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    Je vous souhaite, chers Aminautes, de Joyeuses Pâques en compagnie de ceux que vous aimez, sous l'obédience du Lièvre Messager des Énergies Bienfaisantes du Printemps...

     

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    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/mysteres-et-traditions-de-paques-a79008315

     

    Je ne vous ai pas oubliés... Cela fait des mois que j'essaie de publier un article et voilà, tout arrive, sourires !

     

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    Promenons-nous autour du Grand Bassin du Jardin du Luxembourg. Cette majestueuse pièce d'eau, de forme octogonale, se love à la croisée de deux axes autour desquels s'articule la puissante scénographie des lieux qui abritent le Sénat.

     

    Axes qui nous guident vers les méandres du Quartier Latin, les rues imprégnées de récits historiques et légendaires que l'on arpente avec une irrépressible envie de découvertes...

     

    Le Grand Bassin fut installé sous le Premier Empire par Jean-François-Thérèse Chalgrin (1739-1811), architecte du roi Louis XVI (1754-1793).

    Chalgrin fut Ordonnateur des fêtes publiques sous le Consulat et concepteur -entre autres « merveilles »- de l'Arc de Triomphe de la Place de l'Étoile.

     

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    Le Grand Bassin accueille en son centre une fontaine composée de trois chérubins, à demi-nus et à demi-drapés, qui émergent d'un petit paysage de roseaux stylisés et soutiennent une vasque.

     

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    De la vasque « s'envole un jet central de taille moyenne et l'eau s'épanche par deux rebords d'écoulement, crachée par des têtes chimériques ».

     

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    L’œuvre, anonyme, est simple et gracieuse. On ne sait pas grand chose à son sujet hormis sa provenance : le Hameau de Chantilly.

     

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    Le Sénat en aurait fait l'acquisition en 1801 ou en 1802, auprès d'un certain « citoyen Ovin », pour une somme de 2420 francs.

     

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    Tout autour, sur l'eau miroitante, s'ébattent les fameux petits voiliers, rêveries d'enfance et pas seulement...

     

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    J'ai écrit un article sur ces embarcations miniatures :

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/les-petits-voiliers-du-jardin-du-luxembourg-a130849442

     

     

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    En hiver, les chérubins s'habillent de glace.

     

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    La fontaine gelée attise les songeries. Les oiseaux font du patinage et les saisons tournent autour du Grand Bassin...

     

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    Des Chérubins nettoyés des mousses et des scories qui recouvraient leur épiderme...

     

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    Cela fait papoter !!!

     

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    Un peu floue, mais j'aime bien ma photo !

     

    Je vous dis « à bientôt pour d'autres promenades » ! Prenez bien soin de vous, gros bisous !

     

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    Laissez-moi vous offrir cette beauté blanche tenue par Christophe...

     

     

    Plume

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     ©Joséphine Wall

     

    Chers Aminautes,

     

    L'année 2023 s'échappe en mille nuances colorées et l'année 2024 sème aux quatre vents des notes de créativité...

     

    Je vous souhaite, ainsi qu'aux personnes que vous aimez, une douce année nouvelle et autant de belles opportunités et de bonheur que possible ! Puisse ce temps régénéré nous permettre d'imaginer des périodes meilleures, conscients de nos différences mais pleins de bonne volonté.

    Je vous remercie de votre fidélité et je vous présente mes vœux de santé, d'amour et de prospérité.

    Avec des pensées pour les personnes seules et/ou démunies, malades, rudement éprouvées par la vie.

    J'ai plusieurs articles à publier en 2024 et j'ai promis à celles et ceux qui me l'ont gentiment demandé de donner des nouvelles concernant les Arts Martiaux que je pratique avec autant d'assiduité que possible. Merci pour tout ce que vous m'avez apporté et encore Bonne Année !!!

    Cendrine

     

    Prenez bien soin de vous... Je vous laisse en compagnie des nounours du Café Saint-Honoré, situé à quelques encablures du Louvre, avec des photos de vitrines festives et de lumières cueillies au fil des rues de Paris...

     

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    Joyeux Cycle de Noël à toutes et à tous !

     

    Sur l'encolure de ce cheval fou qu'est le temps qui galope, je ne vous oublie pas et je vous souhaite une infinité de belles choses ainsi qu'à vos proches...

     

    Prenez bien soin de vous et que vos rêves se concrétisent dans la douceur étoilée !

     

    Avec des pensées pour ceux qui sont en souffrance et qui n'ont pas grand chose à savourer en ces périodes de festivités. Merci à ceux qui prennent soin des autres...

     

    Cendrine

     

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    Ida Rentoul Outhwaite (1888-1960), illustratrice australienne, The Witch Fairyland, 1926

     

    Le Temps a dansé sur les Chemins, emportant saison après saison et l'Automne est arrivé... J'ai eu l'impression de ne pas avoir vu l'année se dérouler !

     

    Cela fait « une éternité » que je ne me suis pas manifestée sur la blogosphère mais cela ne m'a pas empêchée de penser à vous. Je suis venue, silencieusement, sur vos blogs amis. J'ai lu vos textes, regardé vos photos et ma plume est restée dans sa bulle, hormis à de rares moments.

     

    J'espère que vous allez bien ainsi que vos proches, à travers les rages et les douleurs du monde. Il demeure encore de la beauté, de la sensibilité et du bonheur à ravir aux griffes de l'obscurité.

     

    Revoici la période des souvenirs, des êtres chers veillent sur nous et je veux croire en des temps meilleurs.

     

    Merci aux personnes qui ont gentiment pris de mes nouvelles. J'espère reprendre au gré du vent un peu le fil de mon blog...

     

    Je vous embrasse !

     

    Je ne vous ai pas oubliés, ni avec l'esprit ni avec le cœur...

     

    Ma Plume Fée dans Paris ne s'est pas totalement évaporée. Elle se recrée, sourires amicaux...

     

    Cendrine

     

     

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    October Day Dreamer, par © Robin Pushe'e

     

    L'Automne... Un temps précieux qui se goûte avec tous les sens, une explosion de vitalité qui nous emporte avant la venue du sommeil hivernal. La Magie de l'Automne est personnifiée par le personnage de la Sorcière, indissociable des croyances et du folklore du cycle de Samain/Halloween/Toussaint que j'aime tant évoquer...

     

    Il était une fois la Sorcière

    Citrouilles et Lanternes d'Halloween

    Sortilèges d'Halloween et traditions de la Toussaint

     

     

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    Besoin de Magie...

    Plume

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    Célébrons le renouveau de la Nature avec ces clochettes délicates, calices miniatures où le petit Peuple vient savourer l'ambroisie des Elfes et la manne des Fées... La Rosée de Lumière y tremble goutte à goutte !

     

    Recevez, chers Aminautes, mes vœux d'Amour, d'Amitié, de Chance et de Prospérité !

     

     

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    Albert Durer Lucas (1828-1918), Lilies of the valley

     

     

    Le Muguet: description et propriétés

     

    Plante vivace aux noms poétiques (Lis de Mai, Lis des vallées, Clochette des bois, Grelots, Grillets, Amourette, Gazon du Parnasse, Larmes de Notre-Dame...), le muguet se développe dans les bois clairs, sur les chemins dégagés et les pentes rocailleuses. Il se multiplie grâce à son rhizome traçant appelé « griffe ». Il est également cultivé pour ses ravissantes clochettes blanches au parfum enivrant dont le nom dérive de musc et de muscade. Ses fruits, très toxiques et de la grosseur d'un pois, deviennent rouges à maturité, en septembre ou en octobre.

     

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    Shodo Kawarasaki (1889-1973), Muguet, 1954.

     

    La pharmacopée populaire connaît, depuis des siècles, les propriétés médicinales du muguet et sa richesse en convallatoxine, une substance apparentée à la digitaline qui possède une action sédative sur le cœur. L'infusion de fleurs, sucrée au miel, est toujours utilisée mais, en raison de sa toxicité, les conseils d'un thérapeute sont absolument nécessaires.

     

     

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    Prisée comme du tabac, la poudre de fleurs, préalablement séchées dans un lieu ombragé, est réputée calmer les migraines d'origine nerveuse, dissiper les vertiges et libérer les sécrétions des voies nasales. Mais souvenez-vous que les propriétés cardiotoniques du muguet ne sont pas à prendre à la légère et que ses jolies baies rouges ne doivent pas être consommées. Il faut également veiller à ce que les enfants n'absorbent pas l'eau dans laquelle le muguet a trempé.

     

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    Au-delà de ses vertus « guérisseuses », cette petite plante aux clochettes lactescentes, aimée des fées et destinée à « chasser l'hiver », nous fait revivre des moments importants de l'histoire de France...

     

     

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    La tradition consistant à offrir du muguet, le premier mai, semble remonter à l'époque de Charles IX (1550-1574). En 1560, alors qu'il visitait la Drôme, le roi reçut un brin de muguet. Séduit par ce présent, il fit distribuer, à partir de 1561, des bouquets odorants aux dames de la Cour. Les seigneurs s'empressèrent de l'imiter en « muguetant », c'est à dire en « faisant les galants»...

     

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    Les bals du muguet fleurirent, à partir de la Renaissance. Les messieurs arboraient à la boutonnière de jolis brins parfumés.

     

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    Le premier mai 1895, le muguet fut associé à une romance parisienne. Le chansonnier Félix Mayol (1872-1941), auteur de la chanson « Viens Poupoule », offrit, sur le quai de la gare Saint-Lazare, un bouquet de muguet à son amie Jenny Cook.

     

    Quand il monta sur les planches du « Concert Parisien », sa jaquette était ornée de clochettes immaculées. Il connut un tel succès que le muguet devint son porte-bonheur attitré.

     

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    Le premier mai 1900, lors de festivités organisées par des couturiers parisiens, les clientes et les ouvrières reçurent des brins de muguet. Les couturières prirent ensuite l'habitude d'offrir, chaque premier mai, du muguet à leurs clientes.

     

     

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    Dans le Paris de la Belle Époque, les « fêtes du muguet » se multiplièrent et connurent un succès retentissant, lié à l'élection des « reines de Mai »: de jolies jeunes femmes vêtues de blanc, perçues comme les incarnations de Flore, la déesse du Printemps.

     

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    Reines du muguet (Photo Delcampe)

     

    Muguet en vogue dans les cours européennes et dans celle de la reine Victoria (1819-1901).

     

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     Ce tableau du peintre lithographe allemand Franz Xaver Winterhalter (1805-1873) décrit l'offrande par le duc de Wellington d'un cadeau à la reine Victoria, au prince Albert et au prince Arthur, dans une scène prévue pour ressembler à une Adoration des Mages. Le tableau fut commandé par la reine pour commémorer le 1er mai 1851, un jour doté d'une triple signification car il évoquait le premier anniversaire du prince Arthur, le quatre-vingt deuxième anniversaire du duc de Wellington, parrain du prince et la date d'ouverture de l'Exposition Universelle.

     Le petit prince tient des brins de muguet et le Crystal Palace, fleuron de l'exposition, est visible en arrière-plan.

     

     

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     Emblème de reverdie et de féminité, le muguet est aussi, depuis 1921, l'emblème du Rugby Club de Toulon!

     

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    La Journée de Huit Heures et la Fête du Travail

     

    Les clochettes de muguet sont associées, en dépit de leur douceur et de leur fragilité, à des luttes sociales majeures.

     

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    Clochettes de muguet par Catharina Klein (1861-1929)

     

    Le 1er mai 1884, au IVe congrès de l'American Federation of Labor, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis se donnèrent deux ans pour imposer à leurs employeurs la journée de travail de huit heures.

     

    Cette idée naquit en Australie où les travailleurs avaient organisé, le 21 avril 1856, une manifestation en faveur de la journée de huit heures. Le succès fut si retentissant qu'il fut décidé de renouveler cette journée d'action tous les ans.

     

    Le 1er mai 1886, alors qu'une partie des travailleurs venait d'obtenir satisfaction, de nombreux ouvriers, lésés, firent grève pour forcer les patrons à accepter leurs revendications.

     

    Le 3 mai, à Chicago, trois grévistes de la société McCormick Harvester perdirent la vie au cours d'une manifestation et le lendemain soir, alors qu'une marche de protestation se dispersait à Haymarket Square, une bombe explosa, tuant quinze policiers.

     

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    La révolte de Haymarket Square (Chicago, 4 mai 1886).

     

    Trois syndicalistes furent condamnés à la prison à perpétuité et cinq autres trouvèrent la mort par pendaison, le 11 novembre 1886, en dépit du manque de solidité des preuves dont la justice disposait. Ils finirent par être réhabilités.

     

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    Les derniers mots du condamné August Spies sont lisibles sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago: «Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui.»

     

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    Trois ans après le drame de Haymarket, le deuxième congrès de la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris, au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies Parisiennes, dans le contexte de l'Exposition Universelle et de la commémoration du centenaire de la Révolution française.

     

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    Les ouvriers défilèrent à partir du premier mai 1890, un triangle rouge à la boutonnière pour symboliser le partage de la journée en trois temps (temps de travail, temps de loisir et temps de sommeil).

     

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    Le 1er mai, lithographie de Jules Grandjouan (1875-1968) réalisée pour l'Assiette au beurre (1906), une revue illustrée, satirique et libertaire de la Belle Époque.

     

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    En 1891, à Fourmies, commune du nord de la France, la manifestation du premier mai s'acheva dans le sang, marquant un tournant essentiel dans l’histoire du mouvement ouvrier. Les forces de l'ordre, équipées des nouveaux fusils Lebel, tirèrent sur la foule. Elles tuèrent dix personnes et firent trente-cinq blessés. Une ouvrière de 18 ans nommée Maria Blondeau reçut une balle dans la tête à bout portant et devint le symbole de cette tragique journée.

     

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    La manifestation à Fourmies. (Image Fourmies info/archives.)

     

    Les autres victimes étaient Louise Hublet (vingt ans), Ernestine Diot (17 ans), Félicie Tonnelier (16 ans), Kléber Giloteaux (19 ans), Charles Leroy (20 ans), Emile Ségaux (30 ans), Gustave Pestiaux (14 ans), Emile Cornaille (11 ans) et Camille Latour (46 ans). Je conseille aux personnes intéressées par cette histoire de lire l'excellent ouvrage d'André Pierrard et Jean-Louis Chappat intitulé La fusillade de Fourmies, aux éditions Maxima.

     

    Dans le journal « l’Illustration » du 9 mai 1891, il est écrit: «C'est le fusil Lebel qui vient d'entrer en scène pour la première fois. Il ressort de ce nouveau fait à l'actif de la balle Lebel qu'elle peut très certainement traverser trois ou quatre personnes à la suite les uns des autres et les tuer.» Ce fusil équipera l’armée française jusqu’à la fin de la première guerre mondiale.

     

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    A la fin de l’année 1891, l'Internationale Socialiste renouvela le « caractère revendicatif et international du 1er mai », en hommage aux « martyrs de Fourmies ». Le 23 avril 1919, le Sénat Français ratifia la journée de 8 heures et le 7 juin 1936, la signature des accords de Matignon par Léon Blum permit d'obtenir « une augmentation des salaires de 7 à 15 %, la reconnaissance du droit syndical dans l’entreprise, l’élection des délégués ouvriers, la création de conventions collectives, la semaine de 40 heures et quinze jours de congés payés ».

     

     

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    Dans la Russie de 1920, le 1er mai fut chômé grâce à Lénine et en 1933, Hitler alla plus loin en rendant ce jour emblématique chômé et payé.

     

    Le 24 avril 1941, sur les recommandations de René Belin, un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT, le Maréchal Pétain qualifia le premier mai de « Fête du Travail et de la Concorde Sociale ».

     

    En avril 1947, à l'initiative du député socialiste Daniel Mayer et du ministre communiste du Travail, Ambroise Croizat, le 1er Mai devint, dans les entreprises publiques et privées, un jour chômé et payé mais il n'était toujours pas assimilé à une fête légale.

     

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    Les Symboles du Premier Mai

     

    En France, les manifestants du 1er mai défilèrent, à partir de 1890, avec le fameux triangle rouge « des trois temps » bien visible à la boutonnière. Ce triangle fut remplacé, en 1892, par une fleur d'aubépine suspendue à un ruban rouge, en l'honneur de Maria Blondeau, la jeune ouvrière de Fourmies, qui avait trouvé la mort en brandissant un bouquet d’aubépine. En 1895, le socialiste Paul Brousse invita, par le biais d'un concours, les travailleuses à choisir une fleur qui représenterait le « Mai » et c'est l’églantine qui fut choisie.

     

    Cette fleur traditionnelle du nord de la France, liée au souvenir de la Révolution française, fut remplacée par le muguet, en 1907 à Paris. Emblème du printemps francilien, le muguet était accroché à la boutonnière avec un ruban rouge, symbole du sang versé.

     

    Après la Première Guerre mondiale, la presse encensa le muguet, aux dépens de la rouge églantine, et en 1941, sous le régime de Vichy, le muguet s'imposa.

     

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    La vente du muguet

     

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    Elena Salnikova, ©La jeune vendeuse de muguet

     

    Depuis les années 1930, une tolérance administrative autorise les particuliers à vendre, chaque 1er mai, des brins de muguet sans formalités, ni taxes mais cette tradition populaire se répandit surtout à partir de 1936. Elle semble trouver ses origines à Nantes où monsieur Aimé Delrue (1902-1961), droguiste et président du comité des fêtes de la ville, avait organisé « la Fête du Lait de Mai ».

     

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    Symbole de renouveau et de fécondité, le lait fraîchement tiré était associé à la blancheur immaculée des clochettes de muguet.

     

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    Zubkov Fedor, Les Anges de Mai

     

    Depuis 1936, chacun peut vendre du muguet, sans patente, mais il s'agit d'une tolérance que certains arrêtés, en fonction des communes, n'hésitent pas à réglementer.

     

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    Robert Doisneau (1912-1994), Le 1er mai 1950 à Paris, Place Victor Basch.

     

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    Robert Doisneau, 1er mai 1969, La vendeuse de muguet.

     

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    Robert Doisneau, Le Muguet du Métro, 1953, MOMA © 2018 Robert Doisneau, courtesy Bruce Silverstein.

     

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    Des larmes de Marie au sang de Saint-Léonard

     

    On appelle le muguet « larmes de Notre-Dame » car il aurait jailli des pleurs de la Vierge, versés au pied de la croix.

     

    D'autres légendes l'associent à Saint-Léonard, guerrier et ami du roi Clovis, qui choisit de vivre en ermite au fond des bois. Un jour, sous un bouquet d'arbres sacrés, Léonard se heurta à un dragon contre lequel il reprit les armes. Le combat fut très violent. De chaque goutte de sang perdue par le saint fleurirent des brins de muguet. D'après certaines croyances, on entend parfois, quand le vent souffle, le bruit de cette lutte fantastique...

     

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    Émile Gallé (1846-1904), vase au muguet, marqueterie sur verre, vers 1898-1900.

     

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    Pablo Picasso (1881-1973), Brin de muguet (pousse verte)

     

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    Folklore et Traditions

     

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    Comme toutes les fleurs à clochettes, le muguet est lié au Petit Peuple et aux déesses de l'amour et de la fécondité.

     

     

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    Cicely Mary Barker (1895-1973), Flower Fairies

     

    Avec la campanule, la digitale et le thym sauvage, le muguet est l'une des fleurs préférées des lutins et des fées qui viennent danser, en cercles opalescents, là où s'épanouissent les clochettes parfumées.

     

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    Titania, la reine des fées, couronnée de muguet, sous le pinceau aux accents préraphaélites de Sir Frank Bernard Dicksee (1853-1928).

     

    D'après une légende allemande, le muguet serait sous la protection d'une Dame Blanche.

     

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    Idylle de printemps par George Henry Boughton (1834-1905).

     

    Fleur d'inspiration, le muguet est consacré à Apollon Belenos, dieu des Arts et du Soleil, qui couvrit en l'honneur des Muses, le Mont Parnasse de clochettes nacrées, d'où l'appellation « Gazon de Parnasse ».

     

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    Jugend, 1897, illustration d'Adolf Höfer (1869-1927) pour un journal munichois.

     

    Dans le folklore européen, l'éclosion des fleurs de muguet constitue un signe bénéfique, annonciateur du retour des déesses du printemps. En fonction des croyances, on pourra préférer les brins à douze ou à treize clochettes...

     

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    Anne Cotterill (1933-2010), Lily of the Valley.

     

    Dans le Vaudou et la magie des Caraïbes, le muguet est associé à l'invocation des esprits et aux trois planètes de puissance, de protection et de réalisation que sont le Soleil, Vénus et Mercure. Réduit en poudre et brûlé sur des charbons ardents, il est réputé favoriser la concrétisation des affaires matérielles.

     

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    Les druidesses faisaient brûler de l'encens de muguet pour accroître leurs capacités de clairvoyance.

     

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    Dans la tradition populaire, le muguet est considéré comme un porte-bonheur puissant que l'on adresse aux personnes aimées et qu'on laisse sécher pour obtenir la réalisation de ses vœux. Il s'offre après la nuit de Beltane, nuit sacrée pour les Celtes ouvrant les portes de « l'année claire » jusqu'au retour de « l'année sombre » à la période de Samain/Halloween.

     

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    Dans des temps très anciens, c'était l'aubépine que l'on offrait pour célébrer le retour de Maïa, la déesse mère du printemps.

     

    Si vous souhaitez vous plonger dans les coutumes entourant l'Arbre de Mai et caracoler en compagnie des Fées de Beltane, je vous invite à lire mon article intitulé La Magie de Mai...

     

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    Généreuses clochettes signifiant l'amour, la passion, la fidélité et le bonheur partagé ainsi que le souvenir et la pureté des sentiments...

     

    Joyeux Premier Mai!

     

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    Bibliographie

     

    DUBOIS, Pierre: La Grande Encyclopédie des Fées. Hoebeke, 2008.

     

    DUBOIS-AUBIN, Hélène: L'esprit des fleurs: mythes, légendes et croyances. Le Coudray-Macouard: Cheminements, 2002.

     

    SEBILLOT, Paul-Yves: Le Folklore de France.

     

    SIKE, Yvonne de : Fêtes et croyances populaires en Europe. Bordas, 1994.

     

    VESCOLI, Michaël: Calendrier celtique. Actes Sud, 1996.

     

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    Plume

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