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Par maplumefee le 8 Avril 2019 à 21:15
Le Printemps (Springtime), 1873.
Charmes de l'instant, finesse et grâce des lignes, offrande vive d'un regard en pleine Reverdie... Le Printemps, tableau réalisé en 1873, nous ouvre les portes de l'univers enivrant du peintre Pierre-Auguste Cot (1837-1883) dont le talent fut mêlé de Romantisme, d'Académisme et de Pré-Impressionnisme.
L’œuvre met en scène un jeune couple sur une balançoire, dans une forêt dense. Le Printemps est revenu, la chaleur envahit la Nature qui se pare de vert intense et de notes fruitées et fleuries.
La forêt forme un écrin pour les amoureux. Elle est le lieu d'un rendez-vous secret et dessine un territoire où la magie des sentiments peut crépiter. Dans ce cocon émeraude et doré, la jeunesse du couple exprime la passion de la vie et la renaissance des énergies de fertilité.
Les deux jeunes gens sont suspendus dans la lumière, très amoureusement enlacés...
Le tableau de Pierre-Auguste Cot décrit les prémices d'une offrande érotique, ce qui a choqué les parangons de vertu, à son époque. Mais l’œuvre, jugée trop sensuelle par les uns, fut très appréciée par les autres...
Le Printemps chante... La jeune fille, ravissante et désirable dans sa fine tunique, s'apprête à donner sa virginité à son amoureux. Le blanc transparent de son vêtement s'apparente à la texture de l'air.
Le garçon arbore une tunique rouge, émanation de la passion charnelle. Le rouge évoque directement le sang de la virginité, offrande de sa bien-aimée.
Le regard de la jeune fille est explicite, les émotions ne se cachent pas et les effleurements des corps disent la vigueur des envies et des sentiments. Le Printemps jaillit telle une flamme verte dans cette forêt propice aux ardeurs voluptueuses.
Montre pendentif réalisée vers 1880, image Sotheby's
La Tempête (The Storm), une toile peinte en 1880 pour une collectionneuse américaine nommée Miss Wolfe et conservée, comme Le Printemps, au Metropolitan Museum of Art, à New York, décline à nouveau le thème des jeunes amants lovés dans un milieu naturel faisant écho à leurs sentiments. Cette course contre les éléments déchaînés les rapproche d'une fusion charnelle.
Le Printemps et La Tempête ont suscité la passion de nombreux visiteurs du MET. Leur potentiel d'attraction ne s'étant jamais démenti, ils ont été reproduits sous forme de cartes postales, de posters et dans de nombreux livres d'art. Des artistes se sont amusés à les utiliser dans leurs créations.
© John Sapiro
Un collectionneur d'origine turque tomba tellement sous le charme de La Tempête qu'il voulut en faire l'acquisition mais Miss Wolfe n'étant pas disposée à en séparer, il fit peindre une copie de grande qualité par un artiste de son pays. La copie est exposée au Palais Présidentiel d'Ankara !
Panneau de soie tissée vendu sur ©Artcurial
Pierre Auguste Cot naquit le 17 février 1847 à Bédarieux, dans une famille modeste de l'Hérault. Il montra dès ses jeunes années de belles dispositions artistiques et reçut une aide de sa municipalité pour étudier à Toulouse où il fit la rencontre du sculpteur Antonin Mercié (1845-1916) et du peintre d'histoire et sculpteur Jean-Paul Laurens (1838-1921).
La nouvelle poupée
En 1862, il fut le lauréat du Grand Prix de la Ville de Paris et put s'inscrire à l'École des Beaux-Arts, où il fit ses classes sous la direction des maîtres Alexandre Cabanel (1823-1889), William Bouguereau (1825-1905) et Léon Cogniet (1794-1880).
En 1863, ses premières œuvres furent exposées au Salon de Paris et à partir de 1870, il devint membre des jurys du Salon de Paris et du Prix de Rome. Il participa aussi à des cercles culturels renommés comme Le Parnasse Club et La Cigale.
Portrait d'une jeune femme dit La Baigneuse
En 1868, il épousa Juliette Duret, la fille du maître sculpteur Francisque Duret (1804-1865) et le 7 Juillet 1874, il reçut le titre de Chevalier de la Légion d'Honneur. Ses créations furent gratifiées de nombreuses récompenses et médailles. Très apprécié dans la haute société du Second Empire, il fut un portraitiste accompli et représenta le gotha. Il collabora également avec son ancien maître, le peintre et professeur émérite William Bouguereau.
Dionysia, 1870.
Sa peinture, hélas oubliée du grand public, demeure prisée par les connaisseurs des subtilités Académiques.
Une Lady, 1879.
Pierre-Auguste Cot aima profondément sa terre d'Occitanie et sa ville de Bédarieux où il possédait un atelier, au Mas Tantajo.
Image trouvée sur Geneanet
Ophelia ou La Lecture
En 1882, il réalisa une œuvre intitulée Mireille en Arles qui est conservée au Musée Fabre à Montpellier et en 1883, il commença, sur commande de la Cour d'Autriche, une vaste composition qui devait représenter « Sainte-Élisabeth de Hongrie soignant les malades ». Hélas, il mourut à l'âge de 46 ans et son travail resta inachevé.
Mireille en Arles. Le prénom Mireille vient du latin « Miracula » qui signifie « Prodige ». Il semble que « Mireille » soit la forme provençale de « Marie ». Les « Mireille » sont d'ailleurs célébrées le 15 août, jour de l'Assomption de la Vierge.
On attribue la création de « Mireille » au poète occitan Frédéric Mistral (1830-1914) et on relie aussi ce joli nom à « Myriam », un prénom d'origine hébraïque qui désigne un être « cher » ou « aimé ».
Sainte-Élisabeth de Hongrie, l’œuvre que Pierre-Auguste Cot ne put terminer.
https://www.sainteelisabethdehongrie.com/se_vie.html
Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 19), dans la tombe de son beau-père, Francisque Duret et le 9 août 1891, la ville de Bédarieux inaugura un monument commémoratif, réalisé par le sculpteur Antonin Mercié (1845-1916) et l'architecte toulousain Paul Pujol (1848-1926).
Image trouvée sur E.Monument.net. Crédit Photo Musée d'Orsay, Fonds Debuisson.
En 1942, sous le régime de Vichy, les ornements en bronze de l’œuvre furent fondus. Dans les années 1970, un nouveau buste fut créé et la statue de l'enfant fut remplacée par une palette, un pinceau et une palme.
La charmante baigneuse
Je vous souhaite d'être amoureusement emportés par les souffles du Printemps et je vous dis merci pour votre fidélité... Gros bisous les ami(e)s !
33 commentaires -
Par maplumefee le 22 Février 2019 à 21:57
L'invité inattendu et la fiancée de la nuit, 1906
Elle aimait les mondes féeriques de l'ancienne Angleterre, la poésie d'Alfred Tennyson (1809-1892), les œuvres de William Shakespeare (1564-1616), la littérature néo-gothique et les héroïnes qui ont nourri l'esprit des contes et des ballades populaires.
Promenade à travers un univers subtilement enchanté, celui d'Eleanor (Mary) Fortescue-Brickdale (1872-1945), illustratrice, aquarelliste et peintre britannique de sensibilité Préraphaélite.
Le Monde des Amoureux
L'inspiration d'Eleanor est associée au Préraphaélisme dit de la seconde génération ou Néo-Préraphaélisme, en vogue à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, qui s'est étendu, au-delà de la peinture, à des supports comme la tapisserie, le mobilier, la photographie... Artiste reconnue en son temps, passionnée par l'Esthétisme, elle rendit hommage, tout au long de sa vie, aux maîtres fondateurs du Cercle Préraphaélite, en l'occurrence Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), John Everett Millais (1829-1896) et William Holman Hunt (1827-1910).
Photo de l'artiste, réalisée vers 1900.
Éléments biographiques :
Eleanor Fortescue Brickdale naquit à Upper Norwood, dans le Surrey, un comté du sud-est de l'Angleterre, le 25 janvier 1872. Ses parents se nommaient Matthew et Sarah. Son père était avocat.
A l'âge de 17 ans, elle fut élève à la Crystal Palace School of Art, Science and Litterature, établissement prestigieux ouvert en 1854 et elle étudia, entre 1896 et 1900, à la Royal Academy où elle se lia d'amitié avec le peintre et professeur Byam Shaw (1872-1919).
En 1897, elle reçut un prix pour une composition intitulée Spring et en 1899, elle se fit connaître par une œuvre ambitieuse intitulée The Pale Complexion of True Love (Le pâle caractère du véritable amour). Le sujet du tableau étant associé à la pièce Comme il vous plaira, de William Shakespeare (1564-1616).
The Pale Complexion of True Love
« Comme il vous plaira... » Une délicieuse comédie pastorale écrite en 1599 et fondée sur le travestissement et les surprises de l'amour. L'action se déroule dans une forêt luxuriante où chaque scène est profondément initiatique. Je garde d'excellents souvenirs de cette lecture...
Sur un grand nombre de thèmes shakespeariens mais pas seulement, Eleanor réalisa, tout au long de sa vie, des aquarelles qui connurent un grand succès (elle appréciait particulièrement La Tempête) et des huiles sur toile, imprégnées de puissance narrative, qui furent présentées à la Royal Academy.
Dans les années 1900, elle exposa des œuvres à la Galerie Préraphaélite Dowdeswell, un lieu artistique de renom ouvert en 1880 par le collectionneur Charles William Dowdeswell (1832-1915) et en 1902, elle fut la première femme à devenir membre de l'Institut des Peintres à l'Huile.
Parmi les fleurs
Son exposition d'aquarelles se nommait « Such Stuff as Dreams Are Made of ! » soit « Les choses dont les rêves sont faits », un thème issu de La Tempête de William Shakespeare.
Allégorie de la Chance, 1901
Dans la deuxième décennie du XXe siècle, elle dispensa des cours à la Byam Shaw School of Art qui avait été fondée par Byam Shaw en mai 1910 et en 1919, elle devint membre de la Royal Watercolor Society.
Allégorie de la Richesse
Elle travailla dans le domaine de la littérature enfantine, réalisa des illustrations pour des ouvrages comme « A Cotswold Village » de Joseph Arthur Gibbs (1867-1899) et composa, en 1905, de ravissantes saynètes pour les poèmes d'Alfred Tennyson (1905) et de Robert Browning (1812-1889). Elle illustra aussi le Golden Treasury, une anthologie populaire de la poésie anglaise écrite par l'auteur et historien anglais Francis Palgrave (1788-1861).
Blush (Rougeur)
A l'initiative des éditeurs londoniens Hodder et Stoughton, elle conçut, en 1915, des saynètes colorées pour Le Livre des Chansons et Ballades anciennes d'Angleterre et en 1919, pour les mêmes éditeurs, elle illustra Le Livre d'Or des Femmes Célèbres (Golden Book of Famous Women). Un recueil qui présente des portraits d'héroïnes de la mythologie, du folklore, de la littérature et de la poésie.
Pendant la Première Guerre Mondiale, elle élabora des affiches pour plusieurs administrations de Grande-Bretagne et quand la guerre fut terminée, elle créa une série de vitraux commémoratifs. Elle eut d'autant plus de mérite qu'elle était épuisée et confrontée à la cécité...
Cette grande dame des arts repose à Londres, au cimetière de West Brompton.
Le Livre d'Or des Femmes Célèbres (Golden Book of Famous Women)
Titania et Bottom, personnages issus du Songe d'une Nuit d'Été de William Shakespeare (1564-1616).
Titania, la reine des fées, est l'épouse d'Obéron, le roi du Petit Peuple. Ces deux-là s'aiment passionnément mais, dotés d'un caractère ombrageux et de grands pouvoirs magiques, ils se disputent souvent ! Ils se jouent des tours, se lancent des sortilèges puis se réconcilient, ce qui fait le bonheur des lutins et des fées.
La scène illustrée par Eleanor Fortescue-Brickdale montre Titania, victime d'un sort orchestré par son coquin de mari ! Obéron a demandé au lutin Puck de verser sur les paupières de Titania endormie le suc d'une plante magique, substance ayant pour effet de rendre Titania temporairement amoureuse, à son réveil, du premier « mâle » qu'elle apercevrait. Pour pimenter son sort, Obéron a métamorphosé un voyageur de la forêt, un tisserand nommé Nick Bottom en homme à tête d'âne !
L'âne... animal associé à la sorcellerie du terroir, aux divinités nordiques (dieux Ases) ou au dieu Priape dans l'Antiquité... Un initiateur au caractère érotique, maître de sarabandes endiablées et aussi un symbole de sottise et de paresse en fonction des traditions. Créature fort intéressante à étudier via l'ouvrage d'Apulée (125-170 après J.-C) intitulé Les Métamorphoses ou L'Âne d'Or...
Shakespeare s'amuse par cette transformation à décrire le caractère facétieux et débridé du Petit Peuple, l'âne étant le plus souvent considéré comme un maître de l'énergie sexuelle. Obéron « offre » à Titania un amant qui incarne les forces satyriques, un substitut pour lui dire, à sa manière, qu'il la désire et qu'elle le rend fou.
Quelques scènes plus tard, Obéron restitue sa tête humaine à Bottom et s'excuse auprès de Titania puis les époux se renouvellent leurs vœux d'amour...
Héloïse (1100-1164) et Abélard (1079-1142), célèbres et infortunés amants...
Béatrice Portinari (1265-1290) et Dante (1265-1321)
Béatrice était la muse et le grand amour du poète florentin Dante. Ils tombèrent amoureux dans l'enfance. Béatrice avait huit ans et Dante, neuf ans...
Laure de Noves (1308 ou 1310-1348) et Pétrarque (1304-1374)
Laure de Noves, dite la belle Laure, fut la muse du poète Pétrarque et l'aïeule du Marquis de Sade.
Jeanne d'Arc (1412-1431)
La reine Catherine d'Aragon (1485-1536)
Catherine Douglas, alias Kate Barlass, figure célèbre du monde anglo-saxon, tenta d'empêcher l'assassinat du roi James Ier d'Écosse, le 20 Février 1437.
Guenièvre/Guinevere, célèbre épouse du Roi Arthur et amante du Chevalier Lancelot...
Guenièvre
Viviane et Merlin
Jeune fille en train de coudre dans un intérieur Tudor pour l'Histoire d'Elaine d'Alfred Tennyson.
Rencontre avec le Petit Peuple de la Forêt
Petites Fées de l'ancienne Angleterre, cachées sous les digitales.
Dans l'univers d'Eleanor Fortescue-Brickdale, Le Petit Page, une œuvre datée de 1905 et conservée au National Museum de Liverpool, occupe une place privilégiée.
Ce tableau plein de charme illustre un extrait d'une ballade anglo-écossaise intitulée « Burd Helen » « Helen de Kirkconnel » ou « Child Waters ». L’œuvre est issue des « Reliques de la Poésie anglaise ancienne » (1765) de Thomas Percy (1729-1811), évêque de Dromore en Irlande.
Helen est enceinte d'un homme infidèle, considéré comme un amant sans cœur. Elle tente de suivre son « amour » en se déguisant en page et elle est représentée dans une forêt, parmi des fleurs à caractère magique comme des églantines et des sureaux...
Elle s'apprête à couper sa superbe chevelure pour passer inaperçue.
La ballade connaît plusieurs versions... Dans certaines d'entre elles, Helen suit son amour en étant travestie en page et elle est soumise à de terribles aléas pour se rapprocher de lui. Dans d'autres versions, le cruel Child Waters la garde près de lui mais il l'oblige à revêtir des vêtements de garçon et à le servir, dans des conditions particulièrement difficiles, alors qu'elle est enceinte...
En revanche, dès que Helen accouche de son enfant, Child Waters reconnaît sa paternité. Il propose le mariage à la jeune femme en lui promettant de pouvoir « porter les plus belles soies » et décide que le baptême de leur enfant sera célébré le même jour que le mariage.
Helen avait été peinte par William Lindsay Windus (1822-1907), un artiste de Liverpool qui appartenait au mouvement Préraphaélite de la Première Génération. Eleanor Fortescue Brickdale lui a donné un charme bien particulier, au début de sa quête, le regard aux aguets... L'artiste fut plébiscitée par ses professeurs pour sa représentation du corps humain, son attention portée aux détails et à la beauté précieuse des couleurs. « Burd Helen » témoigne de ses magnifiques qualités.
Ses autres œuvres aussi...
La princesse faisant l'école buissonnière
A l'approche du Printemps, mes pensées fleuries d'amitié pour vous chers aminautes...
56 commentaires -
Par maplumefee le 9 Décembre 2018 à 17:41
© Christian Schloé
INTERNET et ORDINATEUR indisponibles du 10 au 17 Décembre
Merci de tout cœur, chers aminautes, pour vos pensées de réconfort et vos petits mots déposés sous mon précédent billet. Je reste en pause pendant quelques jours encore. J'ai demandé à Christophe de publier cet article que j'avais écrit le mois dernier. J'espère que cette touche de magie vous fera plaisir.
La semaine prochaine, il y aura dans ma ville des coupures d'électricité dues à des travaux sur le réseau ERDF. Et mon ordinateur portable sera indisponible lui aussi. Je ne pourrai donc pas voir vos mails et missives pendant quelques jours. Surtout ne vous inquiétez pas.
Merci encore pour votre sollicitude et votre fidélité. Je pense bien à vous !
© Christian Schloé, Wish upon a Star
Dans les mondes de Christian Schloé, artiste autrichien contemporain, s'élabore une alchimie subtile entre peinture, illustration, photographie et possibilités numériques.
Sur ce terreau de créativité, l'artiste sème des graines poétiques et des visions imprégnées d'un surréalisme très personnel.
La lune, ardente déité, y est mise en scène d'une façon particulièrement remarquable. Il suffit qu'elle paraisse et chaque personnage peut accomplir des merveilles.
© Christian Schloé, Au-dessus de la ville
© Christian Schloé, Peindre la Lune
Avec les nombreuses qualités de sa palette, elle éclaire ces œuvres fabuleuses où se déploient des motifs enchantés.
© Christian Schloé, Gouttes lunaires
Sorcière opalescente, muse fantasmagorique, sibylle nacrée, elle se dévoile, au rythme de compositions énigmatiques et l'artiste tisse un réseau de fantaisies complexes autour de l'esprit du visiteur...
© Christian Schloé, La Lectrice
© Christian Schloé, La Rivière de Lune
© Christian Schloé, L'entrée secrète
© Christian Schloé, Floraison
Luminaire accroché entre terre féconde et ciel infini des chimères étoilées...
© Christian Schloé, La Berceuse
© Christian Schloé, Nuit de Contes de Fées
Beautés énigmatiques, à l'instar des dames de la Renaissance qui peuplent les tableaux des musées.
© Christian Schloé, Lady Midnight
© Christian Schloé, Nuit avec Vue
© Christian Schloé, Élans de plume
© Christian Schloé, L'instant précieux
Visages « botticelliens », pureté que l'on croirait formelle et qui masque de séduisantes aspérités.
© Christian Schloé
Sirène au sang de nacre...
Les héroïnes de Christian Schloé se lovent dans des décors brodés de symboles comme le papillon, la rose, la clef...
© Christian Schloé, La Porte Secrète
© Christian Schloé, L'Offrande
© Christian Schloé, Inspiration
Hypostases de déesses antiques, fiancées de la Nuit et mères universelles ayant des oiseaux pour familiers...
© Christian Schloé, Sur les toits de la ville
Corneille, messagère d'Autre Monde, prophétesse aux plumes de jais, gardienne de la Triade Sacrée des Sorcières. Oiseau fétiche et incarnation de la Morrigan, la Triple Lune des Celtes qui « éveille et moissonne » à l'instar de la puissante Hécate des mondes gréco-romains.
© Christian Schloé, Sur mon épaule
© Christian Schloé, Le Messager
© Christian Schloé
© Christian Schloé, Élévation
© Christian Schloé, Le Voyage
Cygne noir, dédoublement de la personnalité, image poétique de l'imprévu... Cygne de Nuit, émanation du désir sexuel et de la créativité sauvage de l'esprit.
© Christian Schloé, Un autre monde
© Christian Schloé, Le Roi de la Nuit
Cerf aux ramures dressées... Avec son port altier, il est vénéré, dans les anciennes traditions, pour sa force et le renouvellement périodique de ses bois. Associé aux anciens cultes des arbres et au passage des saisons, incarnation du Soleil, il est considéré comme l'amant de la Déesse Lune.
© Christian Schloé, La forêt des souhaits
© Christian Schloé, Mon ami le jeune cerf
© Christian Schloé, La Dame de la Forêt
Éléments météorologiques qui reflètent les émotions des personnages, entre ciel et terre...
© Christian Schloé, Les Amoureux
© Christian Schloé, La mélodie de la pluie
© Christian Schloé, L'ouverture du cœur
Le papillon, seigneur des métamorphoses et des secrets, hante l’œuvre de l'artiste.
© Christian Schloé, Une lumière dans l'obscurité
Maître des changements et compagnon des sorcières et des fées, le papillon est un symbole érotique impérieux dans les rêves. Sa trompe donne et aspire les sucs, à la croisée des mondes, entre mort et fécondité.
© Christian Schloé
© Christian Schloé, Leaving Wonderland
Attribut de Somnus, le dieu des songes...
© Christian Schloé, Autre Monde
© Christian Schloé, Imagine...
© Christian Schloé, Métamorphoses du Papillon
Les personnages de Christian Schloé caracolent souvent dans les airs...
© Christian Schloé
Héroïne perchée sur un cheval céleste. Chevaux que l'on rencontre dans les mythes amérindiens et que l'on associait, selon la couleur de leur robe, aux différentes directions de l'espace.
Chevaux magiques du Nord qui apportaient tantôt l'aurore « crinière brillante », Skinfaxi, tantôt le crépuscule « crinière de givre », Hrimfaxi. Animaux chamaniques, montures des divinités, des esprits et des âmes, symboles aiguisés de clairvoyance.
© Christian Schloé
Chat noir, enfant de la lune en décours, gardien des mondes intermédiaires et veilleur des croisées de chemins.
© Christian Schloé, Le chat noir
© Christian Schloé, Le chat de la nuit
© Christian Schloé, La femme du marin
Et l'Esprit hante avec un E majuscule ces contrées de songes si personnels où la logique chavire et devient voilier...
© Christian Schloé, Déesse des eaux
Ainsi, par-delà les tempêtes et les mers de l'existence, s'accomplissent les destinées...
© Christian Schloé, Le cœur en mouvement (Longing)
© Christian Schloé, You
Merci encore pour vos pensées et gentils petits mots associés. Je vous retrouve dans quelques jours. Prenez bien soin de vous, gros bisous !
© Christian Schloé, La rivière des secrets
42 commentaires -
Par maplumefee le 3 Octobre 2018 à 21:48
La jeune femme à l'ombrelle, 1921, collection privée.
Réflexions matinales, 1910. Collection Privée.
Voyage à travers l’œuvre de ce peintre américain, qualifié d'impressionniste et membre des Ten American Painters, des artistes de la couleur et de l'instant, particulièrement actifs à Boston et à New York en leur temps. Des artistes en rupture avec le monde des galeristes qu'ils jugeaient beaucoup trop mercantile.
Jeune fille en rose pâle, date incertaine
Amoureux des effets de nacre et de transparence, des tons opalins et de l'évanescence des lignes, Robert Lewis Reid (1862-1929) nous séduit par ses rêveries élégantes. Je vous invite à savourer le charme de ses réalisations.
Réflexions, 1911, Montgomery Museum of Fine Arts.
La touche de Robert Lewis Reid se caractérise par une énergie aussi puissante qu'aérienne et par une grande finesse dans la répartition des couleurs. Le miroir, objet symbolique, est souvent présent dans ses compositions.
Le miroir, 1910. Smithsonian American Art Museum (and the Renwick Gallery), Washington DC.
Une esthétique subtile, révélatrice d'une séduisante modernité.
Le flou des contours et la manière dont ils se dérobent invitent le regard à recomposer les lignes et les nuances de la couleur. Cela donne à l'ensemble un côté à la fois céleste et océanique et nous fait deviner des frissons de tempête sous la douceur.
Sensible à la vogue du Japonisme, Robert Lewis Reid a représenté des jeunes femmes en kimono et magnifié notamment la couleur bleue à travers des étoffes précieuses et de délicates soieries poudrées d'or.
Kimono bleu, 1910.
La jeune fille au kimono bleu, 1911. Collection Privée.
Le Kimono violet, 1911. Smithsonian American Art Museum (and the Renwick Gallery), Washington DC.
La jeune femme au vase chinois, 1915
J'aime ses héroïnes aux silences éloquents...
La fleur jaune, 1908, Collection Privée.
Spring, 1906, collection privée.
Dans le jardin, 1911, Brauer Museum of Art.
A summer girl, 1896, collection privée.
Face au ciel, 1911, Brigham Young University Museum of Art.
Brise d'été, 1915, Reading Public Museum
Rêverie d'été, date incertaine, collection privée
Automne, date incertaine. collection privée.
Fleur de Lys ou Les Iris, 1899, Metropolitan Museum of Art, New York.
La jeune femme à l'ombrelle, date incertaine, collection privée
Le parasol blanc, 1907, Smithsonian American Art Museum (and the Renwick Gallery), Washington DC.
La jeune femme près du cours d'eau, date incertaine, collection privée.
Le Trio, 1898, Berkshire Museum, Pittsfield, MA.
La Miniature, 1912, Detroit Institute of the Arts.
L'amoureuse des perles, date incertaine, collection privée.
Se souvenir, date incertaine, collection privée.
Les flux mémoriels sont associés aux mouvements des fils colorés et aux taches de couleur palpitantes qui décorent le tapis. Avec cette scène de genre, l'artiste nous livre une scène symbolique rappelant qu'en chaque brodeuse, en chaque couturière veille une Parque, une Norne, une Dise, une Grise... Déesse des Destins entrelacés...
Coudre dans la lumière du printemps, 1910, collection privée.
J'aime aussi beaucoup les nus pleins de charme de Robert Lewis Reid.
Nu dans un intérieur exotique
Opale, 1895, collection privée.
Les Baigneuses, date incertaine, Smithsonian American Art Museum (and the Renwick Gallery), Washington DC.
L'instant du bain, date incertaine, collection privée.
Dans ses paysages, la vibration des couleurs se fait quasiment musicale...
Springtime, 1900
Flanc de coteau en été, date incertaine, collection privée.
La rivière, effet miroitant, date incertaine, collection privée.
Les Chutes de Buttermilk, date incertaine, collection privée.
Automne d'Or, date incertaine, collection privée.
Robert Lewis Reid est né le 29 juillet 1862, à Stockbridge, dans le Massachusetts et il est mort à Clifton Springs, dans l'État de New York, le 2 décembre 1929. Il a fait ses études à l'École du Musée des Beaux-Arts de Boston, sous la direction d'Emil Otto Grundmann (1844-1890) puis à la Art Students League and Cooper Union de New York, en 1884.
Emil Otto Grundmann, peintre allemand renommé, fut le premier directeur de l'École du Musée des Beaux-Arts de Boston, une nomination prestigieuse.
Les azalées roses, date incertaine, collection privée.
En 1885, à l'instar de nombreux peintres américains au XIXe siècle, Robert Lewis Reid s'est rendu à Paris pour suivre des cours à la célèbre Académie Julian, auprès des maîtres Gustave Boulanger (1824-1888) et Jules Joseph Lefebvre (1836-1911).
Ses premières œuvres furent « des figures de paysans français, peints à Étaples. »
Prendre soin du jardin, date incertaine, collection privée.
La jeune fille et les fleurs, date incertaine, collection privée.
Il est retourné à New York en 1889 et s'est installé comme portraitiste. Il est également devenu professeur, exerçant ses talents à la Cooper Union et auprès de la Ligue des Étudiants de l'École des Beaux-Arts.
Rêverie, 1890, collection privée.
En 1893, il a composé des fresques pour la Coupole de l'Édifice des Arts Libéraux, dans le cadre de la Foire Universelle de Chicago, dite Exposition Colombienne et en 1900, il a participé à l'ornementation du Pavillon Américain pour l'Exposition Universelle de Paris.
Deux jeunes femmes lisant, date incertaine, collection privée.
En 1906, il est devenu membre de la National Academy of Design et créé une série de dix vitraux pour l'église du Souvenir Unitaire à Fairhaven, dans le Massachusetts.
La capeline rose, date incertaine, collection privée.
Une de ses œuvres, le Martyre de Saint-Paul, peut être vue à l'extrémité sud-ouest de la nef de l'église Saint Paul Apôtre, à New York.
Bouquet de Printemps, date incertaine, collection privée.
Le garçon et les pivoines rouges, 1910, Brigham Young University Museum of Art.
Trois figures dans un jardin italien, date incertaine, collection privée.
Circé et Anatole, entre 1920 et 1926, Akron Art Museum
Daphné, date incertaine, collection privée.
L'Esprit du Jardin et ses merveilles, date incertaine, collection privée.
La jeune fille avec ses poupées ou Les Joujoux, date incertaine, collection privée.
La tentation des gourmandises (Tempting Sweets), 1924, collection privée.
Étude pour Polly, l'oiseau familier, 1923, collection privée.
Des fresques et des panneaux muraux de Robert Lewis Reid décorent la Bibliothèque du Congrès, à Washington, la Cour d'Appel de New York, et la State House à Boston, dans le Massachusetts.
Les visiteurs de la State House peuvent admirer trois grands panneaux qui décrivent des scènes majeures de l'Histoire Américaine soit Le Discours de James Otis, La chevauchée de Paul Revere et Le Boston Tea Party.
Pour la Bibliothèque du Congrès, l'artiste a réalisé quatre allégories magnifiques : Le Savoir, La Sagesse, La Philosophie et La Compréhension qui témoignent d'une oscillation de son art entre Impressionnisme, Naturalisme et Symbolisme.
Le Savoir
La Sagesse
La Philosophie
La Compréhension
Sur cette symphonie de vibrations colorées, je vous souhaite un très joli mois d'Octobre. Prenez soin de vous, gros bisous et merci de votre fidélité !
L'élégante et les fleurs, date incertaine, collection privée.
Un été parmi les fleurs, date incertaine, collection privée.
55 commentaires -
Par maplumefee le 13 Juin 2018 à 21:08
Des couleurs subtiles, des rêveries ambivalentes, de la magie et de la sensualité à fleur de toile... Miho Hirano, artiste japonaise contemporaine nous invite à pénétrer dans une sylve de féminité, à cheminer dans un monde où palpitent des chevelures torrentielles, où la flore est secrète, où les courbes des corps se dévoilent avec audace et enchantement.
Un séduisant voyage au cours duquel nous nous interrogeons. Et si nous prenions davantage soin de la Nature ? De cet écrin de Nature où se lovent des êtres subtils, beautés gardiennes d'une terre où l'être humain, espèce invasive, commet bien des méfaits...
A travers ce périple, nous rencontrons des filles fées lovées dans la sève et le sucre des fleurs, qui résonnent d'une vie diaphane, des nymphes au regard doux et farouche où perlent de troublantes mélancolies et dont les visages semblent refléter les enivrants mystères de l'entre-deux...
Des esprits de l'eau et de la forêt, des enchanteresses de l'air et de l'onde à la fois puissantes et fragiles...
Fragilité d'où naît une force, celle qui anime les roseaux dans le vent...
Diplômée en 2007 de la prestigieuse Musashino Art University, Miho Hirano rend hommage à l'un des thèmes majeurs de l'Art Nouveau, la « Femme Fleur » si bien représentée par Alfons Mucha mais là n'est pas notre propos.
Elle nous offre, avec luxuriance et douceur, les feux sinueux de son inspiration mêlée d'émotions fugitives ainsi qu'une fusion très personnelle entre courbes féminines, chevelures et forces élémentales et matricielles.
Sa technique consiste à réaliser un croquis au crayon et à l'animer via une peinture bleutée plutôt légère puis elle fait naître les ombres avec d'autres tons vaporeux. Ensuite vient l'étape de la peinture à l'huile.
Elle dépose sur les bouches et autour des yeux un rose glamour qui « empourpre » les carnations nacrées voire spectrales de ses héroïnes, accompagnées, le plus souvent, de papillons, de carpes koi, d'oiseaux, de fleurs de cerisier, de prunier, de lotus ou de pissenlit, fleur du vent aux akènes d'argent comme on peut le voir ci-dessus.
https://www.instagram.com/mihohiranoart/?hl=fr
https://www.facebook.com/miho.hirano.5621
Je prends plaisir à « illustrer en mots » les œuvres envoûtantes de cette artiste avec des haïkus composés par Bashô Matsuo (1644-1694), l'un des quatre grands poètes classiques (les autres étant Yosa Buson, Kobayashi Issa et Masaoka Shiki).
Les lunes et les fleurs :
voici les véritables
maîtres
Le son de la cloche s’apaise,
le parfum des fleurs
frappe le soir
De quel arbre en fleur?
Je ne sais
Mais quel parfum !
N'oublie jamais
La saveur solitaire
Des rosées blanches
Un pétale tombé
remonte à sa branche
C'est un papillon
Volutes d'encens
Ailes de papillon
Que parfume l'orchidée
Réveille réveille-toi
Je te prends pour ami
Papillon
Deux vies
entre elles ont vécu
les fleurs de cerisier
Le coquelicot blanc
d’une averse hivernale
a fleuri
Un papillon ne vole
que dans un champ
de soleil
Je vous souhaite une myriade de jolies choses et vous remercie de votre fidélité. Gros bisous !
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