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    Hans Anderson Brendekilde (1857-1942), Le jardin japonais, vers 1900. Cet artiste danois, orienté vers le réalisme, excellait aussi à peindre les « effets d'atmosphère » et le rouge automnal.

     

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    J'aime profondément l'Automne. La Nature nous conte ses couleurs précieuses tout en glissant vers le plus doux et mystérieux des sommeils, celui de l'Hiver. Laissons-nous happer par cette alchimie de sortilèges chauds et sucrés...

     

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    Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953), artiste symboliste. Coup de vent, 1910.

     

                              Poésie d'Automne

                              Sous les platanes féeriques

                             Drapé dans sa robe de sang

                             Flamboyant et fantomatique

                             L'automne danse avec le vent

     

                             Feuilles d'or mat qui caracolent

                             Entre les ombres mélangées

                             Passe une rouge farandole

                             Au sillage étrange et sucré

     

                             Elle s'est enivrée de lumière

                             La nymphe des soirs mystérieux

                             L'été s'endort et si légère

                             Elle suit le cortège des dieux

     

                             Emportée par les mots sauvages

                             Et le temps qui pulse à rebours

                             Dans le crépitement volage

                             Des bacchanales de velours

     

                             Sous la pâlissante ramure

                             De la clairière au chant vermeil

                             La coupe des heures obscures

                             Aimante le feu du sommeil

     

                             Elle papillonne et s'aventure

                             Sur la mue rousse du chemin

                             L'automne dans sa chevelure

                             Souffle la pourpre et le carmin...

     

                                                       Cendrine

     

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    Lucien Lévy-Dhurmer, Automne, vers 1900.

     

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    Régalez-vous de mille et un trésors, de petits riens, d'instants voluptueux et de couleurs enfiévrées...

     

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    De la rouille des marronniers à la soie rose et parme des dahlias, l'Automne s'enracine dans le paysage.

     

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    Premières feuilles métamorphosées dans la lumière d'or... (Je n'ai pas « saturé » le bleu du ciel, les couleurs sont naturelles.)

     

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    Enivrons-nous de cette éphémère beauté...

     

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    Je vous souhaite un très bel Automne! Merci de votre fidélité...

     

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    La feuille sur l'océan des rêves... (Illustration de Joséphine Wall.) Image20.gif

    Plume

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    Aux portes de l'équinoxe d'automne, alors que tourbillonnent les premières feuilles mordorées, les Journées du Patrimoine nous invitent à commémorer le centenaire de la loi du 31 décembre 1913, texte fondateur de la loi de protection des monuments historiques en France.

     Il s'agit d'un double anniversaire car, depuis trois décennies, les Journées européennes du Patrimoine sont une résonance de l'héritage transmis par la loi de 1913.

     

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    Cette trentième édition a pour but de stimuler la volonté des citoyens de s'engager au nom de la sauvegarde du patrimoine. Elle fait aussi revivre les grandes dates de l'histoire de la préservation des monuments historiques.

     

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    Le musée de Cluny photographié depuis le square Paul Painlevé.

     

    Après la Révolution Française, des intellectuels, des hommes politiques et des citoyens prirent conscience de l'importance du patrimoine dont ils avaient hérité. Cette « révélation » se nourrissait du sentiment d'appartenance à la Nation.

     

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    Les premières initiatives de protection des monuments historiques furent mises en place sous la Monarchie de Juillet mais il faut saluer des initiatives plus anciennes comme celle d'Alexandre Lenoir (1761-1839), médiéviste amateur qui fut témoin de la destruction des tombeaux royaux de la basilique Saint-Denis, décrétée par la Convention, le 1er août 1793.

     

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    Portrait d'Alexandre Lenoir par Jacques-Louis David (1748-1825).

     

    Il s'employa à lutter contre le vandalisme révolutionnaire et parvint à soustraire de nombreuses oeuvres à la fureur populaire en les installant dans la cour de l'ancien cloître du couvent des Petits-Augustins (actuelle école des Beaux-Arts). En 1795, il ouvrit au public le Musée des monuments français, qu'il administra pendant une trentaine d'années. Son courage et sa ténacité nous permettent de contempler aujourd'hui des vestiges fondamentaux de notre histoire.

     

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    Pendant la Monarchie de Juillet, naquit une « conscience patrimoniale » qui permit de sauver de nombreux édifices endommagés par le temps.

     

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    La Monarchie de Juillet (1830-1848) est le régime monarchique constitutionnel instauré en France après les Trois Glorieuses, soit après les journées des 27, 28, 29 juillet 1830 qui firent tomber Charles X de Bourbon au profit de Louis-Philippe Ier d'Orléans. Le tableau décrit les combats sur le Pont-Neuf et l'attaque du Louvre pendant la journée du 29 juillet 1830. Cette oeuvre, issue de l'école française de la première moitié du XIXe siècle, est conservée au musée Carnavalet.

     

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    Eugène Delacroix (1798-1863), La Liberté guidant le peuple, 1830.

     

    L'oeuvre magistrale de Delacroix traduit, avec une fougue romantique et un fascinant réalisme, les évènements qui précipitèrent l'avènement de la Monarchie de Juillet. Résolument novatrice, la composition met en scène l'allégorie de la Liberté qui franchit les barricades pour guider le peuple, après la remise en cause des acquis de la Révolution de 1789 par Charles X et son très impopulaire ministre, le Prince de Polignac.

     

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    La structure pyramidale de l'oeuvre exalte la puissance de l'assaut final. La Liberté guide la foule, dans un fracas de poussière, vers le camp adverse. Elle est à la fois déesse, fille du peuple et incarnation de la Révolution de 1789. Coiffée du bonnet phrygien, elle arbore un habit jaune qui laisse apercevoir sa poitrine tout en rappelant subtilement les drapés antiques. Elle brandit de la main droite le drapeau de la révolte et tient dans la main gauche un fusil, modèle 1816.

     

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    Sa silhouette de Victoire antique, à la forte et sensuelle musculature, se découpe sur un panache de fumée. Le drapeau, qui ondule comme une flamme, attire le regard du spectateur vers la toile rouge, imprégnée d'une lumière de sang.

     

    Delacroix a particulièrement soigné la description des personnages qui l'entourent et notamment les gamins de Paris, forces vives de la ville et du nouvel âge qui s'annonce.

     

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    Celui qui se tient à sa gauche, du côté du fusil, exhorte par un cri les insurgés à poursuivre le combat. Il symbolise la jeunesse révoltée par l'injustice et annonce, avec son béret de velours noir, le personnage de Gavroche que l'on trouvera dans les Misérables de Victor Hugo trente ans plus tard. Il porte une giberne en bandoulière (boîte recouverte de cuir dans laquelle les soldats plaçaient les cartouches et différents objets pour l'entretien des armes) et brandit un pistolet de cavalerie dans chaque main.

     

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    De l'autre côté du tableau se dresse un ouvrier manufacturier, coiffé d'un béret et vêtu d'un pantalon à pont (ou pantalon de marine) et d'un tablier. Il arbore la cocarde blanche des monarchistes et le nœud rouge des libéraux. Il brandit un sabre des compagnies d’élite d’infanterie, modèle 1816, ou briquet. Le pistolet qu'il tient à la ceinture est retenu par un foulard qui symbolise le mouchoir rouge de Cholet, barré de raies blanches, évoquant le souvenir du sang des Vendéens.

     

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    A côté de lui, apparaît un homme coiffé d'un chapeau haut de forme. Agenouillé sur les corps, il est vêtu d'une veste noire et d'un pantalon large tenu par une ceinture de flanelle rouge. Il brandit une arme de chasse appelée tromblon, à deux canons parallèles. Certains critiques d'art ont cru reconnaître en lui le visage de Delacroix ou d’un de ses amis.

     

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    Aux pieds de la Liberté, un homme au foulard noué sur la tête, ensanglanté, parvient à réunir ses forces pour se redresser. Sa chemise bleue et sa ceinture rouge font écho aux couleurs du drapeau.

     

    Au premier plan, se trouvent des cadavres de soldats et au fond de l'image, des étudiants, dont un polytechnicien au bicorne bonapartiste.

     

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    Le paysage est un personnage à part entière du tableau. Nous apercevons les tours de Notre-Dame qui percent le panache de fumée et la lumière du soleil couchant. Les constructions situées entre la cathédrale et le fleuve sont issues de l'imagination de l'artiste.

     

    L'oeuvre de Delacroix symbolise tout autant la révolution citoyenne que la révolution picturale moderne et romantique. Mais elle fut rejetée par la critique et dut attendre pour connaître la célébrité qu'on lui connaît.

     

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    Elle entra en 1863 au musée du Luxembourg et fut transférée au Louvre en 1874. Entre 1978 et 1995, elle illustra les billets de cent francs.

     

    Depuis décembre 2012, elle est exposée dans l'exposition La Galerie du Temps au Louvre-Lens.

     

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    C'est sous la Monarchie de Juillet que se mirent en place, grâce au ministre François Guizot (1787-1874) et aux inspecteurs généraux Prosper Mérimée (1803-1870) et Ludovic Vitet (1802-1873), les premières mesures de protection légale des monuments historiques.

     

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    Portrait de François Guizot, homme d'État et historien, par Jehan Georges Vibert (1840-1902), au musée national du château de Versailles.

     

    L'«ère Guizot» fut celle des « lois d'affaires » qui favorisèrent l'essor de la haute bourgeoisie et l'expansion industrielle de la France, en grande partie grâce au développement du chemin de fer.

     

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    Portrait de Prosper Mérimée par Simon Jacques Rochart (1788-1872), conservé au Musée Carnavalet, Paris.

     

    Écrivain de renom, grand voyageur, ami de la famille impériale, inspecteur général des monuments historiques puis sénateur, il fut à l'origine d'une politique de consolidation et de restauration active de grands édifices.

     

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    On aperçoit sur ces photographies, signées Séraphin-Médéric Mieusement (1840-1905), le démontage des maçonneries du déambulatoire de la Cathédrale de Sées, dans l'Orne, vers 1850, en vue d'une restauration. (Crédit photographique: Médiathèque de l'architecture et du patrimoine.)

     

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    Ludovic Vitet (1802-1873) obtint, auprès du ministre François Guizot, la création et le poste d'inspecteur général des monuments historiques, rattaché au ministère de l'Intérieur. Il effectua plusieurs voyages en France pour répertorier les monuments, les musées, les bibliothèques, les archives et les écoles d'enseignement artistique. Le rapport qu'il écrivit en 1831 fut utilisé par Victor Hugo quand ce dernier publia sa « Guerre aux démolisseurs », en 1832.

     

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    Vitet était un grand érudit, président de la commission des Monuments historiques, créée à son initiative, jusqu'en 1848. Il entretint avec Mérimée une relation épistolaire. Il fut membre de l'Académie Française et député.

     

    Après les troubles de la Commune et une courte période d'emprisonnement, il fut réélu député et devint le rapporteur de la loi du député Rivet qui institua la Troisième République. Il retrouva sa place de président de la Commission des monuments historiques.

     

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    Salamandre photographiée dans le square Léopold Achille, à proximité du musée Carnavalet. Ce vestige d'un hôtel particulier de la Renaissance a été préservé grâce à la politique instituée sous la Monarchie de Juillet.

     

    Grâce aux nombreuses publications de Ludovic Vitet, des listes de monuments majeurs, classés par ordre d'importance, virent le jour entre 1842 et 1875.

     

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    En 1825, Victor Hugo (1802-1885) écrivit « Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait; qu’on la fasse!

     

    Quels que soient les droits de la propriété, la destruction d’un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à ces ignobles spéculateurs que leur intérêt aveugle sur leur honneur; misérables hommes, et si imbéciles, qu’ils ne comprennent même pas qu’ils sont des barbares ! Il y a deux choses dans un édifice, son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde; c’est donc dépasser son droit que de la détruire. »

     

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    Le roman Notre-Dame de Paris, publié en 1831, se présenta comme un manifeste en faveur de la sauvegarde des monuments anciens. Nous contemplons ici la reproduction de la première page du manuscrit. L'original est conservé à la BNF.

     

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    Vue sur le chevet de la cathédrale depuis le quai d'Orléans, en bordure de l'Île Saint-Louis.

     

    « En attendant les monuments nouveaux, conservons les monuments anciens. Inspirons, s'il est possible, à la nation l'amour de l'architecture nationale. C'est là, un des buts principaux de ce livre. » écrivit-il dans sa préface de 1831. Deux ans plus tard parut sa Lettre sur le vandalisme en France.

     

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    A son initiative, la première loi française sur les monuments historiques fut adoptée le 30 mars 1887 mais comme elle ne fut pas jugée véritablement « satisfaisante », elle vit son contenu évoluer pour donner naissance à la loi du 31 décembre 1913.

     

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    Portrait de Victor Hugo, vers 1884, par Nadar (alias Gaspard-Félix Tournachon, 1820-1910).

     

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    A cause de la première Guerre Mondiale, le décret d'application de la loi ne fut adopté que le 18 mars 1924.

     

    Il fallut intervenir auprès de monuments classés et très endommagés comme la cathédrale de Reims et intégrer à la liste des monuments répertoriés les monuments commémoratifs, les stèles individuelles et collectives, les cimetières militaires et même les champs de bataille.

     

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    La cathédrale de Reims avec les ruines de la rue de Vesle au premier plan. Photographie de. J. J. Moreau © Archives Larousse.

     

    Pendant la seconde guerre mondiale, il y eut plusieurs arrêtés de classement destinés à placer des biens sous la protection de l'article 56 de la Convention de La Haye afin d'éviter la réquisition et la destruction de nombreuses oeuvres. Mais comme en vertu d'une loi promulguée par le Gouvernement de Vichy, le 11 octobre 1941, les statues métalliques non ferreuses devaient être fondues, les allemands firent disparaître de nombreuses sculptures dans les jardins et sur les places de Paris.

     

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    Dans ce contexte, la statue du Général Thomas Alexandre Dumas (1762-1806) qui se dressait autrefois sur la place du Général Catroux, dans le 17e arrondissement de Paris, fut détruite par les allemands en 1942. Vous pouvez retrouver son histoire dans un des premiers articles paru sur mon blog et intitulé Flânerie dans la rue Georges Berger.

     

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    Le 25 février 1943, sous le Gouvernement de Vichy, une loi de « visibilité » des monuments historiques offrit un rôle majeur aux architectes des Bâtiments de France, chargés de s'assurer que les travaux effectués près des monuments classés et inscrits ne puissent endommager ces derniers.

     

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    Trois ministres s'illustrèrent, pendant la seconde moitié du XXe siècle, en matière de reconnaissance de l'architecture moderne: André Malraux (1901-1976), Michel Guy (1927-1990) et Jack Lang, né en 1939.

     

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    Le premier immeuble du XXe siècle à être classé, en dehors des bâtiments liés aux conflits mondiaux, fut le théâtre des Champs-Elysées, en 1957.

     

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    Ce théâtre fut construit en 1911, dans un style mixte classique et art déco, par Auguste Perret (1874-1954), assisté de ses frères Claude et Gustave. Perret fut l'un des premiers entrepreneurs à utiliser le béton armé dans la construction.

     

    La façade, recouverte de marbre blanc, présente des bas-reliefs d'Antoine Bourdelle (1861-1929) qui ont pour thème l'histoire des Muses et d'Apollon.

     

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    La Danse, 1912.

     

    Bourdelle représente ici la célèbre danseuse Isadora Duncan (1878-1927), morte étranglée par un foulard qui s'entortilla dans les rayons de la roue d'une voiture en marche.

     

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    Portrait d'André Malraux (1901-1976).

     

    Le 4 octobre 1962, la loi dite « Malraux » sur les secteurs sauvegardés a mis en lumière une vision nouvelle du patrimoine consistant à classer des ensembles urbains comme ceux de Lyon (1962), de Besançon (1964), de Sarlat-la-Canéda (1964) et de Saint-Germain-en-Laye (1964).

     

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    La loi du 8 janvier 1993 a créé des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. Elle a été renforcée par la loi dite « Grenelle II » du 12 juillet 2010.

     

    L'attention se porte désormais vers de « nouvelles catégories de biens » comme les chemins de fer et leur histoire complexe et mouvementée; les usines, les châteaux d'eau, les mines, les véhicules hippomobiles, les machines de construction, les voitures et les avions.

     

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    Cette photographie montre une automotrice Rowan de la Compagnie Générale des Omnibus au terminus de la ligne TK, devant le Louvre. Ces automotrices furent conçues par l'ingénieur anglais Rowan et essayées à Copenhague en 1875. Elle apparurent à Paris en 1889, pour l'Exposition universelle, et furent utilisées à Lyon et Tours. Elles circulèrent à Paris jusqu'au 15 novembre 1913.

     

    Les années 1990 ont été marquées par des débats sur le « patrimoine culturel immatériel de l'humanité », débats qui ont abouti, le 17 octobre 2003, à la Convention de l'UNESCO pour la sauvegarde de ce patrimoine particulier. Cette Convention a été ratifiée par la France en 2006. Ainsi, des pratiques et des savoir-faire comme la tapisserie d'Aubusson, le Fest-noz breton ou le Compagnonnage ont été inscrits en 2010 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

     

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    L'éducation d'Apollon, d'après un carton de Charles Coypel (1694-1752). Tapisserie en laine et soie de la manufacture royale d'Aubusson, milieu du XVIIIe siècle.

     

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    Enseigne des Compagnons du Devoir, place Saint-Gervais, dans le 4e arrondissement de Paris.

     

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    A une époque où certaines mairies choisissent de détruire leur église ou les vestiges de certains châteaux sous prétexte que cela coûte trop cher de les conserver, n'oublions pas que nos villes et nos campagnes sont des musées à ciel ouvert. Les édifices anciens, qu'ils soient religieux on non, font partie intégrante du paysage et sont les réceptacles de l'histoire et de la vie de nos ancêtres.

     

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    L'église Saint-Pierre Saint-Paul de Sarcelles, située près de chez moi. Je vous en reparlerai bientôt.

     

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    Je vous souhaite de très belles journées du patrimoine. Réjouissez-vous, explorez les cours secrètes, les jardins archéologiques, les galeries qui serpentent sous la terre et les forteresses dans les nuages. Ouvrez les portes closes et pénétrez dans des cryptes façonnées par la ferveur des Hommes. Élevez votre regard vers les cimes célestes et contemplez le savoir-faire des bâtisseurs du patrimoine. Que vos pensées s'entrelacent avec les spires du temps...

     

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    Vous pouvez retrouver le programme de ces belles journées à l'adresse suivante:

     www.journeesdupatrimoine.culture.fr

     

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    Pour répondre aux ami(e)s qui me l'ont demandé, j'ai l'intention de retourner visiter le Palais du Luxembourg. J'avais exploré les salles de ce bâtiment magnifique, lors de précédentes Journées du Patrimoine, mais mon appareil photo avait un zoom moins puissant que mon appareil actuel.

     

    Et de séduisantes découvertes s'annoncent ensuite...

     

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    Je vous remercie pour les nombreux messages que vous m'avez envoyés à l'occasion du deuxième anniversaire de mon blog. Ils m'ont beaucoup touchée.

     

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    Avec mon amitié, ce petit panier de roses...

    Plume

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    Charles Wysocki (1928-2002), illustrateur américain.

     

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    Deux années se sont écoulées depuis la création de mon blog. Fidèles lectrices et lecteurs, depuis septembre 2011, la passion m'a emportée. J'ai fait de bien jolies rencontres et l'amitié s'est épanouie comme une rose dans la lumière d'été.

     

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    (Somptueuse rose « Madame Delbard », photographiée cet été dans le square Saint-Gilles Grand Veneur qui fera l'objet d'un prochain article.)

     

    Les liens tissés, entre le virtuel et la réalité, nous ont permis de nous connaître davantage alors je vous remercie, vous qui déposez dans mon univers les couleurs de vos émotions. Merci pour votre constance et votre sensibilité!

     

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    Je me réjouis de vous montrer Paris au fil de mes articles, Paris en lettres capitales, aimant pour les avancées majeures et les bouleversements de l'Histoire, entité tentaculaire étirant toujours plus haut ses constructions anciennes et futuristes... Ville mythique dont les charmes se déclinent à travers le maillage du Temps, riche de ses constructions éclectiques, de ses allées triomphales et de ses squares enivrés de verdure qui protègent des bulles d'intimité.

     

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    Entre lieux intimistes et monuments connus, Paris nous enchante et nous attire sur ses chemins buissonniers. Ce ne sont pas les gargouilles de Notre-Dame, perchées dans les couleurs du temps, avec une vue imprenable sur les mystères de l'Île de la Cité, qui me contrediront!

     

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    Au rythme des saisons, laisser caracoler ma plume dans les méandres de Paris est un bonheur toujours renouvelé.

     

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    Paris est une flamme dont l'intensité ne faiblit jamais, une boîte à trésors qui nous laisse de temps à autre entrevoir la clef des secrets...

     

    Deux bougies pour Ma Plume Fée dans Paris!

    Ce matin-là, je me suis arrêtée devant la porte d'un immeuble Belle-Époque, situé vers le milieu de la rue Saint-Jacques, probablement la plus ancienne voie religieuse et commerciale de Paris, empruntée par les nombreux pèlerins qui se rendaient à Compostelle.

     Je ne me souviens plus du numéro. D'habitude, c'est ce que je note en premier dans mon carnet mais ce jour-là, deux angelots aux gestes ésotériques ont investi mes pensées.

     Le premier me regardait en tenant une clef.

     

    Deux bougies pour Ma Plume Fée dans Paris!

     

     

    Deux bougies pour Ma Plume Fée dans Paris!

    L'autre, avec son doigt sur la bouche, reprenait l'attitude d'Harpocrate, le dieu du silence et semblait me prévenir que commençait ici le royaume des secrets.

     

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     Son geste imposait la discrétion et stimulait la curiosité, de même que la petite enveloppe qu'il brandissait de la main droite.

     

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     Mais c'est la clef qui a aimanté mon attention.

    Clef de la ville ou des champs, des songes perdus dans le frisson des nuées, clef de l'intrigue ou clef de voûte étoilée...

    Clef de sol, d'ut ou de fa tissée sur les fils de l'arc-en-ciel, clef des plaisirs défendus, des sortilèges et des initiés... Le mot « clef » me séduit par son bruit d'eau vive et son ancienne graphie, réminiscence des cours de grammaire historique où le langage, à travers ses strates ambivalentes, devenait code et cryptex pour des esprits bouillonnants de sève.

    Le « f », la lettre qui ne se prononce plus, évoque irrémédiablement le mystère, celui qu'on a voulu gommer par une subtile opération d'alchimie linguistique mais l'angelot n'a pas oublié les étapes de la transformation du mot.

    Il y eut le latin « clavis » signifiant « clef, loquet, instrument de métal servant à ouvrir et à serrer » et sa variante « clavus », le « clou ».

    Il y eut la serrure primitive, constituée d'une cheville ou d'un clou glissé dans un anneau et la barre métallique utilisée pour ouvrir une porte. Par extension, la clef devint le code nécessaire pour déchiffrer un texte. L'idée de fermeture et de secret est omniprésente dans ses dérivés: clavicule, conclave, cheville...

    Suspendue aux lèvres du mystère, la clef active un balancier entre la mort et la vie, la fin et le commencement. Au Moyen-âge, elle fut l'instrument qui servait à tendre la corde d'une arbalète et l'outil permettant de calculer la date des fêtes mobiles, fêtes lunaires au parfum de paganisme enfiévré.

    Bijou et amulette, elle fut et demeure le charme d'amour enfoncé dans la serrure du coeur, charme dont l'angelot connaît la puissance...

    La clef de l'harmonie, sur la portée du silence, qui nous invite à suspendre nos mouvements erratiques et à contempler, dans les ombres et les patines du temps, une parcelle d'Or Universel.

     

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    A nouveau, ami(e)s lectrices et lecteurs, je vous remercie pour ces deux années écoulées et je vous donne rendez-vous, dans quelques jours, pour la suite de notre promenade au parc de Bercy.

     

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     Avec mon amitié!

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     Une rose pour vous dire merci!

     Merci d'avoir pris, si gentiment, de mes nouvelles pendant les semaines « troublées » que j'ai vécues. Vous avez toujours été là et vos petits mots, vos cartes postales et vos mails m'ont beaucoup touchée. Je vous souhaite, ainsi qu'à vos familles, une excellente rentrée.

     

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    Les vignes de Bercy

     

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    En cheminant vers l'automne, je vous invite à une promenade, gorgée de mille et une saveurs entre les vignes de Bercy. Elles s'épanouissent dans un parc aux ombrages luxuriants, aménagé en 1995 à l'emplacement d'entrepôts viticoles qui ont été fermés aux alentours de 1970. (Les premières fermetures ont débuté dans les années cinquante.)

     

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    Les rues pavées, traversées par des rails sur lesquels circulaient les wagons remplis de tonneaux, ont été conservées.

     

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    Le parc nous offre une grande variété de paysages, entre végétation exotique, ilots romantiques, orangerie, roseraie, bassins peuplés de nénuphars et de poissons, labyrinthe et jardin de senteurs mais bien avant que l'âge d'or du vin ne rayonne en ces lieux, Bercy fut une terre de prédilection pour les peuples qui venaient du fleuve.

     

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    Le long d'un chenal de la Seine, on retrouva en 1991 les vestiges d'un village âgé de 6000 ans: des outils, des figurines, des céramiques, un arc en bois d'if et un ensemble de pirogues monoxyles (taillées dans une seule pièce) de chêne qui ont rejoint les collections permanentes du musée Carnavalet.

     

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    (Photo musée.)

     

    Avant Bercy, il y eut Percy, nom qui apparut au XIIe siècle dans un acte de donation du roi Louis VI le Gros (1081-1137) aux moines de l’abbaye de Montmartre. Puis il y eut la « Grange de Bercix » et, en 1415, l'établissement de la première Seigneurie de Bercy, sous l'obédience de la puissante famille de Montmorency.

     

    Les demeures de plaisance se développèrent sous le règne de Louis XIII (1601-1643) et le village de Bercy connut un formidable essor au temps de Louis XIV (1638-1715).

     

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    Au XIXe siècle, Bercy avait la réputation d'être le plus grand centre mondial de négoce de vins et de spiritueux mais, au XIIIe siècle, le vignoble parisien était déjà considéré comme l'un des plus importants d'Europe.

     

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    Les Vendanges, d'après le manuscrit des Très Riches Heures du Duc de Berry (début du XVe siècle).

     

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    A l'origine du premier entrepôt vinicole

     Un jour de 1704, Louis XIV assistait à la messe à l'église Notre-Dame-de-Bercy quand son attention fut attirée par un homme qui semblait se tenir debout parmi les fidèles agenouillés. Un garde se précipita mais il constata que l'homme, un vigneron de Bourgogne, était bel et bien à genoux. Solide comme un chêne et doté d'une taille de géant, il dominait de plusieurs têtes chaque membre de l'assemblée. A la fin de l'office, le roi voulut le rencontrer. Le vigneron s'empressa de lui expliquer les difficultés qu'il rencontrait pour créer un commerce à Paris. Amusé par son étonnante stature et son franc parler, Louis XIV lui assura qu'il pourrait vendre chaque année ses vins, affranchis de tous droits, sur la grève de Bercy. Cette promesse fit date. Ainsi naquit le premier entrepôt.

     

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    Extrait du plan de la ville de Paris de Roussel, établi aux alentours de 1730.

     Bercy devint, aux portes de la capitale, un territoire prisé des seigneurs de la Cour et des puissants financiers, aimantés par le prestige de certaines demeures et le fastueux Château de Bercy.

     

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     Celui-ci fut édifié, à partir de 1658, par François Le Vau (1613-1676), frère du célèbre architecte Louis Le Vau, pour Charles Henri de Malon de Bercy, marquis de Nointel, petit-neveu de Colbert et intendant des finances de Louis XIV.

     

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     André Le Nôtre y réalisa de magnifiques jardins, comme en témoignent les tableaux de Pierre-Denis Martin (1663-1742), peints vers 1725-1730 et conservés dans la salle à manger du château de Brissac (Maine-et-Loire). Derrière la façade principale du château, on distingue le donjon du château de Vincennes.

     

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     Nous ne pouvons qu'apprécier la finesse des topiaires d'if et des parterres de broderies sans oublier les silhouettes animées des deux jardiniers qui brandissent pelle et râteau.

     

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     Cette vue cavalière du château nous montre que les jardins, qui s'étageaient jusqu'à la Seine, attiraient de nombreux visiteurs.

     

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     On aperçoit l'une des chaloupes de Bercy, embarcations très en vogue et richement décorées qui longeaient les berges du fleuve.

     

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     Des lions bordaient l'allée centrale qui se déployait jusqu'à une « terrasse du bord de l'eau ».

     

    Le château de Bercy était également connu pour ses boiseries, somptueux témoignage de l'Art Rocaille. Certaines furent préservées et réinstallées au Palais de l'Élysée et dans plusieurs hôtels particuliers de Paris.

     

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     Ces deux photographies d'Eugène Atget (1857-1927), datées de 1909, montrent l'une des portes du château remontée dans l'hôtel de la comtesse de Cosnac, au numéro 33 de la rue de l'Université, dans le VIIe arrondissement de Paris.

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    Très dégradé après la disparition du dernier héritier de la famille Malon de Bercy, le château fut détruit en 1861 et de nombreuses auberges et guinguettes s'installèrent sur les bords de Seine. Dans ce qu'on appela le « Joyeux Bercy » se mélangèrent négociants, ouvriers, amateurs de vins avec ou sans le sou, artistes en goguette ou en quête d'inspiration. Ils fréquentaient des établissements comme le Rocher de Cancale, les Marronniers, la Pomme d'Or et le Soleil d'Or...

     

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    Les premiers magasins à vin furent établis sur les rives de la Seine mais au XIXe siècle des entrepôts furent construits à l'emplacement des magnifiques propriétés des XVIIe et XVIIIe siècles qui portaient des noms évocateurs de fortune et de villégiature: le Petit-Bercy, la Folie Rambouillet (fort appréciée pour ses vastes jardins ouverts au public) ou le domaine des frères Paris. Les entrepôts se dressaient à l'extrémité de la barrière d'octroi de la Rapée, ainsi les vins n'étaient pas soumis à l'impôt.

     

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    La barrière de La Rapée, d'après un dessin de Sébastien-Joseph Misbach (1775-1853). (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b77.)

     

    Cette barrière, érigée par Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), appartenait à une ceinture de monuments néoclassiques appelés « Propylées de Paris ». Elle se situait au niveau du pont de Bercy et portait le nom d'un ancien commissaire aux guerres du roi Louis XV.

     

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    Gravure issue du Moniteur Vinicole, Journal de Bercy et de l'Entrepôt.

     

    En 1825, le baron Joseph-Dominique Louis (1755-1837), ministre des Finances, acquit plusieurs terrains sur lesquels se trouvaient de vieux entrepôts qu'il fit réaménager.

     

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    En 1860, la commune indépendante de Bercy fut dissoute et partagée entre Paris et Charenton. Dans le même temps, la consommation de vin augmenta dans la capitale.

     

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    Les bateaux remontaient la Seine, chargés de tonneaux, et leur précieuse cargaison était acheminée par wagon-citerne, depuis la gare de La Rapée (aujourd'hui disparue) jusqu'aux chais qui abritaient une profusion de vins de Bourgogne et du Beaujolais.

     

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    A partir de 1869, les entrepôts furent rénovés et agrandis et, en 1877, deux grands entrepôts furent construits, sur les plans d'Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), près de la prospère Halle aux Vins.

     

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    Wagons-foudre photographiés par Jacques Boyer.

     Vers 1880, ces wagons composés d'un ou deux tonneaux de chêne fixés sur une surface plate, dévolus au transport du vin, se généralisèrent.

     

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    Le lieu devint une fourmilière pour de nombreux corps de métiers.

     

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    Les tonneliers, vers 1900.

     

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    Les soutireurs de vin.

     

    Le soutirage du vin consiste à changer le vin de contenant afin de l'oxygéner et à retirer les premières lies issues de la fermentation, sans les agiter. Il faut être vigilant pour éviter l'oxydation du breuvage.

     

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    Le dépotage du vin, opération visant à ôter les sédiments de fond de cuve, les débris végétaux et certaines cristallisations.

     

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    Le filtrage ou clarification du vin, photographie de Jacques Boyer. A cet effet, on utilisait du blanc d'oeuf aussi croisait-on, le long des entrepôts, un personnage chargé de vendre les jaunes récupérés. On l'appelait le « jaune d'oeuf ».

     

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    Le contrôle des vins.

     

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    La berge des entrepôts en 1900, agence Roger Viollet (LL-28242A).

     

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    Le quai de Bercy, 1907, par Maurice Branger (BRA-28878).

     

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    Pendant la crue de 1910, la Seine transforma Bercy en une ville lacustre, créant une étendue d'eau plus de cinq mètres de profondeur et hissant tonneaux et fûts, à certains endroits, jusque dans les arbres et sur le toit des maisons.

     

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    Image Le Monde.fr


    L'architecture des entrepôts fait aujourd'hui partie intégrante d'un quartier neuf et d'une zone de commerces et de loisirs qui porte le nom d'une ville d'Aquitaine, célèbre pour ses grands crus et son patrimoine historique exceptionnel: Saint-Émilion.

     

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    Les ruines des entrepôts, photographiées en 1984.

     

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    Les Chais Lheureux, appelés aujourd’hui Pavillons de Bercy, bordent la rue des Pirogues de Bercy. Créés en 1886 par Louis-Ernest Lheureux (1827-1898), élève de Victor Baltard, le célèbre architecte des Halles de Paris, ils furent l'épicentre d'une activité intense, activité qui déclina avec la destruction des fortifications de Thiers entre 1920 et 1929. Restitués dans leur état d’origine, ils présentent des murs épais en pierre de meulière et de belles ouvertures voûtées. Ils dominent des rues aux noms évocateurs (Chablis, Mâcon, Pommard...) dont les pavés ont été classés à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

     

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    Une vue des lieux en 1908.

     

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    On y trouve aujourd'hui un cinéma, d'agréables boutiques, des restaurants et d'excellents salons de thé.

     

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    Un des anciens chais a été conservé dans le parc. Tout en briques, il domine un potager pédagogique et constitue pour les amis des jardins un agréable lieu de rencontre et de rêverie.

     

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    Chaque année, plusieurs milliers de petits parisiens viennent s'y familiariser avec les techniques du jardinage biologique. Ils y font pousser des fleurs mellifères, des fruits savoureux et des herbes aromatiques grâce à du compost et du mulch faits maison.

     

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    Le mulch est constitué, dans le potager de Bercy, de fragments de bois, de paille, de tontes de gazon, de feuillages divers, d'ortie et de fougère. Dans le commerce, il se compose d'un mélange d'écorces de pin, de paillettes de lin ou de chanvre et de coquilles de fèves de cacao concassées appelées mulcao. Il est utilisé contre les herbes indésirables au printemps, contre la sécheresse estivale et les premiers froids de l'automne. Il permet aussi d'améliorer la structure des sols.

     

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    Les enfants y rivalisent de créativité. Je vous présente Blue Pom, l'épouvantail fétiche de l'école Pommard, dans le 12e arrondissement de Paris.

     

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    Et monsieur Chat, l'ami de la sorcière des bois...

     

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    Les fleurs s'offrent, luxuriantes, à la caresse du soleil.

     

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    En quittant le chai et en suivant les anciens rails, on découvre une insolite cheminée tronconique de brique rouge autour de laquelle s'épanouissent 400 pieds de chardonnay et de sauvignon ainsi que du raisin de table de grande qualité: muscat de Saumur et de Hambourg, raisin bleu de Frankenthal et chasselas de Fontainebleau aux grains d'or.

     

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    Le vignoble de Bercy se déploie sur une superficie de 660 m2, au voisinage des tours de la Bibliothèque Nationale de France.

     

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    Après avoir disparu dans les années 1940, en grande partie à cause du phylloxera et du mildiou, la vigne est aujourd'hui de plus en plus représentée dans le tissu francilien. On en trouve à Suresnes, au Clos du Pas Saint-Maurice, dans les Hauts-de-Seine; au flanc de la Butte Montmartre; au pied des vestiges de l'ancienne abbaye de Saint-Germain-des-Prés, dans le square Félix Desruelles (VIe arrondissement de Paris); dans le jardin du presbytère de l’Eglise Saint-François Xavier, Boulevard des Invalides (VIIe arrondissement); au Parc Georges Brassens (XVe arrondissement ), au Parc de Belleville, à Bagatelle, à Bagneux ou encore au Trianon de Versailles.

     

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    Depuis des années, des passionnés redonnent vie à ces vins franciliens qui fournissaient autrefois les tables les plus prestigieuses.

     

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    D'après le journaliste Alain Poret, auteur d'un ouvrage intitulé Histoire du grand vignoble d'Île-de-France, de la Gaule à nos jours: «A son apogée, au XVIIIe siècle, l'Île-de-France était la plus grande région viticole de France avec 42 000 ha, contre 35 000 à la Champagne et 18 000 pour l'Alsace.»

     

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    Bibliographie

     AUDOT Louis-Eustache: Traité de la composition et de l'ornement des jardins: avec cent soixante et une planches représentant, en plus de six cents figures, des plans de jardins, des fabriques propres à leur décoration, et des machines pour élever les eaux. Paris: Audot, éditeur du Bon Jardinier, 1839. (Rue du Paon, 8, école de Médecine.)

     

    BERTOUT DE SOLIÈRES F: Fortifications de Paris à travers les âges. Rouen: Girieud, 1906.

     

    CHADYCH Danielle: Le guide du promeneur, 12e arrondissement. Paris: Parigramme, 1995.

     

    PORET Alain: Histoire du grand vignoble d'Île de France, de la Gaule à nos jours. Presses de Valmy, Daniel Bontemps éditeur.

     

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    Le parc de Bercy recèle encore bien des trésors que je vous ferai découvrir dans un prochain article. En attendant que mûrissent les grains rubis et or, je vous souhaite une excellente visite, en remerciant ceux qui m'ont écrit pendant ma pause et ceux qui se sont promenés, silencieusement, dans mon espace ainsi que mes nouveaux abonnés.

     

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    Soyez gourmands, faites vous plaisir et consommez « avec modération » le précieux élixir de la Dive Bouteille!

     

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    George E Forster (1817-1896): Fruits et vin blanc.

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