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Le Poème du Mardi : Émile Verhaeren, Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume
Le Mardi, on propose un poème... Je souhaite un bon rétablissement à Lady Marianne et surtout qu'elle ne souffre pas. Pensées pour elle...
J'ai choisi un poème d'un artiste que j'aime profondément : Émile Verhaeren (1855-1916) qui était au programme de mon bac de français et que j'ai retrouvé ensuite à l'Université, en U.V (Unité de Valeur) de Poésie Contemporaine.
Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume...
En illustration, ce sont des fleurs de Khella, appelées aussi fleurs de Noukha/Ammi Visnaga (Visnaga daucoides), une plante ombellifère de la famille des Apiacées, sacrée dans l'Égypte antique, antispasmodique et associée aux énergies du cœur...
« Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume
Poussaient au bord de nos chemins
Le vent tombait et l’air semblait frôler tes mains
Et tes cheveux avec des plumes.
L’ombre était bienveillante à nos pas réunis
En leur marche, sous le feuillage ;
Une chanson d’enfant nous venait d’un village
Et remplissait tout l’infini.
Nos étangs s’étalaient dans leur splendeur d’automne
Sous la garde des longs roseaux
Et le beau front des bois reflétait dans les eaux
Sa haute et flexible couronne.
Et tous les deux, sachant que nos coeurs formulaient
Ensemble une même pensée,
Nous songions que c’était notre vie apaisée
Que ce beau soir nous dévoilait.
Une suprême fois, tu vis le ciel en fête
Se parer et nous dire adieu ;
Et longtemps et longtemps tu lui donnas tes yeux
Pleins jusqu’aux bords de tendresses muettes. »
Promenade à travers les mots d'un poète ardent, Émile Verhaeren (1855-1916), artiste belge flamand d'expression française, né dans le petit village de Saint-Amand (Sint-Amands), sur le fleuve Escaut, à la lisière de la Province d'Anvers.
Deux portraits d'Émile Verhaeren réalisés par Théo Van Rysselberghe (1862-1926), artiste Post-Impressionniste, Divisionniste et Pointilliste.
Passionné par les grandes questions sociales de son temps, Émile Verhaeren aima profondément le Naturalisme et fut l'un des maîtres flamboyants du Symbolisme en littérature. Soucieux des gens et imprégné par les idées de l'Anarchisme, il publia un grand nombre d’œuvres dans la presse Libertaire.
Issu d'un milieu aisé, (ses parents, Henri Verhaeren et Adélaïde De Bock, étaient commerçants dans le domaine du textile), Émile Verhaeren décrivit avec un mélange de Réalisme et de Lyrisme les atmosphères de la grande ville et son opposé tout aussi envoûtant, la campagne.
Esprit brillant, il fut poète, dramaturge, critique d'art et auteur de récits dans la veine symboliste.
Portrait peint par Maximilien Luce (1858-1941).
Lié avec des artistes issus du Symbolisme et du Néo-Impressionnisme, il apparut comme l'un des « découvreurs » des peintres Fernand Khnopff (1858-1921), le maître de l'énigme et James Ensor (1860-1949).
Émile Verhaeren nourrit des liens privilégiés avec de nombreux peintres célèbres (Paul Signac, Maximilien Luce, Dario de Regoyos, Willy Schlobach, William Degouve de Nuncques, Théo Van Rysselberghe...) et des écrivains (André Gide, Stéphane Mallarmé, Maurice Maeterlinck, Camille Lemonnier, Albert Mockel...). Il fut, dans les années 1883-1899, l'un des principaux rédacteurs de la revue L’Art Moderne.
Une femme compta particulièrement dans sa vie : il s'agissait de Marthe Massin (1860-1931), une artiste originaire de Liège. Quand Émile Verhaeren la rencontra, il pensait rester vieux garçon mais il eut un coup de foudre et sentit que l'influence de Marthe sur sa vie artistique ne pouvait que lui être bénéfique. Ils se marièrent en août 1891, n'eurent pas d'enfant et s'aimèrent jusqu'à la fin de leurs jours.
Pendant la Première Guerre Mondiale, Émile Verhaeren composa des poèmes pacifistes, s'insurgeant contre la folie des hommes et il dut se réfugier en Angleterre où il lutta à sa manière en écrivant « Les Anthologies Lyriques ».
« Anthologies Lyriques » constituées de « La Belgique sanglante », « Parmi les Cendres » et « Les Ailes rouges de la Guerre ».
De toutes ses forces, il essaya, au cours de conférences à succès, de renforcer les liens d'amitié entre la Belgique, la France et l'Angleterre et c'est dans ce contexte qu'il connut une fin tragique...
Venu donner une conférence à Rouen, il fut poussé accidentellement sous un train, le 27 Novembre 1916, par la foule qui s'était amassée. Ses derniers mots auraient été, d'après la légende populaire, « Ma Femme, ma Patrie »...
Le gouvernement français souhaita faire transférer son corps au Panthéon mais sa famille refusa. Sa dépouille fut placée au cimetière militaire d'Adinkerque puis au cimetière de Wulveringem, à Furnes, dans la Région Flamande et enfin, en 1927, elle rejoignit le village natal de Saint-Amand où fut créé, en 1955, le musée provincial Émile Verhaeren.
J'illustre ce poème avec un florilège de photos qui sont autant de moments simples, précieux et d'instants chers à mon cœur...
Le ciel, l'eau, la végétation... matières et mondes à partager avec les êtres qu'on aime, comme dans le poème d'Émile Verhaeren...
L'azur qui se mire dans le cristal d'un petit étang...
La patine changeante des feuilles...
Des beautés roses qui résistent encore un peu à l'avancée de la saison...
Des couleurs qui palpitent...
Ciel, nuages, feuilles... autant de sujets artistiques...
Gros bisous, douce semaine...
« Sorcières, Enchanteresses et Séductrices dans l’œuvre de Luis Ricardo FaleroBlog en Pause et Poème du Mardi : Jules Lemaître, Les Mouettes »
Tags : jpg, verhaeren, emile, poeme, fleurs
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Commentaires
Quel sympathique retour en arrière ! Un poète longuement débité (pauvres enfants ignorants que nous étions) pendant tout le primaire ou presque, pour ne plus le retrouver ensuite... Tu me redonnes envie de le lire, mais cette fois avec une âme d'adulte !
J'aime tout particulièrement cette plante vaporeuse qui blanchit les champs à perte de vue...
Les peintures représentant si bien le poète sont des merveilles de sensibilités... Elles transcrivent avec une grande justesse l'Être et l'Âme de l'Homme... Elles le rendent tout particulièrement vivant et attachant...
Merci pour ta culture que tu dissémines si généreusement... . C'est curieux, elle germe en mon esprit sous la forme de cette plante fine et mousseuse déposées ça et là sur les chemins arides.... ? !
Bisous
Joliment illustré ce très beau poème d'un grand poète que j'aime !
Et le saule, qu'il aime comme un homme. Un poète souvent étudié et dont pour ma part, je ne connaissais pas la vie. J'apprécie ton approche en peinture. Un homme centré sur son travail, on dirait, et qui a su saisir les opportunités, la nature, l'espace, l'humanisme, l'amour.
Bonjour Cendrine,
un petit coucou pour te déposer cette belle peinture ainsi que de bons baisers
Coucou Centdrine
Il ne fait pas encore jour
Mais pour moi qui suit une lève -tôt j'aime ce moment de calme pour visiter mes blogs que je suis
Bonne semaine
Lerci à toi pour ta fidélité
Bisous
Bonjour Cendrine,
je suis passée sur ton autre blog et j'ai découvert que j'avais fait un article sur ce peintre le 12 août...
Moi aussi, j'aime beaucoup ce peintre... Aujourd'hui, c'est une peinture d'un célèbre peintre danois..
tu dois le reconnaître ....Nos goûts se rejoignent pour les belles peintures..
Bonne journée, gros bisous
Coucou ma Cendrine, Nous connaissons tous Emile Verhaeren pour l'avoir rencontré au cours de notre scolarité, c'était un merveilleux poète et je suis contente de ton choix qui évoque une promenade tendre et romantique émaillée de jolies ombelles blanches et mousseuses...
Tes photos sont superbes mais c'est surtout la première qui me touche vraiment, on a la sensation de plonger dans l'infini d'une clairière de ciel bleu... c'est indéfinissable ! Ton reflet dans l'eau est également pour moi très évocateur, paysage paisible et reposant devant lequel on éprouve le besoin de s'arrêter.
Passe une belle fin de semaine ma petite amie en compagnie de ton cher Christophe. Prenez soin de vous et soyez heureux ! Je t'embrasse bien affectueusement, Shuki
un petit coucou Cendrine avant le weekend, j'espère que tu vas bien,chez nous il pleut beaucoup la ont commence a y avoir de l'eau,lol,je te souhaite un très bon Vendredi,bises
Bonjour Cendrine,
le soleil brille en ce moment mais il laissera peut-être sa place à la pluie comme hier tantôt..
Bonne journée, gros bisous
23timiloVendredi 8 Novembre 2019 à 06:37Tu as choisi Cendrine, un très beau poème d'Emile Verhaeren,
C'est un poète que j'aime beaucoup... J'ai que mes vers soient aussi expressifs
Jolie illustration avec toutes tes belles photos automnales.
Bon et doux weekend
Bisous
timilo
Bonjour Cendrine,
Un petit bonjour matinal ... J'espère que tu vas bien ?
Bon vendredi, je t'embrasse, Véronique
chere Cendrine toujours un grand plaisir de te retrouver dans ton blog et de parcourir les créations que tu y deposes avec beaucoup de tendresse , j'ai aimé le poème , je ne connaissais pas cet écrivain poète et homme de lutte
tant de personnages qui méritent d'être dévoilés car ils ont contribué à faire de notre culture un atout de bonheur et de communion avec les fleurs, les arbres, les saisons, les éléments liquides :)
je te laisse mes meilleurs voeux de toujours une meilleure santé,
Angie
Une suprême fois, tu vis le ciel en fête
Se parer et nous dire adieu ;
Et longtemps et longtemps tu lui donnas tes yeux
Pleins jusqu’aux bords de tendresses muettes
c'est très beau
https://poesiesenportugais.blogspot.com/
Coucou Cendrine,
Il est très beau ce poème j'aime beaucoup. J'adore le moustache de ce peintre, hihi elle devait chatouiller
Tes photos sont toutes très belles, les premières petites roses que tu montres viennent du rosier The Fairy que nous avons au jardin autour du bassin.
Douce soirée à tous les deux et encore merci pour tes SMS et tes pensées
De gros bisous à vous partager
Cendrine , mon Amie ,
Emile Verhaeren , le poète de notre enfance , de la mienne , moi la fille du Nord . Je salue en ce grand homme , le plus grand poète lyrique belge . Surnommé " le grand Barbare doux ", il a su donner une voix au vent , à la mer , aux arbres et au force de la Nature . Ton hommage à lui rendu est remarquable .
Je me suspends à la tige d'une ombellifère , ombrelle de dentelle de pétales et je me laisse porter par le vent d'automne au milieu de tes paysages . L'automne craque sous nos pas , peu à peu il fane , tout doucement les couleurs , les dernières roses se font de plus en plus discrètes . Notre regard en surprend l'élégance beauté , instants fugitifs d'un été endormi . Instants précieux, oui, si précieux ma Petite Fée .
Doux après-midi .
Novembre se fait . Le soleil vient de dessiner un arc-en-ciel , un arc-en-ciel d'automne .
Je t'embrasse
Véronique
Il y a les mots qui habillent
Il y a les mots qui happent
Il y a les photos qui servent aussi à penser
Se nourrir de tout cela
C'est partager le plaisir et en offrir
Merci pour le tout
Bisous
Bonjour Cendrine,
Quel beau poème, encore un excellent choix.
Et tes photos, magnifiques !! merci ma petite Cendrine ...
Je te souhaite une très bonne journée, prends soin de toi, grosses bises, Véronique
Quel magnifique article !! Je suis sous le charme du poème, de tes superbes photos...
Bisous Cendrine
superbe article Cendrine,j'adore tes photos,,il a beaucoup plus chez nous le terre regorge d'eau il y en avait besoin,je te souhaite un très bon Mercredi,bises
Bonjour Cendrine,
le temps se rafraîchit, plus que 11° ce matin, l'hiver arrive...
Bonne journée, gros bisous
Bonjour Cendrine,
Quel magnifique choix et quelle excellente présentation !!!
Tes photos sont vraiment superbes !!!
Un régal, ce billet !!!
Bonne et belle poursuite de ce mardi,
Gros bisous♥
Merci pour ce très très beau poème , on est sous le charme des photos choisies
Triste fin pour ce poète hélas
Bonjour Cendrine,
merci pour ce beau poème d'Emile Verhaeren, c'est un poète que j'aime beaucoup...
Jolie illustration avec toutes tes belles photos automnales..
Bonne journée, gros bisous
Agréable à lire ce poème et tes photos montrent bien les toutes dernières couleurs de la belle saison. L'hiver doucement s'installe, la pluie est là mais le soleil revient par moment et c'est bien agréable. Les couleurs sont très douces en ce moment, j'aime beaucoup.
Belle journée à toi et mille bisous tendresseBonjour
magnifique ce poème j'adore que de très jolis mots j'aime beaucoup superbes photos je voie que tu est chez Eklablog
'attend la fin de l'année est je vas allez car canalblog commence a bien faire bise raymonde
Merci pour ce magnifique partage , j'aime aussi ce poête
Pour illustrer ce texte tes photos sont bien vues , les couleurs sont les bienvenues
Bonne journée Cendrine
Bises
5Richard LEJEUNEMardi 5 Novembre 2019 à 07:53Quel superbe article, chère Cendrine, pour illustrer ce très beau poème d'un de nos plus grands littérateurs.
Je pense que nous avons déjà vous et moi eu l'heur d'échanger à son propos : je suis grandement étonné, alors que les immenses poètes français font florès, qu'un Belge figure au programme du bac ou d'études universitaires dans votre pays et reste ébahi, - mais ravi -, que vous continuiez à tant l'apprécier ...
Merci.
Portez-vous bien.
Très amicalement,
Richard
(Avez-vous un compte Facebook ? Dans l'affirmative, nous pourrions peut-être poursuivre là nos conversations passées - qui tant me manquent -, car, ayant fermé mon ancien blog d'égyptologie, ma page FB (intitulée Richard Lejeune) est désormais dédiée à Marcel Proust.)
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Mardi 12 Novembre 2019 à 03:07
Bonsoir Richard, (je n'arrive plus à retrouver votre adresse mail dans ma messagerie, nouvel ordinateur et nouvelle configuration de messagerie, un peu compliqué pour le moment...)
Merci pour votre gentil message et vos pensées amicales.
Je pense à vous moi aussi et j'espère que votre santé est la meilleure possible.
Je vous souhaite de continuer à vous faire plaisir avec votre voyage à travers les œuvres de Proust.
Pour répondre à votre question, j'ai une page Facebook mais je n'y vais plus depuis longtemps.
J'ai un gros problème avec Facebook...
Mon réseau Internet très chaotique (nous sommes situés, comme je vous l'avais dit, à l'orée d'une zone blanche qui nous englobe parfois/souvent...) ne s'accorde pas du tout avec Facebook. La page saute ou se coupe.
De plus, cela n'engage que moi, je n'ai jamais aimé Facebook, je ne m'y retrouve pas, je n'aime pas l'esthétique, je n'arrive pas à faire « confiance »...
J'adore les blogs qui ont un côté beaucoup plus littéraire pour moi que Facebook.
Mais comme je l'ai dit, cela n'engage que moi. Je comprends que des personnes aiment Facebook, ce n'est pas mon cas...
Je serais ravie si un jour vous créez un blog consacré à Proust de vous y retrouver.
J'en serais enchantée...
Sur Internet, je ne me sens bien que sur les blogs.
Les « réseaux sociaux » ne sont pas du tout ma tasse de thé...
Des travaux longs et compliqués commencent dans ma ville.
Sur la voirie, le réseau Internet, réseaux d'eau, de gaz, électricité, changements compteurs, câbles...
Nous sommes situés dans le village Olympique, ce n'est pas évident, des camions de chantier ont envahi nos rues et nous sommes dans une première phase de travaux.
Il va falloir s'armer de patience et prendre les choses comme elles viennent...
Dès que j'aurais du réseau plus normalement, je reprendrai mes blogs.
Je pense bien à vous et vous remercie encore, j'espère que vous écrirez un ouvrage au sujet de Proust. Je me ferai un plaisir de le lire.
Bien amicalement cher Richard, bises
Cendrine
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ton choix me plait beaucoup , car j 'aime aussi ce poéte
tu as mis d etrés belle photos pour l 'illustrer
je te souhaite une bonne journée
chez moi c'est du vent encore mais pas trop fort
hier fortes pluies
@ kénavo Cendrine
bises
Hello Cendrine
Un tres joli poeme de ce monsieur. En ce moment mes fleurs sont toujours bien présentes dans mon jardin, mais beaucoup ont été abimé par les derniers orages...
Bon Mardi
bizz
Pat
Merci pour ce beau poème et tout l'article impeccable qui l'accompagne..
Quelques ombelles cueillies un jour, au bord d'un lac, en baladant avec ma chienne...
Bonne journée, bises
http://juste-en-images.over-blog.com/2014/07/ombelles-blanches-et-floraison-coloree.html
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