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Par maplumefee le 10 Juillet 2017 à 20:50
Du samedi 8 juillet au dimanche 3 septembre, le long des quais de Seine, sur le parvis de l'hôtel de ville et dans le cadre rénové du bassin de la Villette, les promeneurs auront le plaisir d'apprécier la 16 édition de Paris Plages.
Chers aminautes, vous savez combien j'aime flâner sur les bords de Seine, observer de près les ponts de Paris et les détails d'architecture inaccessibles lors du passage des voitures. Bref, vous savez combien je plébiscite cette réappropriation de l'espace urbain.
Réappropriation qui va durer dans le temps puisque c'est officiel, le parc «Rives de Seine» et ses aménagements dédiés aux loisirs, au sport, aux circulations douces... s’étend sur près de sept kilomètres et sur les deux rives du fleuve, du bassin de l’Arsenal à Bastille jusqu’au Champ-de-Mars et à la tour Eiffel. Les voitures n'y circulent plus.
A Paris Plages, chacun a ses habitudes... On peut marcher le long de l'eau, se restaurer, lire sous les parasols de la bibliothèque éphémère, profiter des animations sportives... ou ne rien faire. C'est comme on veut...
Cette année, la nouveauté est la disparition du sable. Pour des raisons éthiques et déontologiques, la Mairie de Paris n'a pas reconduit le contrat qui la liait à son fournisseur, le groupe Lafarge, accusé d'avoir entretenu des relations « commerciales » avec Daesh. Le rôle de Lafarge auprès des terroristes étant sous l’œil de la justice, il n'était pas concevable de faire appel à cet équipementier et il n'était pas évident de solliciter un autre partenaire car Lafarge s'est imposé au fil du temps comme le maître des matières premières et des infrastructures de transport. Exit donc les 3500 tonnes de sable doré qui faisaient la joie des petits et des grands et place à une autre solution. La Mairie de Paris a remplacé les zones sableuses par des mosaïques de jardins fleurant bon la lavande et les herbes sauvages. Une excellente initiative à mon goût !
De plus, l'argent dévolu jusque là au coût du sable a été utilisé pour développer des aires de jeux et un supplément d'animations sportives et culturelles.
Petits bouts de jardins installés, au rythme de la promenade, là où passaient auparavant les voitures. On y voit danser des abeilles et des papillons (trop rapides pour que je les photographie) et les fleurs y sont allègrement butinées.
Un « hôtel » pour les abeilles et les insectes désireux de l'occuper...
Outre les bouts de jardins, la Mairie a mis en place, le long des vieux quais, des arbres fruitiers, dans des pots ou sur le mode de la culture en espalier. Les pommiers s'y plaisent, ils sont robustes et leurs fruits pleins de promesses...
Belle idée que celle de cette recyclerie de vélos !
J'ai beaucoup aimé ce parcours d'aventures en bois où les noms des arbres se dessinent comme des mots magiques...
... et qui se termine par cette tête de serpent !
Entre les jardins et les pommiers se dressent des murs d'escalade et des possibilités de faire du sport en longeant la Seine.
Le plaisir est au rendez-vous !
Et le jardin des brumes est le bienvenu quand il fait chaud...
Je vous montrerai d'autres photos de Paris Plages au fil de l'été. En attendant, je vous souhaite de belles vacances et je vous dis merci pour vos charmants petits mots. Reposez-vous bien. A très bientôt !
29 commentaires -
Par maplumefee le 31 Juillet 2014 à 00:06
Depuis le samedi 19 juillet, le long des quais de Seine et dans le cadre du bassin de la Villette, les promeneurs peuvent se réapproprier l'espace urbain, entre rêverie romantique, flânerie culturelle, loisirs et farniente. Il est possible d'en profiter jusqu'au dimanche 17 août 2014.
La manifestation, qui connaît un franc succès depuis 2002, est rythmée par de nombreuses animations sportives et culturelles gratuites: bibliothèque éphémère Flammarion, terrains de pétanque et de beach-volley, espace baby foot, ateliers d'art plastique, cours de taï-chi, d'escrime et de fitness, séances de danse de salon, loisirs nautiques (…) et possibilité de se dorer au soleil sur la plage bordée par de grandes vagues de bois.
A Paris Plages, chacun trouve aisément son espace. Il y a ceux qui apprécient de se « regrouper » et ceux qui -comme moi- préfèrent se mettre en retrait de la foule. J'aime y apporter mes carnets, laisser papillonner ma plume et vagabonder mon esprit. J'aime aussi lire en plein air, installée sous un parasol et savourer l'instant d'une sieste réparatrice. Alors je souris chaque fois que j'entends « ah je n'ose pas y aller car il y a trop de monde... » Tout dépend où l'on se place. On peut éviter la foule si on se donne la peine de marcher un peu plus loin...
Outre les activités proposées, l'occasion est bien trop belle de profiter des berges de la Seine vierges de tout véhicule à moteur et de contempler, d'une autre manière, la superbe architecture des ponts et des monuments de Paris.
Vue sur le pont Marie, dont la première pierre fut posée à l'initiative de Christophe Marie, entrepreneur-général des ponts de France, le 11 décembre 1614... (L'étude de ce bel ouvrage n'est pas le propos de cet article.)
Chaque année, le retour de Paris Plages est illustré par une affiche. Celles que j'ai collectées (je ne les ai pas toutes) sont particulièrement réussies.
Jacques de Loustal, romancier et auteur de bandes dessinées et de carnets de voyage est le créateur de l'affiche de l'été 2014. Son travail, élaboré à l’encre de chine, nous séduit par sa mise en œuvre à l’aquarelle, sa fraîcheur et sa vitalité.
L'artiste a déclaré : « Je suis très sensible à l’eau et à l’architecture. En me promenant, j’ai fait quelques photos, puis j’ai commencé de petites esquisses. Il y a eu des dessins très graphiques, d’autres qui suggéraient seulement l’idée de Paris ou celle de la plage… Très vite m’est apparue l’histoire d’un petit piéton, le piéton de Paris, qui se promène le long des berges. »
Ce petit piéton sait qu'il n'évolue pas sur une « vraie » plage mais qu'importe ! Il laisse les méchantes langues distiller leur venin et préfère se nourrir de la part d'imaginaire qui palpite en ces lieux.
Part d'imaginaire qui se cultive si l'on sait préserver son âme d'enfant et apprécier ce temps privilégié où la ville se recrée. La respiration trop hâtive du reste de l'année s'apaise pour que nous puissions ressentir l'espace autrement, faire une pause chez le glacier en contemplant les ponts de Paris et la magnifique façade de la Conciergerie, nous rafraîchir au jardin des brumes, regarder les bateaux mouches, les péniches et les navettes fluviales tracer leur chemin d'écume à la surface des eaux chatoyantes, engager de ci de là une conversation sympathique et écouter chuchoter nos pensées. C'est un plaisir qui ne se boude pas.
En 2013, le dessinateur de presse Kiraz, de son vrai nom Edmond Kirazian, célèbre pour ses Parisiennes au charme désinvolte et malicieux, a signé l'affiche de Paris Plages. Une exposition retraçant l'évolution de son travail s'est déroulée en 2008, au Musée Carnavalet.
Nées dans les années 1950, ces Parisiennes piquantes se sont laissées admirer pendant près de vingt ans dans les pages du magazine Jours de France mais aussi dans Paris-Match, Elle, Marie-Claire... Elles continuent de prendre leurs aises dans les pages de la version américaine du magazine Playboy. La publicité leur a souvent fait les yeux doux.
En 2011 et en 2012, la Ville de Paris a confié la réalisation des affiches au dessinateur François Avril qui est aussi plasticien, auteur de bandes dessinées et d'ouvrages pour enfants.
Cet artisan du dessin, très prolifique, aime explorer différentes techniques et utiliser au gré de son inspiration les encres, l'acrylique, la mine de plomb ou les crayons de couleur.
Son trait, minimaliste, est particulièrement accrocheur. Les couleurs sont douces, presque rêvées, et l'ensemble traduit une grande finesse d'exécution.
En 2010, l'artiste peintre Michel Quarez, considéré comme le dernier grand affichiste français contemporain, a posé ses couleurs vitaminées et son trait d'une vitalité intense sur un fond bleu saphir.
2009 a marqué un tournant dans le décor de Paris Plages avec un changement de mobilier et l'introduction d'une nouvelle gamme chromatique fondée sur un mélange de variations de bleu (azur, cobalt, turquoise) et de vert (anis, verveine, tilleul).
En 2008, l'Agence Auditoire Images a créé cette affiche à la fois simple et poétique sur le thème des oriflammes bleus qui claquent et dansent au vent de Paris. Ornés d'un semis d'étoiles dorées, ils rappellent que la France a présidé l'Union Européenne pendant six mois. L'affiche rend aussi un hommage discret au film de Jacques Tati (1907-1982) : « Les vacances de Monsieur Hulot », 1953.
A fleur d'eau et de ciel, on contemple les tours en poivrière qui rythment la majestueuse façade de la Conciergerie. Les tours jumelles datent du règne de Philippe le Bel (1268-1314) qui fit remodeler et agrandir le palais. La Tour de César, à gauche, fait référence à la présence romaine dans l'Île de la Cité et la Tour d'Argent, à droite, garde le souvenir du trésor royal. La tour isolée ou Tour Bonbec est la plus ancienne de l'édifice. Ses soubassements datent du règne de Saint-Louis (1214-1270) mais elle fut surhaussée au XVIe siècle et coiffée de sa tourelle conique. Elle abritait la sinistre salle où était pratiquée la question.
J'apprécie à chaque promenade ces flammes de tissu en mouvement sans oublier le poétique arrière-plan sur les tours « coiffées » et la statue d'Henri IV qui veille au loin sur le Pont-Neuf.
Paris Plages s'est encore développé en 2007 en investissant le bassin de la Villette. L'Été du Canal y bat actuellement son plein, à travers une myriade d'activités.
En 2006, l'illustrateur Nicolas Tourette a réalisé l'affiche de Paris Plages sur le thème de la Polynésie. L'espace de promenade s'est agrandi d'un kilomètre cette année-là, la piscine Joséphine Baker a vu le jour et Paris-Plage est devenu Paris Plages, avec un « s » à la fin.
Le nom Paris-Plages évoque la station balnéaire du Touquet-Paris-Plage, créée en 1882 par Alphonse Daloz (1800-1885) sur une idée d'Hippolyte de Villemessant (1810-1879), le fondateur du Figaro.
La mairie de Paris a lancé en 2002 « l’opération Paris-Plage » pour offrir aux parisiens et aux franciliens qui ne partent pas en vacances l'opportunité de profiter des bords de Seine. Elle a déposé l’appellation « Paris-Plage » et intenté un procès à la commune du Touquet pour que celle-ci ne puisse pas exploiter commercialement l'appellation Paris-Plage.
Mais la mairie de Paris a été déboutée en 2006 et a dû ajouter un « s » au nom Paris-Plage. Elle a profité de l'occasion pour ouvrir une nouvelle « plage », sur la rive gauche, face à la Bibliothèque Nationale.
Loin des querelles de sable et de clochers, Paris Plages, lieu de villégiature éphémère, suscite chaque année l'adhésion de plusieurs millions de visiteurs. Depuis sa création en 2002 et pour la treizième année consécutive, c'est une vraie réussite et un plaisir bon enfant. Très fréquenté certes mais cependant peuplé de petits coins intimistes que j'évoquais au début de mon article...
Mon blog tourne au ralenti mais je ne vous oublie pas. Je vous remercie de votre fidélité et je vous souhaite un excellent mois d'août. Bises amicales !
132 commentaires -
Par maplumefee le 18 Juillet 2013 à 23:53
BLOG EN MODE BUISSONNIER
Je vous souhaite un très bel été!
Du samedi 20 juillet au dimanche 18 août, le long des quais de Seine et dans le cadre superbe du bassin de la Villette, les installations de Paris Plages offriront aux promeneurs la possibilité de se réapproprier l'espace urbain, entre rêverie romantique, flânerie culturelle, loisirs et farniente.
N'en déplaise à ses détracteurs, la manifestation, qui connaît un franc succès depuis douze ans, est rythmée par de nombreuses animations sportives et culturelles gratuites: bibliothèque éphémère Flammarion, terrains de pétanque et de beach-volley, espace baby foot, ateliers d'art plastique, cours de taï-chi, d'escrime et de fitness, séances de danse de salon, loisirs nautiques (…) et possibilité de se dorer au soleil sur la plage bordée par de grandes vagues de bois.
L'affiche de Paris Plages 2013 est signée Kiraz, de son vrai nom Edmond Kirazian. Ce dessinateur de presse est célèbre pour ses Parisiennes au charme désinvolte et malicieux qui ont fait l'objet d'une exposition, en 2008, au Musée Carnavalet.
A Paris Plages, chacun trouve aisément son espace. Il y a ceux qui apprécient de se « regrouper » et ceux qui comme moi préfèrent se mettre un peu en retrait de la foule. J'aime y écrire en plein air, installée sous un parasol, à proximité d'un glacier, emplacement hautement stratégique!
Une jolie sirène veille sur la plage aux enfants. Certains d'entre vous l'ont vue l'année dernière mais elle méritait bien d'être à nouveau contemplée.
Touristes et franciliens sont conquis par ces espaces ombragés.
Paris en mode apaisé...
Palmiers sur Seine
Les amateurs de vieilles pierres sont ravis de contempler de plus près la superbe Conciergerie récemment restaurée...
…et de saluer les mascarons du Pont-Neuf aux trognes irrésistibles!
Tôt le matin, avant que la foule ne vienne investir la promenade, l'air est particulièrement agréable.
Pour répondre aux interrogations d'une lectrice qui s'inquiétait l'été dernier, aucune voiture ne passe en ces lieux. Les piétons musardent là où les véhicules se suivent habituellement, pare-choc contre pare-choc. C'est ce qui suscite la colère d'un certain nombre de gens qui préfèrent que la ville soit constamment polluée par les voitures et qui refusent de se « commettre », avec le commun des mortels, dans les transports urbains!!!
Programme des festivités
Le Festival Fnac Live se déroulera, du 18 juillet au 21 juillet, sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Plus d’une trentaine d’artistes (comme Olivia Ruiz, Jacques Higelin, Granville, Alex Beaupain...) seront au rendez-vous. Des concerts plus intimistes auront lieu, pour la première fois, dans le salon des Arcades de l'ancienne Maison aux Piliers.
Tous les vendredis et samedis, du 26 juillet au 18 août, huit spectacles live (concerts, opéra, danse…) seront retransmis sur un écran géant installé sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
A la Rotonde du bassin de la Villette, la Fédération française du sport automobile proposera aux enfants un circuit de kart électrique. Une tyrolienne reliera les deux rives du bassin. Les visiteurs les plus zélés trouveront aussi 45 embarcations, « des plus classiques aux plus insolites », destinées à leur faire vivre d'inoubliables sensations nautiques. Les manèges, les pédalos et les sphères flottantes seront nombreux sans oublier les pièces de théâtre et le cinéma en plein air.
A la Base Nautique, reviendra le Dragon Boat, grand canoë avec une tête de dragon en guise de proue.
Atmosphères de Paris Plages
Je publie dans ce chapitre des parties de mon article de l'année dernière, intitulé Sous le soleil de Paris Plages, et j'y ajoute de nouvelles photos.
Pendant que butinent les abeilles de Paris, on choisit un transat ou un pouf confortable aux couleurs anisées et on s'installe près de la Bibliothèque éphémère Flammarion où, moyennant le prêt de sa pièce d'identité, on peut emprunter gratuitement des livres et des bandes dessinées.
Un de mes endroits favoris.
A tout âge, on rêve devant les châteaux de sable...
Les établissements Lafarge sont l'un des sponsors de la manifestation. Ils sont responsables de l'extraction et de l'acheminement du sable de Paris Plages.
Ce sable alluvionnaire, doux et particulièrement fin, vient de la carrière de Bernières-sur-Seine, dans l'Eure. Son gisement date du Quaternaire (entre 100000 et 800000 ans avant J.-C.) et se situe dans le lit d’un ancien méandre de la Seine.
Roulé par les courants du fleuve, le sable s’est déposé, au fil du temps, sur les terres normandes, près des Andelys. Il est exploité à partir du sous-sol des anciennes boucles de la Seine.
J'ai photographié l'installation de la « plage » parisienne. De grandes barges, actionnées par un pousseur, remontent la Seine jusqu'à Paris sur près de 180 kilomètres.
Le fleuve est un moyen de transport écologique. Six barges fluviales sont capables d'acheminer le contenu de 250 camions!
Pendant toute la saison de Paris Plages, le sable subit des analyses régulières, un entretien et un nettoyage rigoureux. Il est ratissé chaque soir et passé à la vapeur d'eau tous les deux jours. A la fin de l'évènement, il est récupéré, traité, désinfecté et recyclé dans les jardins, les bacs à sable, les hippodromes, les manèges à chevaux et les équipements sportifs de la ville.
Ce sable aux grains très fins est apprécié par les artistes.
Je ne vous avais pas montré cette création, photographiée à la fin de la saison 2012.
Vous aviez été nombreux à apprécier Minnie, Mickey et le château de la Belle au bois dormant, au cours de l'été 2011.
En 2011, l'été était pluvieux mais les promeneurs étaient tout de même au rendez-vous.
Dès que le soleil devient trop ardent, on se rafraîchit dans la douce vapeur aquatique du jardin des brumes et on s'hydrate grâce aux fontaines installées le long du parcours.
Le service public « Eau de Paris » met à la disposition des visiteurs deux machines à gazéifier et un stand d’eau fraîche avec distribution gratuite de sirop, tous les jours de 16h à 19h. Malgré l'affluence, chacun est servi dans une ambiance sympathique et de nombreuses fontaines émaillent le parcours.
Outre les activités proposées, l'occasion est bien trop belle de profiter des berges de la Seine vierges de tout véhicule à moteur et de contempler, d'une autre manière, la superbe architecture des ponts de Paris.
Je vous souhaite de profiter de l'été qui resplendit et je vous dis « à très bientôt ». Ma plume et mon APN sont en goguette...
Merci de votre fidélité, amicales pensées!
Cendrine
88 commentaires -
Par maplumefee le 7 Août 2012 à 20:30
Un franc soleil règne sur la capitale. Les mascarons du Pont-Neuf contemplent la Seine miroitante et je musarde, en délicieuse compagnie, sous les palmiers de Paris Plages...
Du 20 juillet au 19 août 2012, de 8h00 à Minuit, les quais de Paris se transforment en lieux de villégiature estivale et de nombreuses activités gratuites sont au programme.
La 11ème édition de Paris Plages est un peu particulière en raison du chantier qui occupe une partie de la voie Georges-Pompidou. La manifestation se concentre entre le quai des Tuileries et le Pont d'Arcole et plusieurs attractions se déroulent au Bassin de la Villette.
Dans un décor ourlé de grandes vagues de bois, jaillit une forêt de parasols et d'oriflammes.
Il est encore tôt mais dans une heure tout au plus les transats, les chaises et les confortables poufs et coussins aux couleurs anisées seront pris d'assaut.
En attendant, l'occasion est bien trop belle de profiter des berges de la Seine vierges de tout véhicule à moteur et de contempler, d'une autre manière, l'architecture des ponts de Paris.
Quand le soleil sera à son zénith, le jardin des brumes deviendra le refuge d'une foule ravie de se réapproprier l'espace urbain, de si agréable façon.
Paris Plages, c'est aussi Paris verdure et Paris culture. Nous nous installons près de ce pot géant, à côté de la Bibliothèque éphémère Flammarion qui propose, chaque jour, un choix de trois cents ouvrages. De 11 heures à 19 heures, quai de la Mégisserie, il suffit de laisser sa pièce d'identité pour emprunter les livres désirés.
Les promeneurs sont séduits par un généreux florilège d'activités: cours de Taï Chi, de danse de salon, chasse aux trésors, Ludo Plage pour les enfants de 3 à 6 ans, boulodrome, espace baby foot, ateliers éducatifs, lecture...
Le service public « Eau de Paris » met à la disposition des visiteurs deux machines à gazéifier et un stand d’eau fraîche avec distribution gratuite de sirop, tous les jours de 16h à 19h. Malgré l'affluence, chacun est servi dans une ambiance sympathique. Des fontaines réparties sur la longueur du parcours permettent également de s'hydrater.
En cas de fortes chaleurs, cette douche insolite permet de se rafraîchir de pied en cap!
Les établissements Lafarge sont l'un des sponsors de la manifestation. Ils sont responsables de l'extraction et de l'acheminement du sable de Paris Plages.
Ce sable alluvionnaire, doux et particulièrement fin, vient de la carrière de Bernières-sur-Seine, dans l'Eure. Son gisement date du Quaternaire (entre 100000 et 800000 ans avant J.-C.) et se situe dans le lit d’un ancien méandre de la Seine.
Roulé par les courants du fleuve, le sable s’est déposé, au fil du temps, sur les terres normandes, près des Andelys. Il est exploité à partir du sous-sol des anciennes boucles de la Seine.
Quelques jours avant que ce château soit érigé, j'ai photographié l'installation de la « plage » parisienne.
De grandes barges, actionnées pas un pousseur, remontent la Seine jusqu'à Paris sur près de 180 kilomètres.
Le fleuve est un moyen de transport écologique. Six barges fluviales sont capables d'acheminer le contenu de 250 camions!
Pendant toute la saison de Paris Plages, le sable subit des analyses régulières, un entretien et un nettoyage rigoureux. A la fin de l’évènement, il est récupéré, traité, désinfecté et recyclé dans les jardins, les bacs à sable, les hippodromes, les manèges à chevaux et les équipements sportifs de la ville.
Au cours de l'édition 2011, ce sable aux grains si fins a servi à réaliser le château de la Belle au bois dormant et les adorables Minnie et Mickey.
D'un château à un autre...
Un an plus tard, devant la bibliothèque éphémère, je profite d'une vue imprenable sur la Conciergerie tout juste restaurée. Ce vestige de l'ancien Palais de la Cité a des allures de château féerique mais l'Histoire y a semé son lot de tragédies...
Les tours en poivrière qui rythment la majestueuse façade ont retrouvé depuis peu leur éclat. Les tours jumelles datent du règne de Philippe le Bel (1268-1314) qui fit remodeler et agrandir le palais. La Tour de César, à gauche, fait référence à la présence romaine dans l'Île de la Cité et la Tour d'Argent, à droite, garde le souvenir du trésor royal.
La tour isolée ou Tour Bonbec est la plus ancienne de l'édifice. Ses soubassements datent du règne de Saint-Louis (1214-1270) mais elle fut surhaussée au XVIe siècle et coiffée de sa tourelle conique. Elle abritait la sinistre salle où était pratiquée la question.
A l'angle nord-est du palais, se dresse la Tour de l'Horloge, tour de guet rectangulaire au clocheton fin et scintillant. Je vous conterai bientôt son histoire et celle de la magnifique horloge qu'elle abrite...
Grâce à l'ouverture des voies sur berge, nous bénéficions d'un panorama exceptionnel sur l'Île de la Cité. Appuyée contre la balustrade, je savoure la subtile palette des couleurs et la beauté porcelainée du ciel.
Les arches gracieuses du Pont au Change chevauchent la Seine, au pied de la Conciergerie, entre la rive droite et l'Île de la Cité.
Initialement, un pont fut construit, au IXe siècle, sur le grand bras du fleuve. Ce Grand Pont devint Pont au Change en raison des boutiques de courtiers de change, d'orfèvres et de joailliers qui y étaient installées. Détruit par un incendie en 1621, l'ouvrage fut reconstruit entre 1639 et 1647. Le nouveau pont en maçonnerie, qui comportait sept arches, était alors le plus large de Paris. Il subit des réparations en 1740 mais les maisons qu'il supportait étaient si imposantes et serrées les unes contre les autres qu'elles furent rasées en 1786. On imagine à loisir combien le paysage était différent...
Le pont actuel fut construit, entre 1858 et 1860, sous le règne de Napoléon III et décoré de l'insigne impérial. Le Pont Saint-Michel fut reconstruit à la même époque et sur un modèle identique. Il se situe, dans l'alignement du Pont au Change, entre l'Île de la Cité et la rive gauche de la Seine.
A l'occasion de Paris Plages, les abords du pont se transforment en île aux trésors.
L'imagination s'anime auprès du bateau pirate et de la jolie sirène qui garde ses secrets. Cette plage artificielle dans un lieu insolite rencontre un vif succès, je peux vous l'assurer!
J'aime cheminer sous les arches des ponts. Entre les piles profondes, les remous de l'eau sont électriques et l'écume danse sous les étraves des bateaux. Gorgées de lumière, les algues lèchent les vieux quais.
Alors que j'approche du Pont Notre-Dame, une étrange voix frissonne dans la pierre. A travers le joyeux brouhaha environnant, elle chuchote les splendeurs et les outrages du temps.
Cet ouvrage composite traverse le grand bras de la Seine, entre le quai de Gesvres et le quai de la Corse, sur l'Île de la Cité. Il se dresse, depuis 1853, à l'emplacement d'un des premiers ponts antiques de Paris. Entre 1910 et 1914, ses cinq arches furent réduites à trois et depuis, son arche centrale métallique dessine un bel arc étiré.
Ce mascaron, sculpté sous le Second Empire, décore l'une des arches primitives. Dieu du fleuve nourricier, il sourit aux promeneurs qui découvrent ou redécouvrent ce patrimoine luxuriant.
Bleu des oriflammes qui dansent dans l'air facétieux, bleu du ciel peuplé de nuages moutonnants, encre féerique de l'eau... les couleurs s'entrelacent et composent un magnifique tableau. On aperçoit le dôme du Tribunal de Commerce qui domine l'une des arches de pierre du Pont Notre-Dame, la pointe de la flèche de la Sainte-Chapelle, les tours de la Conciergerie et l'élégante silhouette du Pont au Change.
Les nuages déferlent, le vent souffle des rumeurs de tempête mais le soleil va vite reprendre l'ascendant. Les ponts qui s'enchaînent dessinent un subtil réseau de veines irriguant le coeur flamboyant de la Cité.
Je m'arrête un instant pour contempler le feuillage jade sombre de ce palmier, amusante incongruité dans l'architecture parisienne...
… et me voici revenue vers le Pont-Neuf qui m'a déjà inspiré un article que vous pouvez retrouver en passant par le lien suivant: Les secrets du Pont-Neuf.
Depuis la création de Paris Plages, j'y suis allée chaque année et j'ai vu croître l'engouement pour cette manifestation bon enfant, originellement destinée à accueillir ceux qui ne partaient pas en vacances.
Je déplore que des langues de vipère traitent les promeneurs de Paris Plages de « parasites » et les accusent, depuis une décennie, de « vampiriser les impôts des honnêtes gens ». Certains ont prétendu que des virus et des « maladies honteuses » sévissaient dans ce qu'ils qualifient de « sanicrotte géant ». J'ai donc résisté à onze étés de flâneries gourmandes et culturelles dans un pareil endroit!!!
Même s'il ne s'agit pas d'une vraie plage, l'opportunité de se détendre, de pique-niquer et de jouir du spectacle des ponts de Paris sous un angle différent séduit un public varié. Quant à la joie des enfants, elle est communicative!
Notre promenade s'achève face au Pont des Arts et à l'Institut de France mais avant de clore cet article, je voudrais vous montrer un de mes lieux préférés. On n'y accède pas cette année à cause des travaux en cours sur la voie Georges-Pompidou.
A l'ombre des piles du Pont Marie, j'ai tissé de bien agréables souvenirs. La vue est peut-être moins spectaculaire qu'ailleurs mais le calme ambiant formait un contraste bienvenu avec la joyeuse agitation ambiante. Lors des précédentes éditions de Paris Plages, la Bibliothèque éphémère Flammarion se situait à côté.
Les solitaires, les rêveurs et les gourmands de lecture aiment cet endroit... J'y ai laissé naviguer mes pensées à fleur d'eau...
J'ai cependant bien apprécié mes visites à Paris Plages en cet été 2012 et j'ai l'intention d'y retourner avant la fin de l’évènement.
Je suis ravie de vous retrouver et je vous remercie pour les gentils messages que vous avez déposés sur mon blog pendant cette pause estivale!
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