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    En souvenir de Lady Marianne qui demeure, tendrement, dans nos pensées et maintenant, régi par Fardoise et Lilou.

     

    https://lilousol.wordpress.com/category/tableau-du-samedi

     

    http://entretoilesetpapiers.eklablog.com/

     

    Pour les 21 et 28 novembre, le thème choisi est « La Musique, joie d'écouter ou de jouer d'un instrument ». Les participations sont sur le blog de LilouSoleil... Merci à Fardoise et à Lilou ??

     

    https://lilousol.wordpress.com/

     

    J'ai choisi cette semaine une Sirène jouant de la musique, œuvre de Sir Edward John Poynter (1836-1919), peintre et sculpteur britannique considéré comme un maître en son temps. La Sirène est une beauté qui exerce sur moi, depuis l'enfance, une fascination ardente. Elle est l'un de « mes » personnages fantasmagoriques préférés.

     

    Réputée à la fois douce et vénéneuse, son étreinte suscitait, à l'époque Victorienne, de nombreux fantasmes. On racontait, dans les villes portuaires et pas seulement, des histoires mettant en scène des relations amoureuses torrides entre des jeunes femmes aux pouvoirs de sirènes et des pêcheurs ou des jeunes hommes attrapés par les dites sirènes alors qu'ils nageaient ou se promenaient au bord de l'eau.

     

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    La Sirène est profondément liée aux énergies de la musique et du chant. Celle que Sir Edward John Poynter (1836-1919) met en scène correspond aux canons esthétiques victoriens de la Beauté, Beauté qui s'enracine dans les grâces idéalisées des mondes antiques et se pare de détails élégants.

     

    Les couleurs du tableau sont des plus remarquables. Les artistes victoriens appréciaient les nuances de pierres fines ou précieuses. Ici, se rencontrent l'aventurine, le saphir et le brun doré de l’œil de tigre, couleurs profondes, au charme mystérieux, réputées stimuler le potentiel artistique, attiser le feu bénéfique de la créativité et « affiner l'intelligence » aux dires de Léonard de Vinci (1452-1519).

     

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    Fils de l'architecte Ambrose Poynter, John Edward Poynter naquit à Paris et grandit en développant ses aptitudes pour les Arts (Peinture, Sculpture, Mosaïque) et en faisant des études internationales. Il voyagea à Londres puis à Rome où il se passionna pour les sculptures de Michel-Ange et il revint à Paris où il fut admis dans l'atelier du maître Charles Gleyre (1806-1874).

     

    Fort connu et apprécié en son temps, il fut considéré comme un talentueux artiste en matière de peinture d'histoire. Doté de nombreuses récompenses, il occupa des postes prestigieux : Directeur du Royal College of Art de 1875 à 1881, Directeur de la National Gallery de 1894 à 1904, Académicien, Président de la Royal Academy en 1896. Il fut anobli, nommé Chevalier en 1896 et Baronnet en 1902. En 1898, il fut gratifié du Titre Honorifique de Personnalité de l'Université de Cambridge.

     

    Ses œuvres sont visibles dans les plus grands musées et l'une de ses mosaïques pare le grand hall du Palais de Westminster.

     

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    Il aima peindre l'Antiquité comme un Âge d'Or, un monde idéal peuplé d'élégantes héroïnes aux formes voluptueuses et surtout, il mit en valeur la femme à travers différentes émanations de ses charmes et de ses vertus.

     

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    Les Sirènes de la mythologie grecque vivaient sur une île située au milieu du détroit de Sicile, entre le territoire d'Aea et les deux célèbres rochers-monstres Charybde et Scylla. Célèbres pour leurs chants mélodieux qui attiraient, de manière irrépressible, les marins, elles étaient représentées souvent en train de jouer d'un instrument de musique (harpe, lyre, flûte...) ou de coiffer leur longue chevelure qui pouvait être « naturelle » ou constellée de corail, de perles, de fleurs aquatiques, de coquillages voire de petits os.

     

    On les disait filles du dieu fleuve Achéloos et en fonction des légendes et des récits, elles avaient pour mère Calliope, Melpomène ou Gaïa.

     

    A l'époque romaine, on les considérait comme des femmes oiseaux que l'on croyait métamorphosées par la déesse Cérès pour ne pas être intervenues pendant l'enlèvement de la jeune déesse Proserpine, fille de Cérès, par Pluton, l'Hadès grec.

     

    Au Moyen-Âge, on leur attribua peu à peu une queue de poisson et elles évoluèrent dans un monde féerique.

     

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    Le chant de la Sirène est une étendue musicale sauvage, une contrée infinie de fantasmes, une initiation par les sortilèges de l'eau. Ce chant était au départ l'attribut des Sirènes Ailées car les premières Sirènes, comme je l'évoquais ci-dessus, possédaient un corps d'oiseau, des ailes puissantes et un visage de jeune fille.

    Particulièrement fières de la beauté de leurs voix, elles décidèrent un jour de défier les Muses, filles de Mnémosyne, la déesse de la Mémoire et de Zeus, le roi des dieux. Au terme d'un « affrontement » artistique d'une qualité des plus intenses, les Muses furent déclarées victorieuses et elles choisirent de recevoir pour trophée une couronne réalisée avec les plumes des Sirènes.

    Privées de la possibilité de voler, les Sirènes s'installèrent alors sur les côtes tourmentées d'Italie Méridionale et leurs corps se transformèrent. Elles devinrent des femmes poissons et des esprits ambivalents des mouvements de l'eau.

     

    On les retrouve, de par le monde, dans une infinité de légendes et de mythes. Ainsi, nombre de héros ont-ils dû, sur des mers hostiles, affronter les Sirènes et redoubler d'efforts afin de ne pas succomber à la tentation de leurs chants qui les auraient précipités dans les abysses de l'Océan.

     

    Mais les Sirènes, trop souvent décriées à travers une vision patriarcale, sont aussi des Protectrices, des Matriarches que l'on invoque, depuis des temps très anciens, à l'instar de Yemanja ou de Lemanja, déesse afro-brésilienne qui veille sur les communautés de pêcheurs et leur apporte, outre un soutien sur les flots, la réalisation de leurs vœux. Yemanja est représentée soit comme une magnifique femme à la peau noire, soit comme une Sirène que l'on honore en lui offrant des fleurs blanches au cœur doré, des bougies, des petits gâteaux, des pièces de monnaie, des figurines en cire parfumée...

     

    La force nourricière et bienveillante de Yemanja se retrouve dans les célébrations du culte de Notre-Dame des Navigateurs, une Marie des Caraïbes dévolue aux « peuples des eaux ».

     

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    Sur La Chimère écarlate, j'ai choisi une œuvre du peintre anglais néo-classique John William Godward (1861-1922), intitulée La Joueuse de Tambourin.

     

    http://chimereecarlate.over-blog.com/2020/11/le-tableau-du-samedi-john-william-godward-la-joueuse-de-tambourin.html

     

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    « La musique... est la vapeur de l'art. Elle est à la poésie ce que la rêverie est à la pensée, ce que le fluide est au liquide, ce que l'océan des nuées est à l'océan des ondes. », Victor Hugo (1802-1885).

     

    « Si la musique nous est si chère, c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l'âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. », Romain Rolland (1866-1944).

     

    « La musique est la langue des émotions. », Emmanuel Kant (1724-1804).

     

    « La musique est l'aliment de l'amour ! », William Shakespeare (1564-1616).

     

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    Je pense bien à vous chers Aminautes, prenez soin de vous, gros bisous !

    Plume

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    Je vous invite à une promenade à Moret-sur-Loing, charmante petite ville de Seine-et-Marne située en lisière de la forêt de Fontainebleau, sur les bords de la rivière Loing. Mes photos ont été prises entre été et automne, avant confinement.

     

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    En introduction à cette balade, j'ai choisi pour honorer le rendez-vous du poème du Mardi, en souvenir de Lady Marianne, une poésie de Robert Desnos (1900-1945), poète, écrivain et journaliste, de sensibilité Surréaliste qui mourut du typhus dans les abysses du camp de concentration de Theresienstadt (en Tchéquie).

     

    La Rivière

     

    « D’un bord à l’autre bord j’ai passé la rivière,

    Suivant à pied le pont qui la franchit d’un jet

    Et mêle dans les eaux son ombre et son reflet

    Au fil bleui par le savon des lavandières.

     

    J’ai marché dans le gué qui chante à sa manière.

    Étoiles et cailloux sous mes pas le jonchaient.

    J’allais vers le gazon, j’allais vers la forêt

    Où le vent frissonnait dans sa robe légère.

     

    J’ai nagé. J’ai passé, mieux vêtu par cette eau

    Que par ma propre chair et par ma propre peau.

    C’était hier. Déjà l’aube et le ciel s’épousent.

     

    Et voici que mes yeux et mon corps sont pesants,

    Il fait clair et j’ai soif et je cherche à présent

    La fontaine qui chante au cœur d’une pelouse. »

     

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    La rivière Loing, affluent de la Seine, nous conduit aux séduisants vestiges des fortifications de ce bourg aux origines gallo-romaines et riche de belles enseignes, de heurtoirs et de façades ouvragées.

     

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    Avant de suivre, dans de prochains articles, le cours de l'eau, je vous propose de vous arrêter devant l'entrée de Moret où se dresse le monument commémoratif au peintre Alfred Sisley, figure marquante de la ville. Nous contemplerons ensuite les détails de la Porte de Samois.

     

    Le monument dédié à Alfred Sisley fut commandé par « un comité de notables et d'amis du peintre » et réalisé par le sculpteur Eugène Thivier (1845-1920). La fille d'Alfred Sisley demanda à Auguste Rodin (1840-1917) de concevoir le buste de son père et Rodin accepta mais le comité préféra faire appel à Eugène Thivier.

     

     

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    Alfred Sisley (1839-1899) tomba amoureux de Moret-sur-Loing où il s'établit définitivement à partir de novembre 1889. Passionné par la peinture et les musées de Londres (ses parents étaient anglais mais il naquit à Paris), il fit ses études à l’École des Beaux-Arts, dans l’atelier de Charles Gleyre (1806-1874), en compagnie des peintres de Barbizon. Il se lia également d'amitié avec Frédéric Bazille, Claude Monet et Auguste Renoir.

     

    Sa famille ayant connu la ruine financière pendant la Guerre de 1870 (ses parents étaient de riches négociants spécialisés dans le commerce avec l'Amérique du Sud), il essaya de vivre de sa peinture mais il n'y parvint pas. Il fut apprécié par de nombreuses personnes mais jusqu'à la fin de ses jours, les problèmes d'argent s'accumulèrent... Face aux créanciers qui se succédaient, il dut changer de domicile souvent mais il trouva une forme d'harmonie personnelle et artistique sur les bords du Loing, à Moret et dans les petites villes alentour.

     

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    Le 19 janvier 1892, les mots qu'il écrivit à son ami Tavernier résument son amour de Moret...

     

    « Je suis donc depuis bientôt 12 ans à Moret ou aux environs. C’est à Moret devant cette nature si touffue, ses grands peupliers, cette eau du Loing si belle, si transparente, si changeante, c’est à Moret certainement que j’ai fait le plus de progrès dans mon art; surtout depuis trois ans. Aussi quoiqu’il soit bien dans mes intentions d’agrandir mon champ d’études, je ne quitterai jamais complètement ce coin si pittoresque. »

     

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    Allégorie de l'Art

     

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    La vie matérielle fut très dure pour Alfred Sisley (comme pour tant d'autres hélas...) qui mourut d'un cancer, le 29 janvier 1899, dans une grande détresse morale et physique. Le 8 octobre 1898, il avait perdu sa femme, Marie-Eugénie Lescouezec, mère de ses trois enfants, Pierre (né en 1867), Jeanne (née en 1869) et Jacques (né en 1871).

     

    Toute sa vie, il se battit contre la pauvreté et aujourd'hui, ses toiles sont exposées dans les plus grands musées du monde. Certaines se sont vendues plusieurs millions d'euros !

     

    Nous y reviendrons lorsque je vous emmènerai sur les berges du Loing. En attendant, je vous propose d'entrer dans Moret par la Porte de Samois...

     

     

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    La Porte de Samois qui déploie sa belle architecture à seulement quelques mètres du monument à Alfred Sisley. Elle évoque la riche histoire de Moret « établie » sur le Loing.

     

    En 1081, Philippe Ier (1052-1108), roi de France, échangea auprès du duc de Bourgogne la petite ville de Moret contre des moulins et des fiefs situés, un peu plus loin, à Montereau. Moret devint une ville frontière, une possession capétienne prisée et convoitée de par sa position sur le Loing, rivière se jetant dans la Seine, sa proximité avec la forêt de Fontainebleau et sa situation sur la route qui menait de Paris à la Bourgogne.

     

    Des fortifications furent construites sous le règne de Philippe-Auguste (1165-1223, a régné de 1180 à 1215). Elles comprenaient un château doté d'un puissant donjon, vingt tours, quatre poternes et trois portes.

    Un pont fut également construit à la fin du XIIe siècle. Un ouvrage associé à une série de fortifications qui permettaient de percevoir l'octroi, soit les taxes sur les marchandises transportées.

     

    Les rois de France aimèrent beaucoup Moret qu'ils fréquentèrent en alternance avec Fontainebleau. Henri IV (1553-1610) notamment, vint y rendre visite à sa maîtresse Jacqueline de Bueil (1588-1651), Comtesse de Moret, qui avait établi sa résidence au donjon.

     

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    Le nom « Moret » semble avoir plusieurs origines...

     

    Le nom celtique Mor/Morée signifie « marécage, lieu mêlé de terre et d'eau » mais aussi « frontière ».

     

    Le mot « Muritum » issu du Bas-Latin évoque « un petit mur destiné à protéger un lieu de passage à gué sur le Loing. »

     

    Le terme « Moret » pourrait également être lié à un mot issu de la langue romane : « Meure », associé au miel.

     

     

    La Porte de Samois, majestueuse, accueille Morétains et visiteurs. Il s'agit d'une tour-porte de plan carré, conçue de la même manière que la Porte de Bourgogne qui donne sur le Vieux Pont, de l'autre côté de la rue Grande, l'un des axes principaux de la ville. Nous irons par là-bas dans quelques temps...

     

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    Deux puissants contreforts surmontés de tourelles en surplomb rythment la façade extérieure, réalisée au XIIe siècle. Les tourelles abritent un escalier et une échauguette dédiée à la surveillance. Il n'y avait pas de pont-levis pour entrer dans la ville mais un passage sous une herse et s'enfonçant entre de solides vantaux. Activement gardée, la herse était accessible par une porte ouvrant sur le chemin de ronde qui desservait la grande muraille de Moret (muraille qui n'existe plus).

     

     

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    Vers l'extérieur, le monument était décoré d'un blason soutenu par des anges et du côté de la ville, au revers de la porte, on aperçoit une belle statue de la Vierge.

     

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    « Garder/Tenir l'Espérance »...

     

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    Une « curiosité » attire également l'attention des visiteurs. Un boulet de canon qui nous rappelle que Moret fut rudement éprouvée par les guerres qui opposèrent la France de Napoléon (1769-1821) et les puissances alliées d'Autriche, de Prusse, de Russie et du Royaume-Uni. Dans ce contexte, Moret se retrouva encerclée par des troupes austro-russes le 15 février 1814.

    L'armée française détruisit une partie du pont situé sur le Loing pour bloquer la progression de l'ennemi et cette manœuvre fut efficace. Les troupes austro-russes levèrent le siège trois jours plus tard mais avant de partir, elles tirèrent une grande quantité de boulets de canons sur la ville. Un boulet fut trouvé encastré dans une maison proche du Loing. Il fut récupéré et scellé dans la Porte de Samois pour ne pas oublier ces tragiques événements...

     

    A proximité, sise à côté de la Mairie, se dresse une maison à colombages qui rappelle la venue de Napoléon à Moret.

     

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    De retour de l'île d'Elbe, il passa la nuit du 19 au 20 mars 1815 dans l'une des chambres de la demeure. Dernière halte sur sa route avant de partir vers la capitale pour rejoindre le Palais des Tuileries et reprendre une ultime fois le pouvoir, au cours d'une période restée célèbre sous le nom de Cent-Jours.

     

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    La maison où dormit Napoléon est aujourd'hui dédiée aux Amis d'Alfred Sisley.

     

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    On peut découvrir dans une charmante atmosphère la vie et l’œuvre du peintre Sisley. Nous aurons l'occasion d'y revenir.

     

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    Petits personnages et créatures chimériques décorent l'ancienne Maison Napoléon.

     

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    Dans de prochains articles, nous verrons d'autres monuments et ornements conservés à Moret, délicieuse petite ville de carte postale. Nous nous intéresserons aussi à l'une des spécialités locales : le Sucre d'Orge créé par des Sœurs Bénédictines en 1638 sous le règne de Louis XIV (1638-1715).

     

    Nous reviendrons donc à Moret avec plaisir... Enfin, je l'espère, sourires...

     

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    Un petit personnage, sur une vieille porte... Un chuchoteur des légendes du Temps...

     

    Merci de votre fidélité chers Aminautes, je vous adresse de belles pensées... Amicalement vôtre !

    Plume

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    En souvenir de Lady Marianne qui demeure, tendrement, dans nos pensées et maintenant, régi par Fardoise et Lilou.

     

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    Le thème est cette semaine également « Les Oiseaux Migrateurs ». Les participations sont sur le blog de LilouSoleil... Merci à Fardoise et à Lilou ??

     

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    J'ai choisi, sur le thème des oiseaux, de laisser voyager mon imagination à travers une œuvre de Boris Vallejo, artiste péruvien né en 1941, s'imprégnant d'un épisode mythologique, celui des Amours de Léda et du Cygne, émanation de Zeus/Jupiter, le maître des Olympiens.

     

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    Le Cygne est dans l'Antiquité Gréco-Romaine l'oiseau familier de Léda qui fut considérée en son temps comme la plus belle femme de Grèce. Fille du roi Thestios d'Etolie, Léda épousa Tyndare, le roi de Sparte et fut désirée par un grand nombre d'hommes. On la disait descendante d'une très ancienne Déesse-Oiseau, protectrice des peuples du nord-ouest de la Grèce. Sa beauté allait de paire avec son intelligence.

    Un jour, alors qu'elle se baignait dans un lac ou dans une rivière, selon les récits, elle reçut la visite d'un cygne magnifique. Séduite par l'audace de ses caresses, elle découvrit qu'il s'agissait du dieu Zeus et fit l'amour avec lui, donnant naissance aux Dioscures, les jumeaux Castor et Pollux, célèbres héros de la mythologie. Elle fut aussi la mère de la reine Clytemnestre et de la ravissante Hélène, princesse qui fut à l'origine de la Guerre de Troie.

     

    La création de Boris Vallejo nous présente, à travers un cygne en majesté, le dieu qui vient charmer Léda.

    Boris Vallejo est un artiste d'Heroic Fantasy (Sword and Sorcery), connu pour ses superbes représentations de dieux, de déesses, de princesses et de héros dénudés (comme Conan le Barbare...). Il peint des créatures fantastiques, des dragons, des êtres chimériques issus de mondes qualifiés d'ancestraux. Son épouse, Julie Bell, pratique aussi l'Art Fantasy.

     

    Official Fantasy Art Website of Boris and Julie

     

    https://www.borisjulie.com

     

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    Incarnation de la beauté, de la pureté, de l'élégance, le Cygne en sa blancheur glisse sur le miroir des eaux et représente l'harmonie pour de nombreuses civilisations. Il est également perçu comme un symbole d'amour éternel. En effet, le cygne est monogame et grâce à son long cou doté de 24 vertèbres souples, quand il s'approche d'un cygne aimé et que leurs becs se touchent, leurs silhouettes forment un cœur.

     

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    Le cygne est par excellence une créature du Sidh ou Sidhe, l'Autre Monde Celtique. Lié au Sidh de manière subtile, il est un enchanteur et le passager d'un univers magique qui se compose de territoires associés à la sylve et d'espaces aquatiques mystérieux.

     

    Les habitants du Sidh se métamorphosent pour se rendre dans le monde humain ou pour en revenir et plusieurs d'entre eux choisissent, à cet égard, de revêtir l'apparence du cygne. Ainsi, les femmes cygnes des mondes celtiques et nordiques sont-elles de puissantes enchanteresses, des prophétesses et des gardiennes des secrets offerts par les dieux.

     

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    En Irlande, le thème magique du cygne est inhérent à la légende des filles du roi Llyr. En Scandinavie, dans la chanson mythique du forgeron Volund, le héros éponyme épouse une femme cygne et ses frères s'unissent à des femmes cygnes que l'on peut assimiler à des Walkyries.

     

    Les Femmes Cygnes, les Bansidh (messagères du Sidh), les Walkyries sont des entités liées au Destin. Au service d'Odin, le seigneur des dieux nordiques, elles survolent les champs de bataille et attirent les âmes des guerriers les plus valeureux pour les emmener au Walhalla, la halle des héros afin qu'ils participent au Ragnarök, le Crépuscule des Puissances.

     

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    Les Walkyries (Valkyrja en vieux norrois), « celles qui désignent ceux qui sont occis », ont souvent un corps de cygne et peuvent reprendre à leur guise forme humaine. Ce corps se nomme âlptarhanni : « chemise de cygne ».

     

    Souvent, dans les mondes du Nord, un héros rencontre un dieu ou une déesse qui a pris la forme d'un cygne. C'est le cas de Bran, héros voyageur irlandais qui, dans le Voyage ou l'Épopée de Bran, fait la connaissance du dieu de la mer Manannán Mac Lir, doté de plusieurs apparences animales. Il est tour à tour cygne blanc, dragon, loup, cerf aux cornes d'argent, phoque et saumon tacheté...

     

    Dans l'Antiquité gréco-romaine, Léda, héritière, comme je l'écrivais plus haut, d'une Déesse-Oiseau des premiers Temps, incarne la Volupté et les possibilités alchimiques de la fusion amoureuse. Elle est liée au principe subtil d'Élévation.

     

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    Oiseau du Passage, le Cygne est associé aussi bien à la Lune qu'au Soleil. Il représente en Alchimie la puissance de transformation du Mercure Primordial.

     

    Il est l'attribut de Zeus/Jupiter mais aussi des dieux Apollon et Balder.

    Dans la mythologie gréco-romaine, Apollon est le Soleil, le dieu de la divination, de la musique, des arts et des archers, le frère jumeau de Diane/Artémis, la Lune.

     

    Balder, fils d'Odin (seigneur des dieux) et de Frigg (maîtresse de la fécondité), est, dans la mythologie nordique, le dieu de la jeunesse et de la lumière.

     

    Le Cygne nous emporte donc vers des contrées de Magie Pure où les Forces de l'Esprit se mêlent aux feux de l'Amour Sensuel...

     

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    Pour le plaisir, parce que j'adore les créations de Julie Bell et de Boris Vallejo, un couple plein de talent et de passion, je ne résiste pas à l'envie d'ajouter...

     

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    Forever Moments © Julie Bell et Boris Vallejo

     

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    ©Boris Vallejo et Julie Bell, plus le beau toutou...

     

     

    Sur La Chimère écarlate, j'ai choisi de charmantes Grives réalisées par l'ornithologue allemand Johann Friedrich Naumann (1780-1857).

     

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    http://chimereecarlate.over-blog.com/2020/11/le-tableau-du-samedi-johann-friedrich-naumann-grives.html

     

     

    Chers Aminautes, je vous adresse mes meilleures pensées !

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    L'un des Chevaux de Marly, sculptures exécutées entre 1743 et 1745 par Guillaume Coustou (1677-1746). Vue prise avant le temps du couvre-feu et celui du confinement...

    Pour lire ma présentation de Marly : http://maplumefeedansparis.eklablog.com/la-seine-et-la-marne-ete-automne-2019-a173505128

     

     

    Je continue avec plaisir la tradition du Poème du Mardi, un rendez-vous que j'aime beaucoup, en souvenir de Lady Marianne, avec des pensées d'amitié.

     

    J'ai choisi ce poème car j'adore la Nuit... Plus secrète que le Jour, elle insuffle, avec une énergie très personnelle, l'Inspiration aux artistes. Elle se drape d'une obscurité tissée de tant de possibilités de création !

    J'aime aussi le Jour mais les charmes de la Nuit m'enivrent au plus haut point...

     

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    « À quoi pense la Nuit ?

     

    À quoi pense la Nuit, quand l'âme des marais

    Monte dans les airs blancs sur tant de voix étranges,

    Et qu'avec des sanglots qui font pleurer les anges

    Le rossignol module au milieu des forêts ?...

     

    À quoi pense la Nuit, lorsque le ver luisant

    Allume dans les creux des frissons d'émeraude,

    Quand murmure et parfum, comme un zéphyr qui rôde,

    Traversent l'ombre vague où la tiédeur descend ?...

     

    Elle songe en mouillant la terre de ses larmes

    Qu'elle est plus belle, ayant le mystère des charmes,

    Que le jour regorgeant de lumière et de bruit.

     

    Et — ses grands yeux ouverts aux étoiles — la Nuit

    Enivre de secret ses extases moroses,

    Aspire avec longueur le magique des choses. »

     

    Maurice Rollinat (1846-1903), Poème issu du Recueil « Paysages et Paysans », paru en 1899.

     

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    -Le poète Maurice Rollinat naquit à Châteauroux, dans l'Indre, le 29 décembre 1846 et mourut à Ivry-sur-Seine, le 26 octobre 1903. Il fut un personnage atypique, mystérieux, extrêmement doué pour le piano.

     

    -Son père, François Rollinat, député de l’Indre à l’Assemblée Constituante en 1848, étant très ami avec George Sand, Maurice Rollinat fut également lié à cette grande dame des Lettres. George Sand l'encouragea à écrire des poèmes, ce qu'il fit avec passion. Il se produisit au célèbre Cabaret du Chat Noir où il fut adulé par la foule quand il s'installait devant son instrument. Il interpréta ses poèmes en musique et il fit de même pour plusieurs poèmes de Baudelaire.

     

    -Membre du groupe décadent, anti-politique, anticlérical et antibourgeois des Hydropathes, il fréquenta donc assidûment le Cabaret du Chat Noir et fut considéré, tout au long de sa vie, comme très étrange. Atteint de terribles névralgies qui le faisaient entrer en transe devant le public, il était « enveloppé » par une atmosphère des plus mystérieuses. Lorsqu'il « souffrait » devant son auditoire, des gens s'évanouissaient autour de lui. On le disait possédé par des fantômes et capable de converser avec les esprits.

     

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    -Maurice Rollinat était vraiment un drôle de personnage ! Gentil, amical, sociable mais également très bizarre et comme habité par des mondes « spéciaux ». Il écrivit « Les Névroses », une œuvre qui laissa le public tout autant fasciné que partagé sur son attirance pour l'homme et l'artiste.

     

    -Des auteurs comme Jules Barbey d’Aurevilly, Oscar Wilde et Leconte de Lisle se passionnèrent pour son « étrangeté »... Il fut tout au long de sa vie imprégné d'une sensibilité très particulière et il aima les atmosphères de la Nuit, territoire de merveilles et de magie.

     

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    Dans la suite de ce poème, je vous offre ces photos de nuit, prises, comme je l'écrivais plus haut, avant le couvre-feu et le confinement, dans les rues de Paris et sur les bords de Seine. J'ai aussi retrouvé quelques photos datant des alentours de Noël 2019, photos que je n'avais pas publiées.

     

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    Que sera la période de Noël cette année ? Nous verrons bien...

    Surtout, tâchons de cultiver notre optimisme même si, je le sais, ce n'est pas évident...

    Je veux croire en des temps meilleurs et en nos libertés retrouvées. Que brillent nos Espérances !

     

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    Nous étions fin 2019, dans le Jardin des Tuileries. Il y avait, de nuit, des manèges, des animations, un esprit festif...

     

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    Des lumières sur les Champs-Élysées, avec un des Chevaux de Marly dans le fond (voir le début de mon article pour la référence à Marly...)

     

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    Place de l'Hôtel de Ville

     

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    Un Carrousel à l'ancienne pour laisser tournoyer nos âmes d'enfants...

     

    Prenez bien soin de vous, chers Aminautes !

    Plume

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    En souvenir de Lady Marianne qui demeure, tendrement, dans nos pensées et maintenant, régi par Fardoise et Lilou.

     

    https://lilousol.wordpress.com/category/tableau-du-samedi

     

    http://entretoilesetpapiers.eklablog.com

     

    Pour les 7 et 14 novembre, le thème choisi par Fardoise et Lilou est « Les Oiseaux Migrateurs ». Les participations sont sur le blog de LilouSoleil... Merci à Fardoise et à Lilou ??

     

    https://lilousol.wordpress.com

     

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    Nous avons besoin de nous échapper, au-dessus des contrariétés, de prendre le large tels des oiseaux migrateurs alors j'ai choisi de suivre cet Envol de Flamants roses, orchestré par le peintre Félix Ziem (1821-1911). Probablement réalisée entre 1890 et 1895 et conservée au Petit Palais, le musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, l'oeuvre fut acquise en 1905.

     

    Au-dessus d'un étang, dans le magnifique territoire de Camargue, nous observons une colonie de flamants roses qui dessine dans l'air une nuée précieuse, couleur de tourmaline rose. Le regard évolue entre ciel et eau, attiré par le mouvement qui trouve un écho dans la vibration des roseaux bordant l'étendue aquatique.

     

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    Le Flamant rose (Phoenicopterus roseus) est un oiseau charmeur, doté d'une très riche symbolique. On le disait jadis Gardien de la Lumière de l'Aurore, la déesse Eôs aux doigts de rose. Dans la Grèce antique, on le nommait « phénicoptère », ce qui signifie « oiseau dont les ailes sont de flamme ». Sa gracilité, des plus remarquables, n'entre pas en contradiction avec la puissance de son bec, dit « en soc de charrue », un bec richement innervé et muni de lamelles lui permettant de filtrer avec intensité la vase des espaces dans lesquels il évolue. Il possède de longues pattes fines et très articulées, un cou aux lignes courbes, d'intenses yeux jaunes au regard perçant, souligné par un cercle rose clair. Il arbore des plumes d'une beauté inouïe qui le désignaient comme « Flambant » dans les anciens ouvrages d'Histoire Naturelle. « L'oiseau flambant », détenteur d'étincelles de lumière pure dans les croyances de nos ancêtres, est devenu un « flamant » qui montre fièrement son habit rose aux variantes de garance.

     

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    Ses couleurs superbes, il les doit à son alimentation constituée d'algues et de crustacés riches en pigments caroténoïdes. Il consomme des mollusques, des insectes, des invertébrés aquatiques, des petits poissons, des vers, des graines de plantes d'eau et aussi du riz. Il existe des flamants rosés et des flamants dont la robe est rouge intense. Il s'agit à ce moment-là de l'espèce Phoenicopterus ruber.

     

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    Les ailes vives et puissantes du flamant rose lui permettent de voler sur des centaines de kilomètres à environ 60 km par heure et comme je l'évoquais plus haut, sa symbolique est indissociable de celle de la Lumière. Il est lié au Phoenix ou Phénix, l'oiseau légendaire des Grimoires de Magie et d'Alchimie qui jouit du pouvoir de revenir à la vie après s'être consumé dans les flammes. A l'instar du Phoenix, le Flamant rose est considéré comme un « oiseau de feu », gardien des cycles de la Vie, de la Mort et de la Renaissance.

     

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    Emblème de la Camargue, le Flamant rose promène ses charmes dans les étendues sauvages, se dorant à la lumière du soleil dont il semble nourrir ses plumes.

     

    Dans les temps anciens, il était hélas chassé pour sa chair considérée comme très goûteuse et des flûtes étaient fabriquées avec les os de ses jambes... Heureusement, les cuisiniers et les musiciens d'aujourd'hui le laissent tranquille !

     

    Il peut s'ébattre donc... riche de l'intensité de ses symboles. On le trouve dans la littérature et notamment dans Alice au pays des merveilles où, sous la plume de Lewis Carroll, il « participe » à la célébrissime partie de croquet sous forme de maillet !

     

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    Appelé le « peintre voyageur », Félix Ziem (1821-1911) fut l'un des artistes emblématiques de l'École de Barbizon. Talentueux et reconnu pour la qualité de ses marines et de ses paysages, il fut lié au mouvement orientaliste et perçu comme un précurseur de l'Impressionnisme.

    Dessinateur et peintre prolifique (il semble qu'il ait réalisé plus de dix mille oeuvres!) , il adora la Nature, la Mer, les splendeurs de Venise et de Constantinople, les beautés de la Russie et les panoramas variés de la Provence.

    Ses œuvres furent des odes à la couleur, des déclarations d'amour à la volupté de la lumière qu'il célébra avec une passion toujours renouvelée. Il montra les tons précieux de la Sérénissime à travers une palette de teintes aux vibrations fascinantes. Le ciel et l'eau furent ses sujets de prédilection.

     

    Sur La Chimère écarlate, j'ai choisi une toile du peintre Eugène Cartier (1861-1943) : Les Oies et l'Art, 1894.

     

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    http://chimereecarlate.over-blog.com/2020/11/le-tableau-du-samedi-eugene-cartier-les-oies-et-l-art-1894.html

     

    Je vous dis merci pour votre fidélité et vous adresse de belles pensées !

     

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    Prenez bien soin de vous !

    Plume

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