• (L'univers enchanté de Joanna Sierko-Filipowska)

     

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    Je vous souhaite un très bel été!

     

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    Le Temps

     

    La nuit était profonde, je papillonnais sur la toile et mon regard s'est posé sur une oeuvre à l'étrange beauté qui avait capturé l'essence des fleurs et les sortilèges de l'instant. J'ai retrouvé l'émotion ressentie en découvrant, il y a quelques années, les tableaux de cette artiste polonaise, créatrice d'une troublante « fantasy ».

     

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    Ange du mystère

     

    Elle glisse sur l'or des chemins

    Patinés de mélancolie

    Où les nuages de satin

    Soufflent d'étranges broderies

     

    Parée de ciel aux feux d'aurore

    Amante du sauvage É

    Nue sous des lèvres carnivores

    Ou vêtue d'ombre ensanglantée

     

    Spectrale en ce jardin secret

    Où les papillons du sommeil

    Attisent la flamme sucrée

    En étouffant son cri vermeil

     

    Elle se dévoile au vent des neiges

    Moitié sorcière et moitié fée

    L'horizon bleu se désagrège

    Au chant de sa féminité

     

    Fièvre de lune en ses prunelles

    Couleur de foudre et de forêt

    Les roses tremblent à son appel

    Elle vampirise leur baiser...

     

                                  Cendrine

     

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    Quelques renseignements biographiques

     

    http://www.joannasierko.pl/

     

    Joanna Sierko-Filipowska est née le 13 février 1960 à Byalistok, en Pologne. Elle a reçu son diplôme de l'Académie des Arts Graphiques du département des Beaux-Arts de Varsovie en 1985 et a travaillé sa technique picturale au Studio des Arts Graphiques du professeur Halina Chrostowska (1929-1990), l'un des maîtres de l'estampe dans les années 1970.

     

    Son oeuvre est le fruit d'une alchimie puissante entre symbolisme et réalisme. Elle met en scène des personnages énigmatiques dans des paysages où se mélangent des tons mystérieux, tantôt chauds, tantôt froids ou profondément « incertains ».

     

    Son imaginaire romantique et élégant façonne le monde, les heures, les saisons, les paysages, le temps et donne vie aux anges et aux représentants du Petit Peuple: elfes, lutins, fées...

     

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    Pêcheur de solitude

     

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    Le marin de la solitude

     

    Au rythme des saisons

     

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    Le réveil des meules de Nieborów

     

    Les saisons dansent. L'hiver fond doucement.

    Les forces de fécondité se raniment et la fiancée de l'été apparaît comme un rêve dans sa robe gorgée de lumière et de rosée.

    Son parfum caracole à l'orée des bois sombres où se tapissent les créatures du froid.

     

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    Adoration du Printemps

     

    Le Petit Peuple des légendes ou smäfolk des pays scandinaves, démiurge et gardien des forces de la Nature en pleine éclosion.

     

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    Été, saveurs d'enfance

     

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    A la croisée de l'automne et de l'hiver, les citrouilles de Samain/Halloween aux graines fécondes deviennent de mystérieuses lanternes orangées.

     

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    Automne

     

    Rayonnante, dans son magistère doré, sous les arbres dont le déclin façonne une voluptueuse alchimie de couleurs et de reflets.

     

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    Hiver, la reine des sortilèges, radieuse et sensuelle dans ses voiles diamantés.

     

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    Dans le parc, broderies enneigées, spirales mélodieuses...

     

    Les amoureux

     

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    Premiers émois sous des arceaux de roses, dans la ronde enchantée de l'air et des parfums. Bonheur secret, l'instant rayonne mais déjà se fanent les premiers pétales. Il faut cueillir le jour dès qu'il nous offre sa beauté.

     

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    De capiteux secrets, entre soleil et ondée, frissonnent au royaume des fleurs.

     

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     Art mystérieux, féeriques glacis, rencontre de l'enfance et de l'éternité...

     

    A la lisière des brumes, quand le paysage se fond dans les songes de la matière, l'âme se contemple à travers les sortilèges du ciel.

     

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    Et vogue l'iris... Barque brimborion sur les eaux de l'Autre Monde, nef ensorcelée...

     

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    Paysages enchantés

     

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    Jardin d'Éden après l'orage, la Nature est gourmande...

     

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    Été, le dîner inachevé

     

    Magie de l'instant, réminiscence d'un rendez-vous amoureux, sensuel aparté sous un lustre féerique entre des ombellifères géantes.

     

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    Hiver, le dîner inachevé

     

    Effets de plume et de cristaux, rutilances et transparences, draperie abandonnée...

     

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    Dans ce jardin où règne la luxuriance, les roses sont profondément sensuelles et les fruits rouges ressemblent à des joyaux. Symboles de fécondité, les grenades offrent leur chair juteuse et leurs graines rubis. Elles sont associées aux déesses des mystères: Cybèle, Perséphone, Déméter, Astarté, Aphrodite, Héra, Athéna... Leur suc rouge est né du sang de Bacchus, le dieu de l'ivresse. Des nymphes à la peau parfumée, les Rhoai, veillent sur les fleurs écarlates du grenadier.

     

     

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    Énigmatique féminité

     

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    La plume perdue

     

    Une envoûtante palette de gris se déploie sur des notes de rose cendré. La lumière ruisselle, avec une farouche intensité, dans les plis de la robe.

     

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    Plumes ravies aux couleurs de l'atmosphère, à la mélancolie des nuées...

     

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    Mi-ange mi-banshee, la belle nous attire, avec les sortilèges de la pomme, dans la toile du féminin sacré.

     

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    Métamorphose de la pomme en escarpin à la peau rubis, friandise réelle et fantasmée...

     

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    Dualité, gémellité

     

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    Rhapsodie en bleu majeur

     

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    Quintessence

     

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    Dans le sillage des esprits...

     

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    Le cygne, oiseau des Muses et des déesses de la fécondité, messager de la lumière, attribut d'Apollon, le dieu solaire et incarnation de Zeus pour séduire Léda. Dans les légendes du Nord, de mystérieuses femmes-cygnes ont le don de prophétie et se métamorphosent en fonction des cycles de la lune...

     

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    Soleil de Septembre

     Le dindon représente la force du partage et la connaissance des secrets de la terre. Symbole d'abondance, il était considéré comme sacré par les anciens peuples chamaniques.

     

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    Réminiscence

     

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    Récoltes d'hiver

     

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    Autoportrait

     

     

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    Récurrence des souliers bleus, de la draperie et du papillon, émanation de l'âme et de la psyché du personnage. Une Cendrillon, mi-ange mi-farouche qui apparaît sur le bord du chemin.

     

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    Les Papillons

     

    Les papillons hantent les créations de Joanna Sierko-Filipowska. Souvent solitaires, ils semblent, dans certaines oeuvres, se multiplier à l'infini.

     

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    Symbole d'évanescence et de beauté délicate, le papillon incarne le mystère des métamorphoses et les apparences que nous revêtons, au fil de l'existence.

     

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    Né de l'étrange chrysalide où s'élabore l'alchimie de la vie, traduisant par son vol le cheminement de l'âme à travers le ciel et les lieux sacrés, le papillon est un être psychopompe et l'émissaire d'Hypnos, le dieu des rêves, appelé Somnus en latin.

     

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    Arrosage du jardin des rêves

     

    Les êtres chimériques sont fréquemment représentés avec des ailes de papillon. Le papillon (psyché en grec, papilio en latin) fut sculpté sur les tombes anciennes, célébré par les poètes antiques et consacré aux divinités gardiennes des portes, des songes et du temps. Incarnation de l'âme, il voltige au vent du destin.

     

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    Au Japon, le papillon est associé aux cycles de la féminité. Il est également considéré comme un symbole d'amour et de bonheur conjugal.

     

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    En Chine, le papillon est un séducteur, il incarne un esprit du désir qui aspire le suc des fleurs et les fluides féminins. Fantôme aux changements de saison, il peut jaillir d'une tombe et déployer ses ailes turquoises, vertes ou blanches veinées d'argent. Représenté sur une fleur de prunier, il annonce le bonheur et la longévité.

     

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    Rêve

     

    Les tribus Aztèques vénéraient le papillon, emblème du dieu Xochipilli, le seigneur de la Végétation. Il était le feu qui danse, la flamme douce et la vitalité solaire (papalotl). La déesse Itzpapalotl, esprit nocturne des étoiles flamboyantes, était représentée par un papillon « bordé de couteaux de pierre ». Il était aussi le symbole de l'âme des parturientes défuntes.

     

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    En relation avec les fluides de mort et de vie, le papillon est un symbole profondément érotique, un émissaire des rêves les plus complexes Dans la peinture victorienne, à l'instar de la chauve-souris, il apparaît comme le compagnon des sorcières et des fées.

     

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    Dans de nombreuses traditions, un papillon porte les voeux quand on souffle sur ses ailes...

     

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    « La plume de l'écrivain est aux pensées ce que le filet du chasseur est aux papillons ». Paul Carvel, écrivain et éditeur belge né en 1964.

     

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    « Papillon, ce billet doux plié cherche une adresse de fleur. » Jules Renard (1813-1877).

     

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    « Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité. » George Sand (1804-1876), Contes d'une grand-mère, 1875.

     

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    La draperie aux papillons

     

    Dans le sillage écarlate d'une héroïne de conte de fées...

     

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    Invitation pour le thé

     

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    Allégorie du Temps et des Secrets

     

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    Vénus au creux de l'étang

     

    Sur ces notes de vert enchanté, je m'éclipse en vous souhaitant de très belles nuits et de rayonnantes journées d'été...

     

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    Merci de votre fidélité!

     

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    Gros bisous lumineux et sucrés!

     

     

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    Plume

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    Je vous souhaite un très bel été!

     

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    Du samedi 20 juillet au dimanche 18 août, le long des quais de Seine et dans le cadre superbe du bassin de la Villette, les installations de Paris Plages offriront aux promeneurs la possibilité de se réapproprier l'espace urbain, entre rêverie romantique, flânerie culturelle, loisirs et farniente.

     

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    N'en déplaise à ses détracteurs, la manifestation, qui connaît un franc succès depuis douze ans, est rythmée par de nombreuses animations sportives et culturelles gratuites: bibliothèque éphémère Flammarion, terrains de pétanque et de beach-volley, espace baby foot, ateliers d'art plastique, cours de taï-chi, d'escrime et de fitness, séances de danse de salon, loisirs nautiques (…) et possibilité de se dorer au soleil sur la plage bordée par de grandes vagues de bois.

     

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    L'affiche de Paris Plages 2013 est signée Kiraz, de son vrai nom Edmond Kirazian. Ce dessinateur de presse est célèbre pour ses Parisiennes au charme désinvolte et malicieux qui ont fait l'objet d'une exposition, en 2008, au Musée Carnavalet.

     

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    A Paris Plages, chacun trouve aisément son espace. Il y a ceux qui apprécient de se « regrouper » et ceux qui comme moi préfèrent se mettre un peu en retrait de la foule. J'aime y écrire en plein air, installée sous un parasol, à proximité d'un glacier, emplacement hautement stratégique!

     

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    Une jolie sirène veille sur la plage aux enfants. Certains d'entre vous l'ont vue l'année dernière mais elle méritait bien d'être à nouveau contemplée.

     

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    Touristes et franciliens sont conquis par ces espaces ombragés.

     

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    Paris en mode apaisé...

     

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    Palmiers sur Seine

     

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    Les amateurs de vieilles pierres sont ravis de contempler de plus près la superbe Conciergerie récemment restaurée...

     

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    et de saluer les mascarons du Pont-Neuf aux trognes irrésistibles!

     

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    Les secrets du Pont-Neuf.

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    Tôt le matin, avant que la foule ne vienne investir la promenade, l'air est particulièrement agréable.

     

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    Pour répondre aux interrogations d'une lectrice qui s'inquiétait l'été dernier, aucune voiture ne passe en ces lieux. Les piétons musardent là où les véhicules se suivent habituellement, pare-choc contre pare-choc. C'est ce qui suscite la colère d'un certain nombre de gens qui préfèrent que la ville soit constamment polluée par les voitures et qui refusent de se « commettre », avec le commun des mortels, dans les transports urbains!!!

     

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    Programme des festivités

     

    Le Festival Fnac Live se déroulera, du 18 juillet au 21 juillet, sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Plus d’une trentaine d’artistes (comme Olivia Ruiz, Jacques Higelin, Granville, Alex Beaupain...) seront au rendez-vous. Des concerts plus intimistes auront lieu, pour la première fois, dans le salon des Arcades de l'ancienne Maison aux Piliers.

     

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    Tous les vendredis et samedis, du 26 juillet au 18 août, huit spectacles live (concerts, opéra, danse…) seront retransmis sur un écran géant installé sur le parvis de l’Hôtel de Ville.

     

    A la Rotonde du bassin de la Villette, la Fédération française du sport automobile proposera aux enfants un circuit de kart électrique. Une tyrolienne reliera les deux rives du bassin. Les visiteurs les plus zélés trouveront aussi 45 embarcations, « des plus classiques aux plus insolites », destinées à leur faire vivre d'inoubliables sensations nautiques. Les manèges, les pédalos et les sphères flottantes seront nombreux sans oublier les pièces de théâtre et le cinéma en plein air.

     

    A la Base Nautique, reviendra le Dragon Boat, grand canoë avec une tête de dragon en guise de proue.

     

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    Atmosphères de Paris Plages

     Je publie dans ce chapitre des parties de mon article de l'année dernière, intitulé Sous le soleil de Paris Plages, et j'y ajoute de nouvelles photos.

     

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    Pendant que butinent les abeilles de Paris, on choisit un transat ou un pouf confortable aux couleurs anisées et on s'installe près de la Bibliothèque éphémère Flammarion où, moyennant le prêt de sa pièce d'identité, on peut emprunter gratuitement des livres et des bandes dessinées.

     

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    Un de mes endroits favoris.

     

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    A tout âge, on rêve devant les châteaux de sable...

     

    Les établissements Lafarge sont l'un des sponsors de la manifestation. Ils sont responsables de l'extraction et de l'acheminement du sable de Paris Plages.

     

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    Ce sable alluvionnaire, doux et particulièrement fin, vient de la carrière de Bernières-sur-Seine, dans l'Eure. Son gisement date du Quaternaire (entre 100000 et 800000 ans avant J.-C.) et se situe dans le lit d’un ancien méandre de la Seine.

     

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    Roulé par les courants du fleuve, le sable s’est déposé, au fil du temps, sur les terres normandes, près des Andelys. Il est exploité à partir du sous-sol des anciennes boucles de la Seine.

     

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    J'ai photographié l'installation de la « plage » parisienne. De grandes barges, actionnées par un pousseur, remontent la Seine jusqu'à Paris sur près de 180 kilomètres.

     

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    Le fleuve est un moyen de transport écologique. Six barges fluviales sont capables d'acheminer le contenu de 250 camions!

     

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    Pendant toute la saison de Paris Plages, le sable subit des analyses régulières, un entretien et un nettoyage rigoureux. Il est ratissé chaque soir et passé à la vapeur d'eau tous les deux jours. A la fin de l'évènement, il est récupéré, traité, désinfecté et recyclé dans les jardins, les bacs à sable, les hippodromes, les manèges à chevaux et les équipements sportifs de la ville.

     

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    Ce sable aux grains très fins est apprécié par les artistes.

     

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    Je ne vous avais pas montré cette création, photographiée à la fin de la saison 2012.

     

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    Vous aviez été nombreux à apprécier Minnie, Mickey et le château de la Belle au bois dormant, au cours de l'été 2011.

     

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    En 2011, l'été était pluvieux mais les promeneurs étaient tout de même au rendez-vous.

     

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    Dès que le soleil devient trop ardent, on se rafraîchit dans la douce vapeur aquatique du jardin des brumes et on s'hydrate grâce aux fontaines installées le long du parcours.

     

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    Le service public « Eau de Paris » met à la disposition des visiteurs deux machines à gazéifier et un stand d’eau fraîche avec distribution gratuite de sirop, tous les jours de 16h à 19h. Malgré l'affluence, chacun est servi dans une ambiance sympathique et de nombreuses fontaines émaillent le parcours.

     

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    Outre les activités proposées, l'occasion est bien trop belle de profiter des berges de la Seine vierges de tout véhicule à moteur et de contempler, d'une autre manière, la superbe architecture des ponts de Paris.

     

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    Je vous souhaite de profiter de l'été qui resplendit et je vous dis « à très bientôt ». Ma plume et mon APN sont en goguette...

     Merci de votre fidélité, amicales pensées!

     Cendrine

     

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    Plume

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    Je vous souhaite un très bel été!

     

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    Un cri strident, reconnaissable entre mille, un plumage iridescent et un caractère frondeur, voici la pie bavarde ou pica pica, l'une des espèces de corvidés les plus répandues dans nos villes et dans nos campagnes.

     

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    Elle se plaît dans ma rue, territoire arboré sur lequel elle étend son influence avec une énergie farouche, volant dans les plumes des pigeons, des merles et des étourneaux qui croisent son chemin, provoquant avec malice ses cousines les corneilles, utilisant le toit des voitures pour s'ébattre au soleil et ne supportant pas qu'on lui objecte quoi que ce soit.

     

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    Observer les pies au fil des jours m'amuse beaucoup. J'aime leur opiniâtreté, leur tempérament facétieux et leurs tentatives de séduction toujours renouvelées pour obtenir des privilèges et des gourmandises.

     

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    Elles adorent baigner leurs poussins dans les soucoupes d'eau accrochées à nos rebords de fenêtres mais j'ai beau m'armer de patience, je n'arrive jamais à photographier ces scènes charmantes tant elles se méfient et s'envolent vite.

     

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    Dans les dialectes de nos campagnes, la pie est appelée agace (Provence), agasse (Poitou) ou encore agache (Picardie)... mais elle tend à régresser de plus en plus dans les milieux ruraux, en raison de la modification des paysages, des cultures intensives et de l'usage de pesticides. Souvent chassée et peu appréciée dans le monde rural européen, elle s'est rapprochée des villes et s'est bien implantée dans les zones urbaines.

     

    La pie est reconnaissable à son cri rauque et « explosif » que certains détestent mais que j'écoute avec plaisir (environnée de pies, je les entends « râler » toute la journée). Elle arbore un plumage noir majestueux sur le dessus du corps, au niveau de la tête, de la poitrine et de la partie sous-caudale, et blanc au niveau du ventre, des flancs, des rémiges primaires et à la base des ailes. Ce plumage noir d'encre a de magnifiques reflets métalliques, bleuâtres sur les ailes, violacés sur le corps et la tête, et verdâtres au niveau de sa longue queue. Le bec est noir, de même que les pattes et l'iris des yeux qui ressemblent à des perles d'obsidienne.

     

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    La pie bavarde, dessin naturaliste de Wilhelm von Wright (1810-1887).

     

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    Les pies vivent en moyenne une quinzaine d'années mais certaines ont dépassé l'âge de vingt ans.

     

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    Oiseau nécrophage, la pie joue dans la nature un rôle sanitaire conséquent en faisant disparaître les cadavres de nombreux petits animaux. Gourmande et omnivore, elle se nourrit d'insectes, de limaces et de vers, d'oeufs qu'elle dérobe dans les nids d'autres espèces, de jeunes poussins, de petits rongeurs, de lézards, de graines et de fruits, de détritus récupérés en ville et dans les jardins publics où elle perce les sacs poubelles avec une frénésie équivalente à celle de sa cousine, la corneille. Elle aime aussi le poisson.

     

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    Dans le tissu urbain, cet oiseau grégaire, irrépressiblement curieux, a trouvé de quoi s'épanouir.

     

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    La pie bavarde est attirée par les objets brillants, trait de caractère à l'origine de sa réputation de voleuse. Les études des biologistes et des ornithologues ont aussi démontré qu'elle est dotée d'une intelligence supérieure à celle d'autres espèces. Elle est capable de mémoriser, avec beaucoup de précision, l'emplacement de ses cachettes de nourriture et la configuration complexe des paysages. Elle est parvenue à s'adapter remarquablement aux contraintes de l'environnement et elle est le premier oiseau à avoir eu conscience de se « voir » dans un miroir.

     

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    Face à un prédateur, les pies se regroupent et agissent avec stratégie pour éloigner la menace. Elles ne supportent pas les chats. Elles décrivent des cercles au-dessus d'eux et les touchent brusquement avec leurs pattes ou leur queue, finissant par les chasser dans un concert de vocalises rauques et de claquements furibonds. Un spectacle qui vaut le détour!

     

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    Commune en Europe, en Asie, au nord-ouest de l'Afrique et en Amérique du Nord, la pie est de tempérament sédentaire et fidèle à son nid. Il lui arrive de migrer lors de grandes vagues de froid mais elle se contente surtout de « vagabonder » en hiver.

     

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    A partir de février, les couples de pies construisent un ou plusieurs nids dans les arbres ou sur les pylônes. Ces nids de forme ronde ou ovoïde, constitués d'un noyau de terre entouré de petites branches et de brindilles, peuvent être confondus avec des boules de gui. On y trouve toutes sortes d'objets brillants que la pie chaparde au gré de ses déplacements.

     

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    Une fois par an, la femelle pond de trois à dix œufs qu'elle couve seule pendant environ trois semaines. Après l'éclosion, les poussins restent dans le nid pendant un mois et sont nourris par les deux parents.

     

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    Un oeuf de pie, consacré aux divinités lunaires par les peuples chamaniques de l'ancienne Europe.

     

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    Une petite pie (Photographie de Dirk Baunack).

     

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    La pie aime les petits bois, les lieux riches en bosquets, les parcs arborés et les jardins spacieux des zones urbaines. Elle ne niche pas dans les forêts denses et son taux de fécondité et de survie est désormais plus élevé en ville qu'à la campagne.

     

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    Les arbres préférés des pies de mon quartier.

     

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    En dépit de son rôle important dans l'élimination des dépouilles animales, la pie reste mal aimée, à l'instar de la corneille, dans une grande partie de l'Europe. Les corvidés sont encore bien souvent considérés comme « nuisibles » et victimes de piégeage.

     

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    Protégée en Belgique et dans plusieurs pays de l'Union européenne, la pie ne l'est pas en France mais à cause de la régression de sa population dans les campagnes certaines associations interviennent auprès des autorités pour qu'elle soit préservée.

     

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    Ébouriffée dans la tempête!

     

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    En position stratégique

     

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    Rendez-vous galant

     

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    Dotée d'un caractère bien trempé, la pie peut également s'apprivoiser et se montrer affectueuse avec les humains. En raison de ses talents d'imitatrice, on la surnommait autrefois « Margot », nom qu'elle parvenait à prononcer facilement.

     

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    (Photographie DDM, P.C. - DDM pour la depeche.fr)

     

    Le texte qui suit, entre guillemets, vient du site du journal La Dépêche. Il décrit la belle relation qui s'est établie entre une pie et le patron du café l'Amphore à Tarbes.

     

    « Tarbes. La pie qui fume

     

    Elle n'a pas de nom. Pour tous, elle est « La Pie ». Jolie pie bavarde, authentique pica pica qui, depuis le printemps, a adopté Philippe, le patron de l'Amphore. Ses clients. Mais aussi tous les habitués de l'avenue de la Marne qui connaissent son vice : le tabac. Car la pie de Philippe n'a pas son pareil pour venir se poser aux tables, en terrasse, tenter de se faire offrir un verre et prendre dans son bec les cigarettes des consommateurs ou du patron, cigarettes qu'elle ne rend jamais, partant vite se percher sur son balcon pour les y abandonner.

     

    Bref, une pie qui est devenue rapidement plus qu'une attraction, l'oiseau fétiche, la mascotte du lieu où elle n'hésite pas non plus à venir piquer les petites cuillères. Agaçant ? Non, puisqu'elle amuse tout le monde. Et parce que chacun sait que la pie agace lorsqu'elle ne bavarde pas, ni ne jase ni ne jacasse ». C.C

     

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    Photographies de Rein Hofman.

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    La réputation de voleuse de la pie n'est plus à faire.

     

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    Elle a donné son nom à l'opéra de Gioachino Rossini (1792-1868): La gazza ladra (La pie voleuse) et ses facéties rythment le scénario de la bande dessinée d'Hergé: Les Bijoux de la Castafiore, paru en 1963.

     

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    Chapardeuse invétérée

     

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    Autrefois, des gangs de voleurs dressaient des pies afin qu'elles dérobent, dans les échoppes et les riches demeures, des bijoux et des pièces d'argenterie.

     

    D'une toute autre manière, la pie est l'héroïne du tableau éponyme de Claude Monet (1840-1926).

     

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     Cette huile sur toile, réalisée sur le motif entre 1868 et 1869, est conservée au Musée d'Orsay.

     

    A la fin des années 1860, Claude Monet se passionna pour la peinture des états transitoires ou fugitifs de la nature. Il chercha à capter la sensation, la couleur de l'instant, à rendre la magie des textures et des matières. Initiateur de cette nouvelle manière de créer, il entraîna à sa suite Camille Pissarro, Auguste Renoir et Alfred Sisley.

     

    Entre éclats de soleil et danse des ombres, effets de brume et de neige, foisonnement des écorces et des matières, l'artiste nous aimante vers ce monde en blanc à la clarté intense et féerique, qui s'épanouit dans la campagne d'Étretat. Mais en raison de son audace et de sa nouveauté, ce défi pictural fut refusé par le jury du Salon de 1869.

     

    Unique personnage vivant du tableau, la pie est juchée sur une barrière de bois rudimentaire qui sépare le tableau en deux parties. Minuscule dans le paysage ensorcelé, elle est l'élément majeur de la composition.

     

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    Elle règne sur une gamme de couleurs claires et brillantes, une diversité de nuances de blanc mêlées de touches de bleu, de brun et de noir qui se fondent avec virtuosité dans la lumière naturelle.

     

    Le thème des paysages enneigés est récurrent dans l'oeuvre de Monet qui travaillait en plein air et cherchait à restituer les formes dans l'espace par le jaillissement de la lumière et l'émulsion des couleurs. La poésie des effets fugitifs de la nature le fascinait autant que les sensations éprouvées dans la contemplation de l'instant.

     

    Pendant que la France connaissait de grands bouleversements dus à la révolution industrielle et que les habitants des campagnes se déplaçaient vers les villes, Monet choisit d'illustrer la splendeur des paysages ruraux. Peinte environ cinq ans avant la naissance officielle de l'Impressionnisme, l'oeuvre est profondément d'avant-garde.

     

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    Soulignons cependant que la pie, choisie comme emblème d'un monde naturel et antinomique avec la noirceur industrielle des villes, trouve aujourd'hui bien moins sa place dans les campagnes que dans le tissu urbain.

     

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    Une pie apparaît dans le tableau de Francisco de Goya (1746-1828) intitulé Portrait de Don Manuel Osorio Manrique de Zuniga (1784–1792).

     

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     Le héros de ce portrait, peint vers 1788, est un jeune comte, vêtu d'un magnifique costume rouge, et jouant avec une pie apprivoisée qui tient dans son bec la carte de visite du peintre.

     

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    Mais quelque chose de profondément inquiétant émane du tableau. Trois chats aux regards avides, hallucinés (on n'aperçoit de l'un d'eux que ses prunelles fantomatiques) contemplent fixement la pie, compagne et jouet de l'enfant mais aussi incarnation de son âme. L'âme, souvent figurée par des oiseaux est ici menacée par des forces étranges, représentées par le trio félin. On peut aussi interpréter l'oeuvre comme un préambule à l'initiation spirituelle de l'enfant qui devra affronter le monde des cauchemars et des terreurs nocturnes afin de grandir et de trouver sa place dans le monde qui l'entoure.

     

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    Nature morte à la pie, par Lucien Schmidt (1825-1891), conservée au Musée des Beaux-Arts de Pau.

     

    A l'instar des autres corvidés, la pie imprègne l'imaginaire collectif par son cri si particulier et les légendes qui lui sont associées.

     

    En Europe, elle apparaît comme le symbole des incorrigibles bavards, des voleurs et des filous. Dans les campagnes, elle fut longtemps considérée comme la métamorphose d'une sorcière se rendant au sabbat. Un vol de pies au-dessus d'un arbre foudroyé annonçait la venue du Diable et une malédiction lancée sur un territoire et ses habitants. Mais quand trois pies se manifestaient aux abords d'un site mégalithique, elles annonçaient la venue des déesses du destin.

     

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    Oiseau plutôt néfaste en Occident, la pie est perçue en Chine comme un porte-bonheur puissant et appelée « pie de la joie ». Elle est « celle qui apporte les bonnes nouvelles » et prévient de l'arrivée d'hôtes agréables. On la nomme xique ou xiqiao.

     

    Une ancienne croyance invitait les époux devant être séparés quelques temps à casser un miroir en deux. Si l'un des deux rompait ses voeux, son morceau de miroir se transformait en pie afin de chuchoter les infidélités commises à l'oreille du conjoint. Des pies, symboles de chance et de bonheur amoureux, à l'instar des canards mandarins, décoraient souvent le cadre des miroirs de bronze.

     

    Les émissaires des voeux étaient représentés sous la forme de douze pies environnées de bambous et de pruniers. A l'occasion des mariages, on offrait aux époux des cartes décorées d'un couple de pies.

     

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    Apercevoir une pie juchée sur une branche de grenadier ou un arbre formant ses feuilles au tout début du Printemps annonçait une nombreuse descendance.

     

    La pie est une émanation de « l'Ancêtre », le Seigneur des Paroles Sages et des Mots Rusés, qui enseigne aux élus les secrets et les subtilités des anciens langages.

     

    La légende du Bouvier (étoile Altaïr) et de la Tisserande (étoile Véga) relate que chaque septième jour du septième mois lunaire, les pies s'envolent pour tisser un pont nuptial sur la Voie Lactée.

     

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    Le bouvier et la tisserande, de part et d'autre de la « rivière argentée ».

     

    Le bouvier était orphelin et menait, depuis l'enfance, une vie rude auprès de son frère et de son indélicate belle-sœur. Seul le bœuf qu'il possédait lui permettait de survivre. Au village, certains murmuraient que ce bœuf était un Immortel condamné, en raison d'un crime, à s'incarner dans le corps d'un boeuf.

     

    Touché par la gentillesse et l'infortune du bouvier, le boeuf-divinité entreprit d'aider son maître à trouver l'amour. Il lui apparut en rêve et l'incita à rencontrer, le lendemain, la jolie tisserande qui se baignait dans une rivière appelée la Voie Lactée.

     

    Le bouvier se rendit auprès de la rivière magique qui reflétait la voie céleste. Il aperçut de séduisantes fées qui s'ébattaient dans l'eau fraîche et déroba sans hésiter les vêtements de la tisserande. Les fées s'habillèrent en hâte et s'envolèrent, laissant la tisserande dénudée écouter la demande en mariage du bouvier.

     

    La tisserande accepta et l'amour unit le jeune couple qui donna naissance à un garçon et à une fille.

     

    Sa tâche accomplie, avant de mourir, le vieux bœuf-divinité demanda au bouvier de conserver sa peau. Le couple ôta la peau de l'animal et enterra ses restes sur un versant de la montagne.

     

    Quelques temps plus tard, en apprenant le mariage du bouvier et de la tisserande, l'empereur de Jade et la déesse de la lune furent très contrariés. Ils ordonnèrent aux gardiens célestes d'aller chercher la tisserande, fille de l'empereur des nuées et fileuse des couleurs du ciel. Les gardiens profitèrent de l'absence du bouvier pour « emporter » la tisserande.

     

    Le vent dit au bouvier ce qui s'était passé. Le bouvier s'enveloppa dans la peau du bœuf, prit ses deux enfants, et se lança à la poursuite des gardiens. Au moment où il allait les rattraper, la déesse ôta de sa chevelure une épingle d'or et accomplit un rituel en direction de la Voie Lactée qui se métamorphosa en un fleuve tempétueux. Le bouvier et la tisserande se regardèrent, les yeux brillants de larmes, de part et d'autre de l'étendue liquide qui les séparait.

     

    Émus par la sincérité de leur amour, l'empereur et la déesse leur permirent de se rejoindre chaque année, le septième jour du septième mois lunaire. Ce jour-là, les pies s'envolent vers le ciel étoilé pour créer un pont qui enjambe la Voie Lactée. Ainsi, le bouvier et la tisserande parviennent à se retrouver.

     

    On disait que les pies avaient la tête dégarnie à cause du travail exténuant qu'elles accomplissaient à ce moment-là.

     

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    Cette légende peut être assimilée à celle de la Saint-Valentin.

     

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    La pie est aussi la métamorphose de la fée Chen-niu, fille de Yen-ti, le roi du feu. Un jour, la foudre incendia son nid et elle s'éleva dans les cieux pour y rejoindre les Immortels. A l'instar de la grue, coursier volant des divinités, elle est un symbole de renaissance.

     

    Au cours de certains rituels, les nids de pie (vides) étaient brûlés et les cendres récoltées mêlées à l'eau des bains dans lesquels on plongeait les oeufs de vers à soie.

     

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    D'après les croyances des indiens Sioux, la pie était la « mère de la connaissance ». Elle était aussi l'oiseau héraldique des peuples de Mandchourie et de Sibérie Orientale. Elle pouvait mettre les secrets en lumière, insuffler la force et la vaillance au combat et elle protégeait les nouveaux-nés.

     

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    Dans la Rome antique, des pies étaient sacrifiées au dieu Bacchus afin que, dans les vapeurs du vin, les mensonges soient balayés et les secrets soient révélés.

     

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    La mythologie grecque relate la compétition qui opposa les Piérides, neuf jeunes filles ambitieuses, filles du roi Piérus de Macédoine, et les neuf Muses. Vaincues lors d'un concours de chant jugé par Apollon, Pallas et les Nymphes, les Piérides furent métamorphosées en pies.

     

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     Le Défi des Piérides, 1765, par Giovanni Battista di Jacopo dit Rosso Fiorentino (1495-1540), Musée du Louvre.

     

    Comme le souligne Jean-Yves Le Moing dans son ouvrage intitulé Les noms des lieux en Bretagne, la pie est bien représentée dans la toponymie bretonne avec les noms Kerbiguet, Kerbiquet, Poulpic, Rest ar Big, Loch ar Big, Castel-Pic etc... Cet oiseau mystérieux, totémique, messager entre l'humain et les forces invisibles, se manifeste sur les arbres sacrés, près des sources guérisseuses, des moulins légendaires et des alignements mégalithiques. Il figure aussi sur certains blasons comme à Bad Elster en Allemagne et d'après certains récits oraux, plusieurs chefs de tribus bretonnes arboraient une représentation de pie sur leur bouclier.

     

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    La pie bavarde est aussi une pie gourmande qui nous remémore des douceurs d'enfance à travers les affiches de la marque La Pie qui chante.

     

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    Je ne suis pas sponsorisée, j'ai une mémoire gustative!

     

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    Pour contempler de jolies vidéos de pies trouvées sur YouTube, vous pouvez cliquer sur les liens suivants.


    http://www.youtube.com/watch?v=RXL3h_gw5KY 


    http://www.youtube.com/watch?v=tTqSnYXIaI4

     

    Profitez bien des journées ensoleillées. Je vous remercie de vos gentils messages et je vous envoie de gros bisous!

     

     

    Bibliographie

     

    CHEVALIER Jean et GHEERBRANDT Alain: Dictionnaire des Symboles. Éditions Robert Laffont/Jupiter. Collection Bouquins.

     

    CHIRON François: Dynamiques spatiale et démographique de la pie bavarde Pica pica en France: implications pour la gestion. Thèse de doctorat en écologie, soutenue le 23 février 2007, PDF, 322 pages.

     

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    Je pense à vous!

     

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    Plume

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    108 commentaires
  • (Promenade au Ranelagh Chapitre Deux)

     

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    Je vous retrouve avec plaisir au Ranelagh, ce bel espace de verdure à l'anglaise qui prolonge la Chaussée de la Muette et ses immeubles pittoresques, dans le 16e arrondissement de Paris. Si vous souhaitez découvrir ou redécouvrir le premier chapitre de cette promenade il vous suffit de cliquer ICI ou sur la photo ci-dessous.

     

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    Je vous avais donné rendez-vous devant le monument dédié à Jean de la Fontaine (1621-1695).

     

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    A l'intersection de l'avenue Ingres et de l'avenue du Ranelagh, se dresse une imposante statue du fabuliste, accompagné du corbeau et du renard. Le sculpteur portugais Charles Correia (1930-1988) a conçu cet ensemble en 1983 et les personnages en bronze ont été exécutés par la fonderie italienne Mapelli.

     

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    Ce monument remplace un groupe sculpté inauguré, le 26 juillet 1891, à l'initiative du Comité La Fontaine.

     

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    Créé en 1884, ce Comité comptait parmi ses membres le poète et académicien Sully Prudhomme (1839-1907), le docteur Pierre Marmottan (1832-1914) qui devint maire du 16e arrondissement, Victor Hugo (1802-1885) et Armand Fallières (1841-1931) qui fut tour à tour ministre de l'Intérieur, de la Justice, de l'Instruction Publique et Président de la République, de 1906 à 1913.

     

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    Après sept années de travail intensif, l'oeuvre fut financée par une souscription publique, le produit de concerts et d'expositions et diverses subventions de la Ville de Paris. Sculptée en plâtre par Alphonse Achille Dumilâtre (1844-1923), elle fut exécutée en bronze par le fondeur Thiébaut et présentée à l'Exposition Universelle de 1889. Elle fut hélas détruite en 1942 par les allemands.

     

    En vertu d'une loi promulguée par le Gouvernement de Vichy, le 11 octobre 1941, les statues métalliques non ferreuses devaient être fondues, ce qui fit disparaître de nombreuses sculptures dans les jardins et sur les places de Paris.

     

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    L'oeuvre figure sur une publicité réalisée pour le chocolatier Guérin-Boutron dont l'usine se situait rue du Maroc, aux numéros 23 et 25, dans le 19e arrondissement de Paris. Ce fabricant de fin chocolat aux accents prononcés de vanille possédait deux boutiques dans la capitale, une au numéro 29 du boulevard Poissonnière, la seconde au numéro 28 de la rue Saint-Sulpice. L'image, trouvée sur le site Culture.gouv.fr, appartient à une série de 78 sujets représentant les statues de Paris. Ces images, très prisées des collectionneurs, furent éditées à l'initiative de la maison Guérin-Boutron dont les chocolats reçurent la Médaille d'Or aux Expositions Universelles de 1889 et de 1900.

     

    Avant les chocolats Poulain, qui en firent la célébrité, la Maison Guérin-Boutron joignit à ses tablettes de chocolat des petites images lithographiques représentant des personnages historiques ou relevant de l’imaginaire populaire. Ces images étaient publiées en courtes séries dans le but de fidéliser la clientèle.

     

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    Le buste de la Fontaine était entouré par une femme ailée, un lion majestueux et différents animaux: un serpent, un renard, un singe, un chat, un corbeau tenant un fromage, des alouettes, deux pigeons...

     

    Les personnages étaient appuyés sur un soubassement semi-circulaire signé Frantz Jourdain (1847-1935).

     

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    Frantz Jourdain était le premier architecte de la Samaritaine, le fondateur et le président du Salon d'Automne où furent découverts les Impressionnistes. Le soubassement qu'il a créé existe toujours. Il soutient la nouvelle statue de l'écrivain, penchée vers le corbeau et le renard de la célèbre fable.

     

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    Le Corbeau et le Renard

     

    Maître Corbeau, sur un arbre perché,

    Tenait en son bec un fromage.

    Maître Renard, par l'odeur alléché,

    Lui tint à peu près ce langage :

    « Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.

    Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !

    Sans mentir, si votre ramage

    Se rapporte à votre plumage,

    Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. »

    A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;

    Et pour montrer sa belle voix,

    Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

    Le Renard s'en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,

    Apprenez que tout flatteur

    Vit aux dépens de celui qui l'écoute :

    Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »

    Le Corbeau, honteux et confus,

    Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

     

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    Image d'Épinal

     

    Les rencontres et les facéties de ces personnages n'ont cessé d'imprégner nos mémoires et d'inspirer les artistes.

     

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    François Chauveau (1613-1676), « graveur illustre du roi », réalisa une suite de dessins et de gravures pour le premier recueil des Fables, paru en 1668, chez Barbin. Dédié au fils aîné de Louis XIV, le Dauphin, alors âgé de six ans, il se composait de 124 fables, réparties en 6 livres.

     

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    Illustration de Claude Gillot (1673-1722) conservée au musée Condé de Chantilly. (Culture.gouv.fr.)

     

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    Illustration de Sébastien Le Clerc (1637-1714) conservée au musée des Beaux-Arts de Rennes.

     

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    Illustration de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) pour la prestigieuse édition des Fables choisies de 1755-1759 (Desaint&Saillant-Durand).

     

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    Lithographie d'Hippolyte Lecomte (1781-1857) pour l'édition des Fables choisies de 1818.

     

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    Illustration de Jean-Jacques Grandville (1803-1847), célèbre caricaturiste de Nancy, pour l'édition des Fables de 1838.

     

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    Le Corbeau et le Renard illustrés par Gustave Doré (1832-1883) pour l'édition des Fables de 1867.

     

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    Aquarelle d'Auguste Delierre (1829-1891) pour l'édition des Fables de 1883.

     

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    Planche en couleurs de Paul-Émile Colin (1867-1949) pour les Imageries réunies de Jarville-Nancy, 1900.

     

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    Gravure sur bois de Pierre Jean Jouve (1887-1976), datée de 1929. (Archives Larbor).

     

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    Miniature d'Henry Lemarié (1911-1991) qui illustra les Fables de 1961 à 1967.

     

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    Illustration de Dagnélie Tjienke (1918-2001) pour l'édition des Fables de 1964.

     

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    Illustration d'André Quellier (1925-2010) pour l'édition des Fables de 1991, d'après les dessins gravés de Jean-Baptiste Oudry.

     

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    Le corbeau et le renard, peints par Léon Rousseau (1829-1881), sur un panneau vertical ornant le couloir du musée de Château-Thierry, dans l'Aisne, élégant logis du XVIe siècle et maison natale de Jean de la Fontaine...

     

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    et revus par Salvador Dali (1904-1989), en pleine fièvre surréaliste.

     

    Ce florilège d'illustrations témoigne de la vitalité des Fables d'où émane une poésie intemporelle, celle de la tradition orale et des narrations devant l'âtre, dans les campagnes d'autrefois.

     

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    Dictionnaires et encyclopédies s'accordent sur le fait que Jean de la Fontaine est le plus connu des auteurs français du XVIIe siècle. Tout au long de sa vie, il posa sur la société un regard sans concessions, s'interrogea sur les rapports entre le pouvoir et la nature humaine et donna à la fable, genre mineur de la littérature, ses lettres de noblesse. Il n'oublia pas de « plaire » mais il ne perdit jamais de vue que le désir d'instruire motive toute démarche littéraire digne de ce nom.

     

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    Portrait de Jean de la Fontaine par Hyacinthe Rigaud (1659-1743).

     

    Il naquit le 7 ou le 8 juillet 1621 dans une famille d'« officiers » de la bourgeoisie provinciale. Son père, Charles, conseiller du roi et maître des Eaux et Forêts, épousa Françoise Pidoux, la veuve d'un négociant à Coulommiers.

     

    Touche à tout brillant, il entama des études de rhétorique latine et de droit qu'il interrompit au profit d'un début de noviciat à l'Oratoire mais, faute de vocation, il poursuivit, au bout d'un an et demi, sa formation juridique.

     

    A l'âge de vingt-six ans, il épousa Marie Héricart, la cousine de Jean Racine, âgée de quatorze ans. Elle était ravissante et fine d'esprit, ils s'apprécièrent mais ne réussirent pas à s'accorder.

     

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    Jules Louis Philippe Coignet (1798-1860), le Chêne et le Roseau, 2e quart du XIXe siècle.

     

    En 1652, la Fontaine fit l'acquisition d'une charge de maître des Eaux et Forêts à Château-Thierry, en Picardie. Cette activité le confronta aux différents aspects du monde rural qu'il décrivit, avec une saveur irrésistible, dans les Fables.

     

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    Il exerça sa charge pendant une vingtaine d'années avant de s’en dessaisir et de fréquenter assidûment les milieux lettrés. Il se lia avec « les Chevaliers de la Table Ronde », des jeunes gens férus de littérature et de libre pensée.

     

    La cour de Fouquet (1658-1661)

     

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    En 1658, Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des Finances et seigneur de Vaux-le-Vicomte, était au faîte de sa puissance. Entouré par une cour d'écrivains, il prit La Fontaine sous sa protection et lui versa une pension.

     

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    La Fontaine lui dédia un roman mythologique intitulé Adonis (1658) et une oeuvre composite, le Songe de Vaux, dans laquelle il décrit la construction de la somptueuse demeure.

     

    Mais en 1661, Fouquet tomba en disgrâce. Accusé de malversations et de complot contre l'État, il fut emprisonné sur ordre du roi. La Fontaine lui resta fidèle et composa une Élégie aux nymphes de Vaux (1661) et une Ode au roi pour M. Fouquet (1663).

     

    Outre une période d’exil à Limoges, son « amitié » envers l'ancien ministre lui valut, pendant des années, l'inimitié de Louis XIV et la rancune du puissant Colbert. Une expérience amère du « théâtre politique » qui imprègne chacune de ses Fables.

     

    Le salon de Mme de La Sablière (1673-1693)

     

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    Marguerite de la Sablière (1636-1693) peinte par Pierre Mignard (1612-1695).

     

    Après une période de flottement, la Fontaine parvint à se placer dans l'entourage des puissantes familles de Conti et de Bouillon et à obtenir un emploi de « gentilhomme » au palais du Luxembourg, au service de la duchesse douairière d’Orléans. Après la mort de celle-ci, il devint, en 1673, le secrétaire et l'ami personnel de Madame de La Sablière qui tenait un salon fréquenté par de brillantes personnalités (médecins, hommes de science, poètes, philosophes...). Une multitude de sensibilités et d'idées nouvelles s'y rencontraient, annonçant le siècle des Lumières.

     

    Les succès littéraires (1664-1687)

     

    Les Contes, les Fables et bien d'autres oeuvres encore...

     

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    En 1665, la Fontaine publia un premier recueil de Contes et de Nouvelles en vers, oeuvres libertines grâce auxquelles il connut la célébrité mais la gloire vint avec les Fables dont le premier recueil parut en 1668.

     

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    (Gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54).

     

    L'année 1668 fut très prolifique puisqu'il fit paraître les six premiers livres des Fables et un nouveau recueil de Contes. Il écrivit aussi les Amours de Psyché et de Cupidon, un roman en prose et en vers qui parut en 1669. Il y décrit une conversation entre quatre amis qui se promènent dans les jardins de Versailles.

     

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    Versailles, détail du bassin du Dragon.

     

    La Fontaine oscilla constamment entre inspiration érotique, verve profane issue du « merveilleux païen » et sentiment religieux qu'il exprima dans les Poésies chrétiennes (1671) et le Poème de la captivité de Saint Malc (1673).

     

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    En 1674, la censure interdit la publication des Nouveaux Contes mais le deuxième recueil des Fables (1678-1679) connut un immense succès.

     

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    En 1684, après une première élection suspendue au nom du roi (1683), la Fontaine réussit à se faire élire à l’Académie française, à la succession de son ennemi Colbert. Il lut, au moment de sa réception, un Discours-Hommage à Madame de La Sablière.

     

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    Pendant la querelle des Anciens et des Modernes, polémique sur les mérites comparés des artistes de l'Antiquité et des artistes de l'époque de Louis XIV, il prit parti pour les Anciens dans l'Épître à Huet (1687).

     

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    Gravure de Grandville, aux alentours de 1838.

     

    Dans la dernière période de sa vie, La Fontaine, malade, renia les Contes et prit l'engagement, devant une délégation de l’Académie Française, de ne plus écrire que des oeuvres de piété.

     

    Quand Madame de La Sablière s'éteignit, en 1693, il se réfugia dans la famille du banquier d'Hervart où il rédigea ses dernières fables. Il mourut le 13 avril 1695.

     

    En 1817, son corps fut transporté au cimetière du Père-Lachaise.

     

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    Sculpté dans le marbre par Bernard Seurre (1795-1867).

     

    La Fontaine n'a cessé de pratiquer « l'esthétique de la variété », s'opposant ainsi aux volontés littéraires de son époque, propice à la distinction des genres et des styles. Il écrivit des pièces de théâtre, des récits en prose, de la poésie héroïque, élégiaque et galante, des poèmes mondains, des discours en vers et en prose, des textes religieux et même un essai de poésie scientifique (Poème du Quinquina, 1682). Il unit les codes de la narration romanesque, du discours et de l’écriture poétique. Il entremêla les genres, l'héroïque et le galant, les vers et la prose, le baroque et le classique. Il prit position pour les Anciens tout en appréciant la verve novatrice des Modernes. Il maniait l'humour et le sérieux avec autant d'aisance.

     

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    Il donna libre cours à sa verve libertine dans les Contes qui connurent des parutions régulières tout au long de sa vie: 1665, 1666, 1671, 1674, 1685. Il y prolongea la tradition savoureuse des fabliaux du Moyen-âge et des contes de la Renaissance, dans la lignée de l’Arioste, de Boccace, de Marguerite de Navarre et de Rabelais. Il mit en scène des maris trompés, des nonnes dévergondées et des moines lubriques, pour le plus grand plaisir des lecteurs. Il prit pour cible les gens pétris de bien-pensance et souligna les contradictions sexuelles des ecclésiastiques, ce qui lui valut autant de lecteurs fidèles que d'ennemis.

     

    En 1674, les Nouveaux Contes furent interdits par le lieutenant de police mais ils circulèrent « sous le manteau ».

     

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    En 1770, Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), peintre et illustrateur de génie (j'ai pour lui la plus grande admiration et j'ai effectué, en grande partie, des études d'Histoire de l'Art grâce à l'émotion ressentie devant ses créations), entreprit d'illustrer les Contes. Il composa 57 dessins qu'il rehaussa de lavis de bistre. Ces dessins, conservés au musée du Petit-Palais depuis 1934, sont considérés comme des chefs-d'oeuvre dans le domaine de l'illustration.

     

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    Les Fables ont été pour La Fontaine une remarquable manière « d'adapter » les Anciens: le fabuliste grec Ésope et son alter ego latin Phèdre. La fable était pour les latins un propos, une conversation, bien avant d'être un genre populaire. Elle est très étroitement liée à l'idée de « l'oralité » et nous ramène à l'enfance du langage et de la société, tout en s'appuyant sur l'observation de la nature et des caractères humains.

     

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    Manuscrit des Fables d'Ésope (bibliothèque.colmar.fr).

     

    Les apologues d'Ésope, de courts récits dont on tire une instruction morale, connurent un grand succès auprès des écoliers et des orateurs. La Fontaine s'en inspira mais il rénova profondément les formes traditionnelles des contes et des fables en leur insufflant un rythme poétique et en recherchant en toutes circonstances le naturel et la subtilité.

     

    Ainsi, le narrateur occupe une place dominante dans les Fables et la narration en vers libres permet d'interpeller l'esprit du lecteur par des préceptes moraux tout en ciselant un récit riche en rebondissements.

     

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    Six feuilles de paravent sur les Fables d'Ésope tissées à la Savonnerie.
    (gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53046177x
    )

     

    Poète de la Nature, la Fontaine représentait celle-ci comme un décor et comme un personnage, nous faisant cheminer volontiers, grâce à la finesse et à l'émotion du langage, à travers ses arcanes mystérieux.

     

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    La forêt et le bûcheron, par Gustave Doré (1832-1883).

     

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    Sa charge de Maître des Eaux et Forêts lui fit prendre conscience de la beauté de la Nature environnante mais aussi des conditions de vie misérables des paysans et des « dégâts écologiques » résultant de l'exploitation des forêts.

     

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    Il s'insurgea également contre la théorie de René Descartes (1596-1650) exposant que les animaux ne pouvaient qu'être dénués d'âme et de pensée. La Fontaine aimait les animaux et les respectait.

     

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    Dans l'écrin des forêts, dans les campagnes verdoyantes et les champs cultivés, la Fontaine observa à loisir une myriade d'animaux qui devinrent personnages et lui permirent d'exprimer les travers et les ambiguïtés de son époque.

     

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    Sa statue se fond, d'élégante manière, dans la lumière changeante qui filtre sous les grands arbres du Ranelagh. Elle nous invite à redécouvrir les mots, les idées et les passions de son âme de fabuliste et à interroger tout autant notre humanité que la société qui nous entoure.

     

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    Au rythme des saisons et tout autour du monument, les couleurs du jardin se métamorphosent...

     

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    Le jardin du Ranelagh a encore bien des histoires à nous conter aussi je vous donne rendez-vous dans quelques jours pour le troisième chapitre de cette promenade.

     

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    Sources et bibliographie

     

    Ma thèse d'Histoire de l'Art et l'abondante iconographie collectée à la Bibliothèque Nationale pour la circonstance.

     

    Le musée de Château-Thierry qui regorge de documentation.

     

     

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    Fables choisies de La Fontaine, illustrées par Jean-Baptiste Oudry, peintre animalier du roi et professeur à l'Académie Royale de Peinture, directeur de la manufacture de Beauvais pendant vingt ans. Paris: Desaint&Saillant et Durand, 1755-1759. Édition de référence pour laquelle il fallut 44 graveurs et typographes et cinq années de travail. Elle comporte 275 illustrations en couleurs et 200 motifs floraux dessinés par Jean-Jacques Bachelier.

     

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    Fables choisies de La Fontaine, ornées de figures de MM. Carle Vernet, Horace Vernet et Hippolyte Lecomte. Paris: Imprimerie Fain, 1818, 2 volumes in-folio oblongs.

     

    Fables illustrées par Marc Chagall (1887-1985). Rééditées en 2010. Une vision contemporaine et singulière de l'oeuvre de la Fontaine.

     

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    BASSY Alain-Marie: Les Fables de la Fontaine, quatre siècles d'illustration. Cercle de la Librairie, 1986.

     

    LANFRANCHI Jacques: Les statues des grands hommes à Paris. Coeurs de bronze. Têtes de pierre. L'Harmattan, 2004.

     

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    Je souhaite de belles vacances à celles et ceux d'entre vous qui sont ou seront bientôt en goguette et je vous remercie de votre fidélité!

     

    Cendrine

     

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    Plume

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