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Ami(e)s lectrices, lecteurs,
Je reprendrai, dès que possible, mes activités sur la blogosphère mais en attendant sachez que je ne vous oublie pas. Avec mes amicales pensées.
Charles Gates Sheldon (1889-1960), illustrateur américain.
Bonne fête à toutes les mamans... mamans aimantes qui nous prennent sous leur aile protectrice et nous insufflent la vigueur et la joie d'exister, apaisent nos sanglots, encouragent nos qualités à se développer, ne limitent jamais nos rêves à des considérations sociales ou des compromis familiaux.
Gustav Klimt (1862-1918), Mère à l'enfant, 1905.
Bonne fête à toi, maman chérie, qui t'es envolée bien trop tôt vers des contrées où, je l'espère, règne l'apaisement que tu mérites. Pas un jour ne s'est écoulé sans que tu sois avec moi, rayonnante comme tu l'as toujours été, à la fois combative et si douce, rebelle aux idées préconçues, gourmande de vivre, créative et le visage éclairé par ce merveilleux sourire qui transcendait chaque infortune du chemin.
Cette année je peux m'adresser à toi sans que mon cœur se brise alors je souffle vers l'horizon nébuleux les mots qui pulsent dans mon être. L'écriture qui m'est si chère fut et demeure notre alchimie à nous, à travers ce verger de livres où tu m'as enseigné la subtilité des Correspondances, la volupté de la connaissance, les couleurs et l'ivresse de la poésie et du temps.
Rose tu palpites en moi, avec le parfum jamais dissipé de ton amour, mais la brûlure de l'épine qui t'a transpercée n'a pu s'estomper et goutte à goutte, le sang versé au fil de ton absence me rapproche de toi...
Lilla Cabot Perry (1848-1933), Mère et enfant, 1910.
Mary Cassatt (1844-1926), Mère et enfant, 1886.
Arthur Hughes (1832-1915), Mère et fillette dans un jardin.
Amicalement vôtre et à très bientôt !
103 commentaires -
Chers amis,
Je vous souhaite, avec ces délicates clochettes, un Joyeux Premier Mai! Puissent-elles vous apporter la joie, la santé et la prospérité!
Il y a eu beaucoup de travail dans mon ordinateur. Je reprends doucement possession de mon « espace » mais le réseau fonctionne encore au ralenti aussi je ne peux facilement passer vous voir ni publier un article de la taille habituelle.
Amicales pensées, gros bisous!
Cendrine
112 commentaires -
Chers amis,
Depuis quelques jours, je suis confrontée à des choses « étranges » sur mon ordinateur et à des problèmes de réseau qui n'ont fait que s'amplifier.
Hier, ma messagerie est devenue complètement « folle »: des mails dupliqués chacun plus de trente fois, des centaines de mails se retrouvant dans la corbeille et la corbeille qui se vide toute seule, des fenêtres n'arrêtant pas de s'ouvrir et de se fermer ou de se dupliquer et les icônes de mon bureau atteintes par la danse de Saint-Guy. Mes documents sens dessus dessous et plein de choses du même acabit. J'ai perdu de nombreux mails importants. Aujourd'hui, ça continue...
Plusieurs jours seront nécessaires pour venir à bout de ce qui tourmente ma machine et qui a trompé l'anti-virus. Il ne détectait rien mais heureusement le flair et le talent d'informaticien de Christophe ont débusqué la « vilaine créature » qui s'est immiscée dans mon système. Il faut désormais la tuer et surtout réparer les dégâts occasionnés ce qui va prendre du temps vu le caractère vicieux de la « bête ».
En plus du grand « toilettage » nécessaire, le réseau fonctionne très mal. Internet se coupe une dizaine de fois par jour et nous avons des problèmes électriques à répétition, les fusibles qui sautent, etc...
Bref, soyons patients, laissons le temps au temps et tout rentrera peu à peu dans l'ordre.
Nous avons dîné à la lampe de poche et à la bougie et évidemment, pas moyen d'entreprendre le nettoyage de l'ordinateur et la réinstallation de ce qui a été altéré sans un réseau électrique qui marche correctement.
Je ne pourrai donc lire vos messages ni passer vous voir dans les prochains jours mais je penserai bien à vous.
Je suis ennuyée pour les mails perdus mais quand la « technique » nous fait défaut il ne sert à rien de s'énerver et de gaspiller son énergie.
Merci à Annette de m'avoir hébergée le temps de publier ce message.
Je souhaite que les derniers jours d'avril vous soient favorables et je vous dis à bientôt pour célébrer les premiers jours de Mai.
Gros bisous, amicales pensées!
Cendrine
47 commentaires -
Chers amis, je vous souhaite de très belles fêtes de Pâques!
(Cartes de ma collection personnelle.)
Si vous êtes intéressés par le folklore et l'histoire de cette fête aux origines fort complexes, vous pouvez lire ou relire mon article intitulé MYSTÈRES ET TRADITIONS DE PÂQUES.
Que le lièvre messager des forces de reverdie fasse germer les graines de vos projets et que votre gourmandise s'exprime pleinement!
Tant de trésors pour affoler nos papilles...
Toqué de chocolat!!!
Sur ces notes succulentes, je vous adresse mes plus amicales pensées et un florilège de bisous aux couleurs du Printemps...
Merci pour les adorables petits mots que vous m'avez adressés à l'occasion de mon anniversaire...
67 commentaires -
En ce 15 avril, je souffle avec bonheur et gourmandise mes quarante-trois bougies et je souhaite un Joyeux Anniversaire à mes ami(e)s béliers. (Merci à mon amie Vanessa pour cette ravissante carte et merci à « vous » qui m'avez envoyé tant de signes d'affection, de messages et de jolis présents.)
En ce jour spécial, j'ai envie de vous parler du Bélier, cet impulsif au grand coeur, un peu, beaucoup, passionnément rebelle et de laisser caracoler ma plume sur la page...
Depuis l'enfance, je m'intéresse à l'Ésotérisme, à l'Occultisme, à l'Astrologie. Mes pensées sont posées sur le rebord de la fenêtre, toujours prêtes à s'envoler vers des mondes mystérieux. Je plonge avec délices dans les vieux grimoires et les forêts d'encyclopédies. Je me régale du contact avec le papier, l'odeur de l'encre et les reliures fanées par le temps.
Je suis à la fois universitaire et autodidacte. Cette dualité aimée nourrit mes réalités alternatives et me permet de mieux supporter les contraintes d'une pathologie très douloureuse, aux allures de monstre dévorant. Alors quand je souffle chaque année mes bougies d'anniversaire, c'est un pas de plus qui me réjouit.
Emblème de force et de croissance solaire, le Bélier est un signe Cardinal. La particularité des signes Cardinaux (Bélier, Cancer, Balance, Capricorne) est de présider au début d’une saison et de marquer les solstices et les équinoxes. Le Bélier correspond à l’équinoxe de printemps. La Balance, opposé astrologique du Bélier, est associée à l’équinoxe d’automne. Le Cancer préside au retour du solstice d’été et le Capricorne, à celui du solstice d’hiver.
L'Homme anatomique, enluminure issue des Très Riches Heures du Duc de Berry, XVe siècle.
Le Zodiaque se divise en signes Cardinaux, signes Fixes et signes Mutables.
Les signes Cardinaux correspondent aux quatre saisons, aux éléments, aux points cardinaux et aux Vertus Cardinales (voir à ce propos mon article sur la Fontaine Saint-Michel).
Le Bélier (Force) s'éveille pour donner l'impulsion et faire jaillir les premières chaleurs du printemps. Gouverné par la planète Mars, il est le plus cardinal des signes Cardinaux.
Le Cancer (Tempérance) marque l'influence croissante de l'eau, le pouvoir de la sève et du solstice d’été. La Balance (Justice) correspond à l'intensité croissante de l'air qui se manifeste à l'équinoxe d’automne. Le Capricorne (Prudence) représente le pouvoir secret de la terre, plongée dans un sommeil purificateur et fertile, à la période du solstice d’hiver.
Zodiaque du Livre des propriétés des choses, de Barthélémy l'Anglais (frère franciscain et encyclopédiste du XIIIe siècle), édition du XVe siècle.
Les quatre signes Fixes (signes qui se situent au milieu d'une saison) sont le Taureau (milieu du printemps), le Lion (milieu de l'été), le Scorpion (milieu de l'automne) et le Verseau (milieu de l'hiver).
Les quatre signes Mutables (signes venant conclure chaque saison) sont les Gémeaux (fin du printemps), la Vierge (fin de l'été), le Sagittaire (fin de l'automne) et les Poissons (fin de l'hiver).
Vitrail de la rose ouest de Notre-Dame de Paris (1220).
Le Bélier se distingue, dans la ronde zodiacale, par son désir d'aventure, aussi bien réel que chimérique. Il est réputé tracer sa route et exprimer sans fléchir son caractère idéaliste et épicurien qui trouve un écho dans le signe de la Balance, son opposé astrologique.
Illustration de Joséphine Wall.
Quand je parle « d'opposé », je ne parle pas de guerre entre les signes mais de position sur la roue zodiacale. Je suis Bélier ascendant Balance, avec la lune en Scorpion et j'ai des amis de chaque signe.
Illustration de Joséphine Wall.
Fougueux, impétueux, passionné, émotif, hardi, gourmand, voluptueux mais aussi colérique et rebelle à l'ordre établi, un brin ou intensément provocateur même quand il n'en a pas l'air, le Bélier est appelé « le souffleur d'étincelle ».
Gravure de Sidney Hall (1788-1831) issue de l'ouvrage A Familiar Treatise on Astronomy, (Londres, 1825). Nous apercevons la Mouche Boréale, petite constellation formée de trois étoiles, aujourd'hui détachée de celle du Bélier.
Signe des meneurs et des guerriers, initiateur né capable de régénérer ses forces rapidement, le Bélier a le sang vif. Il est aussi considéré comme enfantin. Les méchantes langues disent que sa conscience précède la conscience et qu'il agit forcément sans réfléchir. Ce n'est pas faux (rires) mais son énergie débordante et sa capacité d'action, même dans les situations les plus sombres, sont l'émanation de sa nature profonde, celle qui donne l'impulsion et fait bouger les rouages... Quant à la réflexion, elle est très intense, à des moments choisis, dans la tête d'un Bélier!
Portrait de femme coiffée de cornes de bélier dit la Bacchante, par Jean-Léon Gérôme (1824-1904).
Les correspondances physiologiques du Bélier sont le crâne, les dents, la mâchoire, le cerveau, le visage et les yeux.
La couleur du Bélier est le rouge (ma couleur préférée) et les pierres du Bélier sont le jaspe rouge, le rubis, la cornaline, l'hématite et dans une certaine mesure le quartz rose et l'améthyste. D'autres pierres, en fonction des ouvrages, lui sont associées.
Liber Astrologicae, 2e quart du XIIIe siècle.
Le Bélier est celui qui marque le commencement du Zodiaque. Dans la mythologie grecque, un bélier à la toison d'or nommé Chrysomallos transporte un jeune garçon et sa soeur, Phrixos et Hellé, menacés par la jalousie de leur belle-mère, vers le royaume de Colchide.
Pendant le voyage, Hellé glisse et tombe dans la mer. Phrixos tente de lui venir en aide mais la jeune fille est aspirée par les flots. Le lieu de sa chute sera baptisé Hellespont. Dès qu'il parvient à destination, Phrixos sacrifie le bélier pour offrir sa toison à Aétès, le roi de Colchide. La toison est alors suspendue à un chêne sacré et gardée par un dragon.
Le héros Jason, chef des Argonautes, finit par la dérober au terme de rudes épreuves, grâce à la magicienne Médée. Ce cratère, daté du IVe siècle av. J.-C., décrit la présentation de la toison au roi Pélias de Thessalie. (Photo: Marie-Lan Nguyen, 2006.)
Pour la petite histoire, mon mémoire de Maîtrise en Lettres Modernes et en Histoire de l'Art concernait l'étude du théâtre à machines (ancêtre des effets spéciaux) au XVIIe siècle et plus particulièrement la Conquête de la Toison d'Or de Pierre Corneille, pièce baroque à la mise en scène féerique, peuplée de divinités à l'esprit retors et fondée sur des changements de décors dignes d'un film à gros budget.
Gravure issue du De magnis conjunctionibus, (Des grandes conjonctions, 861-866, ouvrage d'astrologie judiciaire), édition de 1489. (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b260.)
Habité par la puissance de ses instincts, le bélier symbolise la force génésique qui préside à la renaissance du cycle vital. Représentation cosmique de la puissance animale du feu, entité créatrice et destructrice, rebelle et chaotique, dévorante et généreuse, il est fait de fulgurance, d'énergie indomptable et de souffle embrasé. Sa nature est bouillonnante, volcanique, convulsive. Il est l'émanation du feu originel et, pour de nombreux peuples, un être fondateur. Plusieurs dieux ont un bélier pour attribut.
Bélier marin gardant la fontaine de Mars et Hygie, dans le 7e arrondissement de Paris.
Le dieu mésopotamien Enki (Ea) était représenté par un bélier à queue de poisson, maître des eaux fraîches et de la connaissance, protecteur de la fécondité et gardien du passage entre l'hiver et le printemps.
Dans l'ancienne Égypte, le dieu Khnoum, maître de l'eau fraîche, arborait une tête de bélier. (Photo: culture.gouv.fr. Khnoum, entre 1200 et 1100 avant J.-C.).
Khnoum est celui qui crée, avec le limon du Nil, l'enfant à naître et son double (kâ). Pendant ce temps, la déesse grenouille Heqet ou la déesse Hathor aux cornes de vache, insuffle la vie dans le corps de l'être figurine, avec l'ânkh ou croix ansée. Khnoum façonne Dieux et Hommes sur son tour de potier. Il donne forme aux enfants et les place dans le sein de leur mère.
Le bélier Khnoum, Basse Époque, Musée du Louvre.
Honoré en divers lieux de Haute-Égypte, Khnoum veille sur les sources du Nil, avec les déesses Anouket et Satet, et porte le titre de « Seigneur de la Cataracte ». Le bélier, son animal « magique », faisait l'objet d'attentions particulières tout au long de sa vie. Il était ensuite momifié. L'île d'Éléphantine, son sanctuaire principal, abrite une nécropole de béliers sacrés dont les sarcophages en bois sont décorés à la feuille d'or.
Statuette de Khnoum en pierre, Basse Époque (664-332 avant J.-C.), musée du Louvre (Crédit Photographique C. Décamps).
L'allée des Béliers à Karnak, consacrés à Amon-Rê, le Soleil créateur et guérisseur, protecteur des vivants et dieu guerrier qui apparaît doté d'une tête de bélier ou sous la forme d'un bélier aux cornes recourbées symbolisant son énergie fécondante.
Amon/Ammon a donné son nom aux ammonites, mystérieux animaux marins fossiles de la classe des mollusques céphalopodes. Considérées comme sacrées, les ammonites ou cornes d'Ammon (les peuples anciens croyaient qu'un serpent s'était enroulé autour d'une pierre et s'était fossilisé) étaient réputées susciter des visions prophétiques, guérir la fièvre et repousser les maléfices et les animaux venimeux. La Corne d'Ammon est aussi l'autre nom de l'hippocampe, une structure du cerveau qui joue un rôle central dans la mémoire et la navigation dans l'espace. (Photo Masur)
Des ammonites aux formes variées, par Ernst Haeckel (1834-1919), naturaliste allemand, 1904.
A l'instar de la corne de bélier, l'ammonite est mouvement, onde et spirale. Elle symbolise l'élan vers la vie et la transmission des secrets enfouis. La corne spiralée, emblème solaire de force, de fécondité et de régénération, était vénérée par différents peuples, sur différents continents. Elle évoque, à l'instar du sang et du feu, une alchimie de vie, de mort et de fécondité.
Nous retrouvons ces formes spiralées sur le chaudron de Gundestrup, objet sacré datant du 2e siècle avant J.-C. et exhumé en 1891 dans une tourbière du Jutland, au Danemark. Le dieu celte Cernunnos aux bois de cerf, maître des animaux de la forêt, y apparaît assis dans une posture yogique. Il brandit un torque de la main droite et un serpent à tête de bélier de la main gauche.
Familier du dieu des saisons, de la chasse et de la prospérité, le serpent hybride peut apparaître comme la représentation du mariage de l'Eau et du Feu, une émanation de l'énergie vitale et de la puissance indomptable de la nature.
Thor, le dieu nordique de l'orage, crée la foudre avec son marteau Mjöllnir afin de combattre les géants, incarnation des forces du chaos. Il se déplace dans un char tiré par deux boucs béliers: Tanngnjost (Dents Grinçantes) et Tanngrisnir, (Dents Étincelantes).
Bélier de la fontaine Louvois, dans le 2e arrondissement de Paris.
Dans la Grèce antique, Hermès, le messager des dieux, guide des voyageurs sur les routes et conducteur des âmes des morts (Hermès Psychopompe) était parfois représenté comme un porteur de bélier (Kriophoros).
Hermès Criophore, copie romaine d'un original grec du Ve siècle avant J.-C. (Rome, musée Barracco.)
Hermès Criophore et Apollon Karneios, dieu solaire aux cornes de bélier, ont présidé à des rites pastoraux qui répondaient à une volonté purificatrice.
Statère d'argent à l'effigie d'Apollon Karneios, Ve siècle avant J.-C.
Dans les mythes grecs, Hermès détourna une épizootie en portant un bélier sur ses épaules et Apollon repoussa, grâce à ses cornes spiralées, les bêtes sauvages, les miasmes et les créatures malfaisantes. Ces croyances méditerranéennes sont à l'origine de la représentation du Christ Bon Pasteur, le Christ qui porte un bélier, un mouton ou un agneau sur ses épaules.
Le Bon Pasteur, marbre du Vème siècle. Musée du Vatican, Rome. (Cliché FCL)
Le monde chrétien fit une lecture négative du symbole du bélier, en raison de son caractère martial, de sa vive sexualité et de ses relations avec le paganisme. L'Agneau de Dieu (Agnus Dei) devint alors une variante « purifiée » du bélier, offert en sacrifice pour le salut des pêcheurs. Ainsi, dans la Genèse (22, 13), le bélier est substitué à Isaac au moment du sacrifice d'Abraham.
Agnus Dei photographié dans l'église Saint Ignatius à Chestnut Hill (Massachusetts), par John Workman.
Animal solaire, fécond, sacrificiel, le bélier est celui qui transporte les prières et les voeux. Dans la Chine ancienne, il symbolisait, à l'instar de la licorne, la monture des Immortels et il apparut, en Inde, comme un véhicule magique pour certaines divinités.
Dans les Védas (textes hindouistes sacrés), il est associé à Agni, le dieu du feu aux deux visages. Il est aussi l'un des attributs d'Indra, le seigneur du ciel et la monture de Kuvera, divinité gardienne des plus grands trésors, ce qui rappelle le mythe de la Toison d’Or.
Pour les Yorubas, un peuple d'Afrique occidentale, le bélier est un animal royal au caractère fier, fiable et courageux. Il est aussi le symbole du dieu du tonnerre Schango, le porteur de hache. Le tonnerre est considéré comme le cri de l'animal, émanation de sa puissance fécondante et guerrière.
Ce pendentif en bronze, en forme de tête de bélier, décorait une robe cérémonielle de tissu rouge portée par l'Orufanran, chef militaire du royaume Yoruba. (Cote cliché: 98-007195. N° d’inventaire:73.1997.4.141. Crédit photographique:Jean-Gilles Berizzi. Paris, musée du quai Branly.)
Plusieurs peuples d'Afrique vénèrent le Bélier Céleste, divinité agraire qui règne sur la fécondité. Ils le représentent juché au-dessus d'un épi de maïs, l'extrémité de sa queue se métamorphosant en une tête de serpent. Les Dogons croient que le Bélier Céleste porte une Calebasse, la matrice du soleil, entre ses cornes testicules et qu'il apporte les orages en se déplaçant au firmament. Il dispose d'un phallus dressé sur son front qui lui permet de féconder la calebasse et quand il urine, la terre des Hommes se gorge de pluie bienfaisante. Sa toison est faite de feuilles vertes ou de cuivre rouge.
Après ce voyage à travers la symbolique du bélier et les légendes qui lui sont associées, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer cet amour insolite né, fin 2011, entre un bélier et une biche au parc animalier de Kunming, dans la province du Yunnan, en Chine.
Changmao, le bélier blanc à « Longue Toison » et Chunzi, « la Pure » éprouvent une affection qui intrigue les gardiens et les spécialistes en comportement animalier. Ils s'accouplent plusieurs fois par jour, se câlinent et refusent de se quitter. Ils ont même été officiellement « mariés », le 14 février 2012.
Bélier gardien de l'hôtel de Sandreville dans le quartier du Marais.
Animal mythique, le bélier a donné son nom à la machine de guerre qui permettait d'enfoncer les portes et les murs des villes et des monuments assiégés. Il est celui qui pénètre, de manière ambivalente, pour détruire et féconder car après le temps du chaos vient toujours le temps de la reconstruction et de la reverdie. Les vieux mondes s'écroulent et d'autres mondes voient le jour mais la mémoire de « ce qui fut » ne saurait disparaître.
Ainsi, si sa constellation brille de manière assez discrète dans le ciel nocturne, c'est parce que la mythique Toison d'Or a retrouvé sa place au sommet du chêne sacré, dans le mystérieux royaume de Colchide, et qu'un dragon sommeille tout autour de l'arbre, comme le prétendent les traditions hermétiques...
Magnifique vase des Tuileries.
Sur ces bonnes paroles, avec mes cornes vrombissantes (rires!) je vais déguster, en charmante compagnie, mon gâteau d'anniversaire et, à défaut de pouvoir partager une succulente part avec vous (ce que j'aurais bien aimé faire), je vous adresse mes amicales et facétieuses pensées!
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