l'ouvrir, le remplir, communiquer.... c'est important.
    Portez-vous bien tous les deux
    Gros bisous

    11
    Mercredi 28 Octobre 2020 à 12:23
    Une fleur de Paris

    Bonjour Cendrine,

    Je te pique un morceau de chocolat miam miam !! 

    Comment vas-tu ? Prends soin de toi, je pense à toi. Je t'embrasse, Véronique

    10
    Mercredi 28 Octobre 2020 à 09:33

    La peinture du jour

    Bonjour Cendrine,

    le soleil brille ce matin mais il ne fait que 12°.. L'automne est bien là..

    Bonne journée, gros bisous

    9
    Mardi 27 Octobre 2020 à 20:41
    colettedc

    Bonsoir chère Cendrine,

    Quel MAGNIFIQUE choix tu as fait et qui cadre si bien avec tous ceux et celles à qui tu l'as offert ! Tes explications sont superbes comme d'habitude et combien BELLES sont tes photos ! Bravo aussi pour ces douces friandises !!! Miam ! Miam !

    Mille bravos et douce fin de soirée,

    Gros bisous

    8
    Mardi 27 Octobre 2020 à 15:18
    Une fleur de Paris

    Bonjour Sandrine,

    Ah tiens un héron, que j'aime cet oiseau. Quand il est immobile, le dos voûté il ressemble à un petit vieux lol 

    Je ne connais pas ce poème, encore une découverte pour moi. 

    Aline a eu sa 9ème chimio ce matin, elle est très fatiguée comme à chaque fois, là elle dort.

    Et toi comment vas-tu ? 
    Prends soin de toi, je t'embrasse bien fort, Véronique 

    7
    Mardi 27 Octobre 2020 à 11:31

    Bonjour Cendrine ! Tout suite happy je commence par le fait maison ! N'aurais tu pas hazard l'idée de faire un petit truc pour vendre aux he

    amies ces fait maisons succulents ? surtout le kaque et le choco …noir ? 

    Tu m'as fait rire avec l'histoire du balai … et moi je t'ai mis une d'un coup de pied dans les fesses d'un bon homme qui a voulu me chhiper une carte téléphonique une fois...  ouvrant la cabine..

     

    J'aime beaucoup ce poème plein de vie et qui inscris toutes les facettes de notre vie " j'ai noté ceci très beau : 

    De choisir les moins beaux

    Pour leur faire un peu fête,

     

    Dis, ces animaux ne se trouvent pas t-ils dans le parque Monceau ? 

    Puis des jolies poires et les belles feuilles de l'automne si beau. 

    Merci aussi de me parles de cette faiblesse apparente qui est une force. J'ai impressionné plusieurs personnes car être à la charge d'une

    maladie lourde et à vie comporte, patience, force et Amour de la Vie et se battre sans pleurnicher. J'ai des amis qui ne savent même pas cette chose bipo sur mon dos. Ils me cherchent pour les fou rires et lorsqu'il m'est arrivé de pleurer une ou deux fois ...c'étaient comme si la Tout Eiffel tombaient par terre tellement cela les impressionnait. Allez je te quitte car je fais un saut chez le coiffeur me couper les cheveux car probablement  confinement Paris et petite couronne des magasins  considérés peu important… je vois les hommes en Robinson Crusoé yes Bisous ! nani et le Monsieur ci dessus 

                                                                   

                                                                           Photo non truqué de Titi !!! Incroyable !

                                                                                                      hier après midi

     

                                                                      

                                                                                      Ce qui veux dire son élasticité ! 

    6
    Mardi 27 Octobre 2020 à 09:48

    La peinture du jour

    Bonjour Cendrine,

    merci pour ce joli morceau de littérature que tu as si bien illustré..

    Ton cake aux olives me fait envie ainsi que ce bon chocolat..

    Bonne journée chère amie fidèle, bons baisers

    5
    Mardi 27 Octobre 2020 à 08:00

    Coucou Cendrine 

    Quelle belle page , merci à toi 

    Je ne connaissais pas ce poète , et cet hommage est si bien écrit  

    Je vais me laisser  tenter par un petit carré de chocolat , sourires ..

    Bonne journée Douce Cendrine 

    Bises 

    4
    Mardi 27 Octobre 2020 à 07:56

    bonjour 

     le poéme est trés beau et bien à mon gout 

     ce poéte  je l 'ai déjà lu ,  dans mes recherches de poémes 

     ta page  est trés   belle ,  ; le héron   dans tous ses états , un voisin aussi  vivant sur les imots d ela baie 

     mais  qui  chez moi descendit dans la mare aux poissons et les gobas tous ..... 

     

    je vais avec plaisir gouter de ton cake aux olives ....

     je te souhaite une belle journée 

     j 'espére  pour toi un bon établissement 

    bises CENDRINE bonne journée  

     

    3
    Mardi 27 Octobre 2020 à 07:46

    Une page vraiment très agréable à parcourir 

    D'abord ce poème ensuite ces sucreries et j'adore le cake aux olives 

    Bravo pour le tout 

    Merci à toi

    Gros bisous 

    Mardi 27 octobre

    2
    Mardi 27 Octobre 2020 à 07:29

    Hello Cendrine

     

    Bestiaire de la vague venue me voir à Nice de la part de mon ami le poète Jules Supervielle

     

    Une vague entre en hésitant

    Une vague entre des milliers

    Elle entre et court dans la maison Toute légère et chuchotant

    Monte et descend les escaliers

    D’un pas prudent plein de poissons S’excusant d'être si mouillée

    Et d’un bleu si déconcertant

    Et d’avoir tellement à dire

    Qu’elle en a peut-être oublié

    Ce qui est le plus important

    Et qui l’empêche de dormir.

    De Montevideo à Nice

    Il y a tant de ciel et d’eau

    Tant de navires feux éteints

    Et tant d’épaves qui pourrissent Tant de bateaux tant de radeaux Qu’une vague y perd son chemin Même en se dépêchant très fort Même en marmonnant jour et nuit Entre les lames et le vent

    Même en sautant par-dessus bord Des grandes cheminées de suie Qu’elle rencontre à son avant

    Une vague entre en hésitant

    Et danse et saute autour de moi Entre la table et le fauteuil Toute confuse et me léchant Grand épagneul d’eau et de soie Qui pose sur moi son gros œil Cherchant à faire pardonner D’avoir oublié en chemin

    Ce que le poète avait dit

    Une grosse vague étonnée

    Qui lèche doucement ma main Comme elle fit à mon ami

    Il y a des mois des années.

    Claude Roy

     

    Ton article est un régal non seulement par les jolies couleurs de l’automne mais aussi par tes recettes culinaires. Je confonds souvent nonnette et navette mais de toute manière, j’aime les deux….et j’imagine bien que Christophe a aimé la tablette de chocolat en voyant les ingrédients…lol

    Je te souhaite un bon Mardi

    bizz

    Pat

    1
    Mardi 27 Octobre 2020 à 07:17

    Merci pour ce moment de poésie et de douceur au chocolat !

    Bonne journée toute pleine de petits riens importants et merveilleux...

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