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    Joyeuses Pâques, chers Aminautes, sous l'obédience des Lapins et des Lièvres du Printemps, avec un florilège d'images à butiner, à votre gré...

     

     

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    Fertile, habile et facétieux, le Lapin ou Lièvre de Pâques dépose des œufs en chocolat et des œufs peints dans les jardins, les parcs et différents lieux de nature. Très attendu par les gourmands, il est traditionnellement considéré comme l'émissaire des forces de Reverdie !

     

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    Il est l'animal sacré de la déesse Ostara, divinité féminine associée à la Lune et à l'Aurore qui a donné son nom à la fête germanique du Printemps. L'équivalent anglo-saxon d'Ostara est Eostre.

     

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    À la période de Pâques (Easter, Oyster...), le Lapin ou Lièvre du Printemps est honoré en Alsace, dans les Vosges, en Allemagne et en Angleterre sous le nom d'Osterhase. On le dit gardien des œufs prêts à éclore ou géniteur de ces précieux talismans de fécondité et on le représente, depuis l'Antiquité, sur une profusion de stèles, de statues, de plaques de cheminée, de moules à pâtisserie, etc...

     

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    © Mickie Mueller, Ostara, the sabbat with the rabbit

     

    La déesse Ostara gouverne les festivités de l'équinoxe de printemps (21, 22 ou 23 Mars) et les forces calendaires du mois d'Avril. En son honneur, des combats symboliques étaient organisés, simulant la lutte des énergies printanières et de l'hiver finissant. Les prêtresses d'autrefois plaçaient des œufs dans des barques miniatures glissant au fil de l'eau, enfouissaient des œufs et des figurines d'écorce dans la terre et jetaient des œufs décorés dans les brasiers rituels.

     

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    © Katherine Toms, Ostara

     

     

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    Animal ambivalent, le lièvre suscitait la méfiance dans la Grèce antique et symbolisait la fécondité dans la Rome ancienne où sa viande était réputée aphrodisiaque. Consacré à Vénus/Aphrodite, la déesse de l'amour, il incarnait paradoxalement la luxure et la vertu, sa morphologie lui permettant de détaler face aux tentations.

     

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    Dans la mythologie de Pâques, il apparaît comme le messager du printemps. Un peu avant la période des Rameaux (Pâques Fleuries) où se mélangent coutumes populaires et actions liturgiques chrétiennes, il prépare les œufs gourmands puis il élabore son plan de distribution de cadeaux-talismans.

     

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    Dans l'ancienne Angleterre, dans le monde germanique et dans plusieurs régions de France, sa présence est perceptible aux premières lueurs de l'aube. Il caracole aussi au crépuscule, sous la ronde lune et quand l'astre des nuits dessine un croissant argenté. Il fraye sur les vieilles voies, s'ébat à proximité des cercles de pierre, des anciens lieux de culte, des rivières et des sources. On le trouve près des rameaux verts, rameaux qui, avant d'être consacrés au Christ, étaient dédiés à Apollon, le dieu grec de la lumière et des arts, à la déesse Ostara et aux esprits des fleurs et des fruits.

     

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    © Pascal Moguérou, L'Heure des Fées...

     

    Le Lapin/Lièvre est très important dans le folklore européen et bien au-delà. Rusé, avisé, gourmand, maître des connaissances cachées et des comptines d'enfance, il est le familier de ceux qui pratiquent les Arts Anciens: Astrologie, Divination, Sorcellerie, Alchimie, Médecine magique...

     

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    © Janie Olsen

     

    A des périodes choisies, il s'aventure dans l'herbe tendre et va cueillir les plantes celtiques de longue vie: l'armoise de pleine lune qui favorise les visions secrètes, l'achillée matricielle qui nettoie et nourrit le sang, l'alchémille des elfes, le trèfle étoilé, la camomille au cœur de miel, la pimprenelle et la menthe aquatiques, la sauge des sortilèges, le serpolet, le lycopode, la verveine, le mouron d'eau, le romarin...

     

     

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    © Janie Olsen

     

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    © Janie Olsen, Lièvre seigneur de la fécondité, lié à la magie des abeilles et à la puissance guérisseuse du miel.

     

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    © Janie Olsen

     

    Comme je l'écrivais au début de mon article, il est Osterhase, celui qui annonce la venue des forces nouvelles, chasse les derniers fléaux de l'hiver, « ouvre les chemins » et attise les pouvoirs mystérieux de la terre. Il ranime les énergies d'Eos, l'Aurore aux doigts de rose et « pond », de manière magique, des œufs rouges, gorgés du sang de la vie.

     

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    Dans la tradition de Pâques, les enfants lui préparent un nid douillet, tapissé d'herbes et de fleurs, dans un lieu dont l'emplacement est gardé secret. Amant et guerrier lunaire, il y dépose des œufs incandescents et multicolores après avoir affronté, un coq cuirassé d'or.

     

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    © Amanda Clark, Abondance

     

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    © Karen Davis, The Starlight Hare...

     

     

    Symbole Universel, il apporte la chance, insuffle la créativité, stimule la clairvoyance...

     

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    Chez les Aztèques, appelé Tochtli, il représentait le huitième jour du calendrier et apparaissait comme le signe de la Lune et du bonheur.

     

    Dans la Chine ancienne, maître des remèdes alchimiques appelé Lapin de Jade et célébré à la mi-automne, il prononçait des incantations de guérison en écrasant des branches de cannelle dans un mortier sacré.

     

    Dans les mondes amérindiens, en Asie, pour les Égyptiens, les Celtes, les Saxons, les Hottentots... il était l'incarnation du pouvoir magique, fécond, régénérateur de la Lune printanière. Il est également honoré dans l'Islam.

     

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    Petits Lapins de la Tapisserie de la Dame à la Licorne, réalisée vers 1500. Ils représentent, à travers un luxuriant bestiaire et une farandole de symboles végétaux, la fécondité et la force du désir.

     

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    © Robert Bissell, Les Magiciens

     

    Le Lapin/Lièvre est un Trickster, expert en espiègleries. Vénéré par de nombreuses civilisations, il a été rejeté par l'église chrétienne. Assimilé au Malin, il est considéré dans le monde chrétien comme un emblème de luxure et un vecteur de maladies mais en tant qu'esprit de la reverdie, il a plus d'un tour dans son sac et les « gens du pagus » ont continué de le célébrer.

     

    On le trouve là où pousse la Verveine (Ferfaen en vieille langue celte, Trombhad en gaélique), herbe d'amour qui régénère le sang,la peau, apaise les migraines et décongestionne les foies épuisés.

     

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    © Robert Bissell, Le Secret

     

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    © Robert Bissell, Initiation

     

    En magie druidique, sous l'obédience du lièvre, on utilise la verveine (herbe de l'enchanteur, herbe du chef, herbe sacrée...) pour encourager la circulation de l'Awen, force de l'inspiration, apaiser les conflits et repousser les peurs qui empêchent d'avancer. On boit du thé de verveine mêlé d'armoise et d'achillée pour stimuler la sensibilité prophétique. On balaye les espaces sacrés avec des tiges et des feuilles de verveine...

     

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    © Robert Bissell, The Inquiry (L'Enquête)

     

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    © Donella Arts, Le Lièvre et le Tor

     

    Dans les Comtés d'Angleterre, on donne au Diable le surnom de Lapin quand il séduit les Sorcières pour les conduire au Sabbat mais pour autant le lapin/lièvre, dans le monde anglo-saxon, n'est pas empreint de négativité. Il va et vient sur ce qu'on appelle le Old Path, (le Vieux Chemin), route sacrée tissée de lignes d'énergies (Ley Lines) qui sillonne l'Angleterre et traverse, entre autres, dans le Somerset, la ville de Glastonbury.

     

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    ©Lisa O'Malley, Magic of the Tor

     

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    A Glastonbury, s'élève le Tor, une tour dédiée à Saint-Michel sur une colline considérée comme sacrée. Le Tor est perçu comme une aiguille d'énergie pure protégeant les secrets de la vieille Angleterre, celle des enchanteurs et des villes mythiques, comme la Cité de Camelot, fief du Roi Arthur. Le Tor évoque le Graal et le bâton d'aubépine magique de Joseph d'Arimathie.

     

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    Hare Print Spirit Path to Avalon Glastonbury by © eveningstardust

     

    Gardien des cycles calendaires, le Lapin/Lièvre est une figure initiatique, un maître des temps secrets, à l'instar du Lapin Blanc d'Alice au pays des merveilles.

     

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    White Rabbit par John Tenniel (1820–1914).

     

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    Illustration de John Tenniel.

     

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    Frederick Morgan (1847-1927), Feeding the rabbits (Nourrir les lapins), scène issue d'Alice au pays des merveilles.

     

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    © Lisa Parker, Moongazing Hare.

     

    De nombreux artistes ont célébré le Lapin/Lièvre... Il faudrait une encyclopédie pour tous les citer ! J'aime tout particulièrement les représentations des illustratrices Beatrix Potter (1868-1943), Susan Wheeler et Marjolein Bastin.

     

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    The Tale of Peter Rabbit, un ouvrage de fantasy animalière signé Beatrix Potter dont la première édition parut en octobre 1902.

     

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    Beatrix Potter

     

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    © Susan Wheeler

     

    Les Lapins de Susan Wheeler sont tellement addictifs ! Cette artiste née en 1955, spécialiste de la carte de vœux, a grandi en Nouvelle-Angleterre et s'est passionnée très jeune pour la Nature et la vie des animaux. Elle a imaginé des mondes enchantés et notamment l'univers apaisant, familial, merveilleusement utopique de Holly Pond Hill où vivent des créatures des bois aux délicieuses petites manières...

     

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    © Susan Wheeler

     

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    © Susan Wheeler

     

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    © Marjolein Bastin

     

    J'espère que vous penserez aux lièvres magiques en vous promenant dans les champs ou lorsque vous dégusterez, qui sait, une infusion de verveine! Sourires...

     

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    Et n'oublions pas que sur le corps diamanté de la ronde lune, palpitent des taches qui d'après de nombreuses légendes, dessinent la forme d'un lapin...

     

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    Pour les personnes qui s'interrogeraient, voici la différence entre un lièvre et un lapin :

     

    Le lièvre et le lapin sont des Lagomorphes. Le lapin vit en colonie dans un terrier que sa petite famille a creusé. Il est plus petit que le lièvre, il a des oreilles plus courtes, une tête ronde et un museau aplati. Sa queue est plutôt blanche.

    Le lièvre, bien plus grand, est un solitaire qui ne creuse pas de terrier, préférant s'installer sous une haie ou des buissons. Sa queue est de préférence noire.

    Le lapin pèse environ 1,5 kilos. Le lièvre oscille entre 3 et 5 kilos.

    Le lapin aime le soir et l'aurore pour frayer en dehors de son terrier mais sans trop s'en éloigner.

    Le lièvre parcourt davantage de distance lorsqu'il sort de son habitation. Il aime le crépuscule et la nuit.

     

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    Joyeuses Pâques chers Aminautes !

     

    Si vous voulez retrouver mes précédents articles sur le sujet, il vous suffit de cliquer sur les liens ci-dessous :

     

    Mystères et Traditions de Pâques

     

    Les Œufs du Printemps

     

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    Petits sourires avec ces chenapans de Lapins Crétins !

     

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    Gros bisous et merci de votre fidélité !

     

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    Plume

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    25 commentaires
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     Version augmentée de mes précédents écrits sur le thème envoûtant de la Saint-Valentin...

     

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    Belles pensées, chers Aminautes !

    Je vous souhaite une agréable lecture de cet article et une Joyeuse Saint-Valentin, en n'oubliant pas les personnes esseulées, attristées. J'espère qu'une énergie d'Amour pourra venir à elles et les réconforter.

     

    Vive l'Amour tout au long de l'année !

     

     

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    Sous l'obédience de la déesse Vénus, refleurit la Saint-Valentin et son ardente symbolique tissée de faits historiques, de légendes et de folklore. Avec cette fête de l'Amour et des Cœurs, palpitent les ailes des Oiseaux...

     

     

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    Le mois de Février (territoire de transition entre les profondeurs de l'hiver et les premiers soubresauts du printemps) est en effet associé aux parades nuptiales des oiseaux qui commencent à s'accoupler et sont considérés comme les messagers des forces printanières. Au cours de leurs voltes amoureuses, ils se livrent à des jeux mêlés de chants qui stimulent l'éveil des puissances naturelles.

     

    Les oiseaux accompagnaient dans l'Antiquité les Gamélies Athéniennes, célébrations rituelles des noces de Zeus et d'Héra qui se déroulaient de la mi-janvier à la mi-février. On offrait à la déesse des oiseaux sacrés, d'un blanc immaculé, tandis que les fiancés échangeaient des vœux d'amour en buvant du vin dans des coupes en forme d'oiseaux.

     

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    L'image des oiseaux a souvent été utilisée de manière symbolique pour représenter les élans de l'amour. Le verbe «oiseler», très employé au XVIIIe siècle, signifie d'ailleurs «faire l'amour».

     

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    ©Alex Alemany, artiste espagnol né le 5 Janvier 1943. Son art évolue entre Surréalisme et Réalisme Magique.

     http://maplumefeedansparis.eklablog.com/un-samedi-en-tableaux-les-oeuvres-d-alex-alemany-a182246442

     

     

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    ©Alex Alemany

     

    Le 15 février, jour des Lupercales romaines, antiques fêtes de la fertilité dont la date est indissociable des traditions de la Saint-Valentin, les oiseaux jouaient, avec les animaux à cornes, un rôle très important.

     

    Les prêtres de Lupercus, le dieu loup de la fécondité, couraient dans la ville, vêtus de peaux de chèvre. Ils fouettaient, avec des lanières en cuir de chèvre, les femmes qui croisaient leur chemin, afin de stimuler leur pouvoir de fertilité. La course sauvage des Luperques avait pour but de purifier la cité, d'éloigner les démons et les épidémies et de repousser les êtres atteints de lycanthropie.

     

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    Lupercus était le protecteur des animaux à cornes, des troupeaux et des futures récoltes. On organisait en son nom une « loterie d'amour ». Les jeunes hommes tiraient au sort le nom de la jeune fille qui deviendrait leur « compagne des festivités » et sur laquelle ils veilleraient, l'espace d'une année.

     

    Le pouvoir érotique des Lupercales déplut fortement aux autorités chrétiennes alors en l'an 496, le pape Gélase Ier décida de contrer les survivances des Lupercales en instituant la Saint-Valentin. Saint-Valentin, le saint des « fiancés, des jeunes filles et des garçons à marier » qui se pare d'une aura de mystère...

     

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    ©Alex Alemany

     

     

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    Plusieurs « Valentin » sont fêtés le 14 février, en France et dans d'autres pays, ce qui n'a pas manqué d'attirer l'attention des mythologues et des historiens. Une telle mise en lumière ayant généralement pour effet de «camoufler» un substrat de divinités pré-chrétiennes.

     

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    On honore ainsi un prêtre de Rome nommé Valentin, un évêque de Terni en Italie, un évêque de Toro en Espagne, un confesseur du Puy-en-Velay et un martyr africain.

     

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    La légende de Saint-Valentin naquit sous le règne de l'empereur Claude II, dit le Gothique (214-270). En proie à certaines difficultés pour constituer ses légions, Claude fit interdire, en l'an 268, les fiançailles et les mariages sur l'ensemble du territoire qu'il dominait mais un prêtre nommé Valentin choisit de braver ses ordres et d'unir secrètement les jeunes couples. L'empereur le fit arrêter et condamner à mort par décapitation.

     

    Dans sa prison, Valentin rencontra Augustine, la fille de son geôlier, une jeune aveugle à qui il rendit la vue, grâce à des prières. Elle prit soin de lui et il lui adressa, avant son exécution, une lettre qu'il aurait signée «Ton Valentin».

     

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    Dans la Légende Dorée de Jacques de Voragine, Valentin fut emprisonné pour avoir refusé de se prosterner devant les divinités de Rome. Il s'éprit de la fille de l'empereur Claude, une jeune aveugle qu'il s'efforça de guérir. L'empereur promit de se convertir si l'issue était heureuse mais Valentin subit tout de même le martyre. Il laissa à la demoiselle de son cœur un billet doux qui devint une « valentine ».

     

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    Ce fut à l'initiative du pape Alexandre VI, à la fin du XVe siècle, que Valentin devint le patron officiel des amoureux et comme le fait remarquer Philippe Walter dans son ouvrage intitulé Mythologie chrétienne, Fêtes, rites et mythes du Moyen Âge, Valentin est un saint très mystérieux, fêté à la période du Carnaval et entretenant avec celle-ci des rapports très étroits. Il se présente comme la forme christianisée d'une vieille divinité pré-chrétienne « possédant la syllabe val dans son nom ou son surnom ». P.88. Sa décapitation s'inscrit, à l'instar de celle des géants de Carnaval, dans un cycle solaire et cosmique de mort et de renaissance.

     

     

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    Les oiseaux apparaissent comme de puissants emblèmes sur les fameuses « Valentines », cartes traditionnelles de la Saint-Valentin dont l'origine est liée en France, à Charles d'Orléans.

     

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    Charles Ier d'Orléans, prince de France, neveu du roi Charles VI, naquit en 1394 et mourut en 1465. Il était le fils de Louis Ier, duc d'Orléans et de Valentine Visconti, fille du puissant duc de Milan, Jean Galéas Visconti.

     

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    Charles d'Orléans en habit de Chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or.

     

    Fait prisonnier à la bataille d'Azincourt, le 25 octobre 1415, il fut emmené en Angleterre et retenu captif à la Tour de Londres pendant vingt cinq années. Il sublima sa souffrance grâce à l'écriture de chansons, de ballades, de complaintes et de rondeaux. Il composa aussi des poésies en langue anglaise.

     

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    Charles d'Orléans prisonnier dans la Tour de Londres (Manuscrit Royal de la British Library).

     

    Au cœur de sa solitude, il n'oublia jamais que les oiseaux apportent le Printemps et il rapporta la coutume de la Saint-Valentin en Touraine après sa libération d'Angleterre, en 1441. La tradition des messages d'amour se répandit ensuite dans le reste du royaume et dans les cours européennes.

     

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    En Angleterre, au XIVe siècle, il était courant d'écrire, le jour de la Saint-Valentin, des messages d'amour et d'amitié. Le poète et philosophe anglais Geoffrey Chaucer (1340-1400), auteur des Canterbury Tales (Les Contes de Cantorbéry) décrivit, en 1381, cette coutume dans le Parlement des Oiseaux (The Parliament of Fowles).

     

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    Chaucer relata, sous le patronage de Saint-Valentin, la cour empressée faite par le roi Richard II Plantagenêt à la princesse Anne de Bohême. Il initia par ses écrits la tradition des poèmes d'amour de la Saint-Valentin.

     

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    Le messager de l'amour, 1885, par Marie Spartali Stillman (1844-1927), artiste préraphaélite.

     

    Le poète John Gower (1330-1408) réunit dans une de ses ballades les «trois monarques de l'amour»: Saint-Valentin, la Nature et l'Amour personnifié. Ces trois «Puissances» convoquent un «gouvernement d'oiseaux» qui choisissent leurs compagnes à l'occasion de la Saint-Valentin.

     

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    L’œuvre de John Lydgate (1370?-1451?) s'inscrit dans la lignée de celles de Chaucer et de Gower. Dans Flower of Courtesy (lignes 10-14), le poète décrit l'origine des pratiques de la Saint-Valentin et invite les amoureux à célébrer avec fougue ce jour fatidique.

     

    « Réveillez-vous, amants, de votre lourd sommeil,

     

    En ce joyeux matin, dépêchez, dépêchez ;

     

    Car la coutume veut qu’en ce jour,

     

    Le choix de votre cœur renouveliez,

     

    Et vous engagiez toujours fidèles à rester. »

     

    Empreinte d'un charme raffiné, la poésie anglaise est à l'origine de nos cartes d'amour de la Saint-Valentin.

     

     

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    Dans la France du XVe siècle, les jeunes gens prirent l'habitude d'offrir à leur bien aimée des petits mots doux pour célébrer le retour du printemps mais il fallut attendre le XVIe siècle pour que les lettres d'amour soient joliment qualifiées de « Valentines ».

     

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    Aux XVIIIe et XIXe siècles, de superbes Valentines ornées de colombes, de cœurs, de roses et de Cupidons se répandirent dans l'Europe entière.

     

    A l'époque victorienne (1840-1860), en Angleterre, elles furent imprégnées de parfums exquis et agrémentées de petits ornements de soie, de dentelle, de plumes, de rubans, de fleurs fraîches ou séchées.

     

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    Esther Allen Howland (1828-1904), la fille d'un célèbre papetier américain, lança, vers 1850, la production en série des cartes de Saint-Valentin et, conçues comme de précieuses broderies, ces cartes suscitèrent l'engouement des collectionneurs.

     

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    La chromolithographie, procédé d'impression en couleurs mis au point par le lithographe Godefroy Engelmann (1788-1839) en 1837, contribua également, tout au long du XIXe siècle, à la diffusion des images de la Saint-Valentin.

     

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    La Divination par les Oiseaux

     

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    Oracles de l'amour et du printemps, médiateurs entre les hommes et les esprits de la Nature, les oiseaux sont dotés de capacités surnaturelles au moment de la Saint-Valentin. Ils dévoilent dans les rêves des renseignements précieux sur la future épouse ou le futur mari. Ils font croître les bourgeons en battant des ailes. La tradition préconise de faire un vœu en tenant une plume ramassée quelques instants après le lever du soleil.

     

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    Les colombes sont considérées comme les messagères favorites de la déesse Aphrodite/Vénus. Dans ce tableau intitulé Vénus et l'Amour, réalisé vers 1550 et signé d'un maître hollandais Maniériste : Lambert Sustris (1515/1520-1584), Vénus veille sur des colombes en plein accouplement. Elle est observée ardemment par son fils Cupidon, le Désir.

     

    Le rouge-gorge qui sautille dans la rosée ou qui agite un brin d'herbe évoque un mariage avec un voyageur ou un marin.

     

    La présence d'un moineau au petit jour près de la chambre à coucher augure d'un mariage d'amour.

     

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    Illustration d'un mâle et d'une femelle moineau (sparrow) issue de l'ouvrage anglais « The House Sparrow at Home and Abroad », de Thomas George Gentry et Edwin Sheppard, 1878. Engraved by Sinclair & Son...

     

    Le chardonneret signale à une jeune fille qui l'aperçoit qu'elle fera la connaissance d'un riche parti.

     

    Un vol de cygnes ou d'hirondelles présage d'un mariage heureux mais un merle posé sur l'appui de la fenêtre annonce la venue d'un beau parleur. Il faut se méfier !

     

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    Image trouvée sur Pinterest

     

    Deux colombes qui s'embrassent sont réputées être le gage d'une union prospère et sans nuages.

     

    La vue d'une mésange signifie que les époux auront de nombreux enfants...

     

    Et la cigogne qui apporte les nouveaux-nés aime aussi beaucoup la Saint-Valentin !

     

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    Surtout n'oublions pas, comme le dit un proverbe issu de l'ancienne Égypte: « C'est le cœur qui donne naissance à toute connaissance » alors AIMONS!

     

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    Merci encore pour votre fidélité, belles pensées, amitiés !

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    ©Janie Olsen, Lapin Magique

     

    Du 22 Janvier 2023 au 9 Février 2024, sous l'obédience du Lapin d'Eau, un être subtil, joyeux, doux, astucieux, audacieux et doté d'une vitalité communicative, se déploient les possibilités de bonheur, de succès, de chance, d'amour, de santé et de prospérité offertes par une année nouvelle.

     

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    La Fête du Printemps est célébrée le premier jour du premier mois lunaire. Ses origines remontent à la dynastie Shang (1766-1122 avant J.-C.). Renouvelée, à travers un anneau calendaire imprégné de la magie de 12 animaux qui sont, dans l'ordre, le Rat, le Bœuf, le Tigre, le Lapin, le Dragon, le Serpent, le Cheval, la Chèvre, le Singe, le Coq, le Chien et le Cochon, elle promet, d'après les croyances asiatiques, prospérité, fécondité, succès et renaissance.

     

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    Le Nouvel An Chinois évolue chaque année entre le 21 janvier et le 20 février, en raison du calendrier luni-solaire qui se fonde sur une connaissance aiguë des cycles saisonniers. C'est à Nankin, à l'Observatoire de la Montagne Pourpre, que l'apparition de la Nouvelle Lune est déterminée.

     

     

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    Illustration ©Hélène Cayre

     

    Le Lapin, maître de l'Année Calendaire en Chine, est vénéré au Vietnam sous l'apparence du Chat.

     

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    Chat et Lapin apparaissent comme l'incarnation d'une même énergie, une belle énergie réputée harmoniser les échanges entre les êtres, favoriser la découverte d'activités gratifiantes et permettre l'expression de nos sensibilités artistiques.

     

     

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    ©Pièce éditée par la Monnaie de Paris afin de célébrer l'Année du Lapin ! Dans sa version en argent, à côté de son idéogramme, le lapin émane d'un cercle doté de motifs traditionnels. Il semble franchir un rond de lune ou une porte magique afin de stimuler les bonnes énergies de l'année qui s'éveille.

     

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    Sur le revers, les animaux du zodiaque chinois sont mis en scène à l'orée d'une porte traditionnelle de temple.

     

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    Sur une autre pièce éditée par ©la Monnaie de Paris, le lapin se présente entouré de lanternes et de fleurs de prunier ; fleurs hautement symboliques en Chine où, imprégnées de philosophie Taoïste, elles expriment la beauté de l'hiver qui se fendille pour laisser jaillir les énergies du printemps.

     

     

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    ©Janie Olsen

     

    Le Lapin, quatrième animal du Zodiaque Chinois, sait préserver les secrets, stimuler la force de l'intuition, il aime ce qui a de l'allure et se mérite. Cet épicurien plein de bienveillance et doté de nombreuses ressources nous invite à révéler ce qu'il y a de meilleur en nous, alors laissons-nous emporter par sa force vive, son ardeur bondissante et sa verve créatrice ! Frayons en toute simplicité, sur les chemins buissonniers, pour donner vie aux projets qui nous tiennent à cœur !

     

     

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    ©Pièce Australienne de 25 dollars

     

    Le dessin célèbre avec talent l'émergence de l’Année du Lapin, « avec la représentation d’un rongeur bondissant à droite, hors des hautes herbes ; sur la droite, la lettre P de l’atelier de Perth ; dans le champ supérieur, le kanji chinois signifiant « lapin » (?[tù]) et le millésime 2023 ; en haut à gauche, les initiales IJ de l’artiste graveur Ing Ing Jong. »

     

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    Une ©Pièce Australienne en argent honore la venue du Lapin par un « dessin de l’artiste graveur B. Scott, dont les initiales BS apparaissent dans le dos de l’animal, avec un rongeur de profil à droite, des lys plantain autour de lui ; dans le champ supérieur gauche, l’inscription YEAR OF THE RABBIT, le kanji chinois signifiant « lapin » (?[tù]) et l’indication du poids et du titrage du métal, 1 oz (pour une once) et 999 Ag (pour argent fin, 24 carats) ».

     

     

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    ©Susan Wheeler

     

    Le Lapin étant considéré comme un négociateur de grand talent, souhaitons qu'il parvienne à apaiser les terribles conflits qui blessent notre monde... Il a beaucoup de travail à fournir notre ami Lapin !

     

     

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    ©Katherine Toms, Ostara

     

    Dans la symbolique occidentale, le Lapin est perçu comme un émissaire des Temps Magiques et le messager privilégié de la déesse Eostre/Ostara, la divinité qui apporte les énergies fécondes du Printemps. Le Lapin et son corrélat plus « sauvage », le Lièvre, jouent un rôle prépondérant dans le folklore et la magie de Pâques en protégeant les œufs sacrés et en veillant sur les lieux où règne la fertilité du pagus... Nous en reparlerons à Pâques !

     

     

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    ©Moon Hare, Neal Sutton Illustration

     

    Gardien des anciennes Connaissances, Amant de la Lune, Guide sur les chemins mystérieux, Confident sensible et facétieux, Enchanteur et Guérisseur, le Lapin est très important dans les bestiaires « magiques » de plusieurs pays et notamment chez les Indiens Winnebagos du Wisconsin qui l'honoraient sous le nom de Menebuch, le Grand Lièvre au caractère de Trickster, celui qui intercède entre le monde des humains et le Grand Manitou... J'en reparlerai vers l'Équinoxe de Printemps...

     

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    ©Moon Gazer, par Dawn Unicorn sur DeviantArt

     

    Nos amis Lapins n'ont pas fini de nous emporter à travers des mondes d'infinie créativité ! C'est le cas du Lapin Blanc d'Alice in Wonderland, Voyageur entre le monde réel et le pays des merveilles.

     

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    Illustration de John Tenniel (1820-1914), réalisée en 1865. Initiateur étrange armé d'une montre à gousset, il guide à sa manière la jeune héroïne à travers les spires des temps mystérieux...

     

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    C'est aussi l'apanage de Bugs Bunny, personnage emblématique de dessin animé créé en 1940, mascotte de la compagnie Warner Bros, leader des Looney Tunes, grignoteur de carottes et farceur invétéré qui prononce la célèbre phrase « Quoi d'neuf, docteur ? ».

     

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    Et je ne peux m'empêcher de citer Les Lapins Crétins, antihéros de jeux vidéo et de série d'animation totalement barrés, créés par trois membres de la société française Ubisoft : Michel Ancel, Hubert Chevillard et Charles Beirnaert.

     

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    Leur présence à l'écran est synonyme de grands fous rires pour les foutraques comme moi qui les apprécient !

     

    Vive la Magie des Lapins et...

     

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    ©Lisa O'Malley

     

    ...Bienvenue, donc, au Lapin d'Eau du calendrier luni-solaire des traditions asiatiques ! En attendant le Lapin de Pâques et ses irrésistibles gourmandises chocolatées, je souffle vers vous de gros bisous chers Aminautes !

     

    Prenez bien soin de vous !

     

    Amicalement vôtre !

     

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    ©Lapin Freepik

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    2023... Voici qu'apparaît le livre d'une Année Nouvelle !

     

    Des pages sont à écrire au cœur de l'hiver et bien au-delà...

     

    L'Obscurité tisse sa toile profonde. Beaucoup de personnes sont en souffrance dans un monde en chaos où je veux continuer à avancer, à butiner l'Espérance et à faire grandir les petites lumières qui viennent éclore au gré du quotidien.

     

    En cette année dont les ailes scintillent et en pensant à celles et ceux qui sont seul(e)s, je vous souhaite plein de belles choses, chers Aminautes !

     

    La meilleure Santé possible,

     

    Le Bonheur sous de multiples formes,

     

    La Réalisation de ce qui vous tient très ardemment à Cœur,

     

    Beaucoup d'Amour et d'Amitié !

     

    Je pense à vous, bien fort et je vous embrasse très affectueusement !

     

    Vive la Force d'être Soi et la Joie de partager !

     

    Gros Bisous et tous mes Vœux !

     

    Cendrine

     

     

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    Plume

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    Avec de très belles pensées pour vous, chers Aminautes...

     

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    Ils sont les incarnations gourmandes des esprits du froid : les Manneles ou Mannalas, des petits hommes de pâte fine épicée ou briochés aux yeux de sucre, de raisin, de chocolat ; des êtres cacaotés, fourrés de pâte d'amandes, imprégnés de liqueur ou gorgés de fruits savoureux...

     

    On les appelle « Petit Bonhomme » (en Alsace), « Jean Bonhomme » (en Lorraine, en Franche-Comté), « Boxemännercher » (au Luxembourg)... Dans les pays anglo-saxons, ils sont les « Gingerbread Men ».

     

    Présents dans les récits merveilleux et les contes de fée, ils agissent comme des amulettes culinaires et sont réputés chasser les démons, faire tourner la chance à son profit, éparpiller les ombres et les peines de l'hiver.

     

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    Le Tibiscuit ou Tit'Biscuit de Shrek, héros des studios d'animation Dreamworks est un mannele. Dans l'inoubliable saga de l'Ogre Vert, on rencontre aussi Cake-Kong, bonhomme d'épice géant créé par Tibiscuit et deux jeunes filles pain d'épices qui font des interventions savoureuses.

     

    Très prisés depuis des siècles et quel que soit le nom qu'on leur donne, les manneles sont considérés comme l'émanation de « l'esprit du grain », utilisés pour détourner le mal et associés à des petits pains en forme d'animaux qui représentaient les forces de fécondité.

     

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    A partir du XVe siècle, ils furent associés à la célébration de la Saint-Nicolas. Ils sont issus d'un fonds culturel commun avec les Dambedei ou petits bonshommes de la Saint-Martin, savourés en Allemagne, le 11 novembre. Le Weckmann, Stutenkerl ou Klausemann, petit bonhomme protecteur contre les forces malveillantes de l'hiver, se déguste aussi le 11 novembre. Il est agrémenté d'une pipe en terre ou en argile.

     

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    Préparés pour la Saint-Nicolas, sous forme de pains d'épices anthropomorphes, de petites brioches ou pains au lait nature ou fourrés avec des raisins secs ou des pépites de chocolat, les Manneles se déclinent, à travers des versions très gourmandes, tout au long du mois de décembre. Ils représentent Nicolas ou l'un des trois innocents (les petits garçons que le boucher avait mis au saloir et que le saint a sauvés).

     

    Le « Gingerbread Man » apparut quant à lui dans un magazine américain intitulé Saint-Nicolas, en 1875, où l'on trouve les vers suivants :

    « Run, run, fast as you can

    You can't catch me, I'm the gingerbread man ! »

     

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    Le vendeur de Gingerbread Men, 1902

     

    Le journal relate l'histoire d'un petit bonhomme de pain d'épices qui jaillit d'un four très chaud. Poursuivi par une horde de gourmands, il leur échappa puis s'enhardit, croyant déjouer toute menace et il fut dévoré par un renard roublard...

     

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    Petit bonhomme de pain d'épices enrobé de chocolat

     

    Nous trouvons des recettes de pain d'épices dans la Grèce antique avec le melkaris et le melipecton et dans la Rome ancienne, on aimait déguster le panis mellitus, un gâteau composé de farine de sésame, d'herbes aromatiques et de miel. En Chine, c'est sous la dynastie Tang (618 à 907) que naquit un pain savoureux à la farine de froment imprégnée de miel : le mi-king. L'orthographe peut varier...

     

    L'introduction du pain d'épices en Europe est attribuée à un évêque arménien appelé Grégoire de Nicopolis qui s'établit en France, pendant sept années, à Bondaroy, près de Pithiviers dans le Loiret. Celui qu'on appelait le Solitaire de Bondaroy avait l'habitude de partager, avec les religieux et les fidèles, qui lui rendaient visite le dimanche, un gâteau fait de farine de seigle, de miel et d'épices. A Pithiviers, il existe encore la Confrérie du pain d'épices de saint Grégoire de Nicopolis.

     

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    Le pain d'épices se répandit dans plusieurs pays tout au long des siècles. Il arriva en Suède au XIIIe siècle grâce à des immigrants d'origine allemande. Au XVe siècle, en France, on mélangeait du miel, des épices nobles (gingembre, cannelle, clou de girofle...) et de la farine de seigle puis on conservait la pâte obtenue (gaude, gauderye) dans de grands bacs de bois, avec autant de fraîcheur que possible, pour qu'elle fermente lentement et puisse libérer, après cuisson, ses arômes enchanteurs.

     

    En Angleterre, au XVIe siècle, à la cour de la reine Élisabeth Ière, on offrait aux invités des Gingerbread Men censés les représenter.

     

    Très apprécié pour ses qualités gustatives, le pain d'épices l'était également pour ses vertus médicinales. On lui attribuait la capacité d'apaiser les maux de ventre, les nausées et les migraines associées à des problèmes hépatiques.

     

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    Le terme gingerbread dérive du vieux français gingerbras issu de zingebar, un terme d'origine latine. Cultivée dans la Chine ancienne et se répandant dans le reste du monde par la Route de la Soie, la racine de gingembre, au goût piquant et enivrant, était une denrée très précieuse, appréciée sur les meilleures tables d'Europe et considérée comme de l'or en bouche.

     

    Le gingembre était réputé protéger de la peste et des maladies infectieuses les plus dangereuses. On en mettait dans les pâtisseries mais aussi dans les sauces qui agrémentaient le gibier. A la période de Noël, il apparaissait sur les étals des marchés, près de la cannelle, des clous de girofle, de la noix de muscade et des gousses de vanille.

     

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    Les petits bonshommes en pain d'épices ne sont pas seulement dégustés au moment de la Saint-Nicolas ou à la période de Noël. Dotés de vertus apotropaïques (du grec « apotropein », qui détourne le mal), ils sont consommés à différentes périodes de l'année et notamment au moment d'Halloween... On les appelle, dans ce contexte, des « amants ou des maris de pain d'épices ». Confectionnés par les jeunes filles et les femmes en quête d'un compagnon, ils sont dévorés, de manière rituelle, en regardant la lune ou le ciel étoilé...

     

    Ils sont liés aux petits gâteaux des célébrations antiques, en forme de figures humaines et d'animaux, qui étaient utilisés comme des substituts aux êtres de chair.

     

    Les formes des biscuits, émanations de la magie naturelle, évoluaient au rythme des saisons.

     

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    Vous pouvez collecter de succulentes recettes de manneles sur le net ou créer les vôtres en incorporant des épices dans la farine et la matière grasse de votre choix. Il existe un beau choix d'emporte-pièce ou de moules en forme de petits bonshommes.

     

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    Sur ces pensées gourmandes, je vous souhaite de très belles fêtes de fin d'année...

    Prenez bien soin de vous, autant que possible régalez-vous des joies les plus douces, gros bisous !

     

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