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Par maplumefee le 17 Novembre 2020 à 08:09
Je vous invite à une promenade à Moret-sur-Loing, charmante petite ville de Seine-et-Marne située en lisière de la forêt de Fontainebleau, sur les bords de la rivière Loing. Mes photos ont été prises entre été et automne, avant confinement.
En introduction à cette balade, j'ai choisi pour honorer le rendez-vous du poème du Mardi, en souvenir de Lady Marianne, une poésie de Robert Desnos (1900-1945), poète, écrivain et journaliste, de sensibilité Surréaliste qui mourut du typhus dans les abysses du camp de concentration de Theresienstadt (en Tchéquie).
La Rivière
« D’un bord à l’autre bord j’ai passé la rivière,
Suivant à pied le pont qui la franchit d’un jet
Et mêle dans les eaux son ombre et son reflet
Au fil bleui par le savon des lavandières.
J’ai marché dans le gué qui chante à sa manière.
Étoiles et cailloux sous mes pas le jonchaient.
J’allais vers le gazon, j’allais vers la forêt
Où le vent frissonnait dans sa robe légère.
J’ai nagé. J’ai passé, mieux vêtu par cette eau
Que par ma propre chair et par ma propre peau.
C’était hier. Déjà l’aube et le ciel s’épousent.
Et voici que mes yeux et mon corps sont pesants,
Il fait clair et j’ai soif et je cherche à présent
La fontaine qui chante au cœur d’une pelouse. »
La rivière Loing, affluent de la Seine, nous conduit aux séduisants vestiges des fortifications de ce bourg aux origines gallo-romaines et riche de belles enseignes, de heurtoirs et de façades ouvragées.
Avant de suivre, dans de prochains articles, le cours de l'eau, je vous propose de vous arrêter devant l'entrée de Moret où se dresse le monument commémoratif au peintre Alfred Sisley, figure marquante de la ville. Nous contemplerons ensuite les détails de la Porte de Samois.
Le monument dédié à Alfred Sisley fut commandé par « un comité de notables et d'amis du peintre » et réalisé par le sculpteur Eugène Thivier (1845-1920). La fille d'Alfred Sisley demanda à Auguste Rodin (1840-1917) de concevoir le buste de son père et Rodin accepta mais le comité préféra faire appel à Eugène Thivier.
Alfred Sisley (1839-1899) tomba amoureux de Moret-sur-Loing où il s'établit définitivement à partir de novembre 1889. Passionné par la peinture et les musées de Londres (ses parents étaient anglais mais il naquit à Paris), il fit ses études à l’École des Beaux-Arts, dans l’atelier de Charles Gleyre (1806-1874), en compagnie des peintres de Barbizon. Il se lia également d'amitié avec Frédéric Bazille, Claude Monet et Auguste Renoir.
Sa famille ayant connu la ruine financière pendant la Guerre de 1870 (ses parents étaient de riches négociants spécialisés dans le commerce avec l'Amérique du Sud), il essaya de vivre de sa peinture mais il n'y parvint pas. Il fut apprécié par de nombreuses personnes mais jusqu'à la fin de ses jours, les problèmes d'argent s'accumulèrent... Face aux créanciers qui se succédaient, il dut changer de domicile souvent mais il trouva une forme d'harmonie personnelle et artistique sur les bords du Loing, à Moret et dans les petites villes alentour.
Le 19 janvier 1892, les mots qu'il écrivit à son ami Tavernier résument son amour de Moret...
« Je suis donc depuis bientôt 12 ans à Moret ou aux environs. C’est à Moret devant cette nature si touffue, ses grands peupliers, cette eau du Loing si belle, si transparente, si changeante, c’est à Moret certainement que j’ai fait le plus de progrès dans mon art; surtout depuis trois ans. Aussi quoiqu’il soit bien dans mes intentions d’agrandir mon champ d’études, je ne quitterai jamais complètement ce coin si pittoresque. »
Allégorie de l'Art
La vie matérielle fut très dure pour Alfred Sisley (comme pour tant d'autres hélas...) qui mourut d'un cancer, le 29 janvier 1899, dans une grande détresse morale et physique. Le 8 octobre 1898, il avait perdu sa femme, Marie-Eugénie Lescouezec, mère de ses trois enfants, Pierre (né en 1867), Jeanne (née en 1869) et Jacques (né en 1871).
Toute sa vie, il se battit contre la pauvreté et aujourd'hui, ses toiles sont exposées dans les plus grands musées du monde. Certaines se sont vendues plusieurs millions d'euros !
Nous y reviendrons lorsque je vous emmènerai sur les berges du Loing. En attendant, je vous propose d'entrer dans Moret par la Porte de Samois...
La Porte de Samois qui déploie sa belle architecture à seulement quelques mètres du monument à Alfred Sisley. Elle évoque la riche histoire de Moret « établie » sur le Loing.
En 1081, Philippe Ier (1052-1108), roi de France, échangea auprès du duc de Bourgogne la petite ville de Moret contre des moulins et des fiefs situés, un peu plus loin, à Montereau. Moret devint une ville frontière, une possession capétienne prisée et convoitée de par sa position sur le Loing, rivière se jetant dans la Seine, sa proximité avec la forêt de Fontainebleau et sa situation sur la route qui menait de Paris à la Bourgogne.
Des fortifications furent construites sous le règne de Philippe-Auguste (1165-1223, a régné de 1180 à 1215). Elles comprenaient un château doté d'un puissant donjon, vingt tours, quatre poternes et trois portes.
Un pont fut également construit à la fin du XIIe siècle. Un ouvrage associé à une série de fortifications qui permettaient de percevoir l'octroi, soit les taxes sur les marchandises transportées.
Les rois de France aimèrent beaucoup Moret qu'ils fréquentèrent en alternance avec Fontainebleau. Henri IV (1553-1610) notamment, vint y rendre visite à sa maîtresse Jacqueline de Bueil (1588-1651), Comtesse de Moret, qui avait établi sa résidence au donjon.
Le nom « Moret » semble avoir plusieurs origines...
Le nom celtique Mor/Morée signifie « marécage, lieu mêlé de terre et d'eau » mais aussi « frontière ».
Le mot « Muritum » issu du Bas-Latin évoque « un petit mur destiné à protéger un lieu de passage à gué sur le Loing. »
Le terme « Moret » pourrait également être lié à un mot issu de la langue romane : « Meure », associé au miel.
La Porte de Samois, majestueuse, accueille Morétains et visiteurs. Il s'agit d'une tour-porte de plan carré, conçue de la même manière que la Porte de Bourgogne qui donne sur le Vieux Pont, de l'autre côté de la rue Grande, l'un des axes principaux de la ville. Nous irons par là-bas dans quelques temps...
Deux puissants contreforts surmontés de tourelles en surplomb rythment la façade extérieure, réalisée au XIIe siècle. Les tourelles abritent un escalier et une échauguette dédiée à la surveillance. Il n'y avait pas de pont-levis pour entrer dans la ville mais un passage sous une herse et s'enfonçant entre de solides vantaux. Activement gardée, la herse était accessible par une porte ouvrant sur le chemin de ronde qui desservait la grande muraille de Moret (muraille qui n'existe plus).
Vers l'extérieur, le monument était décoré d'un blason soutenu par des anges et du côté de la ville, au revers de la porte, on aperçoit une belle statue de la Vierge.
« Garder/Tenir l'Espérance »...
Une « curiosité » attire également l'attention des visiteurs. Un boulet de canon qui nous rappelle que Moret fut rudement éprouvée par les guerres qui opposèrent la France de Napoléon (1769-1821) et les puissances alliées d'Autriche, de Prusse, de Russie et du Royaume-Uni. Dans ce contexte, Moret se retrouva encerclée par des troupes austro-russes le 15 février 1814.
L'armée française détruisit une partie du pont situé sur le Loing pour bloquer la progression de l'ennemi et cette manœuvre fut efficace. Les troupes austro-russes levèrent le siège trois jours plus tard mais avant de partir, elles tirèrent une grande quantité de boulets de canons sur la ville. Un boulet fut trouvé encastré dans une maison proche du Loing. Il fut récupéré et scellé dans la Porte de Samois pour ne pas oublier ces tragiques événements...
A proximité, sise à côté de la Mairie, se dresse une maison à colombages qui rappelle la venue de Napoléon à Moret.
De retour de l'île d'Elbe, il passa la nuit du 19 au 20 mars 1815 dans l'une des chambres de la demeure. Dernière halte sur sa route avant de partir vers la capitale pour rejoindre le Palais des Tuileries et reprendre une ultime fois le pouvoir, au cours d'une période restée célèbre sous le nom de Cent-Jours.
La maison où dormit Napoléon est aujourd'hui dédiée aux Amis d'Alfred Sisley.
On peut découvrir dans une charmante atmosphère la vie et l’œuvre du peintre Sisley. Nous aurons l'occasion d'y revenir.
Petits personnages et créatures chimériques décorent l'ancienne Maison Napoléon.
Dans de prochains articles, nous verrons d'autres monuments et ornements conservés à Moret, délicieuse petite ville de carte postale. Nous nous intéresserons aussi à l'une des spécialités locales : le Sucre d'Orge créé par des Sœurs Bénédictines en 1638 sous le règne de Louis XIV (1638-1715).
Nous reviendrons donc à Moret avec plaisir... Enfin, je l'espère, sourires...
Un petit personnage, sur une vieille porte... Un chuchoteur des légendes du Temps...
Merci de votre fidélité chers Aminautes, je vous adresse de belles pensées... Amicalement vôtre !
36 commentaires -
Par maplumefee le 3 Novembre 2020 à 07:45
Je continue la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'apprécie beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié...
Je sais que comme moi vous êtes nombreux à aimer la poésie de Maurice Carême (1899-1978), la vivacité des images qu'il façonne et la musicalité enivrante de ses vers. Je veux, en ce mardi, faire un clin d'oeil plein d'affection à l'une de plus chères Amies, mon amie Valérie qui adore, particulièrement, ce poème... J'ai eu envie de l'illustrer avec des photos de feuilles d'automne, feuilles que je me régale à photographier.
Notes de douceur et de joie, notes d'enfance, ce billet est pour les amoureux de l'Automne et pour toi, Valérie à qui j'envoie de gros bisous...
L’Automne
L’automne, au coin du bois,
Joue de l’harmonica.
Quelle joie chez les feuilles !
Elles valsent au bras
Du vent qui les emporte.
On dit qu’elles sont mortes,
Mais personne n’y croit.
L’automne, au coin du bois,
Joue de l’harmonica.
Maurice Carême (1899-1978)
Chargées de vent, de pluie, de souffles de lutins, les feuilles d'automne nous content des histoires mystérieuses et nous invitent, au gré de l'atmosphère, à laisser nos imaginations palpiter...
Je ne me lasse pas de les photographier. De ci de là, sur le sol ou dans les arbres, elles sont des trésors à butiner.
Instants bonheur qui se dévoilent
Sous la caresse des yeux...
Vive ces tons précieux !
Tombée de l'escarcelle d'un farfadet, d'une dryade ou d'une fée ?
Échappées de la poche d'un géant...
Tissées pour une fête à l'orée des bois ardents...
Ciselée par l'Aurore aux doigts de rose...
Tout comme ces Dahlias dans la clarté de l'automne
Image trouvée sur Pinterest, le petit gif aussi
Belles pensées pour vous chers Aminautes...
38 commentaires -
Par maplumefee le 27 Octobre 2020 à 07:09
Je continue la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'apprécie beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié...
Je veux, chers Aminautes, vous dédier cette publication et embrasser celles et ceux qui les jours derniers ont évoqué leurs baisses de moral tellement compréhensibles !
On va s'en rappeler de cette année 2020 !!! Allez, je veux croire en nous les Ami(e)s et me dire que nous allons retrouver des moments de joie profonde et d'apaisement, retrouver ceux que nous aimons sans menaces au-dessus de nos têtes... Cela va arriver...
J'ai choisi pour ce mardi un poème d'un artiste que j'aime beaucoup, Jules Supervielle (1884-1960) dont la vie a été ponctuée de grandes souffrances. Un artiste fin et sensible...
Hommage à la Vie
« C’est beau d’avoir élu
Domicile vivant
Et de loger le temps
Dans un cœur continu,
Et d’avoir vu ses mains
Se poser sur le monde
Comme sur une pomme
Dans un petit jardin,
D’avoir aimé la terre,
La lune et le soleil,
Comme des familiers
Qui n’ont pas leurs pareils,
Et d’avoir confié
Le monde à sa mémoire
Comme un clair cavalier
A sa monture noire,
D’avoir donné visage
À ces mots : femme, enfants,
Et servi de rivage
À d’errants continents,
Et d’avoir atteint l’âme
À petits coups de rame
Pour ne l’effaroucher
D’une brusque approchée.
C’est beau d’avoir connu
L’ombre sous le feuillage
Et d’avoir senti l’âge
Ramper sur le corps nu,
Accompagné la peine
Du sang noir dans nos veines
Et doré son silence
De l’étoile Patience,
Et d’avoir tous ces mots
Qui bougent dans la tête,
De choisir les moins beaux
Pour leur faire un peu fête,
D’avoir senti la vie
Hâtive et mal aimée,
De l’avoir enfermée
Dans cette poésie. »
Jules Supervielle (1884-1960)
Jules Supervielle (1884-1960) fut orphelin à l'âge de huit mois, il grandit en Uruguay puis en France où il dévora les ouvrages de poètes comme Leconte de Lisle, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Arthur Rimbaud, Paul Claudel, Jules Laforgue ou encore Walt Whitman. Voyageur dans l'âme et amoureux de l'Amérique Latine, il se passionna pour l'étude des langues. Il vécut tantôt en Uruguay, tantôt en France et chercha, tout au long de sa vie, à établir un dialogue littéraire et profondément humain avec ses parents, bien trop tôt disparus.
« Il est deux êtres chers, deux êtres que j'adore,
Mais je ne les ai jamais vus,
Je les cherchais longtemps et je les cherche encore.
Ils ne sont plus... Ils ne sont plus... »
Il aima la Nature à travers laquelle il chercha la présence de sa mère. Il aima explorer des paysages et se laisser porter par des rêveries intimistes. Ses amis l'appelaient le poète-voyageur et l'amour de son épouse, Pilar Saavedra, le poussa à découvrir les beautés de territoires immenses comme l'océan, les montagnes d'Amérique ou la pampa...
Dans chacun de ses poèmes, il s'est interrogé sur son identité d'orphelin, cherchant à sublimer le manque, le vide, l'absence qui pesaient sur lui « comme le ciel fond sur la terre »...
Le ciel, les chevaux, les nuages, les voiliers, les vastes étendues le fascinaient... Son œuvre se rattache à certains courants poétiques comme Le Parnasse et le Symbolisme mais elle demeure avant tout très personnelle et liée à ce qu'il qualifiait « d'entre-deux »...
Entre deux atmosphères, deux êtres qui éternellement lui manquèrent et dont l'absence définit la force et la subtilité de sa poésie...
Je prends plaisir à illustrer ce poème avec des instants de vie, des petits riens d'automne, des feuilles, des fruits, des bouts de nature simples et précieux, qui papillonnent...
Ami Héron expert en rêveries dans les jardins de Paris...
L'Automne nous offre ses couleurs, le héron y songe-t-il ?
De retour vers notre résidence...
Et pour se réconforter en ces temps difficiles, voici un cake aux olives et aux noix fait maison sans prétention et quelques navettes aux amandes et à la fleur d'oranger...
Toujours, dans le fait maison, je vous offre cette tablette de chocolat aux huiles essentielles (orange, bergamote, gingembre, mandarine) que je suis très contente d'avoir réalisée et que Christophe a beaucoup aimé déguster... Sourires !
Prenez bien soin de vous les Amis, gros bisous !
21 commentaires -
Par maplumefee le 6 Octobre 2020 à 07:44
Je continue la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'apprécie beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié...
Promenades mêlées dans un jardin à la fois réel, imaginaire, intime, ouvert à soi dans l'énergie du monde... Un petit bout de Nature qui se love en harmonie au creux de la ville.
J'ai choisi pour ce mardi 6 octobre un poème signé Chloé Douglas, poétesse, chanteuse, danseuse... née à Londres en 1960, passionnée de Nature et désireuse d'exprimer dans ses œuvres la rencontre et la dichotomie entre les forces naturelles et la vie intense des grandes villes.
C'est un poème plein de charme que j'illustre avec des photos du Jardin Naturel, « territoire vert » de Paris.
« Parmi le vert
et la floraison
de toutes les plantes les plus belles
je flâne.
Je délibère ici
Je rêve par là.
L’heure s’arrête
ou plutôt s’étend pleinement,
se déplier et s’amplifier.
Ces tournoiements et ondulations soudaines
de brises d’été,
envoient tous les parfums
dans l’air chaud.
Contempler une feuille
ou le motif sur le mur
créés par des branches les plus près.
Ces têtes-là de fleurs dansantes
exposent délicatement
toute leur gloire.
Quelle simplicité à se perdre.
Et quelle aisance à respirer
doucement.
Et quelle aisance
à avoir des pensées profondes. »
Chloé Douglas, 1995
Au Jardin Naturel, dans le XXe arrondissement de Paris, on chemine tranquillement, on laisse aller ses rêveries...
Depuis 1995, ce square romantique, niché au pied au cimetière du Père Lachaise, préserve une formidable réserve de biodiversité. Il accueille, sur près de 6300 m2, une profusion de végétaux caractéristiques de plusieurs milieux naturels d'Île de France. C'est un lieu unique en son genre où règne une envoûtante palette de vert, une jungle urbaine emplie de chants d'oiseaux où s'épanouissent, autour d'une mare féerique, des massifs ébouriffés de graminées, de roses et de plantes aromatiques.
J'ai souvent aimé écrire dans cette bulle de chlorophylle, ce petit coin de campagne urbaine où la vie rayonne à proximité des grands tombeaux. Mes photos ont été prises au fil des années et au rythme des saisons, d'où les différences de couleurs et d'atmosphères...
A l'abri du bruit incessant de la ville, grâce aux ondulations stratégiques de la colline du cimetière du Père Lachaise et à une terrasse appuyée sur un solide escalier de calcaire, s'épanouit une prairie.
Des arbres « d'eau » comme le saule marsault et l'osier blanc ou saule des vanniers, associés à des plantes d'ombre et de sous-bois : fougères, campanules, clématites, géraniums, hellébores, houblons..., encerclent la mare, émulsion de vert intense au-dessus de laquelle voltigent, à des moments privilégiés, des libellules rouges.
La mare du Jardin Naturel et les différentes mares de Paris font l'objet de conférences et de visites thématiques, par petits groupes, à l'occasion des Journées du Patrimoine.
La mare, ce milieu aquatique clos, est devenu un élément incontournable de ce que l'on appelle « la trame verte et bleue de Paris ». Milieu très précieux où se rencontrent d'innombrables espèces le plus souvent protégées, la mare est perçue comme un espace intermédiaire privilégié entre les eaux de la Seine et celles des lacs et des étangs. Elle se nourrit de pluie, recueille les eaux de ruissellement, protège la vie et « rafraîchit » la ville, souvent surchauffée, en favorisant le phénomène de brise.
Comme vous le voyez, les couleurs sont variées, on a toujours l'impression de découvrir un nouvel endroit, je suis sous le charme !
On fait de jolies rencontres et les insectes ne sont pas oubliés, avec ce mignon petit « hôtel » où ils peuvent passer l'hiver...
Pour se rendre au Jardin Naturel :
Métro ligne 2, arrêt Alexandre-Dumas
Accès par le 120 rue de la Réunion, 75020 Paris
Ouvert en semaine entre7h30 et 17h30 (jusqu’à 22H en fonction du coucher du soleil)
Ouvert samedi et dimanche entre 9h00 et 17h30 (jusqu’à 22H également en fonction du coucher du soleil).
Belles pensées pour vous, merci de votre fidélité, je vous envoie de gros bisous !
27 commentaires -
Par maplumefee le 29 Septembre 2020 à 07:57
Neuf Années de présence sur la toile, en votre compagnie, chers Aminautes !
Neuf petites flammes qui ont dansé et qui inventent, au cœur d'une aventure esthétique que j'aime infiniment, une dixième flamme et, je l'espère, bien d'autres !
Je veux vous dire MERCI, de tout cœur, pour votre fidélité et le soutien apporté en raison de mon état de santé.
Pour fêter cet anniversaire, j'ai eu envie de publier ou de republier des photos que j'aime, tout simplement... Un florilège d'images qui sont autant d'instantanés d'émotions.
Belles pensées pour vous, je vous envoie de gros bisous et je rajoute, en souvenir de notre amie Lady Marianne, un poème en ce mardi. J'ai choisi « L'Artiste », de Maurice Carême (1899-1978).
L'Artiste
« Il voulut peindre une rivière,
Elle coula hors du tableau.
Il peignit une pie grièche,
Elle s’envola aussitôt.
Il dessina une dorade,
D’un bond, elle brisa le cadre.
Il peignit ensuite une étoile,
Elle mit le feu à la toile.
Alors, il peignit une porte
Au milieu même du tableau.
Elle s’ouvrit sur d’autres portes,
Et il entra dans le château. »
Poème issu du recueil « Entre Deux Mondes » paru en 1970.
Album de photos pour célébrer les Neuf ans de mon Jardin sur la Toile...
J'ai pris plaisir à retourner dans les publications de mon blog. Plaisir de marcher le long de la Seine et de contempler La Conciergerie, de présenter des lieux secrets dans Paris et de revenir, au fil du temps, me lover dans l'écrin du Jardin des Tuileries, du Luxembourg, du Parc de Bercy, du Parc Monceau... Plaisir de plonger dans mes rêveries entre les boiseries de la Maison Eymonaud ou parmi les rhododendrons de la rue du Trésor, dans le maillage fascinant des rues du Marais...
En cliquant sur les liens présents dans mon article, vous pouvez retrouver l'historique des lieux évoqués à travers les photos.
Conciergerie... Ce vestige de l'ancien Palais de la Cité a des allures de château féerique mais l'Histoire y a semé son lot de tragédies.
Des tours en poivrière rythment la majestueuse façade. La Tour de l'Horloge se dresse à l'angle nord-est du palais, tour de guet rectangulaire au clocheton fin et scintillant. Je vous conterai bientôt son histoire et celle de la magnifique horloge qu'elle abrite...
Les tours jumelles que vous apercevez sur cette vue plus rapprochée datent du règne de Philippe le Bel (1268-1314) qui fit remodeler et agrandir le palais. La Tour de César, à gauche, fait référence à la présence romaine dans l'Île de la Cité et la Tour d'Argent, à droite, garde le souvenir du trésor royal.
La tour isolée ou Tour Bonbec, un petit peu plus loin, est la plus ancienne de l'édifice. Ses soubassements datent du règne de Saint-Louis (1214-1270) mais elle fut surhaussée au XVIe siècle et coiffée de sa tourelle conique. Elle abritait la sinistre salle où était pratiquée la question.
Grâce à l'ouverture des voies sur berge dans la capitale, on peut bénéficier d'un panorama exceptionnel sur l'Île de la Cité. J'aime savourer la subtile palette des couleurs, la beauté porcelainée du ciel ou les tons d'orage qui hantent le paysage.
J'ai une quantité impressionnante de photos prises à l'intérieur et à l'extérieur de la Conciergerie et que je n'ai pas encore publiées alors je compte bien préparer, à ce sujet, une série d'articles. Ainsi nous reparlerons de ce superbe monument.
Pour célébrer les neuf ans de mon blog, je poursuis ma promenade à travers les beautés de Paris. Je feuillette les pages d'un livre à la fois réel et imaginaire...
Je contemple heurtoirs et boiseries d'apparat de l'Hôtel de Béhague, appelé « la Byzance du VIIe arrondissement » et perçu comme l'une des plus prestigieuses demeures « Belle-Époque » de Paris.
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/les-splendeurs-de-l-hotel-de-behague-a129273782
Le lien permet de retrouver l'histoire de ce splendide édifice devenu Ambassade de Roumanie.
Des boiseries ornées de motifs d'inspiration rocaille : coquilles, entrelacs, oves, masques, palmettes, rinceaux, grappes de raisin, trophées de musique et d'art...
Des trésors à explorer...
Je redécouvre aussi les visages poupins et les ombellifères qui ornent l'élégante façade du Café Roussillon, rue Cler, dans le 7e arrondissement de Paris.
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/les-ombelliferes-du-cafe-roussillon-a148957698
Je maraude comme un chat vers la Maison Eymonaud, ancien Hôtel de l'Escalopier, demeure située dans le Montmartre secret, au fond d'une impasse appelée Marie-Blanche.
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-maison-eymonaud-ancien-hotel-de-l-escalopier-a131491706
Je suis accueillie par une myriade de personnages sculptés qui chuchotent des histoires et m'invitent à emprunter un fascinant escalier...
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-maison-eymonaud-ancien-hotel-de-l-escalopier-a131491706
Je promène mes rêveries dans la Rue du Trésor, charmante impasse ombragée, située au cœur du Marais, où l'on chemine à des années lumière de l'agitation des grandes voies parisiennes et où il y eut réellement un trésor...
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-rue-du-tresor-a145660678
La rue se pare d'une infinité de fleurs, des rhododendrons de plusieurs couleurs, à la saison propice...
Je salue ensuite les Ondines de la Fontaine de la Porte d'Auteuil...
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-fontaine-de-la-porte-d-auteuil-a132270854
… Et le chimérique bestiaire marin de la Fontaine Gaillon, dans le 2e arrondissement de Paris.
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/le-bestiaire-marin-de-la-fontaine-gaillon-a142702846
L'enfant au dauphin, les poissons fantastiques...
A proximité, je suis observée par un visage avenant...
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/les-belles-demeures-de-la-rue-gaillon-a143850798
En attendant de vous retrouver pour d'autres promenades à travers Paris et ses alentours, je vais lover mes pensées dans le vert et les alcôves parfumées qui rythment la trame romantique de la Roseraie de Bercy... En pensant bien à vous...
http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-roseraie-et-les-parterres-de-bercy-a100974845
Gros bisous et merci de votre fidélité !
Prenez bien soin de vous...
37 commentaires
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