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    A Vincennes, sur le chemin que l'on emprunte pour se rendre au château, se dévoilent de remarquables éléments d'architecture. Marquons une pause là où la rue de Montreuil rencontre la rue de Villebois-Mareuil et prenons le temps de contempler ce bâtiment Art Nouveau. A quelques encablures de la forteresse des rois de France et de l'élégant Parc Floral, il s'élève comme une sorte de vigie et nous séduit par sa polychromie, la richesse de son décor, la puissance et la fluidité de ses lignes.

     

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    Vous apprécierez le traitement de l'angle en pan coupé et les deux colonnes d'inspiration corinthienne appuyées sur un balcon ouvragé.

     

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    Il fut construit, en 1899, par Georges Malo, personnalité de l'histoire de Vincennes, à la fois architecte, promoteur et propriétaire du terrain mais je précise qu'il n'existe pas de véritable documentation à son sujet, en dépit du rôle important qu'il joua dans la ville. Il n'existe pas non plus de documentation fournie accessible à propos de cet immeuble. Je me suis donc lancée avec mes connaissances d'historienne de l'art en faisant ma propre étude.

     

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    L'immeuble est une harmonie de tons chauds, mêlés de notes précieuses et froides. La couleur turquoise, lumineuse et océane, domine les fenêtres et s'accorde à loisir avec les enroulements des magnifiques fers forgés.

     

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    Les façades se caractérisent par de multiples jeux d'animation dont la présence d'élégants bow-windows, la variété des matériaux utilisés (pierre de taille, brique vernissée, métal, céramique glaçurée, grès flammé) et le côté précieux des ornements que l'on aperçoit.

     

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    Lanternons et cabochons aux nuances bleutées, sont d'une superbe qualité.

     

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    Vous observerez la marque de l'ancienne fonderie de bronze et de fer Muller Roger et Cie, qui fabriquait, entre autres à Noyon (Picardie), des baignoires émaillées et qui devint Société générale de Fonderie puis société Jacob Delafon.

     

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    L'architecte a particulièrement soigné les détails de sa résidence personnelle...

     

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    ...comme en témoignent les agrafes sculptées soutenant ce petit balcon, les volutes et les effets de liane, les savants jeux de courbes et de contre-courbes.

     

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    Un jeu subtil s'élabore entre l'architecture et le décor. En caressant la façade du regard, on découvre des tournesols, des feuilles de chardon et des arbres de vie.

     

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    L'architecture des immeubles Art Nouveau est toujours dotée d'une peau aux reliefs subtils, à la fois protectrice et ornementale. Le mouvement y est essentiel.

     

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    Ainsi, les ondulations de ces tiges de fleurs de tournesol sont caractéristiques de ce qu'on appelle la « ligne coup de fouet ». Une forme d'art que ses détracteurs qualifièrent de « style nouille » ou « style spaghetti » alors qu'il s'agit d'une véritable écriture ornementale.

     

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    L'Art Nouveau porte des noms différents selon les pays (Modern Style en Angleterre, Jugendstil en Allemagne, Sezessionstil en Autriche, Modernismo en Espagne, Style Floréal ou Liberty en Angleterre...) mais les thèmes floraux sont toujours à l'honneur.

     

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    Les fleurs ont une importance esthétique majeure, comme dans le mouvement Arts and Crafts en Angleterre, mouvement réformateur utopiste fondé par William Morris (1834-1896), en 1861, qui engendra, aux alentours de 1880, une vision de l'art fondée sur l'importance de l'artisanat et la glorification de l'ouvrier. Elles serpentent, avec luxuriance et subtilité, à des endroits bien précis de la façade, soulignant les lignes de force de l'architecture et, dans le cas de cet immeuble, elles semblent aussi rappeler la proximité de la forêt, la puissance et la vitalité des arbres entourant le château.

     

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    La rue de Montreuil et ses alentours étant particulièrement riches de belles choses à contempler, je vous propose de continuer cette promenade, dans les prochains jours. J'ai repéré d'autres immeubles de Georges Malo, notamment au 36, avenue des Minimes, à proximité de la forteresse des rois de France mais ceci est une autre histoire...

     

    Merci de votre fidélité, je pense bien à vous !

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    Délicates et gracieuses, sensuelles et parfumées, les clochettes de muguet nous invitent à célébrer le renouveau de la nature, entre billets doux et délicieuses fragrances...

     

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    Je vous adresse mes voeux d'amour, de prospérité et de chance, symbolisés par ces cartes que j'ai collectées au Salon du Livre et des Papiers anciens, à l'Espace Champerret.

     

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    Le muguet: description et propriétés

    Plante vivace aux noms poétiques (Lis de Mai, Lis des vallées, Clochette des bois, Grelots, Grillets, Amourette, Gazon du Parnasse, Larmes de Notre-Dame...), le muguet se développe dans les bois clairs, sur les chemins dégagés et les pentes rocailleuses. Il se multiplie grâce à son rhizome traçant appelé « griffe » . Il est également cultivé pour ses ravissantes clochettes blanches au parfum enivrant dont le nom dérive de musc et de muscade. Ses fruits, très toxiques et de la grosseur d'un pois, deviennent rouges à maturité, en septembre ou en octobre.

     

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    La pharmacopée populaire connaît, depuis des siècles, les propriétés médicinales du muguet et sa richesse en convallatoxine, une substance apparentée à la digitaline qui possède une action sédative sur le coeur. L'infusion de fleurs, sucrée au miel, est toujours utilisée mais, en raison de sa toxicité, les conseils d'un thérapeute sont absolument nécessaires.

    Prisée comme du tabac, la poudre de fleurs, préalablement séchées dans un lieu ombragé, est réputée calmer les migraines d'origine nerveuse, dissiper les vertiges et libérer les sécrétions des voies nasales. Mais souvenez-vous que les propriétés cardiotoniques du muguet ne sont pas à prendre à la légère et que ses jolies baies rouges ne doivent pas être consommées. Il faut également veiller à ce que les enfants n'absorbent pas l'eau dans laquelle le muguet a trempé.

     

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    Au-delà de ses vertus « guérisseuses », cette petite plante aux clochettes lactescentes, aimée des fées et destinée à « chasser l'hiver », nous fait revivre des moments importants de l'histoire de France...

     

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    La tradition consistant à offrir du muguet, le premier mai, semble remonter à l'époque de Charles IX (1550-1574). En 1560, alors qu'il visitait la Drôme, le roi reçut un brin de muguet. Séduit par ce présent, il fit distribuer, à partir de 1561, des bouquets odorants aux dames de la Cour. Les seigneurs s'empressèrent de l'imiter en « muguetant », c'est à dire en « faisant les galants »...

     

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    Les bals du muguet fleurirent, à partir de la Renaissance. Les messieurs arboraient à la boutonnière de jolis brins parfumés.

     

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    Le premier mai 1895, le muguet fut associé à une romance parisienne. Le chansonnier Félix Mayol (1872-1941), auteur de la chanson « Viens poupoule », offrit, sur le quai de la gare Saint-Lazare, un bouquet de muguet à son amie Jenny Cook.

     

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    Quand il monta sur les planches du « Concert Parisien », sa jaquette était ornée de clochettes immaculées. Il connut un tel succès que le muguet devint son porte-bonheur attitré.

     

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    Le premier mai 1900, lors de festivités organisées par des couturiers parisiens, les clientes et les ouvrières reçurent des brins de muguet. Les couturières prirent ensuite l'habitude d'offrir, chaque premier mai, du muguet à leurs clientes.

     

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    Dans le Paris de la Belle Époque, les « fêtes du muguet » se multiplièrent et connurent un succès retentissant, lié à l'élection des « reines de Mai »: de jolies jeunes femmes vêtues de blanc, perçues comme les incarnations de Flore, la déesse du Printemps.

     

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    Flore, par Alfons Mucha (1860-1939).

     

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    Reines du muguet (Photo Delcampe)

     

    Emblème de reverdie et de féminité, le muguet est aussi, depuis 1921, l'emblème du Rugby Club de Toulon!

     

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    La journée de huit heures et la Fête du Travail

    Les clochettes de muguet sont associées, en dépit de leur douceur et de leur fragilité, à des luttes sociales majeures.

     

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    Le 1er mai 1884, au IVe congrès de l'American Federation of Labor, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis se donnèrent deux ans pour imposer à leurs employeurs la journée de travail de huit heures.

    Cette idée naquit en Australie où les travailleurs avaient organisé, le 21 avril 1856, une manifestation en faveur de la journée de huit heures. Le succès fut si retentissant qu'il fut décidé de renouveler cette journée d'action tous les ans.

    Le 1er mai 1886, alors qu'une partie des travailleurs venait d'obtenir satisfaction, de nombreux ouvriers, lésés, firent grève pour forcer les patrons à accepter leurs revendications.

    Le 3 mai, à Chicago, trois grévistes de la société McCormick Harvester perdirent la vie au cours d'une manifestation et le lendemain soir, alors qu'une marche de protestation se dispersait à Haymarket Square, une bombe explosa, tuant quinze policiers.

     

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    La révolte de Haymarket Square (Chicago, 4 mai 1886).

     

    Trois syndicalistes furent condamnés à la prison à perpétuité et cinq autres trouvèrent la mort par pendaison, le 11 novembre 1886, en dépit du manque de solidité des preuves dont la justice disposait. Ils finirent par être réhabilités.

     

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    Les derniers mots du condamné August Spies sont lisibles sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago: «Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui.»

     

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    Trois ans après le drame de Haymarket, le deuxième congrès de la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris, au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies Parisiennes, dans le contexte de l'Exposition Universelle et de la commémoration du centenaire de la Révolution française.

     

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    Les ouvriers défilèrent à partir du premier mai 1890, un triangle rouge à la boutonnière pour symboliser le partage de la journée en trois temps (temps de travail, temps de loisir et temps de sommeil).

     

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    Le 1er mai, lithographie de Jules Grandjouan (1875-1968) réalisée pour l'Assiette au beurre (1906), une revue illustrée, satirique et libertaire de la Belle Époque.

     

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    En 1891, à Fourmies, commune du nord de la France, la manifestation du premier mai s'acheva dans le sang, marquant un tournant essentiel dans l’histoire du mouvement ouvrier. Les forces de l'ordre, équipées des nouveaux fusils Lebel, tirèrent sur la foule. Elles tuèrent dix personnes et firent trente-cinq blessés. Une ouvrière de 18 ans nommée Maria Blondeau reçut une balle dans la tête à bout portant et devint le symbole de cette tragique journée.

     

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    La manifestation à Fourmies. (Image Fourmies info/archives.)

     

    Les autres victimes étaient Louise Hublet (vingt ans), Ernestine Diot (17 ans), Félicie Tonnelier (16 ans), Kléber Giloteaux (19 ans), Charles Leroy (20 ans), Emile Ségaux (30 ans), Gustave Pestiaux (14 ans), Emile Cornaille (11 ans) et Camille Latour (46 ans). Je conseille aux personnes intéressées par cette histoire de lire l'excellent ouvrage d'André Pierrard et Jean-Louis Chappat intitulé La fusillade de Fourmies, aux éditions Maxima.

     

    Dans le journal « l’Illustration » du 9 mai 1891, il est écrit: «C'est le fusil Lebel qui vient d'entrer en scène pour la première fois. Il ressort de ce nouveau fait à l'actif de la balle Lebel qu'elle peut très certainement traverser trois ou quatre personnes à la suite les uns des autres et les tuer.» Ce fusil équipera l’armée française jusqu’à la fin de la première guerre mondiale.

     

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    A la fin de l’année 1891, l'Internationale Socialiste renouvela le « caractère revendicatif et international du 1er mai », en hommage aux « martyrs de Fourmies ». Le 23 avril 1919, le Sénat Français ratifia la journée de 8 heures et le 7 juin 1936, la signature des accords de Matignon par Léon Blum permit d'obtenir « une augmentation des salaires de 7 à 15 %, la reconnaissance du droit syndical dans l’entreprise, l’élection des délégués ouvriers, la création de conventions collectives, la semaine de 40 heures et quinze jours de congés payés ».

     

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    Dans la Russie de 1920, le 1er mai fut chômé grâce à Lénine et en 1933, Hitler alla plus loin en rendant ce jour emblématique chômé et payé.

     

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    Le 24 avril 1941, sur les recommandations de René Belin, un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT, le Maréchal Pétain qualifia le premier mai de « Fête du Travail et de la Concorde Sociale ».

     

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    En avril 1947, à l'initiative du député socialiste Daniel Mayer et du ministre communiste du Travail, Ambroise Croizat, le 1er Mai devint, dans les entreprises publiques et privées, un jour chômé et payé mais il n'est toujours pas assimilé à une fête légale.

     

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    Les symboles du premier mai

    En France, les manifestants du 1er mai défilèrent, à partir de 1890, avec le fameux triangle rouge « des trois temps » bien visible à la boutonnière. Ce triangle fut remplacé, en 1892, par une fleur d'aubépine suspendue à un ruban rouge, en l'honneur de Maria Blondeau, la jeune ouvrière de Fourmies, qui avait trouvé la mort en brandissant un bouquet d’aubépine. En 1895, le socialiste Paul Brousse invita, par le biais d'un concours, les travailleuses à choisir une fleur qui représenterait le « Mai » et c'est l’églantine qui fut choisie.

    Cette fleur traditionnelle du nord de la France, liée au souvenir de la Révolution française, fut remplacée par le muguet, en 1907 à Paris. Emblème du printemps francilien, le muguet était accroché à la boutonnière avec un ruban rouge, symbole du sang versé.

     

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    Après la Première Guerre mondiale, la presse encensa le muguet, aux dépens de la rouge églantine, et en 1941, sous le régime de Vichy, le muguet s'imposa.

     

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    La vente du muguet

     

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    Depuis les années 1930, une tolérance administrative autorise les particuliers à vendre, chaque 1er mai, des brins de muguet sans formalités, ni taxes mais cette tradition populaire se répandit surtout à partir de 1936. Elle semble trouver ses origines à Nantes où monsieur Aimé Delrue (1902-1961), droguiste et président du comité des fêtes de la ville, avait organisé « la Fête du Lait de Mai ».

     

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    Symbole de renouveau et de fécondité, le lait fraîchement tiré était associé à la blancheur immaculée des clochettes de muguet.

    Depuis 1936, chacun peut vendre du muguet, sans patente, mais il s'agit d'une tolérance que certains arrêtés, en fonction des communes, n'hésitent pas à réglementer.

     

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    Des larmes de Marie au sang de Saint-Léonard

    On appelle le muguet « larmes de Notre-Dame » car il aurait jailli des pleurs de la Vierge, versés au pied de la croix.

    D'autres légendes l'associent à Saint-Léonard, guerrier émérite et ami du roi Clovis, qui choisit de vivre en ermite au fond des bois. Un jour, sous un bouquet d'arbres sacrés, Léonard se heurta à un dragon contre lequel il reprit les armes. Le combat fut très violent. De chaque goutte de sang perdue par le saint fleurirent des brins de muguet. D'après certaines croyances, on entend parfois, lorsque le vent souffle, le bruit de cette lutte fantastique...

     

    Folklore et traditions

     

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    Comme toutes les fleurs à clochettes, le muguet est lié au Petit Peuple et aux déesses de l'amour et de la fécondité.

     

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    Cicely Mary Barker, Flower Fairies

     

    Avec la campanule, la digitale et le thym sauvage, le muguet est l'une des fleurs préférées des lutins et des fées qui viennent danser, en cercles opalescents, là où s'épanouissent les clochettes parfumées.

     

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    Titania, la reine des fées, couronnée de muguet, sous le pinceau aux accents préraphaélites de Sir Frank Bernard Dicksee (1853-1928).

     

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    D'après une légende allemande, le muguet serait sous la protection d'une Dame Blanche.

     

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    Idylle de printemps par George Henry Boughton (1834-1905).

     

    Fleur d'inspiration, le muguet est consacré à Apollon Belenos, dieu des arts et du soleil, qui couvrit en l'honneur des Muses, le Mont Parnasse de muguet, d'où l'appellation « Gazon de Parnasse ».

     

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    Dans le folklore européen, l'éclosion des fleurs de muguet constitue un signe bénéfique, annonciateur du retour des déesses du printemps. En fonction des croyances, on préfèrera les brins à douze ou à treize clochettes...

     

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    Dans le Vaudou et la magie des Caraïbes, le muguet est associé à l'invocation des esprits et aux trois planètes de puissance, de protection et de réalisation que sont le Soleil, Vénus et Mercure. Réduit en poudre et brûlé sur des charbons ardents, il est réputé favoriser la concrétisation des affaires matérielles.

     

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     Les druidesses faisaient brûler de l'encens de muguet pour accroître leurs capacités de clairvoyance.

     

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    Dans la tradition populaire, le muguet est considéré comme un porte-bonheur puissant que l'on adresse aux personnes aimées et qu'on laisse sécher pour obtenir la réalisation de ses voeux. Il s'offre après la nuit de Beltane, nuit sacrée pour les Celtes ouvrant les portes de « l'année claire » jusqu'au retour de « l'année sombre » à la période de Samain/Halloween.

     

    Dans des temps très anciens, c'était l'aubépine que l'on offrait pour célébrer le retour de Maïa, la déesse mère du printemps.

     

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    Si vous souhaitez vous plonger dans les coutumes entourant l'Arbre de Mai et caracoler en compagnie des fées de Beltane, je vous invite à lire mon article intitulé la Magie de Mai...

     

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     Généreuses clochettes signifiant l'amour, la passion, la fidélité et le bonheur partagé...

     

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     … ainsi que le souvenir et la pureté des sentiments...

     

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     Clochettes des fées soufflant vers vous mes pensées les plus douces...

     

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    Joyeux Premier Mai!

     

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    Bibliographie

    DUBOIS, Pierre: La Grande Encyclopédie des Fées. Hoebeke, 2008.

    DUBOIS-AUBIN, Hélène: L'esprit des fleurs: mythes, légendes et croyances. Le Coudray-Macouard: Cheminements, 2002.

    SEBILLOT, Paul-Yves: Le Folklore de France.

    SIKE, Yvonne de: Fêtes et croyances populaires en Europe. Bordas, 1994.

    VESCOLI, Michaël: Calendrier celtique. Actes Sud, 1996.

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    Chers Aminautes, le Printemps s'est épanoui dans une symphonie de couleurs chatoyantes. La Nature nous offre une vague de boutons veloutés, de dentelles rosées, de pampilles odorantes et l'air sucré attise le désir de promenade. Avec ces différentes nuances, je veux vous souhaiter une belle semaine ensoleillée et vous remercier, très chaleureusement, pour vos vœux d'anniversaire. J'ai beaucoup apprécié les messages déposés sur mon blog, les mails, les cartes postales, les fleurs reçues et la myriade de petits cadeaux qui ont voltigé jusqu'à ma boîte aux lettres... Merci beaucoup!

     

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    Merci également d'avoir pris de mes nouvelles. Je suis encore secouée par les crises d'épilepsie survenues après la semaine de Pâques. Mes hématomes se résorbent, mes veines cicatrisent, j'ai moins de « black out » oculaires mais je sens que les prochaines crises ne vont pas tarder. J'ai -hélas- trop de pratique en ce domaine pour ne pas savoir quand le mal s'apprête à refaire surface... Nombre d'entre vous s'inquiètent pour moi et j'en suis très touchée. Vous m'avez témoigné votre amitié, je vous assure de la mienne et je vous adresse, avant d'écrire de nouveaux articles, un bouquet de pomponnettes... ces petites pâquerettes moutonnantes que j'aime tant !

     

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    Élégant cultivar de la petite fleur blanche et dorée qui investit nos pelouses aux beaux jours, la pâquerette« pomponnette » est une bisannuelle de la famille des Astéracées. Elle se caractérise par des feuilles vert vif disposées en rosette et de jolies efflorescences en forme de pompons chatoyants. Elle fleurit « timidement » en automne et se développe surtout de mars à mai. Elle décore les bordures, les massifs et les jardinières, garnit les corbeilles de baptême ou de fiançailles et permet de composer de séduisants bouquets. Elle se marie fort bien avec les muscaris, les tulipes, les jacinthes et les narcisses.

     

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    Je vous souhaite une agréable semaine ensoleillée. Prenez soin de vous. Gros bisous !

     

    Je reviens au rythme de mes possibilités...

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    Chers aminautes, je vous souhaite de Joyeuses Pâques et je vous convie à une promenade gourmande, artistique et philosophique sur le thème de l’œuf.

     

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    Floris Hendrik Verster (1861-1927), Bol aux œufs, 1915.

     

    Au commencement était l’œuf, promesse de résurrection, que l'on plaçait dans les tombes pour accompagner l'âme des défunts vers un nouveau séjour.

     

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    De l’œuf naît et renaît la vie, quête incessante... Pondu par un initiateur sage et facétieux, le lièvre d'Ostara, la déesse germanique du Printemps, équivalent de la déesse anglo-saxonne Eostre (voir mon article intitulé Mystères et Traditions de Pâques), il signifie que des êtres nouveaux vont briser leur coquille.

     

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    Illustration de Marjolein Bastin

     

    L’œuf cosmos

     

    Même si l'on écrivait une encyclopédie sur ce thème, on trouverait encore des traditions orales et des récits non étudiés mettant l’œuf en scène comme point de départ du monde et de ses habitants.

     

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    L’œuf cosmique de William Blake (1757-1827)

     

    Il existe une infinité de mythes fondés sur la puissance créatrice et poétique de l’œuf. Dans l'Égypte ancienne (mythe du dieu Thot et de l'Ogdoade Hermopolitaine), dans la mythologie hindoue (mythe de l’œuf de Brahma qui se divise en une moitié d’or et une moitié d’argent), chez les Incas où le dieu Viracocha crée le soleil derrière une immense roche noire, avec la coquille d'un œuf d'où jaillit l'humanité, dans le Japon Shintoïste où le ciel (léger et fluctuant) et la terre (dense) émanent d'un œuf parfumé, dans la Grèce antique où certaines statues du dieu Dionysos étaient représentées avec un œuf dans la main et dans plusieurs sépultures de l'ancienne Russie où l'on plaçait des œufs d'argile pour que les âmes puissent de nouveau s'incarner...

     

     

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    Kolobova Margarita, Ilmatar Birth of Nature.

     

    Dans le Kalevala (le livre sacré des Finlandais), une déesse nommée Ilmatar sommeillait au fond de la mer. Brusquement, sous l'effet d'un rêve, la déesse bougea et ses genoux émergèrent de l'eau. Intrigué et séduit, le seigneur de l'air, incarné en canard, y déposa un œuf couleur de lune ou d'or. La déesse frissonna, la coquille se brisa et la vie apparut sur toute la terre.

     

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    Ilmatar, 1860, par Robert Wilhelm Ekman (1808-1873), illustrateur de poèmes populaires et représentant du romantisme finlandais.

     

    « Tous les morceaux se transformèrent

    en choses bonnes et utiles:

    le bas de la coque de l’œuf forma le firmament sublime,

    le dessus de la partie jaune

    devint le soleil rayonnant

    le dessus de la partie blanche

    fut au ciel la lune luisante,

    tout débris taché de la coque

    fut une étoile au firmament,

    tout morceau foncé de la coque

    devint un nuage de l'air.

    Le temps avança désormais...»

     

     

    Pour les alchimistes, l’œuf philosophique est un reflet de l’image du monde. Dans cet athanor, se produit l'émulsion qui permet d'aboutir à la pierre philosophale.

     

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    L'Œuf Orphique de Jacob Bryant (1715-1804), savant, écrivain et mythographe britannique, 1744.

     

    Le Mythe Orphique (environ 600 av JC) rapporte qu'au commencement était Chronos (seigneur du Temps), qui engendra Chaos (l'Infini) et Éther (l'aboutissement). Enveloppant le Chaos, la Nuit, « déesse aux ailes noires » stimula l'action créatrice contenue dans l'Éther. De cette « rencontre » naquit l’Œuf d'Argent, réceptacle de l'essence de Vie, qui engendra Phanès, la Lumière.

    La Lumière s'unit à la Nuit et le Ciel, la Terre et l'Olympe où règne Zeus, seigneur de l'Éclair et de la Foudre, firent leur apparition.

     

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    Salvador Dali (1904-1989), Jaune d'œuf Soleil, 1955.

     

    L’œuf est un être à la fois organique et associé à une étrange forme de « minéralité » qui a profondément inspiré Dali. Le maître voyait à travers lui la possibilité de relier toutes nos vies : vies antérieures, expériences intra-utérines et renaissances au fil de l'existence.

     

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    Cette puissante magie d'inspiration et de fécondité imprègne les œufs du folklore pascal.

     

     

    Les œufs rouges de Pâques

     

    Dans de nombreux pays, la coutume veut que l'on teigne les œufs en rouge pour célébrer Pâques. Rouge de la vie, couleur du sang, de la passion amoureuse, de la purification des maléfices et de la rédemption des pêchés.

     

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    La matrice de l’œuf est le réceptacle du mystère de la vie. Dans la Perse antique, il existait une fête du printemps, appelée « fête des œufs rouges ».

     

    Dans le folklore celtique, le serpent de mer, à la fois géniteur et destructeur de mondes, pondait, la nuit de l'équinoxe, un œuf rouge au creux d'un rocher. L’œuf magique rayonnait comme un soleil incandescent.

     

    Dans la symbolique chrétienne, les œufs du Jeudi-Saint, décorés en rouge et « chassés » le dimanche après la messe pascale, évoquent le sang du Christ versé pour la rémission des pêchés.

     

    L’œuf rouge de Marie-Madeleine

     

    Dans une église orthodoxe, située sur le Mont des Oliviers à Jérusalem, un tableau relate l'offrande d'un œuf rouge à l'empereur Tibère, par Marie-Madeleine.

     

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    Marie-Madeleine demanda à Tibère de réhabiliter la mémoire du Christ. En signe de déférence, elle lui donna le seul œuf qu'elle possédait. L'empereur la mit alors au défi. Il ne trancherait en sa faveur que si l’œuf se teintait de rouge. Elle pria et le miracle se produisit!

     

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    Pour la petite histoire, on disait aux enfants de Vendée que les œufs étaient rouges parce qu'ils avaient « vu » à Rome les cardinaux paraître dans leurs grandes robes écarlates.

     

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    Le Vendredi Saint était autrefois traditionnellement consacré à la décoration des œufs. Les jeunes filles confectionnaient des « œufs d'amour ».

     

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    Pieds nus dans la rosée du matin, elles récoltaient les œufs et les teignaient de rose marbré de rouge puis elles les couvraient de vœux et d'inscriptions comme celles-ci « Par amour et par fidélité. », « Que la force de mon amour te lie à moi. » « Deviens, de mon vivant, celui dont j'ai rêvé en mon dormant. » Elles les cachaient ensuite dans des coffrets jusqu'au lundi de Pâques et elles les offraient à leurs amoureux.

     

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    Les œufs blancs et décorés de fleurs sauvages évoquent les cycles de la lune.

     

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    Réputés imputrescibles, les œufs du Vendredi-Saint étaient conservés sur les manteaux de cheminée. Ils offraient une protection contre la foudre, les morsures de serpents, les accidents, les chutes et diverses maladies. On les pensait également capables de « détecter les sorcières » si on leur chuchotait certaines paroles avant la messe de Pâques ou si on les faisait tourner sur eux-mêmes durant l'office.

     

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    Leur pouvoir protecteur et magique était amplifié par les couleurs et les motifs dont ils se paraient. Teints en rouge, en violet ou en bleu, ornés d'arabesques, de triskèles, d'arbres stylisés, de soleils, de petits hommes dansants ou de fleurs printanières, ils éloignaient les maléfices, les fantômes et les tempêtes; ils attiraient la chance et la prospérité.

     

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    A Luzy, dans la Nièvre, la coutume prétendait que si l'on conservait pendant cent ans un œuf pondu le Vendredi-Saint et peint en rouge, son jaune deviendrait un fabuleux diamant.

     

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    Le dimanche de Pâques, les marraines et les parrains offraient à leurs filleuls les œufs du Vendredi-Saint, symboles de joie, de richesse et de sécurité familiale, sur un lit de paille tressé ou dans un panier d'osier.

     

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    Après le repas dominical, les facétieux de tous âges se livraient à des jeux folkloriques comme la toquette et la roulée.

     

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    Nikolaï Kochélev (1840-1918) : Enfants jouant à faire rouler des œufs de Pâques, 1855. Musée Russe, Saint-Pétersbourg.

     

    La roulée était une sorte de jeu de boules, consistant à lancer, sur un plan incliné ou en s'aidant d'une longue tuile qui formait un petit toboggan, des œufs durs, de préférence colorés en rouge ou en bleu. Le possesseur du coquart, (l’œuf resté intact), dégustait les œufs cassés.

     

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    « Osterspiele » (Jeux de Pâques), gravure sur bois réalisée en 1880 d’après un dessin original de Carl Röhling (1849–1922).

     

    Pour jouer à la toquette, comme vous l'apercevez au second plan de l'image, on tenait fermement un œuf dur, ne laissant dépasser qu'une partie de la coquille, afin de le faire « toquer » contre un autre. Le perdant payait sa tournée de friandises (enfants) et de boissons (adultes)!

     

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    Ces jeux étaient (et sont encore) très répandus en Russie mais aussi dans plusieurs régions de France (Lorraine, Alsace, Franche-Comté etc...). La tradition des Rolling Eggs existe dans de nombreux pays, avec certaines variantes.

     

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    « Easter Monday Egg Roll » en Angleterre où les participants font rouler des œufs depuis le sommet d'une colline pour « réveiller » les forces du printemps. (Photo geograph.org.UK).

     

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    Easter Roll en 1911, à Washington, dans les jardins de la Maison-Blanche (1600, Pennsylvania Avenue). Photo Library of Congress.

     

    D'après certains historiens, cette tradition aurait été initiée par Dolley Madison, l'épouse du Président James Madison, en fonction de 1809 à 1817 mais d'autres chercheurs avancent que ces courses d’œufs auraient vu le jour entre 1860 et 1865, sous la présidence d'Abraham Lincoln (1809-1865). En 1872, des articles de journaux rapportent que les enfants s'amusaient à faire rouler des œufs de Pâques sur les pelouses du Capitole et que cela inspira, en 1876, à des esprits chagrins le vote d'une loi par le Congrès pour interdire ces jeux de plein air.

    Ensuite, il semblerait que le président Rutherford B. Hayes, en fonction de 1877 à 1881, ait invité les enfants à venir à la Maison-Blanche pour faire rouler les œufs.

     

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    Course aux œufs, dans les jardins de la Maison-Blanche, le lundi de Pâques (photo de Chuck Kennedy). Les enfants sont pressés de pousser les œufs sur le gazon verdoyant avec une cuillère dotée d'un long manche.

     

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    Les gourmands collectent chaque année, avec un bonheur indicible, les œufs déposés sur l'herbe tendre ou cachés dans les habitations par le lièvre du printemps mais aussi par les cloches revenues de Rome qui rythmaient jadis, de leur timbre mélodieux, la vie des villages et des villes.

     

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    La découverte des œufs, gravure de 1889.

     

    Les couleurs des œufs de Pâques

     

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    La couleur la plus répandue est le rouge dont je vous parlais plus haut, couleur du sang et de la vie, qui appelle la protection magique et repousse les forces malveillantes. On obtient un magnifique rouge cardinal en faisant cuire à feu doux des œufs dans du vinaigre avec des rouelles d'oignon.

     

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    Avec le marc de café ou l'écorce de chêne, on obtiendra des œufs bruns que l'on pourra glacer avec un peu de sucre. Les épluchures de radis donneront de jolis œufs rose pâle et le suc de betterave rouge des œufs d'un rose soutenu presque violacé. Les anémones pulsatilles, le jus de myrtilles et les baies de sureau teinteront les œufs en mauve, la racine d'ortie en vert jaunâtre, les feuilles d'artichaut, de lierre ou d'épinard seront à l'origine d'un vert franc...

     

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    Les œufs magiques d'Ukraine

     

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    Un rituel très ancien appelé Pyssanki, Pysanky ou Pyssanka, d'après le verbe pysaty qui signifie «écrire», était effectué, en Ukraine, vers l'équinoxe de printemps. Avec une pointe fine, une femme dessinait sur un œuf des formes dentelées à la cire d'abeille puis elle trempait l’œuf dans un récipient rempli de colorant dilué. La cire fondait et la femme reprenait l’œuf pour en redessiner les motifs avant de le plonger dans un bain plus foncé. Pendant qu'elle accomplissait le rituel, d'autres femmes récitaient des prières mêlées d'incantations. Les œufs étaient conservés jusqu'à l'année suivante.

    Sur cette photographie issue des collections du Musée Canadien de l'Histoire, on voit une maman ukrainienne et ses enfants accomplir des gestes ancestraux.

     

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    L'entrée du musée des œufs de Pâques à Kolomiya en Transcarpatie (ua-travelling.com). On y apprend tout sur les œufs depuis les premiers temps du Paganisme.

     

     

    Des œufs chargés d'histoire...

     

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    Autrefois, quand l'année commençait, aux alentours de Pâques, les œufs « pâquerets » symbolisaient « officiellement » le réveil des forces calendaires. Avec l'édit de Roussillon promulgué, le 9 août 1564, sous le règne du roi Charles IX (1550-1574), l'année débuta le premier janvier mais l’œuf, aux vertus aussi gourmandes que mystiques, continua d'être échangé comme cadeau majeur.

     

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    Associé aux différentes théogonies, l’œuf connut, dans toutes les couches sociales et à toutes les époques, une importance historique.

     

    Au Moyen-âge, à Paris, les clercs et les étudiants chantaient l'office des Laudes sur le parvis de Notre-Dame. Ils formaient ensuite un joyeux cortège et parcouraient les rues afin de « quêter les œufs » pour le festin pascal.

     

    Dans les campagnes de France, les enfants et les jeunes gens accomplissaient leur tournée, de maison en maison, en égrenant des comptines à caractère magique ou des chants licencieux.

     

    Jusqu'à la Révolution Française, pendant la semaine de Pâques, les officiers de bouche parcouraient l'Île de France pour y collecter les plus gros œufs. Une fois dorés et bénis, le roi les offrait, en personne, aux gens de sa maison.

     

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    Les œufs précieux

     

    Les œufs-bijoux naquirent en Russie à la fin du XVIIIe siècle mais en Angleterre, on trouvait des œufs couverts d'or et incrustés de pierres précieuses dès le XIIIe siècle et traditionnellement, le roi de France faisait distribuer des œufs d'apparat à la Cour, entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Le roi Louis XV (1710-1774) offrit à sa maîtresse, Madame Du Barry (1743-1793), un œuf abritant une figurine de Cupidon qui connut un grand succès.

     

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    Cette œuvre est signée par le joaillier Pierre-Karl Fabergé (1846-1920), artiste concepteur de la série des œufs de Pâques impériaux, sous les règnes des tsars Alexandre III (1845-1894) et Nicolas II (1868-1918).

     

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    L’œuf de Pierre le Grand, 1903.

     

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    L’Œuf aux douze monogrammes, en émail bleu, or rouge et diamants, 1896, cadeau de Nicolas II à Maria Feodorovna. (Hillwood Museum Washington DC).

     

    A partir de 1884, Pierre-Karl Fabergé devint le fournisseur officiel de la Cour Impériale. Sollicité par toutes les Cours d'Europe, il « régnait » sur de prestigieux ateliers qui accueillaient plusieurs centaines d'artisans.

     

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    Ouvriers Fabergé dans un atelier en Russie, vers 1900. Photo Fabergé SA.

     

    Commercialisées de manière internationale, ses créations figurent dans les plus prestigieuses boutiques de Moscou, de Londres et de Paris.

     

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    L’Œuf à la Poule, en or et en émail blanc, cadeau d'Alexandre III à la tsarine Maria Feodorovna, née princesse de Danemark.

     

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    Il s'agit du premier œuf confectionné par Fabergé, en 1885. La poule en or chatoyant abritait une couronne ornée de petits œufs en rubis. L'impératrice apprécia tant son cadeau que le tsar commanda tous les ans un nouvel œuf au joaillier. Après la mort d'Alexandre III, son fils Nicolas II poursuivit cette tradition jusqu'en 1917, année de la faillite de son pouvoir.

     

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    L'Œuf au cygne, en émail mauve, cristal, or, argent et aigue-marine, cadeau de Nicolas II à Maria Feodorovna en 1906.

     

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    L’œuf au treillis de roses, 1907, en or, diamants rose-thé et feuilles d'émeraude.

     

    Les œufs gourmands

     

     

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    Dans les années 1780, l'apothicaire Joseph Storrs Fry (1769-1835) ouvrit une petite manufacture de pâte de chocolat à Bristol, en Angleterre, sous le nom de « J.S. Fry et Sons ». Il conçut la première broyeuse hydraulique pour fèves de cacao et, convaincu que le chocolat était doté de vertus médicinales, il fournit en « matière première » des salons de thé et de nombreuses officines pharmaceutiques. Après sa mort, ses fils Joseph, Francis et Richard eurent l'idée de mélanger du beurre de cacao, du chocolat en poudre et du sucre, obtenant ainsi une pâte molle facile à verser dans des moules. Le chocolat à croquer était né.

     

    Vers 1847, le chocolat essentiellement connu sous forme de boisson put être savouré autrement. Dans les années 1890, apparurent les œufs en sucre coloré et aux alentours de 1900, les œufs en chocolat, en porcelaine et en carton doré, garnis d'une surprise en pâte d'amandes ou en sucre candi.

     

    De nos jours, les douceurs pascales continuent d'enchanter les gourmands de tous âges...

     

     

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    Et maintenant voici quelques « œufs d'art » imaginés par des maîtres chocolatiers alors régalez-vous... les yeux !

     

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    Maison Boissier : l’œuf dentelle.

     

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    Jean-Paul Hévin : Bouton d’œuf 2016.

     

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    Jean-Paul Hévin : L’œuf pap !

     

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    Jean-Charles Rochoux

     

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    Maison Puyricard : Œuf  « griffé » par le danseur et chorégraphe Angelin Preljocaj pour célébrer les 30 ans de la compagnie qu'il dirige.

     

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    Maison Fauchon

     

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    La Famille Pâquerette pour la Maison du Chocolat.

     

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    Christophe Roussel

     

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    Œuf de Tian Long, le « Dragon du Ciel », réalisé par les maîtres chocolatiers du Palace Shangri-La. (Photo de Roméo Balancourt). Cet œuf entièrement façonné à la main comporte plus de deux cents écailles.

     

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    Œuf bijou du Park Hyatt Vendôme qui s'inspire des œufs de Fabergé.

     

    Je vous souhaite d'excellentes fêtes de Pâques. Gros bisous et à très vite...

     

    Cendrine

     

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    Plume

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    89 commentaires
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    Pensées pour les victimes de cette barbarie survenue en Belgique aujourd'hui...

    Pensées pour mes ami(e)s belges et ceux qui souffrent partout sur notre terre, à cause du terrorisme...

     

    Que cette image d'une petite déesse de printemps, symbole de vie, de lumière, d'ouverture aux autres et de fécondité reflète et accompagne ce qu'il y a de meilleur en nous, contre cette obscurité avide de sang !

     

    Je vous aime toutes et tous, prenez soin de vous...

    Tendrement,

    Cendrine

    Plume

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    32 commentaires