•  

    Image001.jpg

     

    La neige qui a recouvert le paysage le week-end dernier m'a donné envie de consacrer un billet à sa blancheur onirique et à la déesse de la mythologie grecque Chioné que j'avais évoquée il y a plusieurs hivers.

     

    Image002.jpg

    © Chris Ortega, Dancing in the snow

     

    Sans oublier le Poème du Mardi, en souvenir de Lady Marianne qui demeure dans nos cœurs et nos pensées... Un poème brodé de séduisante poudreuse, né sous la plume d'une poétesse contemporaine, Corinne Albaut, qui a écrit des « Comptines pour le temps de Noël », publiées chez Actes Sud Junior.

     

    Le Bonhomme de Neige

     

    Au nord de la Norvège

    Vit un bonhomme de neige.

    Il n'a pas peur de fondre,

    Là-bas, la neige tombe

    Pendant de très longs mois,

    Il y fait toujours froid.

     

    Et le bonhomme de neige,

    Bien assis sur son siège,

    Regarde les flocons

    Voler en tourbillons.

     

    Sais-tu ce que j'en pense ?

    Il a bien de la chance

    Pour un bonhomme de neige

    D'habiter la Norvège.

     

    Corinne Albaut

     

    Image003.jpg

     

    Image004.jpg

    Déesse de la neige dite Chioné, nuit de Noël, 1905, par René-Jules Lalique (1860-1945).

     

    Déesse qui règne sur les météores du froid, entité de la glace, du givre et de la neige, Chioné investit les paysages des villes et des champs, tissant de blanches dentelles et des soieries de nacre et d'argent au gré de sa progression.

     

    Image005.jpg

     

    Image006.jpg

     

    Dans la Grèce antique, Chioné/ Khiónê (Χιονη), principe féminin hivernal, déployait sa magie sur le corps ensommeillé de Dame Nature. Le terme Khiôn signifie « la neige ».

     

    Image007.jpg

     

    Trois Chioné sont connues dans la mythologie.

     

    La première Chioné est la fille de Borée, le dieu du vent du Nord et d'Orythie, séduisante princesse athénienne. Chioné eut un fils nommé Eumolphos avec Poséidon, le dieu de la mer. Un fils qu'elle n'éleva pas et qui fut confié à Benthésicymé, une princesse des eaux. (Les noms ne s'improvisent pas!)

     

    Des auteurs comme le poète Homère (fin du VIIIe siècle avant J.-C.), dans l'Odyssée ; le grammairien Hygin (64 avant J.-C-14 après J.-C), dans Les Fables ; le géographe Pausanias (115-180 après J.-C.), dans la Périégèse ou encore le mythographe et encyclopédiste Apollodore (actif à Athènes vers 150 avant J.-C), dans La Bibliothèque évoquent les « aventures » d'une autre Chioné.

     

    Image008.jpg

    Chioné par © Emily Balivet

     

    Cette Chioné là, que l'on nommait « Blanche-Neige », était la fille d'un guerrier appelé Dédalion, un guerrier révéré pour sa vaillance et sa force au combat.

     

    Dédalion était le fils d'Eosphoros, le « Porteur de la Lumière de l'Aurore » que l'on appelait également Étoile du Matin, Phosphoros, plus connu sous le nom de Lucifer. Eosphoros était le gardien du char de sa mère, la sublime Eos aux doigts de rose.

     

    Image009.jpg

     

     

    Image010.jpg

     

    A l'âge de quatorze ans, Chioné qui était déjà fort belle comptait de nombreux soupirants parmi lesquels se trouvaient les dieux Mercure et Apollon.

     

    « Apollon et le fils de Maïa, revenant l'un de Delphes, l'autre, du mont Cyllène, en même temps ont vu Chioné, en même temps ils sont atteints d'une flamme imprévue. Apollon jusqu'à la nuit diffère ses plaisirs. Mercure, plus impatient, touche Chioné de son caducée, et soudain à ce dieu le sommeil la livre sans défense. Déjà la nuit semait d'étoiles l'azur des cieux; Apollon, à son tour, paraît sous les traits d'une vieille femme, et sous cette forme, il trompe la fille de Dédalion ». (Ovide, Métamorphoses).

     

    Chioné fit l'amour la même nuit avec Apollon et avec Mercure. Neuf mois plus tard, elle donna naissance à des jumeaux qui n'avaient pas le même père : Autolycos (le fils de Mercure) et Philammon (le fils d'Apollon).

     

    Autolycos, « Loup Véritable », devint l'un des plus célèbres voleurs de l'Antiquité, une sorte de Robin de Bois connu pour ses ruses et son panache. Il reçut de son père le don de ne jamais se faire prendre et des pouvoirs magiques. Il pouvait notamment changer l'apparence des animaux (il dérobait souvent des troupeaux) qu'il convoitait.

     

    L'un des descendants d'Autolycos est le célèbre Ulysse, héros de l'Odyssée.

     

    Philammon, le fils d'Apollon était quant à lui un jeune homme « doué pour les arts ». Devenu un musicien talentueux, il créa un chœur de jeunes filles dont les voix étaient réputées pour leur tessiture « céleste ».

     

    Image011.jpg

    Chioné, Snow Bride par © Nene Thomas

     

    Chioné, encore embellie par la maternité, continua d'être désirée par les mâles qui croisaient son chemin. Fière de ses attraits et d'avoir été aimée par deux dieux, elle osa comparer ses charmes à ceux de la déesse Artémis et prétendre qu'elle était plus séduisante que la déesse de la Lune et de la Chasse.

     

    Artémis en prit ombrage. Elle mit en garde Chioné mais celle-ci persista dans ses dires. La déesse prit alors son arc d'argent et transperça d'une flèche la langue de Chioné.

     

    Image012.jpg

    Nicolas Poussin (1594-1665), La mort de Chioné, 1622. Musée des Beaux-Arts de Lyon.

     

    « Mais que sert à Chioné d’être mère de deux enfants, et d’avoir inspiré de l’amour à deux divinités ? Que lui sert d’avoir un père illustre et Jupiter pour aïeul ? Hélas ! la gloire elle-même n’est-elle pas fatale à plusieurs ? Ne le fut-elle pas à Chioné ? Elle osa se préférer à Diane et mépriser la beauté de la déesse. Diane irritée : « Peut-être, s’écrie-t-elle, ne mépriseras-tu pas mes flèches ». Aussitôt elle courbe son arc, tend la corde, et une flèche va traverser la langue de la criminelle Chioné. Elle veut parler ; sa langue est impuissante ; elle perd tout à la fois et son sang et sa vie. » Les Métamorphoses, Ovide, Livre onzième (441-442).

     

    Image013.jpg

     

    Pour des auteurs comme Hygin et Ovide, on peut interpréter cette partie du mythe comme le retour des forces printanières. Chioné incarnant la blanche neige, le sang coulant de sa bouche favoriserait la naissance des fleurs sur la terre encore engourdie par le froid.

     

    Image014.jpg

     

    Image015.jpg

     

    Après la mort de Chioné, son père Dédalion, anéanti par le chagrin, se jeta du haut du Mont Parnasse mais le dieu Apollon décida de le sauver. Invoquant la lumière du soleil, il changea Dédalion en faucon ou en épervier.

     

    Image016.jpg

    Chioné par © Michael Whelan

     

    Une troisième Chioné associée à la neige était la fille du dieu fleuve Nil et de l'Océanide Callirhoé. Mariée à un époux brutal, un propriétaire terrien, elle fut délivrée par le dieu Mercure, sur l'ordre de Zeus, le seigneur des Olympiens. Emportée dans le ciel, elle fut transformée en un doux amas de nuages susceptibles d'apporter la neige.

     

    D'après certaines croyances, elle pouvait apparaître sous la forme d'une fée...

     

    Image017.jpg

    © Kat Mary

     

    En vous souhaitant une myriade de belles choses, je vous dis merci pour votre fidélité...

     

    Prenez bien soin de vous... Amicales pensées !

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    31 commentaires
  •  

    Image001.jpg

     

    Je continue la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'apprécie beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié.

     

    Une année toute jeune a déployé ses ailes, dans l'esthétique du froid alors j'ai choisi, pour honorer le rendez-vous du poème du Mardi, en souvenir de Lady Marianne, ce poème qui invite à la rêverie...

    Il était une feuille... de Robert Desnos (1900-1945), poète, écrivain et journaliste, de sensibilité Surréaliste qui mourut du typhus dans les abysses du camp de concentration de Theresienstadt (en Tchéquie).

     

    Comme la page d'un livre qui se tourne, ouvrant vers d'autres cieux...

     

    Espoir d'une nouvelle ère, au-delà de ce qui fut...

     

    Il était une feuille...

     

    « Il était une feuille avec ses lignes —

    Ligne de vie

    Ligne de chance

    Ligne de cœur —

    Il était une branche au bout de la feuille —

    Ligne fourchue signe de vie

    Signe de chance

    Signe de cœur —

    Il était un arbre au bout de la branche —

    Un arbre digne de vie

    Digne de chance

    Digne de cœur —

    Cœur gravé, percé, transpercé,

    Un arbre que nul jamais ne vit.

    Il était des racines au bout de l’arbre —

    Racines vignes de vie

    Vignes de chance

    Vigne de cœur —

    Au bout de ces racines il était la terre —

    La terre tout court

    La terre toute ronde

    La terre toute seule au travers du ciel

    La terre. »

     

    Image002.jpg

     

    J'illustre cette poésie dont j'aime beaucoup la rythmique libre, la subtilité, l'élégance et la riche simplicité, avec des photos hivernales et je souffle vers vous de gros bisous !

     

    Comme des feuilles colorées d'Amitié...

     

    Prenez bien soin de vous !

     

    Image003.jpg

     Célestes bleus d'hiver... On y accroche des vœux, des pensées, des rêves à travers le froid mystérieux de la lumière.

     

    Image004.jpg

     

    L'ossature des arbres se fait évocatrice de tant de lignes de vie qui s'entrecroisent...

     

    Image005.jpg

     

    Image006.jpg

     Arbres Ancêtres, Arbres Protecteurs et Conteurs d'Histoires à travers les voix entrelacées du Vent... Je vous Aime !

     

    Image007.jpg

     

    Et dans le Ciel, en feux de nacre, se reflètent les Secrets de la Terre...

     

    Je pense bien à vous...

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    31 commentaires
  •  

    Image001.jpg

     

     

    Image002.jpg

     

     

    En souvenir de Lady Marianne qui demeure, tendrement, dans nos pensées et maintenant, régi par Fardoise et Lilou.

     

    https://lilousol.wordpress.com/category/tableau-du-samedi

     

    http://entretoilesetpapiers.eklablog.com

     

    Le thème proposé pour le samedi 9 janvier et le samedi 16 janvier par Fardoise est « La Vie en Jaune ». Sur le blog de LilouSoleil pour les liens vers les publications.

     

     

    Image003.jpg

     

    Dès que j'ai pris connaissance du thème, j'ai aussitôt songé à ce tableau qui me plaît par sa précieuse simplicité et par ce qu'il possède de délicieusement intimiste, de très naturel et d'élégant. L'attitude du corps de la jeune femme m'attire avec ivresse. Elle joue avec le Soleil et porte une robe aux nuances de l'Astre du Jour...

     

     

    Image004.jpg

     

     

    Avec cette œuvre, nous entrons dans un univers féminin, ardent, rêveur et tissé d'élégances, celui de John White Alexander qui naquit, en 1856, dans la ville d'Allegheny, en Pennsylvanie.

     

    Profondément marqué par l'intensité psychologique des rêveries et des pensées féminines, l'art de John White Alexander célèbre la beauté des matières, la vibration de la couleur et la gracilité des lignes. C'est un voyage étoffé d'émotions très subtiles...

     

    Image005.jpg

     

    Orphelin dès son plus jeune âge, John White Alexander (1856-1915) fut élevé par ses grands-parents et dut travailler comme télégraphiste, dès l'âge de douze ans. Ce fut à cette époque qu'il manifesta des aptitudes pour le dessin.

     

    En 1875, âgé de 18 ans, il s'installa à New York et débuta comme illustrateur et caricaturiste politique dans le célèbre hebdomadaire des frères Harper intitulé le Harper's Weekly. Il y rencontra de nombreux écrivains et de talentueux illustrateurs et après deux années d'apprentissage intensif, il quitta New York pour découvrir l'Europe.

     

    Après un bref séjour à Paris, il se rendit en Allemagne où, à la Kunstakademie de Munich, il étudia auprès du peintre académique hongrois Gyula Benczúr (1844-1920).

     

    Il rejoignit ensuite en Bavière, à Polling, le cercle artistique du maître Frank Duveneck (1848-1919) et fréquenta des artistes prestigieux comme le peintre William Merritt Chase (1849-1916) et le romancier Henry James (1843-1916).

     

    Image006.jpg

     

    Quelques temps après son apprentissage auprès de Duveneck, John White Alexander découvrit les splendeurs de Venise, les formes changeantes et les reflets de l'eau et le travail remarquable du peintre et graveur James Abbott Mac Neil Whistler (1834-1903) dont les créations oscillaient entre Réalisme, Symbolisme et Impressionnisme.

     

    Il regagna les États-Unis en 1881. Il enseigna le dessin à l'Université de Princeton et ses portraits de jeunes femmes aux robes magnifiques suscitèrent l'engouement des critiques et du public.

     

    Image007.jpg

     

    De 1890 à 1901, il vécut à Paris et bénéficia d'une solide renommée fondée sur le charme et la profondeur psychologique émanant des sujets qu'il représentait. Il multiplia les portraits féminins et les portraits d'intellectuels célèbres comme celui du poète Walt Whitman (1819-1892), réalisé en 1889, qui constitue un moment majeur dans son art.

     

    Image008.jpg

    Mélange poétique et ardent de jaune et d'orangé...

     

    De telles œuvres connurent un immense succès au Salon de 1893 et à l'Exposition Internationale Carnegie. John White Alexander fut élu membre de la Société Nationale des Beaux-Arts et fréquenta des artistes comme Auguste Rodin (1840-1917), Octave Mirbeau (1848-1917), Henry James (1843-1916), Oscar Wilde (1854-1900)...

     

    Membre émérite de l'Académie Américaine des Arts et des Lettres, il reçut la Médaille d'Or à l'Exposition Universelle de Paris en 1900 et à l'Exposition Universelle de Saint-Louis en 1904. Il devint Chevalier de la Légion d'Honneur en 1901.

     

    Ses œuvres sont exposées dans de grands musées comme le Metropolitan Museum of Art, le Musée des Beaux-Arts de Boston, la Bibliothèque du Congrès à Washington ou encore le Musée d'Art de l'Institut Carnegie à Pittsburgh... Il demeure, en ces lieux, un artiste incontournable...

     

    Je vous propose sur La Chimère écarlate de contempler une élégante lectrice, lovée dans des nuances de jaune doré et imaginée par le peintre belge Fernand Toussaint (1873-1956).

     

     

    Image009.jpg

     

    http://chimereecarlate.over-blog.com/2021/01/le-tableau-du-samedi-fernand-toussaint-afternoon-reading.html

     

    Belles pensées chers Aminautes, merci pour vos charmants vœux de Bonne Année, prenez bien soin de vous...

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    26 commentaires
  •  

    Image001.jpg

    © Briar, « Guided by the Northern Lights »

     

    Je vous souhaite un TRÈS JOYEUX TEMPS DE YULE/NOËL 2020...

     

    Et je choisis, en souvenir de notre aminaute Lady Marianne que nous n'oublierons jamais, un petit poème d'hiver écrit par Pernette Chaponnière (1915-2008), poétesse, dramaturge, romancière et bibliothécaire suisse, passionnée de comptines et d'ouvrages pour enfants.

     

    La Neige

     

    « Regardez la neige qui danse

    Derrière le carreau fermé.

    Qui là-haut peut bien s’amuser

    À déchirer le ciel immense

    En petits morceaux de papier ? »

     

    Pernette Chaponnière

     

    Image002.jpg

    ©Briar, Féerie d'Hiver

     

    Lumières vives, voluptueuses et dansantes au coeur de « la plus longue nuit » de l'année... La puissance initiatique du Solstice d'Hiver s'est exprimée, le 21 décembre 2020, sous l'obédience de l'énergie lunaire, dans un ciel traversé par une myriade d'étoiles filantes...

     

    Image003.jpg

    Nuit de Magie Pure, cristaux givrés de sélénite et broderies d'argent qui se mélangent sur le velours d'un territoire infini...

     

    A Yule, dans le folklore des pays du Nord de l'Europe, on assiste au retour des Ancêtres dont l'énergie attise le frisson mystérieux de la Chasse Sauvage. J'évoque cette chevauchée mythique dans mon article intitulé La Magie Hivernale.

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-magie-hivernale-version-2018-a156493706

     

    Image004.jpg

     

    Voyage Chimérique de ceux qui furent et demeurent les Gardiens d'une forme de Connaissance Ardente.

     

    Image005.jpg

    Déesse du Solstice par © Emily Balivet

     

    La Déesse, principe féminin honoré par les peuples anciens, enfante, dans les légendes du Nord, le Dieu Soleil, incarnation de la Vie.

     

    Image006.jpg

    © Briar, La Déesse des Lumières de Yule et l'Enfant Solaire Sacré

     

    Image007.jpg

     

    La bûche de Yule lui est consacrée. Bûche qui est devenue au fil du temps la bûche de Noël et qui se présente comme un gâteau succulent sur la table des festivités.

     

    Traditionnellement, la bûche de Yule est taillée dans une branche de chêne dont les cendres, considérées comme sacrées, sont conservées tout au long de l'année dans un endroit secret. Elle symbolise le feu divin, nourricier et purificateur. Elle brûle dans le foyer, bouche crépitante de la maison, canal des âmes, à la croisée des mondes.

     

    Bûche que l'on allumait jadis, dans le monde chrétien, au creux de l'âtre et qui devait brûler jusqu'au Nouvel An ou jusqu'à l'Épiphanie. La sagesse populaire conseillait de jeter sur la bûche un peu de sel et d'eau avant d'y mettre le feu. Une partie des cendres de la bûche était ensuite placée près du seuil de la porte d'entrée afin de protéger l'habitation contre les entités démoniaques, les voleurs, les tempêtes et les inondations.

     

    Image008.jpg

    © Briar, La Dame des Lumières de Yule

     

    La Déesse des Lumières Hivernales est également représentée par une couronne qui peut être constituée par un ou deux végétaux ou par une couronne plus sophistiquée où se mêlent pommes bien rouges, baies de laurier, feuilles de gui, de sapin, de chêne, d'if et de houx... Une couronne, un cercle, un rond de végétation sacrée qui donne pleinement son nom à Yule. Yule qui signifie « la Roue » !

     

    Image009.jpg

     

    Sous l'obédience de la Déesse, Matriarche Lunaire, s'affrontent deux forces à la fois antagonistes et complémentaires. L'une de ces forces est représentée par le Roi Houx (Holly King/Lord of Darkness) et l'autre, par le Roi Chêne (Oak King/Lord of Light). Une longue bataille les oppose jusqu'à la victoire du Roi Chêne. Les jours deviennent ensuite plus longs.

     

    Ainsi la Déesse, dans ses atours scintillants, apparaît-elle comme la Suzeraine des Forces Calendaires. La Lucie des pays nordiques, esprit de lumière et de sagesse, honorée le 13 décembre, en est une émanation juvénile et ravissante.

     

    Image010.jpg

    Lucie et les chats blancs, émanations sacrées des chats qui accompagnaient la grande déesse Freya, la déesse nordique de l'Amour et des Plaisirs...

     

    Image011.jpg

     

    Dans ce contexte, deux frères, Le Roi Chêne (Oak King) et le Roi Houx (Holly King), veillent à l'Équilibre Sacré des Forces de la Nature.

     

    Ils combattent deux fois dans l'année : Au Solstice d’été (Midsummer, Litha, Coamhain... vers le 21 Juin)et au Solstice d'Hiver (Yule, Saturnalia, Jólablót, Light Christmas, Midwinter... vers le 21 Décembre).

     

    Image012.jpg

     

    Le Roi Chêne est un pourvoyeur en Lumière. Il est celui qui va ranimer, au fil du temps, la chaleur nourricière dans les entrailles de la Terre Mère.

     

    Image013.jpg

    Le Roi Houx © Anne Stokes

     

    Image014.jpg

    Le Roi Houx © Margaret Ellis

     

    Le Roi Houx règne sur les mondes sombres tout en préservant la Fécondité.

     

    Ni l'un ni l'autre ne représente un principe manichéen associé au Bien ou au Mal. Ils sont les accesseurs magiques de la Déesse et portent dans leurs ramures végétales la Puissance du Dieu Cernunnos, Maître des Animaux, Seigneur de la Connaissance Secrète, Chamane Ancestral.

     

    Image015.jpg

    Dieu Cerf Chamane de Yule

     

    Image016.jpg

    Father Winter © Shona Mac Donald

     

    Image017.jpg

    Pekka Halonen (1865-1933), artiste finlandais, artiste de la glace et de la neige.

     

    Au Solstice d'Hiver, dans l'hémisphère nord, la durée du jour est la plus courte puis les jours commencent à rallonger alors que dans l'hémisphère sud, les jours raccourcissent. Nos Ancêtres considéraient cela comme le combat nécessaire entre Roi Chêne et le Roi Houx.

     

    Image018.jpg

    ©Briar, The Night before Yule

     

    Le Solstice d'Hiver peut être lié à la pleine lune ou à la nouvelle lune ou à l'énergie d'une pluie d'étoiles filantes, nommées Ursides.

     

    Les Ursides forment un essaim d'étoiles filantes qui crépitent dans le ciel d'hiver. Elles dessinent des traînées scintillantes qui émanent de la Constellation de la Petite Ourse.

     

    Image019.jpg

    Dorothy Pulis Lathrop (1891-1980), Illustration pour « Stars Tonight », 1930.

     

    Elles ont été observées en 1916 par l'astronome britannique William Frederick Denning (1848-1931) et leur existence est officiellement reconnue depuis 1945.

     

    Image020.jpg

    Constellation de la Grande Ourse

     

    La Grande Ourse, appelée aussi Grande Casserole ou Grand Chariot (la Grande Cuillère « Big Dipper » aux États-Unis) est liée, d'après les auteurs antiques, à la nymphe Callisto qui appartenait au cortège de la déesse Artémis et fut aimée de Zeus, le roi des dieux.

     

    Image021.jpg

    Callisto séduite par Zeus qui a pris l'apparence de la déesse Diane/Artémis, école française du XVIIIe siècle, d'après François Boucher (1703-1770).

     

    Héra, la reine de l'Olympe, épouse de Zeus, surprit un jour son mari faisant l'amour avec Callisto et prise de fureur, elle jeta un sort à Callisto, la transformant en un amas d'étoiles destinées à scintiller dans le ciel du nord. Callisto devint ainsi la Grande Ourse, une constellation dite circumpolaire, c'est à dire qui ne paraît pas se coucher.

     

    Image022.jpg

    Callisto, la Lune de la planète Jupiter. Elle est particulièrement brillante car elle réfléchit la lumière du soleil.

     

    Quelques temps plus tard, Héra métamorphosa Arcas, le fils de Callisto et de Zeus en la Petite Ourse, une constellation qui suit sa « mère étoilée » en permanence.

     

    Image023.jpg

     

    Image024.jpg

    © Art Galla, Petite et Grande Ourse sur DeviantArt

     

    La Grande Ourse est sacrée pour plusieurs tribus indiennes d'Amérique du Nord qui vénèrent l'Ours comme un être fondateur de lignées et de mondes. Dans de très vieux récits, une Ourse traquée par des chasseurs est parvenue à se réfugier dans le ciel nocturne pour échapper à ses poursuivants.

     

    Suzeraine des contrées septentrionales (les Romains la nommaient « Septem Triones » soit les sept bœufs de labour), la Grande Ourse est l'une des protectrices de l'Étoile Polaire dont la lumière diamantée est considérée comme l'une des plus puissantes sources d'énergie magique par les peuples de jadis.

     

    Image025.jpg

     

    La Grande Ourse est à l'origine du nom Cercle Arctique. Arctos/Arktos signifiant l'Ours dans l'ancienne Grèce.

     

    Elle apparaît comme une gardienne de la fécondité, de la vie et porte des noms évocateurs dans les grimoires d'astronomie et d'astrologie :

     

    Le Chariot du Roi Arthur (Karr Arzhur) en Bretagne où elle est également désignée comme le chariot retors ou l'extrémité de la charrue.

     

    Le Char de Charlemagne (Karlavagen) en Scandinavie, en Norvège ou encore en Suède.

     

    La Charrue qui scintille (Bright Plough) dans le monde anglo-saxon...

     

    En Arabie, la Grande Ourse est perçue comme le cénotaphe d'un homme tiré par ses filles qui tentent de rattraper le meurtrier de leur père soit la Petite Ourse.

     

    Au Japon, on loue sa sagesse et sa capacité à créer la Lumière du Ciel et en Chine, elle règne avec bienveillance sur le cycle complexe des saisons.

     

    Dans la tradition hindoue, on la nomme Sapta-Riksha. Elle est la demeure des Sept Rikshi », les sept rois ou sept sages et des Immortels nommés Hamsa Ases. Incarnation lumineuse de la Sagesse Primordiale, elle est la gardienne de l'Arche Polaire : le cœur brillant de toute Connaissance...

     

    Image026.jpg

     

    La poétique vélocité des Ursides témoigne de la beauté de l'Ourse Céleste, ensemble de deux amas étoilés qui attisent la créativité et la capacité à rêver...

     

    Fascinante magie qui nous appelle à voyager en imagination dans le ciel du Nord et à allumer des bougies dans la nuit...

     

    Image027.jpg

     

    Que la Magie du Temps des Fêtes vous apporte sa Beauté, chers Aminautes !

     

    Sans oublier les personnes seules, en souffrance et sans ressources...

     

    Je souffle vers vous de gros bisous... A très bientôt dans nos bulles étoilées...

     

    Image028.jpg

    ©Briar, La Déesse et son petit enfant de lumière sacrée...

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    30 commentaires
  •  

    Image001.jpg

     

    Retour à Moret-sur-Loing, en Seine-et-Marne, à l'orée de la forêt de Fontainebleau. Après avoir contemplé le monument commémoratif à Alfred Sisley et étudié l'architecture et l'histoire de la Porte Médiévale de Samois, nous allons découvrir la Maison Raccolet, belle demeure de style néogothique, agrémentée de sculptures qui représentent des métiers d'artisans.

     

    Et comme nous sommes mardi, j'ai choisi en souvenir de notre aminaute Lady Marianne, un poème de Sully Prudhomme (1839-1907) intitulé Les Vieilles Maisons.

     

    Image002.jpg

     

    Les Vieilles Maisons

     

    Je n’aime pas les maisons neuves :

    Leur visage est indifférent ;

    Les anciennes ont l’air de veuves

    Qui se souviennent en pleurant.

     

    Les lézardes de leur vieux plâtre

    Semblent les rides d’un vieillard ;

    Leurs vitres au reflet verdâtre

    Ont comme un triste et bon regard !

     

    Leurs portes sont hospitalières,

    Car ces barrières ont vieilli ;

    Leurs murailles sont familières

    À force d’avoir accueilli.

     

    Les clés s’y rouillent aux serrures,

    Car les cœurs n’ont plus de secrets ;

    Le temps y ternit les dorures,

    Mais fait ressembler les portraits.

     

    Des voix chères dorment en elles,

    Et dans les rideaux des grands lits

    Un souffle d’âmes paternelles

    Remue encor les anciens plis.

     

    J’aime les âtres noirs de suie,

    D’où l’on entend bruire en l’air

    Les hirondelles ou la pluie

    Avec le printemps ou l’hiver ;

     

    Les escaliers que le pied monte

    Par des degrés larges et bas

    Dont il connaît si bien le compte,

    Les ayant creusés de ses pas ;

     

    Le toit dont fléchissent les pentes ;

    Le grenier aux ais vermoulus,

    Qui fait rêver sous ses charpentes

    À des forêts qui ne sont plus.

     

    J’aime surtout, dans la grand’salle

    Où la famille a son foyer,

    La poutre unique, transversale,

    Portant le logis tout entier ;

     

    Immobile et laborieuse,

    Elle soutient comme autrefois

    La race inquiète et rieuse

    Qui se fie encore à son bois.

     

    Elle ne rompt pas sous la charge,

    Bien que déjà ses flancs ouverts

    Sentent leur blessure plus large

    Et soient tout criblés par les vers ;

     

    Par une force qu’on ignore

    Rassemblant ses derniers morceaux,

    Le chêne au grand cœur tient encore

    Sous la cadence des berceaux.

     

    Mais les enfants croissent en âge,

    Déjà la poutre plie un peu ;

    Elle cédera davantage ;

    Les ingrats la mettront au feu...

     

    Et, quand ils l’auront consumée,

    Le souvenir de son bienfait

    S’envolera dans sa fumée.

    Elle aura péri tout à fait,

     

    Dans ses restes de toutes sortes

    Éparses sous mille autres noms ;

    Bien morte, car les choses mortes

    Ne laissent pas de rejetons.

     

    Comme les servantes usées

    S’éteignent dans l’isolement,

    Les choses tombent méprisées,

    Et finissent entièrement.

     

    C’est pourquoi, lorsqu’on livre aux flammes

    Les débris des vieilles maisons,

    Le rêveur sent brûler des âmes

    Dans les bleus éclairs des tisons.

     

    Sully Prudhomme, Les Solitudes

     

     

    Image003.jpg

     

    Située Rue Grande, face à l'Hôtel de Ville, sur la Place du Marché, la Maison Raccolet fut conçue par un Compagnon Menuisier du Tour de France, nommé Pierre Raccolet.

     

    L'artiste choisit une demeure du XIXe siècle qu'il transforma selon son goût. Il couvrit la structure de beaux éléments en bois, finement sculptés, de facture néo-gothique. Des fenêtres à meneaux, un grand pignon, des balcons ouvragés, un élégant oriel, une échauguette... Les travaux se terminèrent en 1925.

     

    Image004.jpg

     

    Image005.jpg

     

    Pierre Raccolet célébra, à travers sa maison, les demeures du XVe siècle qu'il avait contemplées dans la vieille ville de Rouen, un endroit qu'il aimait beaucoup. Il rendit hommage à des corps de métier comme les menuisiers, les maçons, les forgerons...

     

    Image006.jpg

     

     

    Image007.jpg

     

     

    Image008.jpg

     

    Image009.jpg

     

    A quelques encablures de la Maison Raccolet et de la Place du Marché, aux numéros 28 et 30 de la rue Grande, se dressent des demeures de la Renaissance appelées « Maisons Chabouillé ».

     

    Elles appartenaient à Claude Chabouillé qui était « receveur », c'est à dire contrôleur des domaines de Moret et de Melun. Leurs façades sont rythmées par de belles fenêtres à meneaux de pierre, lovées dans des cadres moulurés, d'élégants frontons et des portes soulignées par des pilastres ouvragés.

     

    Image010.jpg

     

    Image011.jpg

     

    Des grappes de raisin sculptées sont visibles au numéro 30 ainsi que des chapiteaux agrémentés d'enroulements dits en cornes de bélier. On trouvait en ces lieux le Tribunal du Bailli, un officier de justice royal, sorte de médiateur dont la devise latine était « Concordia res parvae crescunt » soit en français « Par la concorde, les moindres choses progressent. »

     

    Image012.jpg

    La devise

     

    Image013.jpg

    Les enroulements dits en cornes de bélier

     

    Image014.jpg

     

    A proximité de ces façades Renaissance, on découvre, dans la cour de l'Hôtel de Ville, la Maison ou Galerie François Ier.

     

    Lors de notre visite, elle était en restauration et les échafaudages ne permettaient donc pas de prendre correctement ses ornements en photo. J'ai fait comme j'ai pu... Cela donne une idée.

     

    Image015.jpg

     

    Qualifiée de « fantaisie architecturale », cette maison a une histoire bien particulière. Elle fut construite en 1527 par Nicolas Chabouillé, contrôleur des Finances du Royaume et père de Claude Chabouillé.

     

    En 1822, la demeure fut achetée par le général et théoricien militaire Antoine Fortuné De Brack 1789-1850) pour faire plaisir à sa maîtresse, la célèbre comédienne Mademoiselle Mars (1779-1847). Elle fut démontée et amenée jusqu'à Paris où elle fut remontée sur le Cours la Reine, en bordure de Seine. Mais elle ne fut jamais habitée et en 1956, une société immobilière en fit l'acquisition pour un propriétaire qui la fit ramener à Moret-sur-Loing !!!

     

    Image016.jpg

     

    Elle présente des motifs fleuris, des portraits en médaillons, des angelots et des scènes issues de la mythologie, décrivant des épisodes des Travaux d'Hercule.

     

    Je serais heureuse, vous vous en doutez, de pouvoir la prendre en photo après le confinement...

     

    Nous poursuivrons dans quelques jours notre promenade à Moret-sur-Loing qui a tant de choses à offrir aux visiteurs de ses ruelles. Nous irons au bord de l'eau pour nous ressourcer... En attendant, laissez-moi vous offrir quelques notes d'automne, butinées dans le fameux kilomètre de balade de confinement !

     

    De l'or qui flambe et de la rouille cuivrée dans les arbres, histoire de rêver un peu...

     

    Image017.jpg

     

    Image018.jpg

     

    Image019.jpg

     

     

    Image020.jpg

     

    Image021.jpg

     

    Image022.jpg

     

    Gros bisous, chers Aminautes !

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    30 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique