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    En hommage à Lady Marianne et parce que j'aime profondément ce rendez-vous et que je n'ai pas envie qu'il disparaisse... Je ne peux pas forcément publier tous les mardis en raison de mes soucis de santé mais quand je le peux, c'est un vrai plaisir !

     

    En souvenir de Lydie, que ce poème galope dans le ciel avec des pensées d'amitié...

     

     

    « J’avais un cheval

    Dans un champ de ciel

    Et je m’enfonçais

    Dans le jour ardent.

    Rien ne m’arrêtait

    J’allais sans savoir,

    C’était un navire

    Plutôt qu’un cheval,

    C’était un désir

    Plutôt qu’un navire,

    C’était un cheval

    Comme on n’en voit pas,

    Tête de coursier,

    Robe de délire,

    Un vent qui hennit

    En se répandant.

    Je montais toujours

    Et faisais des signes :

    « Suivez mon chemin,

    Vous pouvez venir,

    Mes meilleurs amis,

    La route est sereine,

    Le ciel est ouvert.

    Mais qui parle ainsi ?

    Je me perds de vue

    Dans cette altitude,

    Me distinguez-vous,

    Je suis celui qui

    Parlait tout à l’heure,

    Suis-je encor celui

    Qui parle à présent,

    Vous-mêmes, amis,

    Êtes-vous les mêmes ?

    L’un efface l’autre

    Et change en montant. »

     

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    La vision du poète nous emporte dans le ciel changeant.

    Au grand galop, avec les nuages qui déferlent dans le vent.

    Dans le ciel, territoire alchimique où tout se transmute, où les possibles fusionnent pour engendrer quelque chose de toujours plus envoûtant...

     

    Les nuages, comme les êtres, sont mouvants mais l'Amour et l'Amitié traversent drames et tempêtes... On se recompose, on se retrouve dans le ciel océan...

     

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    Jules Supervielle (1884-1960) était un artiste particulièrement sensible. Orphelin à l'âge de huit mois, il grandit en Uruguay puis en France où il dévora les ouvrages de poètes comme Leconte de Lisle, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Arthur Rimbaud, Paul Claudel, Jules Laforgue ou encore Walt Whitman. Voyageur dans l'âme et amoureux de l'Amérique Latine, il se passionna pour l'étude des langues. Il vécut tantôt en Uruguay, tantôt en France et chercha, tout au long de sa vie, à établir un dialogue littéraire et profondément humain avec ses parents, bien trop tôt disparus.

     

    « Il est deux êtres chers, deux êtres que j'adore,

    Mais je ne les ai jamais vus,

    Je les cherchais longtemps et je les cherche encore.

    Ils ne sont plus... Ils ne sont plus... »

     

    Il aima la Nature à travers laquelle il chercha la présence de sa mère. Il aima explorer des paysages et se laisser porter par des rêveries intimistes. Ses amis l'appelaient le poète-voyageur et l'amour de son épouse, Pilar Saavedra, le poussa à découvrir les beautés de territoires immenses comme l'océan, les montagnes d'Amérique ou la pampa...

     

    Dans chacun de ses poèmes, il s'est interrogé sur son identité d'orphelin, cherchant à sublimer le manque, le vide, l'absence qui pesaient sur lui « comme le ciel fond sur la terre »...

     

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    Le ciel, les chevaux, les nuages, les voiliers, les vastes étendues le fascinaient... Son œuvre se rattache à certains courants poétiques comme Le Parnasse et le Symbolisme mais elle demeure avant tout très personnelle et liée à ce qu'il qualifiait « d'entre-deux »...

     

    Entre deux atmosphères, deux êtres qui éternellement lui manquèrent et dont l'absence définit la force et la subtilité de sa poésie...

     

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    RIP Lady Marianne et belles pensées pour vous, chers Aminautes...

     

    Gros bisous !

    Plume

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    Le Mardi, on propose un poème... Pensées chaleureuses pour Lady Marianne à qui je souhaite un bon rétablissement...

     

    « Monstre Inspiration, dédaigneuse Chimère,

    Je te tiens ! Folle ! En vain, tordant ta lèvre amère,

    Et demi-souriante et pleine de courroux,

    Tu déchires ma main dans tes beaux cheveux roux.

    Non, tu ne fuiras pas. Tu peux battre des ailes ;

    Tout ivre que je suis du feu de tes prunelles

    Et du rose divin de ta chair, je te tiens,

    Et mes yeux de faucon sont cloués sur les tiens !

    C’est l’or de mes sourcils que leur azur reflète.

    Lionne, je te dompte avec un bras d’athlète ;

    Oiseau, je t’ai surpris dans ton vol effaré,

    Je t’arrache à l’éther ! Femme, je te dirai

    Des mots voluptueux et sonores, et même,

    Sans plus m’inquiéter du seul ange qui m’aime,

    Je saurai, pour ravir avec de longs effrois

    Tes limpides regards céruléens, plus froids

    Que le fer de la dague et de la pertuisane,

    Te mordre en te baisant, comme une courtisane.

    Que pleures-tu ? Le ciel immense, ton pays ?

    Tes étoiles ? Mais non, je t’adore, obéis.

    Vite, allons, couche-toi, sauvage, plus de guerres.

    Reste là ! Tu vois bien que je ne tremble guère

    De laisser ma raison dans le réseau vermeil

    De tes tresses en feu de flamme et de soleil,

    Et que ma fière main sur ta croupe se plante,

    Et que je n’ai pas peur de ta griffe sanglante ! »

     Bellevue, 19 décembre 1857.

     

    Je me plonge très souvent dans les poésies de Théodore de Banville qui est l'un de mes poètes préférés. J'aime la luxuriance des images qu'il brode sur la page blanche et la saveur gourmande des mots qu'il saisit.

     

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    Photographié par Félix Nadar (1820-1910).

     

    Poète, dramaturge, chroniqueur et critique littéraire, passionné d'Esthétisme, orfèvre et sculpteur de vers, Théodore de Banville nourrit une amitié profonde avec Théophile Gautier (1811-1872), Charles Baudelaire (1821-1867) et Victor Hugo (1802-1885). Surnommé par ses amis « le poète du bonheur », il excella dans l'art d'explorer les ressources profondément variées de la poésie française.

     

    L'une de ses créations les plus célèbres, la revue collective « Le Parnasse Contemporain » fut une révélation pour Arthur Rimbaud (1854-1891).

     

    Tout jeune poète, Arthur Rimbaud envoya ses poèmes à Théodore de Banville qui l'encouragea à persévérer dans l'écriture et l'invita à habiter chez lui mais quelques temps plus tard, les relations se « compliquèrent » entre les deux hommes. Leurs visions artistiques entrèrent en « différence ».

     

    Outre le Parnasse Contemporain et ses nombreux recueils de poésie, Théodore publia un Petit Traité de Poésie Française, en 1872, et un roman intitulé Marcelle Rabe. Il fut aussi l'éditeur, avec Charles Asselineau (1820-1874), de la Troisième édition des Fleurs du Mal de Baudelaire.

     

    Je prends grand plaisir à voyager à travers ses Recueils...

     

    Améthystes, Dans la Fournaise, Le Sang de la Coupe, Les Cariatides, Les Exilés, Les Princesses, Odelettes, Odes Funambulesques, Rimes Dorées, Rondels, Sonnailles et Clochettes, Trente-Six Ballades Joyeuses...

     

     

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    Chimère, © Séverine Pineaux

     

    Dans le poème La Chimère, le Poète s'adresse à sa Muse... Entité capricieuse, ambivalente, boudeuse, inquiétante, ardente, voluptueuse... Il évoque les relations troubles, intenses, passionnées à l'extrême qui unissent l'artiste amant à sa déité maîtresse régnant sur le feu d'Inspiration.

     

    Il est tantôt écouté, conquis, repus de plaisir et tantôt délaissé, moqué, repoussé... De cette alternance naît un frisson brûlant, perceptible à travers les mots.

     

    La Muse a des lèvres et des courbes douces mais également des griffes acérées, des dents luisantes et des crocs bien pointus. Elle est tout aussi avenante et subtile que vampirique et féroce. Elle fascine le Poète par sa complexité et l'homme-artiste assume son corps à corps sauvage, audacieux, pulsionnel et vorace avec une entité féminine pouvant se montrer pleine de rage et de fureur.

     

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    Voici l'une des deux imposantes chimères, créations d'Henri-Alfred Jacquemart (1824-1896), sculpteur d'animaux et de créatures fantastiques, qui se dressent de part et d'autre du grand bassin de la fontaine Saint-Michel.

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-fontaine-saint-michel-a107259126

     

    Chimère, monstre composite, mosaïque d'êtres issus des profondeurs de l'inconscient, messagère de mondes mystérieux, gardienne des forces telluriques... Mélange de lion (tête), de quadrupède pas vraiment déterminé (corps), de serpent ou de dragon (queue) et d'oiseau (grandes ailes). Pour certains auteurs, elle aurait deux têtes, celle d'une chèvre et celle d'un lion. Pour d'autres, elle serait la fille des Titans Typhon et Echidné, à la fois mère des tempêtes, des eaux sombres et des éruptions volcaniques, incarnation des fantasmes, des peurs et des désirs inassouvis... On dit qu'elle peut cracher du feu comme un Dragon ! Elle fut combattue par le héros grec Bellérophon (roi de Corinthe, fils « officieux » du dieu Poséidon) qui chevauchait Pégase, le féerique cheval ailé.

     

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    Giovanni Battista Tiepolo (1696-1770), Bellérophon affrontant la Chimère,
    fresque réalisée pour le Palais Labia, à Venise, entre 1746 et 1747.

     

     

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    Mosaïque romaine découverte à Autun, en Bourgogne, Bellérophon terrasse la Chimère mais le sang de celle-ci a le pouvoir de donner vie à certains vœux et de stimuler l'Inspiration des Artistes !

     

    Belles journées pour vous chers Aminautes et merci pour vos messages déposés pendant ma pause forcée. Les travaux reprendront dans trois semaines...

    Bises amicales !

    Plume

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    Le Mardi, on propose un poème... Je souhaite un bon rétablissement à Lady Marianne et surtout qu'elle ne souffre pas. Pensées pour elle...

     

    J'ai choisi un poème d'un artiste que j'aime profondément : Émile Verhaeren (1855-1916) qui était au programme de mon bac de français et que j'ai retrouvé ensuite à l'Université, en U.V (Unité de Valeur) de Poésie Contemporaine.

     

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    Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume...

     

    En illustration, ce sont des fleurs de Khella, appelées aussi fleurs de Noukha/Ammi Visnaga (Visnaga daucoides), une plante ombellifère de la famille des Apiacées, sacrée dans l'Égypte antique, antispasmodique et associée aux énergies du cœur...

     

    « Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume

    Poussaient au bord de nos chemins

    Le vent tombait et l’air semblait frôler tes mains

    Et tes cheveux avec des plumes.

     

    L’ombre était bienveillante à nos pas réunis

    En leur marche, sous le feuillage ;

    Une chanson d’enfant nous venait d’un village

    Et remplissait tout l’infini.

     

    Nos étangs s’étalaient dans leur splendeur d’automne

    Sous la garde des longs roseaux

    Et le beau front des bois reflétait dans les eaux

    Sa haute et flexible couronne.

     

    Et tous les deux, sachant que nos coeurs formulaient

    Ensemble une même pensée,

    Nous songions que c’était notre vie apaisée

    Que ce beau soir nous dévoilait.

     

    Une suprême fois, tu vis le ciel en fête

    Se parer et nous dire adieu ;

    Et longtemps et longtemps tu lui donnas tes yeux

    Pleins jusqu’aux bords de tendresses muettes. »

     

     

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    Promenade à travers les mots d'un poète ardent, Émile Verhaeren (1855-1916), artiste belge flamand d'expression française, né dans le petit village de Saint-Amand (Sint-Amands), sur le fleuve Escaut, à la lisière de la Province d'Anvers.

     

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    Deux portraits d'Émile Verhaeren réalisés par Théo Van Rysselberghe (1862-1926), artiste Post-Impressionniste, Divisionniste et Pointilliste.

     

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    Passionné par les grandes questions sociales de son temps, Émile Verhaeren aima profondément le Naturalisme et fut l'un des maîtres flamboyants du Symbolisme en littérature. Soucieux des gens et imprégné par les idées de l'Anarchisme, il publia un grand nombre d’œuvres dans la presse Libertaire.

     

    Issu d'un milieu aisé, (ses parents, Henri Verhaeren et Adélaïde De Bock, étaient commerçants dans le domaine du textile), Émile Verhaeren décrivit avec un mélange de Réalisme et de Lyrisme les atmosphères de la grande ville et son opposé tout aussi envoûtant, la campagne.

     

    Esprit brillant, il fut poète, dramaturge, critique d'art et auteur de récits dans la veine symboliste.

     

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    Portrait peint par Maximilien Luce (1858-1941).

     

    Lié avec des artistes issus du Symbolisme et du Néo-Impressionnisme, il apparut comme l'un des « découvreurs » des peintres Fernand Khnopff (1858-1921), le maître de l'énigme et James Ensor (1860-1949).

     

    Émile Verhaeren nourrit des liens privilégiés avec de nombreux peintres célèbres (Paul Signac, Maximilien Luce, Dario de Regoyos, Willy Schlobach, William Degouve de Nuncques, Théo Van Rysselberghe...) et des écrivains (André Gide, Stéphane Mallarmé, Maurice Maeterlinck, Camille Lemonnier, Albert Mockel...). Il fut, dans les années 1883-1899, l'un des principaux rédacteurs de la revue L’Art Moderne.

     

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    Une femme compta particulièrement dans sa vie : il s'agissait de Marthe Massin (1860-1931), une artiste originaire de Liège. Quand Émile Verhaeren la rencontra, il pensait rester vieux garçon mais il eut un coup de foudre et sentit que l'influence de Marthe sur sa vie artistique ne pouvait que lui être bénéfique. Ils se marièrent en août 1891, n'eurent pas d'enfant et s'aimèrent jusqu'à la fin de leurs jours.

     

    Pendant la Première Guerre Mondiale, Émile Verhaeren composa des poèmes pacifistes, s'insurgeant contre la folie des hommes et il dut se réfugier en Angleterre où il lutta à sa manière en écrivant « Les Anthologies Lyriques ».

     

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    « Anthologies Lyriques » constituées de « La Belgique sanglante », « Parmi les Cendres » et « Les Ailes rouges de la Guerre ».

     

    De toutes ses forces, il essaya, au cours de conférences à succès, de renforcer les liens d'amitié entre la Belgique, la France et l'Angleterre et c'est dans ce contexte qu'il connut une fin tragique...

     

    Venu donner une conférence à Rouen, il fut poussé accidentellement sous un train, le 27 Novembre 1916, par la foule qui s'était amassée. Ses derniers mots auraient été, d'après la légende populaire, « Ma Femme, ma Patrie »...

     

    Le gouvernement français souhaita faire transférer son corps au Panthéon mais sa famille refusa. Sa dépouille fut placée au cimetière militaire d'Adinkerque puis au cimetière de Wulveringem, à Furnes, dans la Région Flamande et enfin, en 1927, elle rejoignit le village natal de Saint-Amand où fut créé, en 1955, le musée provincial Émile Verhaeren.

     

    J'illustre ce poème avec un florilège de photos qui sont autant de moments simples, précieux et d'instants chers à mon cœur...

     

    Le ciel, l'eau, la végétation... matières et mondes à partager avec les êtres qu'on aime, comme dans le poème d'Émile Verhaeren...

     

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    L'azur qui se mire dans le cristal d'un petit étang...

     

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    La patine changeante des feuilles...

     

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    Des beautés roses qui résistent encore un peu à l'avancée de la saison...

     

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    Des couleurs qui palpitent...

     

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    Ciel, nuages, feuilles... autant de sujets artistiques...

     

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    Gros bisous, douce semaine...

    Plume

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     Le Mardi, on propose un poème chez LADY MARIANNE.

     

    Le thème du 29 Octobre est « Les Fruits en toutes saisons », sur un choix de Lady Marianne ou thème libre...

     

    J'ai choisi ce poème luxuriant et gourmand, signé Aloysius Bertrand (1807-1841) et dédié à l'éditeur Eugène Renduel (1798-1874), grande figure des Lettres Françaises.

     

    « Quand le raisin est mûr, par un ciel clair et doux,

    Dès l’aube, à mi-coteau, rit une foule étrange :

    C’est qu’alors dans la vigne et non plus dans la grange,

    Maîtres et serviteurs, joyeux, s’assemblent tous.

     

    A votre huis, clos encor, je heurte. Dormez-vous ?

    Le matin vous éveille, élevant sa voix d’ange :

    Mon compère, chacun, en ce temps-ci, vendange.

    Nous avons une vigne : eh bien ! Vendangeons-nous ?

     

    Mon livre est cette vigne, où, présent de l’automne,

    La grappe d’or attend, pour couler dans la tonne,

    Que le pressoir noueux crie enfin avec bruit.

     

    J’invite mes voisins, convoqués sans trompettes,

    A s’armer promptement de paniers, de serpettes.

    Qu’ils tournent le feuillet : sous le pampre est le fruit. »

     

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    Chasselas doré ou Grappe d'or

     

    Ce poème en velours aromatiques est un hommage rendu à l'éditeur Eugène Renduel qui fut l'un des principaux éditeurs de la période Romantique. Grand ami de Victor Hugo, Alfred de Musset, Théophile Gautier, Charles Nodier etc... Eugène Renduel est célébré à travers ce sonnet qui décrit le raisin comme un vecteur d'inspiration littéraire.

     

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    Poète, dramaturge et journaliste, Aloysius Bertrand, nom de plume de Louis Jacques Napoléon Bertrand (1807-1941), est considéré comme le créateur du poème en prose. Son œuvre fut particulièrement appréciée par des auteurs émérites comme Baudelaire, Victor Hugo, Charles Nodier, Sainte-Beuve, Chateaubriand, Stéphane Mallarmé ou encore Théodore de Banville... Il apparut pour les artistes Symbolistes comme un maître, un alchimiste des mots. Il fut très aimé par le compositeur Maurice Ravel (1875-1937) et inspira le peintre surréaliste René Magritte (1898-1967).

     

    Aloysius Bertrand est l'auteur d'un des ouvrages qui m'a le plus marquée lors de mes études en Littérature et en Histoire de l'Art : « Gaspard de la Nuit » que j'ai adoré...

     

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    Gaspard de la Nuit, sous-titré « Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot », est un recueil de 66 poèmes en prose, recueil qui fut publié en 1842, à titre posthume, par le sculpteur et médailleur Romantique David d'Angers (1788-1856), grand ami d'Aloysius.

     

    Aloysius Bertrand était féru d'ésotérisme et de mystères... Ses poésies sont conçues comme des tableaux dont l'inspiration se veut mêlée d'Esprit Gothique et de Romantisme. Elles explorent des mondes médiévaux étranges et créent des fantasmagories peuplées de créatures insolites. Dans des univers très graphiques, les humains côtoient des êtres qui appartiennent à la féerie pure, à l'instar de fées, de nymphes, de dryades, de sylphides, de lutins, de gnomes, de démons, d'enchanteurs et d'alchimistes... Les aventures pittoresques se succèdent et l'obscurité de la nuit se révèle pleine de jeux sensuels et de voluptés créatrices.

     

    Cet auteur a eu beaucoup d'importance pour moi. Il a inspiré plusieurs chapitres de mon Mémoire de Maîtrise et pendant longtemps, je me suis promenée avec dans mon sac à main, un petit livre bleu saphir titré Gaspard de la Nuit, livre que je lisais et relisais en tous lieux...

     

    Le raisin d'Aloysius Bertrand m'a rappelé bien des souvenirs...

     

    Pour clore ce billet au thème avenant, j'ajouterai « Vive les Fruits » avec un petit florilège de photos gourmandes...

     

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    Régalez-vous bien des plaisirs d'automne et de toutes saisons, amitiés !

     

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    Plume

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    Le Mardi, on propose un poème chez LADY MARIANNE.

     

    Le thème du 22 Octobre est « Les Îles », sur un choix de COVIX ou thème libre...

     

    J'ai choisi ce poème de Paul-Jean Toulet, une évocation de l'Île Maurice.

     

    « Douce plage où naquit mon âme ;

    Et toi, savane en fleurs

    Que l'Océan trempe de pleurs

    Et le soleil de flamme ;

     

    Douce aux ramiers, douce aux amants,

    Toi de qui la ramure

    Nous charmait d'ombre, et de murmure,

    Et de roucoulements ;

     

    Où j'écoute frémir encore

    Un aveu tendre et fier -

    Tandis qu'au loin riait la mer

    Sur le corail sonore. »

     

    Poème issu du Recueil « Les Contrerimes », paru en 1921. Contrerime XLVI.

     

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    Esprit brillant, touche à tout littéraire, Paul-Jean Toulet (1867-1920) est plutôt méconnu du grand public mais il fut très apprécié en son temps dans les milieux culturels. Il était poète, romancier, moraliste, essayiste, critique d'art...

     

    De grands esprits ont profondément aimé et encensé sa poésie. Je pense aux académiciens Jean d'Ormesson (1925-2017) et Jean Dutourd (1920-2011), à l'écrivain argentin Jorge Luis Borges (1899-1986) ou encore au Président Georges Pompidou (1911-1974).

     

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    Amoureux de son Béarn natal, Paul-Jean Toulet fut un voyageur accompli (Île Maurice où vécurent ses parents, île inscrite dans son ADN ; Algérie, Asie...) et un passionné de Paris où il s'établit de 1898 à 1912. Il vécut ensuite en Aquitaine avant de s'installer à Guéthary, marié à l'âge de 49 ans, à partir de 1916.

     

    Jouisseur assumé, il vécut une existence libertine et noctambule, préférant à la clarté du jour l'obscurité des rues de la capitale où se mêlaient des lumières ambiguës. Gourmand de tous les plaisirs, il broda dans son écriture les saveurs de la chair féminine et les vapeurs des plus fins alcools. Il aimait le gandia ou ganja, sorte de chanvre séché qui faisait chavirer l'esprit. Il était également opiomane.

     

    Il mourut d'une overdose de Laudanum (Vin d'Opium, l'une des substances les plus consommées à l'ère Victorienne et à l'époque Romantique) et repose au cimetière de Guéthary. Il disait volontiers que ce qu'il avait le plus aimé au monde était « les femmes, l'alcool et les paysages. »

     

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    Paul-Jean Toulet écrivit des Contrerimes, soit des poèmes courts composés de trois à cinq strophes de quatre vers qui alternent, le plus souvent, avec un octosyllabe et un hexasyllabe. Cette expression poétique fondée sur une rythmique subtile et inattendue est peu utilisée en Littérature. On en trouve quelques exemples chez les poètes Pierre-Charles Roy (1683-1764) et Leconte de Lisle (1818-1894) mais elle est surtout liée à l'écriture de Paul-Jean Toulet.

     

    Le recueil « Les Contrerimes » parut entre 1920 et 1921...

     

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    Paul-Jean Toulet adorait l'Île Maurice et lui offrit une myriade de vers envoûtants... Comme le poème que j'ai choisi pour ce mardi et les mots ci-dessous...

     

    « Jardin qu’un dieu sans doute a posé sur les eaux

    Maurice, où la mer chante et dorment les oiseaux. »

     

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    Je vous souhaite de belles rêveries poétiques, au chant des îles...

     

    Gros bisous chers Aminautes !

    Plume

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