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    Chers aminautes, nous revoici au musée Grévin et vous pouvez lire ou relire ICI le premier chapitre de cette promenade.

     

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    L'histoire des portraits de cire du musée, associée à Arthur Meyer, Alfred Grévin et Gabriel Thomas, nous fait remonter le temps à travers une myriade de saynètes occidentales ou exotiques qui s'ancrent dans le Moyen Âge, l'époque Renaissance, l'Âge Baroque, le Romantisme... et nous fait aussi évoluer au rythme de notre monde contemporain, à la rencontre de personnalités vivantes. Il y en a réellement pour tous les goûts !

     

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    Comme plusieurs d'entre vous, je ne suis pas particulièrement sensible à la présence de « gens connus » mais j'ai tout de même photographié quelques habitants des lieux dont la superbe Marylin. Ce que j'ai surtout aimé au musée Grévin, c'est le Palais des Mirages, l'escalier de Gustave Rives, les décors magnifiques et je suis également très intéressée par l'histoire des personnages de cire.

     

    Une histoire foisonnante, liée à des artistes comme la célèbre Madame Tussaud et qui se réfère à un art ancien, en vogue à la Cour de France sous l'Ancien Régime : l'art de mouler le visage d'un défunt de sang royal.

     

    Si l'on veut appréhender au mieux ce qui a fait du musée Grévin l'un des plus célèbres lieux culturels au monde, il faut s'intéresser au destin artistique de Marie Tussaud, destin qui se mêle à celui d'un médecin, anatomiste et sculpteur sur cire franco-allemand, nommé Philippe Mathé-Curtz (1737-1794), dit Curtius.

     

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    Portrait de Curtius par Marie Tussaud, conservé au musée Carnavalet. Photo de Jospe CC BY-SA 3.0.

     

    En 1761, Curtius prit à son service comme femme de ménage Anne Made, une jeune veuve qui avait une fille, Marie Greshlotz, la future Madame Tussaud.

     

    La petite Marie appela Curtius « mon oncle » et celui-ci lui enseigna l’art du modelage ainsi que différentes considérations anatomiques. L'attention manifestée par Curtius permit à Marie de réaliser avec talent, en 1777, son premier visage de cire, celui du philosophe Voltaire. En 1778, elle conçut, avec autant de réussite, les portraits de Jean-Jacques Rousseau et de Benjamin Franklin.

     

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    Voltaire, par Marie Tussaud (photo Rue du Savoir.com)

     

    En 1765, Curtius avait créé à Paris un cabinet de portraits en cire et depuis le portrait qu'il avait fait de Madame du Barry, la maîtresse de Louis XV, le succès ne s'était pas démenti.

     

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    Portrait de Madame du Barry en Belle au Bois Dormant (photo trouvée sur marie-antoinette.forumactif.org)

     

    En 1776, il présenta au Palais-Royal (au numéro 17 de la galerie Montpensier, actuelle boutique du fabriquant de médailles Bacqueville, une autre histoire...) la dernière version de son exposition de figures, consacrée aux célébrités de son temps, et la foule parisienne se déplaça en masse. Six ans plus tard, boulevard du Temple, il ouvrit « la Caverne des Grands Voleurs » où il prit plaisir à exposer des brigands, des repris de justice et des scènes de crime qui préfiguraient ce qu'on a appelé La Chambre des Horreurs.

     

    Il moula les effigies de nombreux guillotinés et immortalisa les traits de révolutionnaires comme Robespierre et Marat. A ses côtés, Marie Greshlotz put réaliser des moulages des têtes de Louis XVI et de Marie-Antoinette.

     

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    Marie-Antoinette au musée de Londres, d'après le masque réalisé par Marie Tussaud. Je ne connais pas l'auteur de la photo.

     

    Pendant plusieurs années, Marie s'entendit bien avec le peuple et la noblesse mais, calomniée par un certain Jacques Dutruy, aide-exécuteur du bourreau Samson, elle fut arrêtée par les Révolutionnaires. Elle partagea alors la cellule de Joséphine de Beauharnais, future épouse de Napoléon.

     

    Elle allait être emmenée à la guillotine quand le peintre Jacques-Louis David réussit à intercéder en sa faveur. Il obtint in extremis du Tribunal Révolutionnaire qu’elle soit libérée pour créer les masques mortuaires des décapités. Elle eut donc l'opportunité de modeler les visages de Marie-Antoinette et de Robespierre. Elle réalisa aussi le masque mortuaire de Marat, dit « l’Ami du Peuple », assassiné dans son bain par Charlotte Corday.

     

    En 1791, après la mort de Curtius, Marie hérita la collection d’œuvres en cire de son mentor et en 1795, elle épousa un ingénieur civil nommé François Tussaud qui lui donna deux fils, Joseph et François. Sept ans plus tard, séparée de son mari, elle se rendit à Londres où elle entra dans la troupe de Paul Philidor, un magicien itinérant. Pendant des années, elle présenta, de ville en ville, des figures de cire au public puis, en 1835, elle parvint à ouvrir à Londres, à Baker Street (les fans de Sherlock Holmes apprécieront!) son propre musée sous le nom de Madame Tussaud.

     

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    Rédigeant ses Mémoires à partir de 1838, elle mourut paisiblement le 15 avril 1850 et son œuvre a perduré. A Londres, une plaque mortuaire en son honneur fut installée du côté droit de la nef de l’église Saint-Mary à Cadogan Street.

     

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    Image catherinepope.co.uk

     

    Outre le musée Grévin, Paris connut d'autres lieux associés à l'art des portraits de cire. En 1865, un professeur suédois nommé Schwartz ouvrit, dans le passage de l'Opéra (disparu), le musée Hartkoff, une galerie d'anatomie, d'ethnologie et de géologie dans laquelle il exposait des dissections de corps en cire et d'étranges écorchés et sur les Champs-Élysées, on trouvait une boutique grand-guignolesque appelée « Maison de la figure de cire ».

     

    Fasciné par l'utilisation documentaire des portraits de cire, Arthur Meyer a sollicité Alfred Grévin, voir à ce sujet le premier volet de cette promenade, et le financier Gabriel Thomas a complété l'équation.

     

    Le musée Grévin est rempli de « merveilles ». Nous l'avons vu avec l'escalier de marbre 1900, le Palais des Mirages et le Théâtre Italien. Découvrons à présent la magnifique Salle des Colonnes, de style baroque, lambrissée de bois de palissandre et sculptée d'or et de marbre.

     

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    Elle est conçue comme une sorte de théâtre avec de belles torchères, des petits balcons, une décoration très opulente, des chimères, des masques, des putti...

     

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    Elle est surmontée d'une coupole en mosaïque de Venise, de couleur bleue et or, qui donne l'impression d'évoluer sous un ciel rayonnant.

     

    En cheminant entre les colonnes, on découvre deux statues de cire pleines de charme : un faune et une faunesse, mes personnages préférés !

     

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    Outre son magnifique décor baroque, la Salle des Colonnes est réputée pour ses jeux de lumière qui séduisent les visiteurs. On y donne aussi des fêtes privées, des banquets d'affaires, des soirées dansantes etc...

     

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    Et maintenant, je vous propose de « saluer » certains habitants du musée...

     

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    Le rêveur Charlie Chaplin (16 avril 1889-25 décembre 1977)...

     

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    La styliste Chantal Thomass, née le 5 septembre 1947.

     

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    La Marquise de Pompadour (29 décembre 1721-15 avril 1764)... et ses innombrables escarpins, humour !

     

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    Orson Welles (6 mai 1915-10 octobre 1985) et Gérard Depardieu (né le 27 décembre 1948)

     

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    Salvador Dali (11 mai 1904-23 janvier 1989)

     

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    Pablo Picasso (25 octobre 1881-8 avril 1973)

     

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    Auguste Rodin (12 novembre 1840-17 novembre 1917)

     

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    Atelier de Rodin

     

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    Bernard Pivot (né le 5 mai 1935)

     

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    Amélie Nothomb (née le 13 août 1967)

     

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    Jean d'Ormesson (16 juin 1925-5 décembre 2017)

     

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    Jean-Paul Sartre (21 juin 1905-15 avril 1980) et Fabrice Luchini (né le 1er novembre 1951)

     

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    Comment choisit-on les nouveaux « pensionnaires » des lieux ? En ayant recours à l'Académie Grévin ?

     

    Restant proche de l'esprit original de création, celle-ci, présidée, depuis 2014, par Stéphane Bern et constituée de onze « sages » issus du monde des lettres et des médias, se réunit deux fois par an pour désigner les nouvelles personnalités du musée. On trouve parmi les membres de l'Académie Nikos Aliagas, Daniela Lumbroso, Eve Ruggieri, Gérard Holtz, William Leymergie, Laurent Boyer ou la romancière Christine Orban...

     

    Ensuite, il faut environ une quinzaine d'artistes pour faire vivre un personnage de cire et différents rendez-vous pendant près de six mois pour prendre les mesures, mouler les traits du visage dans la terre glaise avec une précision inouïe, y insuffler une énergie caractéristique de « l'esprit Grévin » etc...

     

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    Un travail impressionnant comme en témoigne l'effigie de Jean Reno !

     

    Les tenues d'époque sont conçues, d'après des documents historiques, dans les foisonnants ateliers de Grévin. Quant aux actuelles célébrités, elles donnent au musée une de leurs tenues préférées.

     

    Chaque détail (cernes, tâches, cicatrices...) fait l'objet de plusieurs heures d'attention. Les cheveux sont naturels, implantés un par un et on en compte jusqu'à 500 000 sur une seule tête ! Les couleurs des dents sont très précisément choisies et les yeux, de véritables prothèses en verre.

     

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    J'ai aimé la partie du musée consacrée aux pâtissiers, aux cuisiniers et décorée de citations sur l'art culinaire.

     

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    Pierre Hermé (né le 20 novembre 1961), l'alchimiste des macarons !

     

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    Le regretté Paul Bocuse (11 février 1926-20 janvier 2018)

     

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    (Je sais qu'il manque les accents circonflexes, je l'écris pour les puristes... mais je souscris pleinement à la citation !)

     

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    Un peu plus loin, c'est le pape François (né le 17 décembre 1936) qui nous attend, avec un franc sourire !

     

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    Je n'avais pas envie de photographier Nicolas Sarkozy, François Hollande, Donald Trump, Angela Merkel... alors j'ai passé mon chemin. J'ai aussi laissé de côté les sportifs et les chanteurs à la mode...

     

    J'ai préféré les personnages qui suivent...

     

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     Gaston Lagaffe, « né » le 28 février 1957 sous le crayon d'André Franquin, associé à Yvan Delporte dans Le journal de Spirou (n°985).

     

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    Le trop mignon Idéfix !

     

    Saviez-vous que le nom de ce facétieux petit chien blanc avait été choisi par les lecteurs du journal Pilote dans lequel étaient publiées les aventures d'Astérix et Obélix ? Idéfix est apparu dans l'album Le Tour de Gaule (5e album d'Astérix), « comme un gag » d'après Albert Uderzo. On ne devait pas le revoir dans les albums suivants mais les lecteurs ont tant apprécié ce petit chien (il attend devant la porte d'une charcuterie et suit les héros pour leur dérober l'os du jambon qu'ils ont acheté) qu'ils ont demandé avec force son retour. Il est donc devenu un personnage à part entière de la saga Astérix.

     

    Il a aussi sa propre série d'albums, publiée à partir de 1972, et qui n'a pas de lien avec les aventures d'Astérix et Obélix.

     

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    Le Petit Prince m'a charmée ! On se souvient forcément avec émotion de la lecture de ce magnifique conte philosophique né à New York en 1943, sous la plume d'Antoine de Saint-Exupéry...

     

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    Le musée regorge ensuite de saynètes historiques associées à la Révolution Française, aux Rois de France, à des personnages comme Nostradamus, Catherine de Médicis, Jeanne d'Arc ou la mythique Esmeralda du roman Notre-Dame de Paris.

     

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    Je n'ai pas pu prendre beaucoup de photos dans cette partie-là. C'était très sombre et j'avais déjà collecté tant d'images que mes batteries étaient presque hors service.

     

    Voici François Ier (12 septembre 1494-31 mars 1547).

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    Saint-Louis (25 avril 1214-25 août 1270)

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    La Grande Peste ou Peste Noire de 1347

     

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    Le philosophe Denis Diderot (5 octobre 1713-31 juillet 1784)

     

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    Jean de la Fontaine (8 juillet 1621-13 avril 1695) dont j'ai beaucoup apprécié l'attitude et le regard intense et rêveur mais la photo est piquetée, désolée...

     

    Il est temps de partir alors j'espère que vous aurez pris comme moi, plaisir à visiter ou à revisiter ce lieu emblématique d'une certaine histoire de Paris.

     

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    Nous sortons par une porte située au milieu du passage Jouffroy.

     

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    Conçue par l'architecte François Lafaye, elle est dominée par une œuvre du sculpteur oublié Alexandre Barbieri, élève du sculpteur et peintre Albert Louis Edmond Chartier (1898-1992) qui travailla au musée Grévin pour Gabriel Thomas.

     

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    Elle réunit différents personnages de l'histoire de France comme Jeanne d’Arc, Louis XI, François Ier, Henri IV, Richelieu, Louis XIV, Napoléon Bonaparte.

     

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    Le musée Grévin est une aventure que j'ai beaucoup aimé partager avec vous et cela m'a amusée de suivre l'imposante main-enseigne dorée...

     

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    Merci de votre fidélité et gros bisous !

     

    J'ajoute un merci très tendre et passionné aux personnes qui m'apportent chaque jour une délicieuse amitié et qui se reconnaîtront. Je suis profondément heureuse des relations qui nous unissent, de manière privée et je veux vous embrasser très fort !

     

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    Plume

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     Les Amoureux, Joséphine Wall

     

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    Colorées, pimpantes, foisonnantes, elles sont remplies de fins chocolats, de beaux gâteaux et agrémentées de jolis cœurs rubis ! Les vitrines de Saint-Valentin... Je ne suis pas sponsorisée, vous le savez, mais je préfère le signifier à chaque fois que je montre des photos de boutiques. Je suis motivée par le plaisir des yeux, le frisson des papilles et la joie du partage...

     

    Concernant l'histoire de la Saint-Valentin, je vous renvoie à mon article :  Mystères et Traditions de la Saint-Valentin...

     

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    Régalons-nous à contempler des œuvres d'art gourmandes et cheminons, à cet effet, rue Montorgueil, dans le 2e arrondissement de Paris. La pâtisserie Stohrer, la plus ancienne pâtisserie de la capitale, nous y attend.

     

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    Nicolas Stohrer (né en 1706...) était le pâtissier de Marie Leszczynska (1703-1768), la seconde fille de Catherine Opalinska (1680-1747) et du roi Stanislas de Pologne (1677-1766) dit « Stanislas le Bienfaisant ». Marie Leszczynska fut choisie parmi une centaine de princesses pour épouser le roi Louis XV (1710-1774), le 5 septembre 1725, à Fontainebleau.

     

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     Marie Leszczynska, peinte en 1740 par Louis Tocqué (1696-1772). Ce portrait est conservé au Louvre.

     

    Nicolas Stohrer suivit la jeune reine à Versailles. Fort de son expérience d'apprenti dans la ville franco-alsacienne de Wissembourg, il séduisit les membres de la Cour et devint le pâtissier attitré du souverain.

     

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    En 1730, il ouvrit sa pâtisserie au numéro 51 de la rue Montorgueil, dans le deuxième arrondissement de Paris et il y « imagina » de prestigieux desserts pour la royauté. On y vend toujours des éclairs au chocolat qui sont parmi les plus réputés de la capitale.

     

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    La boutique originelle a « disparu ». Le décor de la boutique actuelle est classé monument historique depuis le 23 mai 1984 et date de la seconde moitié du XIXe siècle. Réalisé à partir de 1864, il est signé Paul Baudry (1828-1886).

     

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    Paul Baudry était un artiste du Second Empire qui venait d'atteindre la célébrité en créant des décors pour le prestigieux hôtel Galliera (actuel musée de la mode) et le Foyer de l'Opéra de Paris. Il travailla aussi pour l'hôtel de la Païva et faillit réaliser des ornements pour le Panthéon.

     

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    Nicolas Stohrer est l’inventeur du baba au rhum. Il conçut ce délice à partir d’une brioche sèche, rapportée par le roi Stanislas d'un de ses voyages, qu'il arrosa de vin de Malaga, parfuma de safran, de fleur d'oranger et fourra de crème pâtissière, de raisins secs et de raisins frais.

     

    Pour certains historiens, le nom Baba viendrait du roi Stanislas qui, adorant les Contes des Mille et Une Nuits, aurait appelé Ali-Baba ce généreux dessert.

     

    Le nom Baba pourrait aussi désigner la « Grand-Mère » en polonais et signifier un gâteau qui rassure, nourrit, enveloppe de ses bienfaits...

     

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    En 1835, un descendant de Nicolas Stohrer a remplacé le malaga par du rhum pour imbiber la pâte à baba et vers 1844, d'autres pâtissiers renommés, les frères Julien ont créé le savarin en s’inspirant de la recette du baba.

     

    Le savarin, qui rend hommage au gastronome Jean Anthelme Brillat-Savarin (1755-1826), est cuit dans un moule en forme de couronne et trempé dans un sirop aromatisé au kirsch, à l’absinthe et à l’eau de rose. Le baba, d’abord imprégné de rhum pur, fut également imbibé de sirop, aromatisé au rhum.

     

    De nos jours, Stohrer propose un service de traiteur et une myriade de gourmandises comme le Puits d'amour, des meringues, des millefeuilles, les fameux éclairs au chocolat, des pyramides de macarons et de gâteaux variés...

     

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    Le Puits d’amour (dont la première recette date de 1735) était autrefois un vol au vent en pâte feuilletée que l'on remplissait de gelée de groseille et qui était surmonté d’une anse de feuilletage imitant le seau d’un puits. On disait que Louis XV offrait à ses jeunes et jolies maîtresses ce petit gâteau lors de leurs nuits d’amour et qu'il adorait en déguster entre leurs cuisses... A partir de la recette originale, Nicolas Stohrer a créé un dessert constitué de feuilletage rempli d’une crème pâtissière à la vanille et couvert de caramel fondant.

     

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    La pâtisserie Stohrer a été rachetée, en toute discrétion, au mois de mai 2017, par la marque « A la Mère de Famille » dont voici quelques trésors...

     

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    A la Mère de Famille est une « maison de chocolat » qui fut fondée en 1761, au numéro 35 de la rue du Faubourg-Montmartre, par Pierre-Jean Bernard, un jeune épicier.

     

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    En 1791, son beau-fils, Jean-Marie Bridault, héritier d'une importante famille d'épiciers de la rue Saint-Antoine, lui succéda.

     

    A partir de 1807, Marie Adélaïde Bridault, surnommée « la Mère de Famille », fit connaître un âge d'or à la boutique. Grâce à elle, la renommée de l'établissement ne cessa de grandir au-delà du faubourg.

     

    Le célèbre critique gastronomique Alexandre Grimod de la Reynière loua ses vertus dans son Almanach des Gourmands. Cette publicité enflammée fit affluer les clients.

     

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    Au milieu du XIXe siècle, les confiseries se multiplièrent, avec l'essor croissant du sucre de betterave.

     

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    A partir de 1895, Georges Lecoeur, le nouveau propriétaire, modernisa la boutique (installation du téléphone, édition de brochures de luxe, distribution de publicités...). Dans le contexte virevoltant de la Belle-Époque, « A la Mère de Famille » devint une véritable institution, plébiscitée entre autres par les danseuses des Folies Bergère!

     

    En 1906, à l'Exposition Culinaire Universelle de Paris, les délicates confitures, les chocolats surfins et les bonbons aux fleurs obtinrent un franc succès.

     

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    Tout au long du XXe siècle, les héritiers directs ou spirituels de la famille Bridault et de Georges Lecoeur ont pris soin de proposer aux gourmands une gamme étendue de produits. Après la première guerre mondiale, Régis Dreux et, à partir des années 1950, Suzanne Bretonneau ont marqué les lieux de leur empreinte. Entre 1985 et aujourd'hui, des grands noms de l'art chocolatier et des connaisseurs émérites se sont succédé aux commandes de l'établissement: Serge Neveu, la famille Dolfi et le créateur Julien Merceron.

     

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    Plusieurs boutiques perpétuent, aux quatre coins de Paris, le savoir-faire initial de la maison mère. Ne manquez surtout pas de les visiter, à commencer par la boutique du Faubourg-Montmartre, au charme suranné. En 1984, sa superbe devanture verte, rehaussée de lettres d'or, fut inscrite à l'Inventaire des Monuments Historiques. A l'intérieur, sur des comptoirs en bois patiné, se dévoilent chocolats variés, calissons, caramels, guimauves, berlingots, nougats, fruits confits, marrons glacés, florentins, bêtises de Cambrai... Ces « divines gourmandises » ont inspiré un très beau livre de recettes.

     

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    Terminons cette promenade avec la vitrine de Charles Chocolatier, boutique située dans le prolongement de Stohrer. Vous apprécierez sûrement le petit ange à croquer et vous reconnaîtrez des escarpins en chocolat, dotés d'une semelle rouge, qui font référence à ceux, célébrissimes, du créateur Christian Louboutin.

     

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    Je vous souhaite beaucoup d'amour, de passion, de plaisir, de sensualité et cela tout au long de l'année, avec une émulsion de gourmandise volcanique le jour de la Saint-Valentin !

     

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     A déguster sans modération...

     

    Gros bisous et sourires d'amitié !

    Plume

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    La France grelotte et Paris n'est pas en reste, euphémisme ! Mais comme neige, glace et verglas sont des artistes très inspirés, j'ai photographié avec grand plaisir (en tentant de ne pas déraper...) certains lieux transfigurés par cette poésie du froid.

     

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    Sans oublier les sans-abris, les personnes précaires et rudement éprouvées par les conditions climatiques, je vous invite à traverser des espaces urbains brodés de blanc.

     

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    Je publierai bientôt la suite de ma promenade au Musée Grévin. Accueillons, avec nos âmes d'enfants, ces beautés hivernales !

     

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    Nous sommes à Châtelet, devant le terrain d'aventures du jardin Nelson Mandela et souvenez-vous, j'ai publié un billet à ce sujet l'été dernier.

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/le-terrain-d-aventures-de-chatelet-a130949468

     

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    Le terrain s'est agrandi. Les enfants s'amusent dans un espace décoré de ballons au pied du nouveau Forum et de sa canopée.

     

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    Cet ensemble au riche passé architectural et les monuments qui l'entourent sont encore en travaux. Je n'aborde donc pas l'histoire des lieux (Les Halles, Le Cimetière et la Fontaine des Innocents, La Bourse de Commerce, La Colonne Astrologique de la reine Catherine de Médicis, L'Église Saint-Eustache etc... ) et de toute façon, ce n'est pas le propos de cet article.

     

    Vous rappelez-vous cette représentation de notre Terre en matériaux recyclés ? Au mois d'août 2017, je vous l'avais montrée « baignée » de chaleur et la voici brodée de blancheur.

     

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    En profitant de la fine lumière et des crépitements de cette neige immaculée, nous cheminons vers les Tuileries dans une atmosphère d'une étrange beauté.

     

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    Les Tuileries sont fermées, comme le jardin du Palais-Royal et de nombreux squares et jardins de la capitale, mais le jardin du Carrousel nous accueille.

     

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    Un espace ouvert qui se déploie derrière l'arc de triomphe du Carrousel et qui abrite, au cœur d'un labyrinthe, un superbe ensemble de statues signées Aristide Maillol (1861-1944).

     

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     La Nymphe et le bonhomme de neige, sourires !

     

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     Vénus, 1910

     

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     Baigneuse se coiffant, 1910

     

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     Pomone, 1910. Déesse des fruits, émulsion de sensualité et de fécondité...

     

    J'ai souvent photographié ces belles et dans quelques temps, je consacrerai un article à leurs formes lisses et épanouies...

     

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     L'Été, 1910

     

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    J'ai longuement parlé du thème du Carrousel dans mon article intitulé Le Pont du Carrousel.

     

    http://maplumefeedansparis.eklablog.com/le-pont-du-carrousel-a79008359

     

    Jardin du Carrousel qui jouxte celui des Tuileries, un monde ouvert alors que les Tuileries sont entourées de grilles...

     

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     Pomone drapée, jeune fille allongée et allégorie de la Douleur, 1922, par Aristide Maillol...

     

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    Dans le cadre de l'aménagement du Grand Louvre et de la création de la célèbre Pyramide de Ieoh Ming Pei (et des petites pyramides l'accompagnant), le paysagiste belge Jacques Wirtz, maître de l'art topiaire originaire d'Anvers, a conçu, à l'initiative du Président François Mitterrand, un jardin que l'on dit « suspendu sur une dalle, constitué de parterres de buissons d'ifs taillés en éventail, rayonnant à partir de l'arc de triomphe. »

     

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     Arc de triomphe né de la volonté de Napoléon Ier, en 1806, de donner aux Tuileries une entrée monumentale.

     

    Conçu par les architectes Charles Percier et Pierre François Léonard Fontaine, en hommage à la campagne d'Austerlitz, il s'inspire de l'arc de triomphe de Septime Sévère à Rome et fut achevé en 1809. Les sujets des bas-reliefs furent choisis par Vivant Denon, dessinés par Charles Meynier et réalisés par de prestigieux sculpteurs néoclassiques comme Pierre Cartellier, Clodion, Claude Ramey etc... Je ne développe pas davantage, je le ferai dans un article pleinement consacré à cet ensemble magistral.

     

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     Vue sur La Nuit, 1909.

     

    En ce jardin, en 1965, André Malraux, alors ministre de la Culture a fait installer les 18 statues d'Aristide Maillol, maître de la sculpture et chantre du corps féminin, alchimiste des formes généreuses.

     

    Pour Dina Vierny, muse et modèle absolu : « Maillol supprime la narration, s'écarte du romantisme, simplifie les formes, ouvre la voie du silence, abolit le mouvement... »

     

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     Air, 1932, sculpture en plomb, éloge du féminin sacré...

     

    Quelques pas plus loin, le jardin des Tuileries est endormi sous la neige, enveloppé de magie blanche...

     

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    Vue sur l'un des bassins du Grand Carré créé par André Le Nôtre (1613-1700). Tout est gelé et la Tigresse portant un paon à ses petits, du sculpteur animalier Auguste Cain, 1873, a fière allure...

     

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    Il fait très froid et le sol devient de plus en plus glissant malgré le sel qui a été répandu. Il est temps de repartir en faisant preuve de patience...

     

    A ce propos, merci aux employés de la Ville de Paris qui ont bien travaillé et qui en ont pris plein la tête dans les médias et les propos de gens passant leur temps à se plaindre dès qu'il fait froid...

     

    Et oui, il fait froid, ça s'appelle l'Hiver et nous, humains, devons composer avec les saisons, c'est comme ça depuis la nuit des temps ! Je sais qu'il y a beaucoup de râleurs, des gens qui voudraient faire des procès à la neige parce qu'elle est tombée en abondance et qui reprochent tout et n'importe quoi aux autorités mais quand les conditions climatiques sont rudes, il faut faire avec, c'est comme ça ! Parfois, dans la vie on est bloqué sur une route ou dans une gare. Ce n'est pas « marrant » mais on est parfois obligé de prendre son mal en patience, de passer une nuit quelque part ou de marcher pendant des heures. Cela m'est arrivé plusieurs fois dans ma vie, je n'ai pas « chouiné » !!!

     

    Avec Christophe, nous avons attendu notre RER un certain temps. Nous avions froid, nous en avons laissé passer quelques uns qui étaient trop pleins et nous sommes rentrés fatigués et très tard (de plus, nous avions dû réparer notre chaudière en pleine nuit car nous n'avions plus d'eau chaude...) mais nous n'avons pas râlé en accusant les autres de n'avoir pas bossé... Au regard des sinistrés des crues de la Seine et des gens qui n'ont pas de logement, il faut savoir relativiser. J'ai été excédée d'entendre des gens se plaindre d'être bloqués l'espace d'une nuit. Ce n'est pas drôle mais ça peut arriver alors que ceux qui ont raté un repas du soir ou qui ont dû dormir exceptionnellement dans leur voiture aient un peu de décence ! Je l'ai vécu aussi, dans ma vie, plusieurs fois, je n'en suis pas morte !

     

    J'ai entendu les alertes météo dès le dimanche 4 février, les premières saleuses sont intervenues dans la nuit, j'en ai vu dans ma rue alors que certains ont dit que les saleuses n'étaient pas passées. J'ai dit à Christophe lundi matin « tu vas voir, les gens vont prendre leurs bagnoles malgré l'alerte orange, ils vont rester bloqués sur la route et hurler en disant qu'ils ne savaient pas qu'il allait neiger ou que la neige allait drue. Ils vont accuser le gouvernement, la ville de Paris et le Père Noël si ça se trouve !!! » Et bien, je ne m'étais pas trompée...

     

    Je salue en revanche les personnes qui ont pris les choses au rythme où elles venaient et qui ont composé avec la situation sans se comporter en enfants gâtés pourris...

     

    La neige, ce n'est pas évident mais ça offre aussi de belles choses, ça permet de voir son environnement autrement et de partager de jolis instants avec ceux qu'on aime et cela n'a pas de prix !

     

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    En vous souhaitant de belles journées de Février et en vous remerciant de vos petits mots charmants et de votre fidélité, gros bisous !

     

    Plume

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    27 commentaires



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