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     Georges Lawrence Bulleid (1858-1933), peintre victorien. Jeune fille en robe classique tenant des tulipes.

     

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    D'après une légende persane, la tulipe naquit des larmes et du sang versés par une jeune fille à la recherche de son bien-aimé dans le désert. Elle est appelée «celle qui brûle mon cœur»...

     

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    Originaire d'Asie Centrale, la tulipe est une plante vivace bulbeuse de la famille des Liliacées. Sa tige solitaire, quelquefois ramifiée vers le haut et garnie de feuilles charnues mais peu nombreuses, atteint environ 80 cm de hauteur. Au début du XVIIe siècle, on cultivait déjà cent quarante espèces de tulipes et plusieurs milliers de variétés.

     

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    La tulipe apprécie les lieux ensoleillés mais de préférence protégés du vent. Les bulbes plantés entre l'automne et l'hiver fleurissent au printemps. Les fleurs délicates révèlent alors leurs coloris variés, unis, bicolores ou striés, du blanc pur au bleu presque noir, du rose au rouge, du violet au jaune...

     

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    Le mot tulipe dérive du turc tülbend et du persan tulipan qui signifient « turban ». Dans certaines chroniques persanes datant du XIVe siècle, les turbans jaunes et rouges des soldats sur les champs de bataille étaient comparés à d'immenses champs de tulipes.

     

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    La tulipe est un symbole d'amour. Quand elle frissonne doucement, elle embrase le cour des amants. Incarnation de l'amour divin, elle est réputée flétrir si elle est éloignée des rayons du soleil.

     

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    Dans l'ancienne Perse et en Turquie, ses bulbes jouaient un rôle crucial dans les échanges commerciaux. Elle fut introduite en Occident au XVIe siècle.

     

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     Les tulipes rouges, les tulipes panachées et les tulipes « célestes » furent, au fil des siècles, particulièrement appréciées.

     

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    Les pétales marbrés, véritables « friandises visuelles », sont nés d'un virus, le potyvirus, appelé aussi « virus de la mosaïque de la tulipe ».

     

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     Le naturaliste et apothicaire Pierre Belon (1517-1564) voyagea dans les Pays du Levant vers le milieu du XVIe siècle.

     

    Il publia en 1553 un ouvrage dans lequel il décrivit la tulipe, appelée lil rouge, avec une grande précision. Il ramena des bulbes en Europe, de même qu'Ogier Ghiselin de Busbecq, ambassadeur de l'empereur Ferdinand Ier à la cour du sultan de Constantinople Soliman le Magnifique.

     

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     Ogier Ghiselin de Busbecq (1522-1592), bibliophile et fervent admirateur de la tulipe. Il enrichit avec passion les collections florales des châteaux de son époque.

     

    Mais la notoriété accordée à la tulipe dans les villes et les cours d'Occident est indissociable des travaux de Charles de l'Écluse (1525-1609).

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     Ce médecin et botaniste flamand fut l'initiateur d'un des premiers jardins botaniques d'Europe. La culture de la tulipe devint aux Pays-Bas une véritable institution et cette vogue se transforma en tulipomanie au XVIIe siècle.

     

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     En 1559, le médecin, naturaliste et encyclopédiste Conrad Gesner (1516-1565) décrivit, dans le jardin d'un magistrat à Augsburg, en Allemagne, une somptueuse tulipe rouge, qui lui fit penser à un lys écarlate. La tulipe prit le nom de tulipa gesneriana.

     

    En 1561, il publia la première illustration de sa fameuse tulipe dans le De Hortis Germaniae Liber Recens.

     

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    L'engouement pour la tulipe fut tel qu'on institua à Amsterdam une bourse spécialisée dans la vente de bulbes. Les passionnés, toujours plus nombreux, parièrent sans relâche sur les nouvelles couleurs obtenues au fil du temps.

     

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     Le bulbe de cette tulipe, appelée « vice-roi », se négociait à prix d'or soit de 3000 à 4200 florins.

     

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    La tulipomanie atteignit son apogée en 1636. En 1610, un brasseur échangea son établissement contre un bulbe de tulipe et un meunier céda son moulin dans les mêmes conditions. La folie s'empara des spéculateurs et les cours de la précieuse fleur s'effondrèrent brutalement en 1637 !

     

    Au XVIIe siècle, la tulipe apparut dans de nombreuses natures mortes flamandes et dans des tableaux qui dénoncèrent, par le biais d'éléments symboliques, cette débâcle économique et les conséquences dramatiques qui en résultèrent.

     

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     Le Triomphe de Flore dans le Char de la Fortune, par Hendrick Pot (1580-1657), en 1637.

     

    Flore, la déesse des fleurs et du Printemps, a les bras chargés de tulipes. Elle trône sur un char emporté par le vent, emblème d'inconstance. Les personnages qui l'accompagnent arborent le capuchon des fous, décoré de tulipes. Ils désignent l'Alcoolisme, l'Escroquerie et l'Avarice. Des tisserands, abusés par la folie spéculative autour de la tulipe, suivent le char, sans se soucier des conséquences. Une femme aux deux visages, allégorie de la vérité et du mensonge mais aussi de la « fortune aux deux visages », mène l'étrange procession.

     

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     Vanitas de Philippe de Champaigne (1602-1674), 1646.

     

    La tulipe occupe une place privilégiée dans les natures mortes et les Vanités du XVIIe siècle. Elle est associée aux richesses ostentatoires qui peuvent disparaître à tout moment, telles une bulle de savon qui éclate.

     

    Dans cette œuvre allégorique majeure, l'artiste met en scène, sur un fond noir, des objets caractéristiques de la fragilité de l'existence humaine: le crâne évoque l'inéluctabilité de la mort; le sablier, le temps qui s'écoule irrémédiablement et le vase brillant d'où émerge une tulipe, le monde des illusions. La fleur coupée symbolise la brièveté de la vie et la beauté éphémère dont il faut jouir avec sagesse.

     

    Il s'agit d'un « memento mori », une œuvre fondée sur l'adage « souviens-toi que tu vas mourir », destiné à faire prendre conscience à l'homme qu'il est inutile de vouloir accumuler les richesses et vain de s'attacher aux plaisirs de son époque.

     

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     Vanitas de Jacob de Gheyn le Jeune (1565-1629), 1603.

     

    Dans ce tableau, nous trouvons des éléments caractéristiques de la Vanité: le crâne, la tulipe coupée qui émerge du vase mais aussi des pièces de monnaie venant corroborer ce que j'ai présenté plus haut. Deux personnages sculptés, des philosophes, désignent une grande bulle translucide, royaume d'illusion, de tromperie et de vacuité...

     

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     Vanité, par Jacob Marrell (environ 1613-1681), Kunsthalle, Karlsruhe.

     

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    En Orient, la tulipe était considérée comme un porte-bonheur et un symbole d'amour et de prospérité. Certains bulbes valaient le prix de plusieurs joyaux.

     

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    Les poètes persans ont célébré la tulipe dès le XIIIe siècle. Ils ont décrit des jardins imaginaires peuplés de tulipes multicolores et de roses merveilleusement parfumées.

     

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    La tulipe ornait les robes de brocart de Soliman le Magnifique (1494-1566), les plis de ses turbans, les tapis de ses palais, les vases précieux, les chanfreins de ses chevaux. Sous son règne, les jardins de l'empire ottoman, de l'Égypte à la Crimée, de l'Inde aux Balkans, se couvrirent de tulipes.

     

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    Des tulipes, accompagnées d'une mouche ichneumon, illustrées par Joris Hoefnagel (1542-1601), enlumineur flamand, dans l'ouvrage Mira Calligraphiae Monumenta, paru en 1590.

     

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     Tulipe et poire de Joris Hoefnagel, 1590.

     

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    Dans le folklore européen, la tulipe flamboyante évoque le renouveau. Elle est considérée comme un talisman végétal.

     

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    On fabriquait autrefois, en Europe de l'ouest, des berceaux pour les bébés des fées avec des tulipes roses ou rutilantes.

     

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     Cicely Mary Barker (1895-1973), Flower Fairy.

     

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    La ville de Leyde, aux Pays-Bas, abrite le célèbre jardin du Keukenhof où s'épanouissent de luxuriantes plantes à bulbes. Des « forêts » de tulipes y sont exposées chaque année.

     

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    Au Keukenhof, on admire de merveilleux spécimens et notamment la mythique tulipe noire, devenue une héroïne littéraire grâce aux talents conjugués d'Alexandre Dumas et d'Auguste Maquet.

     

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     Image issue du catalogue horticole Meilland

     

    L'action du roman La Tulipe Noire, écrit en 1850, se déroule dans la ville de Haarlem, aux Pays-Bas, trente-cinq ans après la crise de la tulipe. Le héros de l'histoire, Cornélius Van Baerle, s'engage dans une quête quasi mystique: créer une tulipe noire, émanation des rêves et de l'alchimie du désir...

     

    La tulipe est également associée à un personnage facétieux, Fanfan la Tulipe, incarné au cinéma par Gérard Philipe, en 1952, dans le film de Christian-Jaque, et par Vincent Perez, en 2003, dans un film réalisé par Gérard Krawczyk. Le jeune Fanfan s'engage dans l'armée pour échapper à un mariage forcé. Après de picaresques aventures, il sauve des griffes de bandits de grand chemin la marquise de Pompadour et reçoit pour récompense une broche en forme de tulipe...

     

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    Image trouvée sur le site MoviePosters.2038.net

     

    Fanfan la Tulipe est un personnage populaire, immortalisé par le chansonnier Émile Debraux, en 1819, sur un air anonyme du XVIIIe siècle. (En cliquant sur le lien ci-dessous, vous trouverez les paroles de la chanson mais aussi sa musique pour ceux qui seraient intéressés.)

     http://musique-militaire.fr/tradition/ancien-regime/fanfan-la-tulipe

     

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    Vénérée telle une déesse, aimée et désirée jusqu'à la folie, gardée et contemplée comme un féerique trésor, la tulipe attisa bien malgré elle les instincts les plus vils. Sa beauté nourrit les plus étranges convoitises et fut parfois considérée comme mortifère mais elle incarne surtout l'amour, la fécondité, la poésie du temps qui s'écoule et le retour du printemps.

     

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    Réjouissons-nous devant cette palette de couleurs précieuses !

     

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    Chers aminautes, vos fidèles présences sont très importantes pour moi. Merci et gros bisous !

     

    Plume

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    Princesse estivale aux atours soyeux, l'anémone du Japon (anemone hupehensis) aime l'or du soleil et s'accommode avec élégance des premières fraîcheurs de l'automne.

     

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    Voluptueuse et gracile, corsetée de rose et de blanc, la belle s'épanouit de l'été aux premières gelées. On dit qu'elle suscite l'inspiration et fait voyager les pensées à travers le vent...

     

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    Entre légèreté et robustesse, ses longues tiges hissent ses fleurs vers la lumière.

     

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    Entre blancheur d'opale et feu d'aurore, sa robe nacrée accueille une couronne d'étamines jaune d'or.

     

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    Bourdons et abeilles la butinent avec gourmandise mais elle est pour l'Homme d'une grande toxicité, ce qui préserve sa beauté.

     

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    Elle appartient à la famille des Renonculacées et sa palette est différente de celle des autres anémones.

     

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    Elle s'épanouit partout dans Paris mais elle aime particulièrement l'écrin du Jardin des Plantes. Je vous l'offre en photo pour vous dire merci et vous souhaiter d'agréables vacances. Avec mon amitié !

     

    Pour vous donner quelques nouvelles, je suis toujours épuisée et je vais devoir changer d'hôpital car, une nouvelle fois, les traitements ne fonctionnent pas... Je tâche de garder le moral, je vous embrasse.

    Plume

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