•  

    Image001.jpg

     

    Je vous invite à une promenade à Moret-sur-Loing, charmante petite ville de Seine-et-Marne située en lisière de la forêt de Fontainebleau, sur les bords de la rivière Loing. Mes photos ont été prises entre été et automne, avant confinement.

     

    Image002.jpg

     

    En introduction à cette balade, j'ai choisi pour honorer le rendez-vous du poème du Mardi, en souvenir de Lady Marianne, une poésie de Robert Desnos (1900-1945), poète, écrivain et journaliste, de sensibilité Surréaliste qui mourut du typhus dans les abysses du camp de concentration de Theresienstadt (en Tchéquie).

     

    La Rivière

     

    « D’un bord à l’autre bord j’ai passé la rivière,

    Suivant à pied le pont qui la franchit d’un jet

    Et mêle dans les eaux son ombre et son reflet

    Au fil bleui par le savon des lavandières.

     

    J’ai marché dans le gué qui chante à sa manière.

    Étoiles et cailloux sous mes pas le jonchaient.

    J’allais vers le gazon, j’allais vers la forêt

    Où le vent frissonnait dans sa robe légère.

     

    J’ai nagé. J’ai passé, mieux vêtu par cette eau

    Que par ma propre chair et par ma propre peau.

    C’était hier. Déjà l’aube et le ciel s’épousent.

     

    Et voici que mes yeux et mon corps sont pesants,

    Il fait clair et j’ai soif et je cherche à présent

    La fontaine qui chante au cœur d’une pelouse. »

     

    Image003.jpg

     

    La rivière Loing, affluent de la Seine, nous conduit aux séduisants vestiges des fortifications de ce bourg aux origines gallo-romaines et riche de belles enseignes, de heurtoirs et de façades ouvragées.

     

    Image004.jpg

     

    Image005.jpg

     

    Avant de suivre, dans de prochains articles, le cours de l'eau, je vous propose de vous arrêter devant l'entrée de Moret où se dresse le monument commémoratif au peintre Alfred Sisley, figure marquante de la ville. Nous contemplerons ensuite les détails de la Porte de Samois.

     

    Le monument dédié à Alfred Sisley fut commandé par « un comité de notables et d'amis du peintre » et réalisé par le sculpteur Eugène Thivier (1845-1920). La fille d'Alfred Sisley demanda à Auguste Rodin (1840-1917) de concevoir le buste de son père et Rodin accepta mais le comité préféra faire appel à Eugène Thivier.

     

     

    Image006.jpg

     

     

    Image007.jpg

     

    Alfred Sisley (1839-1899) tomba amoureux de Moret-sur-Loing où il s'établit définitivement à partir de novembre 1889. Passionné par la peinture et les musées de Londres (ses parents étaient anglais mais il naquit à Paris), il fit ses études à l’École des Beaux-Arts, dans l’atelier de Charles Gleyre (1806-1874), en compagnie des peintres de Barbizon. Il se lia également d'amitié avec Frédéric Bazille, Claude Monet et Auguste Renoir.

     

    Sa famille ayant connu la ruine financière pendant la Guerre de 1870 (ses parents étaient de riches négociants spécialisés dans le commerce avec l'Amérique du Sud), il essaya de vivre de sa peinture mais il n'y parvint pas. Il fut apprécié par de nombreuses personnes mais jusqu'à la fin de ses jours, les problèmes d'argent s'accumulèrent... Face aux créanciers qui se succédaient, il dut changer de domicile souvent mais il trouva une forme d'harmonie personnelle et artistique sur les bords du Loing, à Moret et dans les petites villes alentour.

     

    Image008.jpg

     

    Le 19 janvier 1892, les mots qu'il écrivit à son ami Tavernier résument son amour de Moret...

     

    « Je suis donc depuis bientôt 12 ans à Moret ou aux environs. C’est à Moret devant cette nature si touffue, ses grands peupliers, cette eau du Loing si belle, si transparente, si changeante, c’est à Moret certainement que j’ai fait le plus de progrès dans mon art; surtout depuis trois ans. Aussi quoiqu’il soit bien dans mes intentions d’agrandir mon champ d’études, je ne quitterai jamais complètement ce coin si pittoresque. »

     

    Image009.jpg

    Allégorie de l'Art

     

    Image010.jpg

     

    La vie matérielle fut très dure pour Alfred Sisley (comme pour tant d'autres hélas...) qui mourut d'un cancer, le 29 janvier 1899, dans une grande détresse morale et physique. Le 8 octobre 1898, il avait perdu sa femme, Marie-Eugénie Lescouezec, mère de ses trois enfants, Pierre (né en 1867), Jeanne (née en 1869) et Jacques (né en 1871).

     

    Toute sa vie, il se battit contre la pauvreté et aujourd'hui, ses toiles sont exposées dans les plus grands musées du monde. Certaines se sont vendues plusieurs millions d'euros !

     

    Nous y reviendrons lorsque je vous emmènerai sur les berges du Loing. En attendant, je vous propose d'entrer dans Moret par la Porte de Samois...

     

     

    Image011.jpg

    La Porte de Samois qui déploie sa belle architecture à seulement quelques mètres du monument à Alfred Sisley. Elle évoque la riche histoire de Moret « établie » sur le Loing.

     

    En 1081, Philippe Ier (1052-1108), roi de France, échangea auprès du duc de Bourgogne la petite ville de Moret contre des moulins et des fiefs situés, un peu plus loin, à Montereau. Moret devint une ville frontière, une possession capétienne prisée et convoitée de par sa position sur le Loing, rivière se jetant dans la Seine, sa proximité avec la forêt de Fontainebleau et sa situation sur la route qui menait de Paris à la Bourgogne.

     

    Des fortifications furent construites sous le règne de Philippe-Auguste (1165-1223, a régné de 1180 à 1215). Elles comprenaient un château doté d'un puissant donjon, vingt tours, quatre poternes et trois portes.

    Un pont fut également construit à la fin du XIIe siècle. Un ouvrage associé à une série de fortifications qui permettaient de percevoir l'octroi, soit les taxes sur les marchandises transportées.

     

    Les rois de France aimèrent beaucoup Moret qu'ils fréquentèrent en alternance avec Fontainebleau. Henri IV (1553-1610) notamment, vint y rendre visite à sa maîtresse Jacqueline de Bueil (1588-1651), Comtesse de Moret, qui avait établi sa résidence au donjon.

     

    Image012.jpg

     

    Le nom « Moret » semble avoir plusieurs origines...

     

    Le nom celtique Mor/Morée signifie « marécage, lieu mêlé de terre et d'eau » mais aussi « frontière ».

     

    Le mot « Muritum » issu du Bas-Latin évoque « un petit mur destiné à protéger un lieu de passage à gué sur le Loing. »

     

    Le terme « Moret » pourrait également être lié à un mot issu de la langue romane : « Meure », associé au miel.

     

     

    La Porte de Samois, majestueuse, accueille Morétains et visiteurs. Il s'agit d'une tour-porte de plan carré, conçue de la même manière que la Porte de Bourgogne qui donne sur le Vieux Pont, de l'autre côté de la rue Grande, l'un des axes principaux de la ville. Nous irons par là-bas dans quelques temps...

     

    Image013.jpg

     

    Image014.jpg

     

    Deux puissants contreforts surmontés de tourelles en surplomb rythment la façade extérieure, réalisée au XIIe siècle. Les tourelles abritent un escalier et une échauguette dédiée à la surveillance. Il n'y avait pas de pont-levis pour entrer dans la ville mais un passage sous une herse et s'enfonçant entre de solides vantaux. Activement gardée, la herse était accessible par une porte ouvrant sur le chemin de ronde qui desservait la grande muraille de Moret (muraille qui n'existe plus).

     

     

    Image015.jpg

     

     

    Image016.jpg

     

    Image017.jpg

     

    Vers l'extérieur, le monument était décoré d'un blason soutenu par des anges et du côté de la ville, au revers de la porte, on aperçoit une belle statue de la Vierge.

     

    Image018.jpg

     

    Image019.jpg

    « Garder/Tenir l'Espérance »...

     

    Image020.jpg

     

    Une « curiosité » attire également l'attention des visiteurs. Un boulet de canon qui nous rappelle que Moret fut rudement éprouvée par les guerres qui opposèrent la France de Napoléon (1769-1821) et les puissances alliées d'Autriche, de Prusse, de Russie et du Royaume-Uni. Dans ce contexte, Moret se retrouva encerclée par des troupes austro-russes le 15 février 1814.

    L'armée française détruisit une partie du pont situé sur le Loing pour bloquer la progression de l'ennemi et cette manœuvre fut efficace. Les troupes austro-russes levèrent le siège trois jours plus tard mais avant de partir, elles tirèrent une grande quantité de boulets de canons sur la ville. Un boulet fut trouvé encastré dans une maison proche du Loing. Il fut récupéré et scellé dans la Porte de Samois pour ne pas oublier ces tragiques événements...

     

    A proximité, sise à côté de la Mairie, se dresse une maison à colombages qui rappelle la venue de Napoléon à Moret.

     

    Image021.jpg

     

    De retour de l'île d'Elbe, il passa la nuit du 19 au 20 mars 1815 dans l'une des chambres de la demeure. Dernière halte sur sa route avant de partir vers la capitale pour rejoindre le Palais des Tuileries et reprendre une ultime fois le pouvoir, au cours d'une période restée célèbre sous le nom de Cent-Jours.

     

    Image022.jpg

    La maison où dormit Napoléon est aujourd'hui dédiée aux Amis d'Alfred Sisley.

     

    Image023.jpg

     

    On peut découvrir dans une charmante atmosphère la vie et l’œuvre du peintre Sisley. Nous aurons l'occasion d'y revenir.

     

    Image024.jpg

     

    Petits personnages et créatures chimériques décorent l'ancienne Maison Napoléon.

     

    Image025.jpg

     

    Image026.jpg

     

     

    Image027.jpg

     

    Dans de prochains articles, nous verrons d'autres monuments et ornements conservés à Moret, délicieuse petite ville de carte postale. Nous nous intéresserons aussi à l'une des spécialités locales : le Sucre d'Orge créé par des Sœurs Bénédictines en 1638 sous le règne de Louis XIV (1638-1715).

     

    Nous reviendrons donc à Moret avec plaisir... Enfin, je l'espère, sourires...

     

    Image028.jpg

     

    Un petit personnage, sur une vieille porte... Un chuchoteur des légendes du Temps...

     

    Merci de votre fidélité chers Aminautes, je vous adresse de belles pensées... Amicalement vôtre !

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    36 commentaires
  •  

    Image001.jpg

     

    Je continue la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'apprécie beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié...

     

    Je sais que comme moi vous êtes nombreux à aimer la poésie de Maurice Carême (1899-1978), la vivacité des images qu'il façonne et la musicalité enivrante de ses vers. Je veux, en ce mardi, faire un clin d'oeil plein d'affection à l'une de plus chères Amies, mon amie Valérie qui adore, particulièrement, ce poème... J'ai eu envie de l'illustrer avec des photos de feuilles d'automne, feuilles que je me régale à photographier.

     

    Notes de douceur et de joie, notes d'enfance, ce billet est pour les amoureux de l'Automne et pour toi, Valérie à qui j'envoie de gros bisous...

     

    Image002.jpg

     

    L’Automne

     

    L’automne, au coin du bois,

    Joue de l’harmonica.

     

    Quelle joie chez les feuilles !

     

    Elles valsent au bras

    Du vent qui les emporte.

     

    On dit qu’elles sont mortes,

    Mais personne n’y croit.

     

    L’automne, au coin du bois,

    Joue de l’harmonica.

     

    Maurice Carême (1899-1978)

     

    Image003.jpg

     

    Image004.jpg

     

    Image005.jpg

     

    Chargées de vent, de pluie, de souffles de lutins, les feuilles d'automne nous content des histoires mystérieuses et nous invitent, au gré de l'atmosphère, à laisser nos imaginations palpiter...

     

    Je ne me lasse pas de les photographier. De ci de là, sur le sol ou dans les arbres, elles sont des trésors à butiner.

     

    Image006.jpg

     

    Image007.jpg

     

    Instants bonheur qui se dévoilent

    Sous la caresse des yeux...

    Vive ces tons précieux !

     

     

    Image008.jpg

    Tombée de l'escarcelle d'un farfadet, d'une dryade ou d'une fée ?

     

    Image009.jpg

    Échappées de la poche d'un géant...

     

    Image010.jpg

    Tissées pour une fête à l'orée des bois ardents...

     

    Image011.jpg

    Ciselée par l'Aurore aux doigts de rose...

     

    Image012.jpg

     

    Tout comme ces Dahlias dans la clarté de l'automne

     

    Image013.jpg

     

    Image014.jpg

    Image trouvée sur Pinterest, le petit gif aussi

     

    Belles pensées pour vous chers Aminautes...

     

    Image015.gif

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    38 commentaires
  •  

     

    Image001.jpg

     

    Je continue la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'apprécie beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié...

     

    Je veux, chers Aminautes, vous dédier cette publication et embrasser celles et ceux qui les jours derniers ont évoqué leurs baisses de moral tellement compréhensibles !

     

    On va s'en rappeler de cette année 2020 !!! Allez, je veux croire en nous les Ami(e)s et me dire que nous allons retrouver des moments de joie profonde et d'apaisement, retrouver ceux que nous aimons sans menaces au-dessus de nos têtes... Cela va arriver...

     

    J'ai choisi pour ce mardi un poème d'un artiste que j'aime beaucoup, Jules Supervielle (1884-1960) dont la vie a été ponctuée de grandes souffrances. Un artiste fin et sensible...

     

     

    Hommage à la Vie

     

    « C’est beau d’avoir élu

    Domicile vivant

    Et de loger le temps

    Dans un cœur continu,

    Et d’avoir vu ses mains

    Se poser sur le monde

    Comme sur une pomme

    Dans un petit jardin,

    D’avoir aimé la terre,

    La lune et le soleil,

    Comme des familiers

    Qui n’ont pas leurs pareils,

    Et d’avoir confié

    Le monde à sa mémoire

    Comme un clair cavalier

    A sa monture noire,

    D’avoir donné visage

    À ces mots : femme, enfants,

    Et servi de rivage

    À d’errants continents,

    Et d’avoir atteint l’âme

    À petits coups de rame

    Pour ne l’effaroucher

    D’une brusque approchée.

    C’est beau d’avoir connu

    L’ombre sous le feuillage

    Et d’avoir senti l’âge

    Ramper sur le corps nu,

    Accompagné la peine

    Du sang noir dans nos veines

    Et doré son silence

    De l’étoile Patience,

    Et d’avoir tous ces mots

    Qui bougent dans la tête,

    De choisir les moins beaux

    Pour leur faire un peu fête,

    D’avoir senti la vie

    Hâtive et mal aimée,

    De l’avoir enfermée

    Dans cette poésie. »

     

    Jules Supervielle (1884-1960)

     

    Image002.jpg

     

    Jules Supervielle (1884-1960) fut orphelin à l'âge de huit mois, il grandit en Uruguay puis en France où il dévora les ouvrages de poètes comme Leconte de Lisle, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Arthur Rimbaud, Paul Claudel, Jules Laforgue ou encore Walt Whitman. Voyageur dans l'âme et amoureux de l'Amérique Latine, il se passionna pour l'étude des langues. Il vécut tantôt en Uruguay, tantôt en France et chercha, tout au long de sa vie, à établir un dialogue littéraire et profondément humain avec ses parents, bien trop tôt disparus.

     

    « Il est deux êtres chers, deux êtres que j'adore,

    Mais je ne les ai jamais vus,

    Je les cherchais longtemps et je les cherche encore.

    Ils ne sont plus... Ils ne sont plus... »

     

    Il aima la Nature à travers laquelle il chercha la présence de sa mère. Il aima explorer des paysages et se laisser porter par des rêveries intimistes. Ses amis l'appelaient le poète-voyageur et l'amour de son épouse, Pilar Saavedra, le poussa à découvrir les beautés de territoires immenses comme l'océan, les montagnes d'Amérique ou la pampa...

     

    Dans chacun de ses poèmes, il s'est interrogé sur son identité d'orphelin, cherchant à sublimer le manque, le vide, l'absence qui pesaient sur lui « comme le ciel fond sur la terre »...

     

    Le ciel, les chevaux, les nuages, les voiliers, les vastes étendues le fascinaient... Son œuvre se rattache à certains courants poétiques comme Le Parnasse et le Symbolisme mais elle demeure avant tout très personnelle et liée à ce qu'il qualifiait « d'entre-deux »...

     

    Entre deux atmosphères, deux êtres qui éternellement lui manquèrent et dont l'absence définit la force et la subtilité de sa poésie...

     

    Image003.jpg

     

    Je prends plaisir à illustrer ce poème avec des instants de vie, des petits riens d'automne, des feuilles, des fruits, des bouts de nature simples et précieux, qui papillonnent...

     

    Image004.jpg

     

    Image005.jpg

     

    Image006.jpg

     

    Ami Héron expert en rêveries dans les jardins de Paris...

     

    Image007.jpg

     

    Image008.jpg

     

    L'Automne nous offre ses couleurs, le héron y songe-t-il ?

     

    Image009.jpg

     

    Image010.jpg

     

    Image011.jpg

     

    De retour vers notre résidence...

     

    Image012.jpg

     

    Et pour se réconforter en ces temps difficiles, voici un cake aux olives et aux noix fait maison sans prétention et quelques navettes aux amandes et à la fleur d'oranger...

     

    Image013.jpg

     

    Image014.jpg

     

    Toujours, dans le fait maison, je vous offre cette tablette de chocolat aux huiles essentielles (orange, bergamote, gingembre, mandarine) que je suis très contente d'avoir réalisée et que Christophe a beaucoup aimé déguster... Sourires !

    Image015.jpg

     

     

    Prenez bien soin de vous les Amis, gros bisous !

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    21 commentaires
  •  

    Image001.jpg

     

    Je continue la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'apprécie beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié...

     

    Promenades mêlées dans un jardin à la fois réel, imaginaire, intime, ouvert à soi dans l'énergie du monde... Un petit bout de Nature qui se love en harmonie au creux de la ville.

     

    J'ai choisi pour ce mardi 6 octobre un poème signé Chloé Douglas, poétesse, chanteuse, danseuse... née à Londres en 1960, passionnée de Nature et désireuse d'exprimer dans ses œuvres la rencontre et la dichotomie entre les forces naturelles et la vie intense des grandes villes.

     

    C'est un poème plein de charme que j'illustre avec des photos du Jardin Naturel, « territoire vert » de Paris.

     

    « Parmi le vert

    et la floraison

    de toutes les plantes les plus belles

    je flâne.

    Je délibère ici

    Je rêve par là.

    L’heure s’arrête

    ou plutôt s’étend pleinement,

    se déplier et s’amplifier.

     

    Ces tournoiements et ondulations soudaines

    de brises d’été,

    envoient tous les parfums

    dans l’air chaud.

    Contempler une feuille

    ou le motif sur le mur

    créés par des branches les plus près.

     

    Ces têtes-là de fleurs dansantes

    exposent délicatement

    toute leur gloire.

     

    Quelle simplicité à se perdre.

    Et quelle aisance à respirer

    doucement.

    Et quelle aisance

    à avoir des pensées profondes. »

     

    Chloé Douglas, 1995

     

    Image002.jpg

     

    Image003.jpg

     Au Jardin Naturel, dans le XXe arrondissement de Paris, on chemine tranquillement, on laisse aller ses rêveries...

     

    Depuis 1995, ce square romantique, niché au pied au cimetière du Père Lachaise, préserve une formidable réserve de biodiversité. Il accueille, sur près de 6300 m2, une profusion de végétaux caractéristiques de plusieurs milieux naturels d'Île de France. C'est un lieu unique en son genre où règne une envoûtante palette de vert, une jungle urbaine emplie de chants d'oiseaux où s'épanouissent, autour d'une mare féerique, des massifs ébouriffés de graminées, de roses et de plantes aromatiques.

     

    Image004.jpg

     

    J'ai souvent aimé écrire dans cette bulle de chlorophylle, ce petit coin de campagne urbaine où la vie rayonne à proximité des grands tombeaux. Mes photos ont été prises au fil des années et au rythme des saisons, d'où les différences de couleurs et d'atmosphères...

     

    Image005.jpg

     

    A l'abri du bruit incessant de la ville, grâce aux ondulations stratégiques de la colline du cimetière du Père Lachaise et à une terrasse appuyée sur un solide escalier de calcaire, s'épanouit une prairie.

     

    Image006.jpg

     

    Des arbres « d'eau » comme le saule marsault et l'osier blanc ou saule des vanniers, associés à des plantes d'ombre et de sous-bois : fougères, campanules, clématites, géraniums, hellébores, houblons..., encerclent la mare, émulsion de vert intense au-dessus de laquelle voltigent, à des moments privilégiés, des libellules rouges.

     

    Image007.jpg

     

     

    La mare du Jardin Naturel et les différentes mares de Paris font l'objet de conférences et de visites thématiques, par petits groupes, à l'occasion des Journées du Patrimoine.

     

    Image008.jpg

     

    La mare, ce milieu aquatique clos, est devenu un élément incontournable de ce que l'on appelle « la trame verte et bleue de Paris ». Milieu très précieux où se rencontrent d'innombrables espèces le plus souvent protégées, la mare est perçue comme un espace intermédiaire privilégié entre les eaux de la Seine et celles des lacs et des étangs. Elle se nourrit de pluie, recueille les eaux de ruissellement, protège la vie et « rafraîchit » la ville, souvent surchauffée, en favorisant le phénomène de brise.

     

    Image009.jpg

     

    Comme vous le voyez, les couleurs sont variées, on a toujours l'impression de découvrir un nouvel endroit, je suis sous le charme !

     

    Image010.jpg

     

     

    Image011.jpg

     

    On fait de jolies rencontres et les insectes ne sont pas oubliés, avec ce mignon petit « hôtel » où ils peuvent passer l'hiver...

     

    Image012.jpg

     

    Image013.jpg

     

     

    Pour se rendre au Jardin Naturel :

     

    Métro ligne 2, arrêt Alexandre-Dumas

    Accès par le 120 rue de la Réunion, 75020 Paris

    Ouvert en semaine entre7h30 et 17h30 (jusqu’à 22H en fonction du coucher du soleil)

    Ouvert samedi et dimanche entre 9h00 et 17h30 (jusqu’à 22H également en fonction du coucher du soleil).

     

    Belles pensées pour vous, merci de votre fidélité, je vous envoie de gros bisous !

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    27 commentaires
  •  

     Image001.jpg

     

    Neuf Années de présence sur la toile, en votre compagnie, chers Aminautes !

     

    Neuf petites flammes qui ont dansé et qui inventent, au cœur d'une aventure esthétique que j'aime infiniment, une dixième flamme et, je l'espère, bien d'autres !

     

    Je veux vous dire MERCI, de tout cœur, pour votre fidélité et le soutien apporté en raison de mon état de santé.

     

    Pour fêter cet anniversaire, j'ai eu envie de publier ou de republier des photos que j'aime, tout simplement... Un florilège d'images qui sont autant d'instantanés d'émotions.

     

    Belles pensées pour vous, je vous envoie de gros bisous et je rajoute, en souvenir de notre amie Lady Marianne, un poème en ce mardi. J'ai choisi « L'Artiste », de Maurice Carême (1899-1978).

     

    Image002.jpg

     

    L'Artiste

     

    « Il voulut peindre une rivière,

    Elle coula hors du tableau.

     

    Il peignit une pie grièche,

    Elle s’envola aussitôt.

     

    Il dessina une dorade,

    D’un bond, elle brisa le cadre.

     

    Il peignit ensuite une étoile,

    Elle mit le feu à la toile.

     

    Alors, il peignit une porte

    Au milieu même du tableau.

     

    Elle s’ouvrit sur d’autres portes,

    Et il entra dans le château. »

     

    Poème issu du recueil « Entre Deux Mondes » paru en 1970.

     

     

    Image003.jpg

     

     

    Album de photos pour célébrer les Neuf ans de mon Jardin sur la Toile...

     

    J'ai pris plaisir à retourner dans les publications de mon blog. Plaisir de marcher le long de la Seine et de contempler La Conciergerie, de présenter des lieux secrets dans Paris et de revenir, au fil du temps, me lover dans l'écrin du Jardin des Tuileries, du Luxembourg, du Parc de Bercy, du Parc Monceau... Plaisir de plonger dans mes rêveries entre les boiseries de la Maison Eymonaud ou parmi les rhododendrons de la rue du Trésor, dans le maillage fascinant des rues du Marais...

     

    En cliquant sur les liens présents dans mon article, vous pouvez retrouver l'historique des lieux évoqués à travers les photos.

     

    Image004.jpg

     

    Conciergerie... Ce vestige de l'ancien Palais de la Cité a des allures de château féerique mais l'Histoire y a semé son lot de tragédies.

    Des tours en poivrière rythment la majestueuse façade. La Tour de l'Horloge se dresse à l'angle nord-est du palais, tour de guet rectangulaire au clocheton fin et scintillant. Je vous conterai bientôt son histoire et celle de la magnifique horloge qu'elle abrite...

     

    Image005.jpg

     

    Les tours jumelles que vous apercevez sur cette vue plus rapprochée datent du règne de Philippe le Bel (1268-1314) qui fit remodeler et agrandir le palais. La Tour de César, à gauche, fait référence à la présence romaine dans l'Île de la Cité et la Tour d'Argent, à droite, garde le souvenir du trésor royal.

     

    La tour isolée ou Tour Bonbec, un petit peu plus loin, est la plus ancienne de l'édifice. Ses soubassements datent du règne de Saint-Louis (1214-1270) mais elle fut surhaussée au XVIe siècle et coiffée de sa tourelle conique. Elle abritait la sinistre salle où était pratiquée la question.

     

    Image006.jpg

     

    Grâce à l'ouverture des voies sur berge dans la capitale, on peut bénéficier d'un panorama exceptionnel sur l'Île de la Cité. J'aime savourer la subtile palette des couleurs, la beauté porcelainée du ciel ou les tons d'orage qui hantent le paysage.

     

    J'ai une quantité impressionnante de photos prises à l'intérieur et à l'extérieur de la Conciergerie et que je n'ai pas encore publiées alors je compte bien préparer, à ce sujet, une série d'articles. Ainsi nous reparlerons de ce superbe monument.

     

    Image007.jpg

     

     Pour célébrer les neuf ans de mon blog, je poursuis ma promenade à travers les beautés de Paris. Je feuillette les pages d'un livre à la fois réel et imaginaire...

     

     

    Image008.jpg

     

     

    Image009.jpg

     

    Je contemple heurtoirs et boiseries d'apparat de l'Hôtel de Béhague, appelé « la Byzance du VIIe arrondissement » et perçu comme l'une des plus prestigieuses demeures « Belle-Époque » de Paris.

     

    Image010.jpg

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/les-splendeurs-de-l-hotel-de-behague-a129273782

     Le lien permet de retrouver l'histoire de ce splendide édifice devenu Ambassade de Roumanie.

     

    Image011.jpg

     

    Des boiseries ornées de motifs d'inspiration rocaille : coquilles, entrelacs, oves, masques, palmettes, rinceaux, grappes de raisin, trophées de musique et d'art...

     

    Image012.jpg

    Des trésors à explorer...

     

    Image013.jpg

     

    Image014.jpg

     

    Image015.jpg

     

    Je redécouvre aussi les visages poupins et les ombellifères qui ornent l'élégante façade du Café Roussillon, rue Cler, dans le 7e arrondissement de Paris.

     

    Image016.jpg

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/les-ombelliferes-du-cafe-roussillon-a148957698

     

    Image017.jpg

     

    Image018.jpg

     

    Je maraude comme un chat vers la Maison Eymonaud, ancien Hôtel de l'Escalopier, demeure située dans le Montmartre secret, au fond d'une impasse appelée Marie-Blanche.

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-maison-eymonaud-ancien-hotel-de-l-escalopier-a131491706

     

    Image019.jpg

     

    Je suis accueillie par une myriade de personnages sculptés qui chuchotent des histoires et m'invitent à emprunter un fascinant escalier...

     

    Image020.jpg

     

    Image021.jpg

     

    Image022.jpg

     

    Image023.jpg

     

    Image024.jpg

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-maison-eymonaud-ancien-hotel-de-l-escalopier-a131491706

     

    Image025.jpg

     

     

    Je promène mes rêveries dans la Rue du Trésor, charmante impasse ombragée, située au cœur du Marais, où l'on chemine à des années lumière de l'agitation des grandes voies parisiennes et où il y eut réellement un trésor...

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-rue-du-tresor-a145660678

     

    Image026.jpg

     

    Image027.jpg

     

    La rue se pare d'une infinité de fleurs, des rhododendrons de plusieurs couleurs, à la saison propice...

     

    Image028.jpg

     

    Image029.jpg

     

     

    Je salue ensuite les Ondines de la Fontaine de la Porte d'Auteuil...

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-fontaine-de-la-porte-d-auteuil-a132270854

     

    Image030.jpg

     

    Image031.jpg

     

    Et le chimérique bestiaire marin de la Fontaine Gaillon, dans le 2e arrondissement de Paris.

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/le-bestiaire-marin-de-la-fontaine-gaillon-a142702846

     

    Image032.jpg

     

    Image033.jpg

     

    L'enfant au dauphin, les poissons fantastiques...

     

    Image034.jpg

     

    Image035.jpg

     

    A proximité, je suis observée par un visage avenant...

     

    Image036.jpg

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/les-belles-demeures-de-la-rue-gaillon-a143850798

     

    Image037.jpg

     

    En attendant de vous retrouver pour d'autres promenades à travers Paris et ses alentours, je vais lover mes pensées dans le vert et les alcôves parfumées qui rythment la trame romantique de la Roseraie de Bercy... En pensant bien à vous...

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-roseraie-et-les-parterres-de-bercy-a100974845

     

    Image038.jpg

     

    Image039.jpg

     

    Image040.jpg

     

    Image041.jpg

     

    Image042.jpg

     

    Gros bisous et merci de votre fidélité !

     

    Prenez bien soin de vous...

    Plume

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    37 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique