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    Plaisanteries, boutades et rencontres espiègles se multiplient, en ce jour qui lâche la bride aux esprits facétieux. Les poissons d'avril, les gourmandises et les déclarations d'amour sont à l'honneur.

     

    Des poissons chargés d'histoire...

     

    Émanation de traditions printanières et de très anciens rites de fertilité, le poisson nous séduit par sa riche symbolique et la délicieuse iconographie qui lui est associée. Il s'inscrit, tel un initiateur, au cœur des festivités qui marquent le renouvellement des forces vives de l'année.

     

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    Jusqu'au XVIe siècle, le début de l'année variait suivant les diocèses. A Lyon, l'année commençait le jour de Noël; à Vienne, c'était le 25 mars. Dans certaines régions, le jour de Pâques ouvrait les portes du calendrier et dans d'autres provinces, c'était le premier avril.

     

    Le roi Charles IX (1550-1574) décida de résoudre cette « complication » en fixant au premier janvier, dans l'ensemble de la France, le début de l'année civile. Le 9 août 1564, le tout jeune souverain signa, en présence de sa mère, la régente Catherine de Médicis, l'édit de Roussillon qui n'entra en vigueur qu'en 1567.

     

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    Portrait de Charles IX, 1561, par François Clouet (1505/15-1572).

     

    « Oyez braves gens, le premier janvier marque une fois pour toutes le début de l’année. »

     

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    En 1582, la mesure fut étendue à l'ensemble du monde catholique grâce à l'adoption du calendrier grégorien.

     

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    La tradition du poisson d'avril semble tirer ses origines du fameux édit de Roussillon, car, en souvenir des anciennes célébrations du premier avril, les gens continuèrent d'échanger des cadeaux, de préférence teintés de burlesque.

     

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    Mais un ouvrage comme le Dictionnaire de Trévoux (1704-1771), synthèse jésuite des dictionnaires français du XVIIe siècle, proposa une autre origine au poisson fatidique. Le Christ aurait été contraint, lors de son jugement, de se rendre d'un tribunal à un autre, sous une profusion de railleries. On aurait donc pris l'habitude de faire courir et de renvoyer, d’un endroit à un autre, le premier avril, les personnes dont on voulait se moquer.

     

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    De nos jours, les plaisantins accrochent un poisson en papier dans le dos de leurs victimes. Quand la farce est découverte, ils s'écrient « Poisson d'avril »!

     

    Entre amis, entre collègues et dans le cadre familial, les esprits taquins rivalisent de créativité et certains canulars, de plus ou moins grande ampleur, sont organisés dans les médias.

     

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    Les poissons d'avril dans le monde

     

    Depuis l'an 2000, le premier avril est aussi la Journée Internationale des Livres Comestibles. Cette célébration, conçue par Judith Hoffberg et Béatrice Coron, invite les bibliophiles à réaliser des gourmandises en forme de livre. Les amateurs photographient leurs créations et les publient sur le site du Edible Book Day.

     

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    Au Brésil, le premier avril est appelé « Jour du Mensonge ». Les enfants créent des poissons colorés avec du tissu et du papier et les adultes rivalisent d'ingéniosité pour élaborer le plus « gros » mensonge.

     

    Au Mexique, la coutume consiste à dérober provisoirement un objet appartenant à un ami. La « victime » recevra des friandises et un message lui révélant qu'il s'est fait piéger.

     

    Aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, le jour des fous d'avril, April Fool's Day, ou All Fool's Day (Jour de tous les fous) apparaît comme une sorte de réminiscence de la Fête des Fous médiévale mais dans une version plus édulcorée.

     

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    (Charivari du Roman de Fauvel, miniature du XIVe siècle.)

     

    En Écosse, les farceurs œuvrent jusqu'au 3 avril alors qu'en Espagne et en Amérique Latine, les traditions ludiques du premier avril se déroulent le 28 décembre, Jour des Saints-Innocents. En ce jour qui mêle le souvenir du massacre des enfants de Bethléem âgés de moins de deux ans par le roi Hérode et les festivités associées à l'antique Fête des Fous, les enfants accrochent un petit personnage en papier dans le dos des personnes qu'ils ont choisi de chahuter.

     

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    Dans de nombreux pays, le premier avril est l'occasion de rire, de manière plutôt débonnaire, aux dépens des personnes que l'on apprécie.

     

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    Les beautés d'avril

     

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    Enluminure du mois d'avril issue du manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry, XVe siècle.

     

    Le mois d'avril est une passerelle enchantée entre les deux parties de l'année. La saison sombre s'est éloignée. L'équinoxe de printemps a réveillé le pouvoir des fleurs. Les bourgeons, gorgés de force, cèdent la place aux couleurs les plus vives. La sève pulse sous l'écorce des arbres fruitiers et les animaux se départissent de leur pelage hivernal.

     

    La Nature est en liesse même si avril est un mois capricieux, propice aux giboulées. Cette inconstance météorologique a donné lieu à de nombreux dictons et proverbes:

     

    « Fleurs d'Avril

    Ne tiennent qu'à un fil ».

     

    « Quand Avril en fureur se met

    Pas de pire mois dans l'année! »

     

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    « Il n'est si gentil mois d'avril

    Qui n'ait son chapeau de grésil. »

     

    « La lune d'avril nouvel ne passe pas sans gel. »

     

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    « Avril entrant comme un agneau

    S'en retourne comme un taureau. »

     

    « Quand Mars se déguise en été

    Avril met ses habits fourrés. »

     

    « Avril le doux, quand il se fâche, est le pire de tous! »

     

    « Caprices d'Avril font tomber les fleurs et trembler les laboureurs. »

     

    Mais heureusement, rien n'arrête la reverdie... Les beautés parées de lumière affrontent, depuis la nuit des temps, les tempêtes et les fantômes de l'hiver qui parfois les bousculent avec leurs doigts givrés.

     

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    Sur la roue zodiacale, dansent, à cette période transitoire, des êtres magiques: le poisson, emblème lunaire et matriciel et le bélier, animal solaire, gorgé de force et de virilité.

     

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    Le poisson d'avril, messager de l'amour et du Printemps

     

    Si les canulars associés au premier avril sont toujours bien vivants, l'image du poisson était autrefois utilisée pour exprimer son ardeur amoureuse. Aux alentours de 1900, les cartes illustrées de poissons étaient très répandues. Le messager des forces printanières était accompagné d'angelots, d'enfants, de belles jeunes femmes ou de couples amoureux. Des vers romantiques et facétieux complétaient l'ensemble.

     

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    Ces cartes s'inscrivent dans la lignée de celles de la Saint-Valentin et du Premier Mai. Les amoureux y déclarent leur flamme avec espièglerie et sensibilité.

     

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    La vogue des cartes illustrées était l'occasion de célébrer, avec poésie, humour et tendresse, le cycle des saisons et le renouveau printanier.

     

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    Cette iconographie au charme suranné est truffée de symboles d'amour et de chance. Le fer à cheval est considéré depuis fort longtemps comme un porte-bonheur, indissociable des rituels amoureux. Des rubans roses ou rouges étaient glissés dans les trous de l'objet avant d'être offerts à la personne désirée. Si le contexte était favorable, ils pouvaient être dissimulés sous son matelas ou son oreiller.

     

    Les jeunes hommes frottaient des petits fers à cheval sur la lettre destinée à l'élue de leur cœur.

     

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    Protecteur du foyer contre les tempêtes et les forces malveillantes, le fer à cheval était placé, les pointes vers le haut, au-dessus des portes ou des cheminées. Réputé attirer l'amour et la prospérité, il était posé, les nuits de pleine lune, sur le rebord des fenêtres. Il accompagnait aussi les pêcheurs dans leurs activités.

     

    Depuis la plus lointaine antiquité, les roses symbolisent l'amour. Leur douce couleur rose-thé s'harmonise avec les nageoires et la queue des poissons.

     

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    Incarnation des forces printanières, le poisson d'avril met à l'honneur une magie populaire qui offre au monde de l'enfance une place privilégiée.

     

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    Le poisson peut être assimilé à la légendaire cigogne, bonne fée qui apporte les nourrissons dans les foyers.

     

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    Les cartes du premier avril étaient aussi agrémentées de messages d'amitié.

     

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    On vendait, dans les boutiques en vogue à la Belle Époque, des poissons en sucre, en chocolat et de jolies boîtes colorées en forme de poisson, remplies de gourmandises. Cette tradition a survécu à travers la « friture » de Pâques, florilège de chocolats en forme de créatures aquatiques.

     

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    Au cours des repas, on plaçait sur la table des petits objets imitant la nourriture afin d'amuser les convives et des boîtes miniatures en forme de poisson pour y loger quelque chose de précieux.

     

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    La symbolique du poisson

     

    Le poisson fraye et se love dans les eaux matricielles, les mondes mystérieux et les profondeurs de l'inconscient. Dans les religions anciennes, il était porteur d'un symbolisme lié à l'amour et à la fécondité. Des poissons aux couleurs chatoyantes peuplaient les bassins des temples, les fontaines et les étangs sacrés.

     

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    Guillaume Rondelet (1507-1566), L'histoire ancienne des poissons, 1558.

     

    Des déesses mères à queue de poisson étaient célébrées au Proche-Orient, à l'instar de la déesse lunaire syrienne Atargatis, représentée avec une queue de sirène.

     

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    The Mermaid, par le peintre préraphaélite John William Waterhouse (1849-1917).

     

    Les premières sirènes ressemblaient à des Harpies. Leurs ailes d'oiseaux claquaient dans le vent comme les voiles des bateaux. D'après la légende, battues par les Muses dans un concours de chant, elles perdirent leurs plumes, utilisées pour tresser des couronnes.

     

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    Ulysse et les Sirènes, 1891, par J.W. Waterhouse.

     

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    Ulysse et les sirènes, par le peintre victorien Herbert James Draper (1863-1920).

     

    Le milieu marin a toujours inspiré la fascination et l'effroi. Des auteurs comme Pline l'Ancien (23-79 après J.-C.) le qualifient de « mère des monstres » mais l'eau, si mortifère soit-elle, est habitée par des forces magiques et régénératrices.

     

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    The Land Baby, par le peintre préraphaélite John Collier (1850-1934).

     

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    Poisson volant, par le peintre victorien Herbert James Draper (1863-1920).

     

    Dans la Grèce ancienne, le poisson était consacré à Aphrodite, la déesse de l'amour et de la beauté, née de l'écume de la mer.

     

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    La naissance de Vénus, vers 1485, par Sandro Botticelli (1445-1510).

     

    Dans la Rome antique, le premier avril, les femmes vénéraient la déesse Vénus Verticordia et la Fortune virile. Le poète latin Ovide (43 avant J.C.- 18 après J.-C.) relate que la statue vénusienne, dépouillée de ses bijoux et de ses diverses parures, était baignée et parfumée. Les prêtresses la paraient ensuite de colliers d'or et de roses fraîches.

     

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    Vénus Verticordia, 1868, par Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), artiste préraphaélite.

     

    Ce portrait, dont il existe quatre versions, représente Vénus Verticordia, «celle qui change les cœurs», une des nombreuses épiclèses de la déesse de l’Amour. (Une épiclèse est une épithète accolée au nom d'une divinité.)

     

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    Alexa Wilding, l'un des modèles favoris de Rossetti, prêta ses traits à la déesse, beauté victorienne flamboyante, auréolée de papillons d'or et jaillissant d'un buisson de pivoines et de roses. Elle tient une flèche dans la main droite et une pomme dans la main gauche, fruit de connaissance et de sensualité évoquant le péché originel mais aussi le jugement de Pâris. La flèche est l'attribut de Cupidon, le dieu qui insuffle le désir.

     

    Le premier avril, les femmes romaines se lavaient dans de l'eau vive, énonçaient des vœux de fécondité et portaient des couronnes de myrte vert, arbuste sacré de la déesse. Elles offraient de l'encens à la Fortune Virile, qui devait les aider à dissimuler aux hommes les petits défauts de leur anatomie. Dans les temples, elles savouraient un breuvage mystique, mélange de lait, de miel et de suc de pavot. D'après les anciennes croyances, Vénus avait absorbé cet élixir lors de ses noces avec Vulcain, le dieu du feu et de la forge.

     

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    (Allégorie aquatique, place de la Concorde.)

     

    Le poisson, avatar et compagnon des déesses antiques, devint, dès le début de la chrétienté, un symbole du Christ.

     

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    Signe secret de reconnaissance des premiers chrétiens, le nom grec du Christ, ikhtus, peut être considéré comme un acronyme des mots: Iesos Khristos Théos Huios Sotèr soit « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur ».

     

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    Dans les traditions d'avril et de Pâques, il est question de résurrection des forces naturelles et de pêche miraculeuse.

     

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    Les pêcheurs, décor du pavement de la basilique d'Aquilée, en Italie.

     

    Sur les murs des Catacombes, les lampes à huile, les poteries et les sarcophages paléochrétiens, le poisson représente le sacrement de l'Eucharistie, communion suprême du Christ avec ses disciples. Il évoque le passage et le cheminement des âmes vers l'au-delà.

     

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    Le calice au poisson, dans la Maison aux Poissons, à Ostie (le port de Rome).

     

    Le poisson figure, à côté du pain et du vin, sur la table de la Cène. Les premiers Pères de l'Église qualifiaient les croyants de pisciculi: « petits poissons » et appelaient les fonts baptismaux piscina: « le vivier, l'étang aux poissons ».

     

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    Gardien des connaissances mystérieuses, guide spirituel, symbole de chance et de fécondité, le poisson est un initiateur, célébré dans toutes les civilisations, en orient comme en occident.

     

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    En Chine, le poisson (yü) signifie le bonheur et l'abondance. Les mouvements de sa queue et de ses nageoires dans l'eau sont assimilés au plaisir sexuel. (Image extraite de mon article sur la Pagode Loo.)

     

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    Au Japon, on le considère comme un emblème de courage, de force et d'endurance. (Estampe d'Hiroshige (1797-1858), Mulet gris et camélia.)

     

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    Il conduit aussi les âmes bienheureuses à travers les mondes aquatiques, vers les Îles Fortunées, et protège l’œuf de la Vie qui fait renaître le Printemps.

     

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    Dans l'ancienne Égypte, comme Monsieur Richard Lejeune, du blog Egyptomusée me l'avait écrit dans l'un de ses commentaires pleins d'amitié, « le tilapia du Nil était synonyme de renaissance et de régénérescence dans l'éternité post-mortem.

     

    En effet, très soucieux des phénomènes que la nature leur offrait, (les Égyptiens) s'étaient aperçu que cette espèce abritait ses petits dans la gueule juste après la ponte, et ne les recrachait qu'une fois éclos. De sorte que tout propriétaire d'un tombeau souhaitait qu'une scène de pêche fût représentée, peinte ou gravée, aux fins de, magie de l'image, lui permettre de renaître dans l'Au-delà.

     

    (Et ajoutons que) dans la langue égyptienne, le même verbe, "sechet" signifiait à la fois "transpercer le poisson à l'aide du harpon" et "s'accoupler" ».

     

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    Enracinés dans l'imaginaire collectif, les poissons d'avril sont les messagers des forces de reverdie et les protecteurs des anciennes croyances. Ils confrontent ceux qui en sont les « victimes » à une sorte de rite de passage. Ils frayent dans les eaux magiques, à la croisée des fluides de mort et de vie, et nous invitent à laisser papillonner notre imagination.

     

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    Sous l'égide de ces fameux poissons, je souhaite donc qu'Avril vous soit particulièrement favorable ! Je vous remercie pour vos charmants messages, je pense bien à vous. Gros bisous !

     

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    Plume

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    Coq de Gao Jianfu (1879-1951)

     

    Le Singe de Feu s'en est allé, cédant la place, du 28 janvier 2017 au 15 février 2018, au Coq de Feu, appelé aussi Coq Rouge ou Coq Indépendant (Ding You). Cet animal gorgé de vitalité ouvre les portes d'une année présentée comme une année de chance. Année intense qui célèbre le passage de l'ombre à la lumière.

     

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    L'année du coq symbolise l'éveil de la puissance, l'énergie de la quête et le feu de la passion. Brave, fier, conquérant, le coq est celui qui déploie ses ailes en dépit des obstacles et des difficultés. Seigneur de l'aube, il mène à l'épanouissement ceux qui combattent avec vaillance.

     

    Il incarne l'indépendance et le lever de la lumière. Protecteur des guerriers, il est celui qui apporte le triomphe et dissipe les ténèbres par son chant. On lui attribue en Chine les Cinq Vertus Cardinales soit le Courage, le Civisme, la Valeur Militaire, la Confiance et la Bonté.

     

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    (Image trouvée sur Pinterest via le site Etsy).

     

    Il attire la chance, les honneurs et la prospérité, stimule la santé et la longévité.

     

    L'année qu'il préside est considérée comme fortement créative et propice à l'amour, à la sensualité, à la sexualité épanouie, aux mariages et aux naissances. Année de fièvre et de vigueur dont le feu, de nature yin, est aussi capable de douceur.

     

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    Coq de Zhang Daqian (1899-1983), considéré comme « le plus légendaire maître en peinture chinoise du XXe siècle ».

     

    Feu qui attise la clairvoyance et privilégie les liens amoureux, les liens d'amitié et les liens familiaux mais attention, d'après les croyances chinoises, l'année du coq favorise aussi les affrontements avec les forces du Métal soit une intensification des problèmes sur la scène internationale et des relations chaotiques et pleines de violence entre certains pays. Heureusement, sur un plan personnel et professionnel, l'année regorge de possibilités « positives ».

     

    Guerrier valeureux, combattant accompli, leader organisé, le coq de feu a plusieurs défis à relever. Il doit notamment maîtriser son arrogance et veiller à écouter ceux qui l'entourent. Il doit aussi cultiver sa vigilance en toutes circonstances.

     

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    Coq sur un rocher de Xu Beihong (1895-1953).

     

    Le coq, ne l'oublions pas, est un symbole universel dont la puissance résonne aussi très fortement en Occident. Notre coq gaulois ne chante-t-il pas, vaillamment, lorsqu'il a les deux pattes dans la m.... ?!!! wink2

     

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    Pièce gauloise Bellovaque du 1er siècle avant J.C, représentant un coq et le soleil levant en forme de roue solaire. Les Bellovaques résidaient dans l'actuel département de l'Oise.

     

    Célébré dans la Rome antique, la Gaule ancienne, la Germanie, la Saxe, la Wallonie, les territoires celtes, vikings, anglo-normands... Associé à l'Alchimie, à la Franc-Maçonnerie, aux Templiers, il est celui qui "éveille", avatar du dieu celte Lug appelé le Brillant.

    Sentinelle qui repousse les démons et les créatures de la nuit, il veille sur les clans et protège les âmes des guerriers. Emblème de ceux qui cherchent la connaissance et pratiquent la médecine, sa racine celtique est « Kog » qui signifie « rouge ». Vous trouverez d'autres renseignements et de nombreuses photos dans mon article intitulé La fontaine de Mars et Hygie.

     

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    Le coq de la fontaine

     

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    Coqs de Xu Beihong

     

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    Je ne connais pas l'auteur de celui-ci.

     

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    Pièces commémoratives de la série Lunar II commercialisées par la Monnaie de Perth, en Australie, à partir du 9 septembre 2016.

     

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    Pièce commémorative émise par la Monnaie de Mongolie.

     

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    Pièce de 10 € en argent, émise par la Monnaie de Paris et faisant partie de la série intitulée : « Calendrier chinois ».

     

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    Sur le revers de la pièce, on voit le portrait de Jean de la Fontaine et l’ensemble des animaux du zodiaque chinois.

     

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    A l'occasion des festivités liées au coq de feu chinois, j'ai voulu rééditer des photos qui ont émaillé mes articles portant sur les traditions asiatiques du nouvel an. J'ai aussi retrouvé des photos que je n'avais pas encore publiées. Petit florilège...

     

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    Lanternes aux couleurs précieuses qui dansent devant l'Hôtel de Ville.

     

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    Dragon purificateur, protecteur et facétieux...

     

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    Élégance des participants au défilé

     

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    Lions d'or et de feu

     

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    Ferveur ambiante et puissance apotropaïque de la couleur rouge...

     

    Si vous souhaitez découvrir ou vous replonger dans l'histoire et les traditions du nouvel an chinois ou de la fête vietnamienne du Têt, vous pouvez cliquer sur les liens suivants.

     

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    Que cette année nouvelle vous soit propice ! Je souhaite à mes amis de cœur et d'âme : Antoinette, Rémi, Vanessa, May... qui fêtent le nouvel an chinois beaucoup de bonheur et je vous embrasse, chers aminautes, bien fort... A très bientôt...

    Plume

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    60 commentaires
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    Chers Aminautes,

    Je vous remercie pour vos attentions délicates et vos manifestations d'amitié ressenties tout au long de l'année. Que la magie des fêtes brille tout autour de vous. Je vous souhaite un merveilleux Noël et vous embrasse bien affectueusement !

     

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    Je dépose ici cette rose ancienne, toute imprégnée de blancheur, en solidarité avec ceux qui souffrent. Mes pensées vont aux victimes du terrorisme, partout en ce monde et aux récentes victimes de l'attentat de Berlin, aux civils pris dans les guerres, aux personnes emmurées dans la solitude qui sont encore plus affligées lorsque vient le temps des fêtes, à celles qui combattent quotidiennement la maladie, à celles qui se trouvent sans ressources... Une rose églantine pour des pensées profondes et pleines d'amour...

     

    Continuons à nous battre pour que brille l'espoir et laissons resplendir, au-delà de toute religion, croyance ou spiritualité, l'étoile hivernale qui guide la route de l'humanité depuis si longtemps.

     

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    Je pense fort à vous et comme vous le savez, vous pouvez collecter les cartes que je publie ici. Le blog est un lieu de partage alors n'hésitez pas.

     

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    Encore de gros bisous et place aux douceurs de la fête !

     

    Cendrine

     

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    Joyeux Noël !

    Plume

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    Aux portes de Noël, je vous emmène sur les Champs-Élysées où se déploient des petits chalets qui accueillent des artisans d'art, des restaurants éphémères, des stands de souvenirs et de gourmandises variées mais avant de partager cette balade avec vous, je veux vous remercier, vous qui m'accompagnez si gentiment depuis des années. Merci à celles et ceux qui ont mis leur blog en pause et m'ont présenté leurs vœux par avance. Je vous souhaite également de belles fêtes.

     

    Mes crises d'épilepsie, ma méningite et mes souffrances ne sont pas parties en vacances. Je continue de fréquenter les hôpitaux et les jours écoulés ont encore été mouvementés mais je fais le vœu d'avoir un peu de répit le temps des fêtes. Ce serait un beau cadeau...

    Je souhaite la même chose à des ami(e)s qui souffrent et se reconnaîtront. Peut-être pourrons-nous réveillonner en paix, sans les « désagréments » qui nous tombent dessus depuis si longtemps ?!!!

     

    Gros bisous à tous !

     

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    Malgré Vigipirate et le temps glacé, la promenade était très agréable. Autour de nous, régnait un mélange de joie et d'inquiétude. Beaucoup de personnes évoquaient leur crainte d'un nouvel attentat mais, même assorti d'une palpable fébrilité, le plaisir de l'instant était bel et bien là.

    Tout au long de cette belle soirée, nous avons croisé des groupes de policiers armés jusqu'aux dents. Cela n'a pas altéré le bonheur des enfants dont les yeux pétillaient. Quant à moi, j'avais besoin d'évacuer les contrariétés associées à mes problèmes de santé alors j'ai juste « profité ».

     

     

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    Je n'ai pris que peu de photos des chalets, de nombreux commerçants refusant que leur devanture soit photographiée.

     

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     Des marque-pages que j'adore collectionner.

     

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    Un peu plus loin, ce Père Noël de grande taille faisait l'unanimité. J'ai attendu, entre deux vagues de petits chenapans, pour le photographier pendant une pause bien méritée !

     

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    Les amoureux des bonshommes de neige -dont je fais partie- ont été particulièrement gâtés !

     

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    Depuis l'enfance, ils sont, dans le folklore de Noël, mes personnages préférés.

     

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    A côté des esprits de l'hiver, des animaux automates font le bonheur des petits et des grands !

     

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     Le nounours est flou mais bien joli tout de même !

     

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     En quittant les lieux, j'ai photographié la vitrine de Maxim's, joliment illuminée.

     

    Voilà, chers aminautes, pour ce petit tour festif au cœur de Paris. Je vous retrouve très bientôt. Amicalement !

     

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    Plume

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    Délicates et gracieuses, sensuelles et parfumées, les clochettes de muguet nous invitent à célébrer le renouveau de la nature, entre billets doux et délicieuses fragrances...

     

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    Je vous adresse mes voeux d'amour, de prospérité et de chance, symbolisés par ces cartes que j'ai collectées au Salon du Livre et des Papiers anciens, à l'Espace Champerret.

     

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    Le muguet: description et propriétés

    Plante vivace aux noms poétiques (Lis de Mai, Lis des vallées, Clochette des bois, Grelots, Grillets, Amourette, Gazon du Parnasse, Larmes de Notre-Dame...), le muguet se développe dans les bois clairs, sur les chemins dégagés et les pentes rocailleuses. Il se multiplie grâce à son rhizome traçant appelé « griffe » . Il est également cultivé pour ses ravissantes clochettes blanches au parfum enivrant dont le nom dérive de musc et de muscade. Ses fruits, très toxiques et de la grosseur d'un pois, deviennent rouges à maturité, en septembre ou en octobre.

     

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    La pharmacopée populaire connaît, depuis des siècles, les propriétés médicinales du muguet et sa richesse en convallatoxine, une substance apparentée à la digitaline qui possède une action sédative sur le coeur. L'infusion de fleurs, sucrée au miel, est toujours utilisée mais, en raison de sa toxicité, les conseils d'un thérapeute sont absolument nécessaires.

    Prisée comme du tabac, la poudre de fleurs, préalablement séchées dans un lieu ombragé, est réputée calmer les migraines d'origine nerveuse, dissiper les vertiges et libérer les sécrétions des voies nasales. Mais souvenez-vous que les propriétés cardiotoniques du muguet ne sont pas à prendre à la légère et que ses jolies baies rouges ne doivent pas être consommées. Il faut également veiller à ce que les enfants n'absorbent pas l'eau dans laquelle le muguet a trempé.

     

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    Au-delà de ses vertus « guérisseuses », cette petite plante aux clochettes lactescentes, aimée des fées et destinée à « chasser l'hiver », nous fait revivre des moments importants de l'histoire de France...

     

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    La tradition consistant à offrir du muguet, le premier mai, semble remonter à l'époque de Charles IX (1550-1574). En 1560, alors qu'il visitait la Drôme, le roi reçut un brin de muguet. Séduit par ce présent, il fit distribuer, à partir de 1561, des bouquets odorants aux dames de la Cour. Les seigneurs s'empressèrent de l'imiter en « muguetant », c'est à dire en « faisant les galants »...

     

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    Les bals du muguet fleurirent, à partir de la Renaissance. Les messieurs arboraient à la boutonnière de jolis brins parfumés.

     

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    Le premier mai 1895, le muguet fut associé à une romance parisienne. Le chansonnier Félix Mayol (1872-1941), auteur de la chanson « Viens poupoule », offrit, sur le quai de la gare Saint-Lazare, un bouquet de muguet à son amie Jenny Cook.

     

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    Quand il monta sur les planches du « Concert Parisien », sa jaquette était ornée de clochettes immaculées. Il connut un tel succès que le muguet devint son porte-bonheur attitré.

     

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    Le premier mai 1900, lors de festivités organisées par des couturiers parisiens, les clientes et les ouvrières reçurent des brins de muguet. Les couturières prirent ensuite l'habitude d'offrir, chaque premier mai, du muguet à leurs clientes.

     

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    Dans le Paris de la Belle Époque, les « fêtes du muguet » se multiplièrent et connurent un succès retentissant, lié à l'élection des « reines de Mai »: de jolies jeunes femmes vêtues de blanc, perçues comme les incarnations de Flore, la déesse du Printemps.

     

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    Flore, par Alfons Mucha (1860-1939).

     

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    Reines du muguet (Photo Delcampe)

     

    Emblème de reverdie et de féminité, le muguet est aussi, depuis 1921, l'emblème du Rugby Club de Toulon!

     

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    La journée de huit heures et la Fête du Travail

    Les clochettes de muguet sont associées, en dépit de leur douceur et de leur fragilité, à des luttes sociales majeures.

     

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    Le 1er mai 1884, au IVe congrès de l'American Federation of Labor, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis se donnèrent deux ans pour imposer à leurs employeurs la journée de travail de huit heures.

    Cette idée naquit en Australie où les travailleurs avaient organisé, le 21 avril 1856, une manifestation en faveur de la journée de huit heures. Le succès fut si retentissant qu'il fut décidé de renouveler cette journée d'action tous les ans.

    Le 1er mai 1886, alors qu'une partie des travailleurs venait d'obtenir satisfaction, de nombreux ouvriers, lésés, firent grève pour forcer les patrons à accepter leurs revendications.

    Le 3 mai, à Chicago, trois grévistes de la société McCormick Harvester perdirent la vie au cours d'une manifestation et le lendemain soir, alors qu'une marche de protestation se dispersait à Haymarket Square, une bombe explosa, tuant quinze policiers.

     

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    La révolte de Haymarket Square (Chicago, 4 mai 1886).

     

    Trois syndicalistes furent condamnés à la prison à perpétuité et cinq autres trouvèrent la mort par pendaison, le 11 novembre 1886, en dépit du manque de solidité des preuves dont la justice disposait. Ils finirent par être réhabilités.

     

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    Les derniers mots du condamné August Spies sont lisibles sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago: «Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui.»

     

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    Trois ans après le drame de Haymarket, le deuxième congrès de la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris, au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies Parisiennes, dans le contexte de l'Exposition Universelle et de la commémoration du centenaire de la Révolution française.

     

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    Les ouvriers défilèrent à partir du premier mai 1890, un triangle rouge à la boutonnière pour symboliser le partage de la journée en trois temps (temps de travail, temps de loisir et temps de sommeil).

     

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    Le 1er mai, lithographie de Jules Grandjouan (1875-1968) réalisée pour l'Assiette au beurre (1906), une revue illustrée, satirique et libertaire de la Belle Époque.

     

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    En 1891, à Fourmies, commune du nord de la France, la manifestation du premier mai s'acheva dans le sang, marquant un tournant essentiel dans l’histoire du mouvement ouvrier. Les forces de l'ordre, équipées des nouveaux fusils Lebel, tirèrent sur la foule. Elles tuèrent dix personnes et firent trente-cinq blessés. Une ouvrière de 18 ans nommée Maria Blondeau reçut une balle dans la tête à bout portant et devint le symbole de cette tragique journée.

     

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    La manifestation à Fourmies. (Image Fourmies info/archives.)

     

    Les autres victimes étaient Louise Hublet (vingt ans), Ernestine Diot (17 ans), Félicie Tonnelier (16 ans), Kléber Giloteaux (19 ans), Charles Leroy (20 ans), Emile Ségaux (30 ans), Gustave Pestiaux (14 ans), Emile Cornaille (11 ans) et Camille Latour (46 ans). Je conseille aux personnes intéressées par cette histoire de lire l'excellent ouvrage d'André Pierrard et Jean-Louis Chappat intitulé La fusillade de Fourmies, aux éditions Maxima.

     

    Dans le journal « l’Illustration » du 9 mai 1891, il est écrit: «C'est le fusil Lebel qui vient d'entrer en scène pour la première fois. Il ressort de ce nouveau fait à l'actif de la balle Lebel qu'elle peut très certainement traverser trois ou quatre personnes à la suite les uns des autres et les tuer.» Ce fusil équipera l’armée française jusqu’à la fin de la première guerre mondiale.

     

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    A la fin de l’année 1891, l'Internationale Socialiste renouvela le « caractère revendicatif et international du 1er mai », en hommage aux « martyrs de Fourmies ». Le 23 avril 1919, le Sénat Français ratifia la journée de 8 heures et le 7 juin 1936, la signature des accords de Matignon par Léon Blum permit d'obtenir « une augmentation des salaires de 7 à 15 %, la reconnaissance du droit syndical dans l’entreprise, l’élection des délégués ouvriers, la création de conventions collectives, la semaine de 40 heures et quinze jours de congés payés ».

     

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    Dans la Russie de 1920, le 1er mai fut chômé grâce à Lénine et en 1933, Hitler alla plus loin en rendant ce jour emblématique chômé et payé.

     

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    Le 24 avril 1941, sur les recommandations de René Belin, un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT, le Maréchal Pétain qualifia le premier mai de « Fête du Travail et de la Concorde Sociale ».

     

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    En avril 1947, à l'initiative du député socialiste Daniel Mayer et du ministre communiste du Travail, Ambroise Croizat, le 1er Mai devint, dans les entreprises publiques et privées, un jour chômé et payé mais il n'est toujours pas assimilé à une fête légale.

     

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    Les symboles du premier mai

    En France, les manifestants du 1er mai défilèrent, à partir de 1890, avec le fameux triangle rouge « des trois temps » bien visible à la boutonnière. Ce triangle fut remplacé, en 1892, par une fleur d'aubépine suspendue à un ruban rouge, en l'honneur de Maria Blondeau, la jeune ouvrière de Fourmies, qui avait trouvé la mort en brandissant un bouquet d’aubépine. En 1895, le socialiste Paul Brousse invita, par le biais d'un concours, les travailleuses à choisir une fleur qui représenterait le « Mai » et c'est l’églantine qui fut choisie.

    Cette fleur traditionnelle du nord de la France, liée au souvenir de la Révolution française, fut remplacée par le muguet, en 1907 à Paris. Emblème du printemps francilien, le muguet était accroché à la boutonnière avec un ruban rouge, symbole du sang versé.

     

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    Après la Première Guerre mondiale, la presse encensa le muguet, aux dépens de la rouge églantine, et en 1941, sous le régime de Vichy, le muguet s'imposa.

     

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    La vente du muguet

     

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    Depuis les années 1930, une tolérance administrative autorise les particuliers à vendre, chaque 1er mai, des brins de muguet sans formalités, ni taxes mais cette tradition populaire se répandit surtout à partir de 1936. Elle semble trouver ses origines à Nantes où monsieur Aimé Delrue (1902-1961), droguiste et président du comité des fêtes de la ville, avait organisé « la Fête du Lait de Mai ».

     

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    Symbole de renouveau et de fécondité, le lait fraîchement tiré était associé à la blancheur immaculée des clochettes de muguet.

    Depuis 1936, chacun peut vendre du muguet, sans patente, mais il s'agit d'une tolérance que certains arrêtés, en fonction des communes, n'hésitent pas à réglementer.

     

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    Des larmes de Marie au sang de Saint-Léonard

    On appelle le muguet « larmes de Notre-Dame » car il aurait jailli des pleurs de la Vierge, versés au pied de la croix.

    D'autres légendes l'associent à Saint-Léonard, guerrier émérite et ami du roi Clovis, qui choisit de vivre en ermite au fond des bois. Un jour, sous un bouquet d'arbres sacrés, Léonard se heurta à un dragon contre lequel il reprit les armes. Le combat fut très violent. De chaque goutte de sang perdue par le saint fleurirent des brins de muguet. D'après certaines croyances, on entend parfois, lorsque le vent souffle, le bruit de cette lutte fantastique...

     

    Folklore et traditions

     

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    Comme toutes les fleurs à clochettes, le muguet est lié au Petit Peuple et aux déesses de l'amour et de la fécondité.

     

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    Cicely Mary Barker, Flower Fairies

     

    Avec la campanule, la digitale et le thym sauvage, le muguet est l'une des fleurs préférées des lutins et des fées qui viennent danser, en cercles opalescents, là où s'épanouissent les clochettes parfumées.

     

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    Titania, la reine des fées, couronnée de muguet, sous le pinceau aux accents préraphaélites de Sir Frank Bernard Dicksee (1853-1928).

     

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    D'après une légende allemande, le muguet serait sous la protection d'une Dame Blanche.

     

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    Idylle de printemps par George Henry Boughton (1834-1905).

     

    Fleur d'inspiration, le muguet est consacré à Apollon Belenos, dieu des arts et du soleil, qui couvrit en l'honneur des Muses, le Mont Parnasse de muguet, d'où l'appellation « Gazon de Parnasse ».

     

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    Dans le folklore européen, l'éclosion des fleurs de muguet constitue un signe bénéfique, annonciateur du retour des déesses du printemps. En fonction des croyances, on préfèrera les brins à douze ou à treize clochettes...

     

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    Dans le Vaudou et la magie des Caraïbes, le muguet est associé à l'invocation des esprits et aux trois planètes de puissance, de protection et de réalisation que sont le Soleil, Vénus et Mercure. Réduit en poudre et brûlé sur des charbons ardents, il est réputé favoriser la concrétisation des affaires matérielles.

     

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     Les druidesses faisaient brûler de l'encens de muguet pour accroître leurs capacités de clairvoyance.

     

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    Dans la tradition populaire, le muguet est considéré comme un porte-bonheur puissant que l'on adresse aux personnes aimées et qu'on laisse sécher pour obtenir la réalisation de ses voeux. Il s'offre après la nuit de Beltane, nuit sacrée pour les Celtes ouvrant les portes de « l'année claire » jusqu'au retour de « l'année sombre » à la période de Samain/Halloween.

     

    Dans des temps très anciens, c'était l'aubépine que l'on offrait pour célébrer le retour de Maïa, la déesse mère du printemps.

     

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    Si vous souhaitez vous plonger dans les coutumes entourant l'Arbre de Mai et caracoler en compagnie des fées de Beltane, je vous invite à lire mon article intitulé la Magie de Mai...

     

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     Généreuses clochettes signifiant l'amour, la passion, la fidélité et le bonheur partagé...

     

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     … ainsi que le souvenir et la pureté des sentiments...

     

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     Clochettes des fées soufflant vers vous mes pensées les plus douces...

     

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    Joyeux Premier Mai!

     

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    Bibliographie

    DUBOIS, Pierre: La Grande Encyclopédie des Fées. Hoebeke, 2008.

    DUBOIS-AUBIN, Hélène: L'esprit des fleurs: mythes, légendes et croyances. Le Coudray-Macouard: Cheminements, 2002.

    SEBILLOT, Paul-Yves: Le Folklore de France.

    SIKE, Yvonne de: Fêtes et croyances populaires en Europe. Bordas, 1994.

    VESCOLI, Michaël: Calendrier celtique. Actes Sud, 1996.

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