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    Scintillements d'ailes, tourbillons d'air et de lumière, ombres facétieuses... d'après de très anciennes croyances, les êtres magiques traversent, dans la nuit du 30 avril au premier mai, le voile de la réalité.

     

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    Cette nuit spéciale, appelée nuit de Beltane, célèbre, depuis l'époque celtique, le « feu brillant » et symbolise l'affrontement des puissances hivernales et des énergies du printemps.

     

    Les forces de vie, d'amour, de croissance et de fécondité s'expriment, autour de brasiers allumés dans les champs, les clairières et au sommet des collines, avec une intensité sensuelle et poétique.

     

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    La racine « Bel » désigne Belenos, l'ancien dieu Soleil, seigneur du « souffle vital » et « Tan » signifie « feu ».

     

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    Beltane était célébrée lors de la première floraison de l'aubépine, sous l'obédience de Cernunnos, le dieu aux ramures de cerf, maître des animaux et de la connaissance cachée.

     

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    Le chaudron de Gundestrup

     

    (Ce chaudron celtique, datant du premier siècle avant J.-C., fut retrouvé, dans une tourbière, au Danemark. Le dieu Cernunnos porte les bois de cerf, emblèmes du pouvoir chamanique. Il tient un serpent dans la main gauche et un torque, insigne solaire, dans la main droite. Autour de lui s'assemblent les animaux de la forêt.)

     

    A la période de Beltane, les amours de Belenos, l'Apollon gaulois et de Belisama, la déesse du foyer, rayonnaient sur la Nature.

     

    Belisama, « la très brillante », était associée à l'artisanat, au tissage, au filage et à la métallurgie. Dotée de pouvoirs guérisseurs, elle était honorée près des fontaines et des sources.

     

    On suspendait à son intention, dans les branches des aubépines, des rubans et des sachets remplis d'herbes sacrées.

     

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    Beltane est une fête de lumière. Autrefois, les animaux qui avaient passé l'hiver à l'abri étaient conduits au sommet des collines afin d'y paître et de s'y accoupler. On faisait rituellement passer les troupeaux entre deux piliers de pierre ou deux brasiers ardents, pour les purifier et les protéger contre les maladies.

     

    Les jeunes gens simulaient, dans les villages, des combats entre les puissances de l'hiver et les forces du printemps, afin de stimuler la fécondité et la fertilité. Ils formaient des rondes frénétiques autour des arbres et des pierres sacrées et déposaient des offrandes près des puits et des sources.

     

    Les sorcières de Beltane

     

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    La nuit de Beltane, traditionnellement associée à la magie et à la sorcellerie, était considérée comme le Grand Sabbat des sorcières de Germanie, d'Écosse, d'Irlande, de Bretagne et d'Angleterre... D'après le folklore européen, les sorcières tissaient des liens intimes et mystérieux avec les « mondes invisibles » et déferlaient en horde dans le ciel ténébreux pour festoyer avec les elfes, les lutins et les fées, au sommet des montagnes.

     

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    Magic circle, par John William Waterhouse (1849-1917).

     

    Christianisée en Walpurgis, Beltane était considérée comme le « carnaval des sorcières ». Mais l'Église chrétienne eut beau multiplier les interdits à son égard et tenter de dévoyer son essence en l'assimilant à un sabbat diabolique, elle survécut dans les traditions associées à l'arbre de Mai.

     

    La Beltane païenne imprégna de sa magie les célébrations en vigueur dans l'Europe médiévale.

     

    Le nom Walpurgis vient de Sainte-Walpurge ou Walburga (710-779), une religieuse anglaise qui devint abbesse de Heidenheim, en Allemagne, dans un lieu appelé le Cloître de la Maison des Païens (Heidenheimer Closter). Le premier Mai, sa tombe exsudait une huile miraculeuse à laquelle la croyance populaire attribuait des vertus guérisseuses et le pouvoir d'effacer le voile séparant le monde des morts et celui des vivants.

     

    En Bavière, Walpurge était honorée dans une petite chapelle, dressée au sommet d'une colline, entre des tilleuls sacrés. Les tilleuls étaient associés à la déesse Holda, puissante déesse mère de l'Europe païenne.

     

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    Walpurge est « celle qui conduit les dieux au sommet de la montagne sacrée ». Héritière des déesses mères et des prophétesses des religions anciennes, elle charmait les bêtes sauvages et brandissait un balai de sorcière et un miroir à trois faces évoquant le passé, le présent et le futur.

     

    Elle était accompagnée par un petit chien, gardien des mondes mystérieux et portait une couronne étoilée. Protectrice des graines et des fleurs, elle veillait aussi sur les bois sacrés.

     

    L'Arbre de Mai

     

    L'arbre ou Mât de Mai est l'arbre de Maïa, la déesse de la fécondité, émanation de la Terre-Mère. Son érection, dans la nuit de Beltane ou le matin du premier mai, marque le retour du Printemps.

     

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    Associé au culte des fleurs, de la végétation et des sources, il unit le monde humain à celui des ancêtres et des esprits protecteurs. Les danses et les circumambulations effectuées autour de son tronc étaient réputées attirer la chance, la santé et la prospérité. Mais l'Inquisition condamnait fermement les danses de Mai, accusées de provoquer des pratiques sexuelles débridées, des avortements spontanés et de favoriser la stérilité. En prohibant le langage du corps, elle espérait annihiler les cultes païens.

     

    Il n'en fut pourtant rien et, en dépit des persécutions menées, les rondes sylvestres continuèrent de plus belle. L'arbre de Mai devint l'emblème protecteur de nombreux villages de France et d'Europe qui possèdent, depuis plusieurs siècles, leurs Mais corporatifs et collectifs.

     

    Les jeunes gens plaçaient des Mais d'amour devant les portes des jeunes filles en âge de se marier. En fonction des essences choisies, les jeunes « élues » découvraient, avec plus ou moins de joie, les sentiments qu'on leur portait...

     

    Les Amours de l'Homme Vert et de la Reine de Mai

     

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    Guenièvre, reine de Mai, par le peintre John Collier (1850-1934).

     

    Dans les comtés d'Angleterre, l'érection du Mai symbolisait l'union de Jack in the Green, l'esprit de la végétation et de Maïa, la déesse des fleurs.

     

    Jack in the Green menait des cortèges carnavalesques afin d'expulser les forces déclinantes de l'hiver. A l'instar du Père Noël et de son étrange alter ego: le Père Fouettard, il était accompagné par une figure ambivalente: le Ramoneur ou l'Homme au visage de suie. Après le défilé, Jack le Vert épousait Maïa, appelant, par ce mariage symbolique, les couples à s'unir charnellement, en fonction de leurs attirances sexuelles. Une fois encore, au grand dam de l'Église, la liberté des sens était favorisée!

     

    Dans les légendes anglo-saxonnes, c'est à cette période de l'année que se forment des « couples sacrés » comme Guenièvre et Arthur, Guenièvre et Lancelot, Lady Marianne et Robin des Bois...

     

    Le Handfasting est un rite très ancien consistant à lier les mains de deux personnes pour signifier des fiançailles ou un mariage d'amour. De nos jours, de plus en plus de couples choisissent, après un mariage civil, cette coutume païenne à la place d'une cérémonie religieuse.

     

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    (Photo prise sur le site Daily Wicca)

     

    Dans l'île de Man, la croyance prétendait que deux reines s'affrontaient, le matin du Mai, avec des bâtons d'ajonc. La reine de l'Hiver capturait la reine de l'É mais cette dernière se libérait en faisant fondre sa rivale dans un brasier magique. Jack le Vert venait alors quérir sa belle pour faire l'amour dans les champs...

     

    Pendant ce temps, les fées venaient boire la rosée matinale, gorgée de merveilleux pouvoirs, dans les corolles d'églantines.

     

    Les Êtres Féeriques

     

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    En Angleterre, la vogue des fées coïncida avec la révolution industrielle, dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Cette révolution s'opéra avec une rapidité telle que les esprits de l'époque redécouvrirent, en réaction au « règne des machines », les univers de féerie.

     

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    Cat and fairies, par John Anster Fitzgerald.

     

    Cette redécouverte, dans les arts et la littérature, s'associa à un engouement profond pour les oeuvres de William Shakespeare (1564-1616).

     

    En 1600, lors de la publication du premier in-quarto duSonge d'une nuit d'été, (A Midsummer Night's Dream), Shakespeare apparut comme le fondateur de la mythologie féerique britannique. Il miniaturisa les fées, modifia leur aspect physique et gomma le caractère démoniaque que l'Église leur avait attribué. Elles ressuscitèrent, sous sa plume, en créatures espiègles et fascinantes, associées au rythme des saisons.

     

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    La Tempête

     

    Il établit un lien étroit entre la botanique et la féerie. Les fées devinrent des créatures hybrides, mi-femmes, mi-fleurs.

     

    Mais il ne recréa pas seulement le corps de la fée, il lui attribua de nouvelles couleurs, rompant ainsi avec la croyance populaire qui associait le noir aux êtres féeriques.

     

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    John Anster Christian Fitzgerald (1819-1906) était surnommé Fairy Fitzgerald(Fitzgerald le féerique). Ses peintures ouvrent les portes d'univers étranges, surréalistes où le regard est cristallisé par des couleurs somptueuses et les fantaisies du monde végétal (feuilles, fruits, branchages...).

     

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    The captive Robin, 1864.

     

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    La tonnelle de fées

     

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    Les bûcherons

     

    La vogue des êtres magiques connut un regain d'intensité avec l'affaire des Fées de Cottingley.

     

    En 1917, deux cousines, Elsie Wright, âgée de 16 ans et Frances Griffith, âgée de 10 ans, présentèrent une série de cinq photographies les montrant en compagnie de créatures du Petit Peuple.

     

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    Elsie et le gnome, photographie prise à Cottingley dans le Yorkshire, en Angleterre.

     

    Les avis divergèrent sur l'authenticité de ces photos qui suscitèrent, pendant longtemps, la curiosité du public.

     

    Le célèbre écrivain Sir Arthur Conan Doyle, « père » de Sherlock Holmes, écrivit, en 1922, à leur sujet un ouvrage intitulé The Coming of the Fairies. Chargé par un journal, le Strand Magazine, de rédiger un article sur les fées, deux ans plus tôt, il s'enthousiasma pour cette affaire. Il se lança dans un travail d'investigation à travers le Yorkshire et échangea une correspondance amicale avec les jeunes filles.

     

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    Frances et la ronde des fées...

     

    Prétendant jouer avec des fées, des gnomes et des lutins, près de la rivière Beck qui coulait derrière chez elles, elles prirent des photos pour en apporter la preuve.

     

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    D'après la croyance populaire, depuis des temps très anciens, il existait, non loin de Cottingley, à Gilstead Crags, une roche qui possédait une ouverture magique: le « Fairies Hole ». Les fées en jaillissaient, au moment des changements de saisons et lors de certaines phases lunaires, pour jouer et danser dans les bois alentour.

     

    Arthur Conan Doyle était très lié avec son oncle, Richard Doyle (1824-1883), un illustrateur de l'époque victorienne, spécialisé dans les représentations féeriques. Il se souvenait de leurs escapades dans la Nature.

     

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    Charles Doyle, le père d'Arthur Conan Doyle, dessinait des fées et affirma, à la fin de sa vie tourmentée, que les fées le visitaient régulièrement.

     

    Les expériences paranormales et théosophiques étaient nombreuses à l'époque et la photographie « spirite » connut ses heures de gloire dans ce contexte particulier. Ainsi, malgré les détracteurs, les photographies d'Elsie et de Frances enthousiasmèrent les foules.

     

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    Au début des années 1980, devenues de vieilles dames, Elsie et Frances déclarèrent que les photos n'étaient que des trucages élaborés à partir de découpages de fées en carton trouvés dans des livres d'illustrations. Pourtant, certaines questions demeurent, à propos de la vivacité des créatures magiques et du fait qu'elles ne possèdent pas d'ombre sur les clichés. En outre, Frances défendra l'authenticité de la cinquième photo.

     

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    Les deux appareils appartenant aux jeunes filles et les cinq photographies sont exposées au National Media Museum de Bradford dans le Yorkshire.

     

    Les « Flower Fairies » de Cicely Mary Barker (1895-1973)

     

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    Cicely Mary Barker était une illustratrice britannique connue pour ses ravissantes images de fées. Elle naquit à Croydon dans le Surrey, un territoire propice aux légendes.

     

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    Dès l'enfance, elle s'inspira des paysages qui entouraient la maison familiale où elle demeura, la plupart du temps, car elle souffrait d'épilepsie. Quand elle eut treize ans, son père lui fit donner des cours de peinture et de dessin. Douée pour les arts et l'écriture, elle réalisa des cartes de voeux et des illustrations pour des magazines destinés aux enfants.

     

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    Son premier recueil, intitulé Flower Fairies of the Spring fut publié en 1923. On y découvre 24 illustrations mettant en scène, dans un cadre champêtre, les esprits des fleurs et du Printemps.

     

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    Après la mort de son père, Cicely put compter sur sa soeur Dorothy, institutrice de maternelle, qui ouvrit une classe dans la maison familiale. Cicely prit les écoliers pour modèles et les transposa parmi les herbes en fleurs qui poussaient dans la campagne environnante.

     

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    Sensitive et instinctive, elle puisa son inspiration dans l'art des préraphaélites et les oeuvres de Kate Greenaway et de Randolph Caldecott.

     

    Kate Greenaway (1846-1901) écrivit et illustra de nombreux livres pour enfants. Les costumes délicats de ses personnages influencèrent considérablement la mode enfantine de l'époque.

     

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    Le joueur de flûte de Hamelin, illustration du poème de Robert Browning(1812-1889), célébrissime poète et dramaturge de l'Angleterre victorienne.

     

    Randolph Caldecott (1846-1886) illustra des livres de contes.

     

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    Cicely Mary Barker explora tout au long de sa vie le monde subtil et gracieux des fées, des elfes et des lutins, compagnons protecteurs des arbres et des fleurs.

     

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    Bien que diminuée par sa maladie, elle fit naître un monde de fées-fleurs aux couleurs exquises. Les traditions anciennes n'ont-elles pas toujours considéré l'épilepsie comme un don des dieux, favorisant l'expression des dons et des qualités?

     

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    Les « Flower Fairies »forment une ronde délicieuse autour du cercle de l'année et Beltane célèbre le renouveau des dieux de la végétation. 

     

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    Les clochettes de Mai

     

    S'il est bien une fleur délicate, gracieuse et parfumée qui représente la magie de Mai, c'est le muguet, que l'on s'offre avec bonheur pour attirer la chance, l'amour et la prospérité.

     

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    L'histoire de cette petite fleur lactescente, aimée des fées et destinée à « chasser l'hiver », est des plus passionnantes...

     

    La tradition qui consiste à offrir du muguet, le premier mai, semble remonter à l'époque du roi Charles IX (1550-1574). En 1560, alors qu'il visitait la Drôme, il reçut en cadeau un brin de muguet. Cela lui plut tellement qu'il décida d'en faire présent, l'année d'après, aux dames de la Cour. Et les seigneurs renchérirent auprès des belles qui l'entouraient. N'oublions pas qu'en vieux français le mot « mugueter » signifie « faire le galant »...

     

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    Quelques siècles plus tard, le muguet réapparut dans le cadre d'une romance. Le premier mai 1895, le chansonnier Félix Mayol (1872-1941), auteur de la chanson « Viens poupoule », offrit, sur le quai de la gare Saint-Lazare, un bouquet de muguet à sa « douce amie » Jenny Cook.

     

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    Quand il monta sur les planches du « Concert Parisien », quelques brins immaculés décoraient sa jaquette. Le succès qu'il connut alors lui fit dire que le muguet était un vrai porte-bonheur.

     

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    Le premier mai 1900, les grands couturiers de Paris organisèrent une fête au cours de laquelle les femmes présentes reçurent un brin de muguet. Et les années suivantes, les couturières prirent l'habitude d'offrir du muguet à leurs clientes, chaque premier mai.

     

    Une anecdote parfumée: le muguet est, depuis 1921, l'emblème du Rugby Club de Toulon.

     

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    Le 24 avril 1941, le Maréchal Pétain instaura, de manière officielle, le premier mai comme « la Fête du Travail et de la Concorde Sociale ». Il choisit le muguet pour emblème afin de remplacer l'églantine rouge, fleur traditionnellement associée à la gauche.

     

    La «  Fête du Travail et des Travailleurs » existait depuis 1889, en mémoire des morts de la manifestation du premier mai 1886 à Chicago. Les manifestants américains demandaient une journée de huit heures et leurs revendications furent écrasées dans le sang.

     

    En 1936, la vente du muguet se répandit dans les rues. Cette tradition venait de Nantes où « la Fête du Lait de Mai » fut organisée par monsieur Aimé Delrue (1902-1961), droguiste et président du comité des fêtes de la ville.

     

    Symbole de renouveau et de fécondité, le lait fraîchement tiré était associé à la blancheur immaculée des clochettes de muguet.

     

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    Comme toutes les fleurs à clochettes, le muguet est associé au Petit Peuple, aux dieux et aux déesses de la fécondité. D'après la légende, Apollon Belenos, le dieu des arts et du soleil, couvrit, en l'honneur des Muses, le Mont Parnasse de muguet. Et le muguet fut appelé « Gazon de Parnasse ».

     

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    En ce premier jour de Mai, je viens vous offrir ces délicieuses clochettes parfumées, en souhaitant qu'elles vous portent chance et réalisent vos voeux les plus secrets...

     

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    Le ravissant « lily of the valley », par l'illustratrice Rachel Anderson, 2007.

     

    Bibliographie

     

    DUBOIS, Pierre: La Grande Encyclopédie des Fées.Hoebeke, 2008.

     

    DUBOIS-AUBIN, Hélène: L'esprit des fleurs: mythes, légendes et croyances.Le Coudray-Macouard: Cheminements, 2002.

     

    MAURY, Alfred: Les Fées du Moyen-âge: Recherches sur leur origine, leur histoire et leurs attributs pour servir à la connaissance de la mythologie gauloise. Paris:Librairie philosophique de Ladrange, 1843.

     

    Les photographies des fées de Cottingley viennent du livre de Sir Arthur Conan Doyle.

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    Spirit of the Night de John Atkinson Grimshaw, 1879.

     

    Beltane est une fête celte protohistorique, célébrée dans la nuit du 30 avril au premier mai. La tradition murmure qu'au cours de cette nuit sacrée, le voile séparant les humains et les créatures du Petit Peuple devient si ténu que nous pouvons communiquer avec les êtres magiques.

     

    Dans les pays anglo-saxons, dans plusieurs lieux de Bretagne et partout où s'exerce la spiritualité druidique et néo-païenne, Beltane est à l'honneur. J'ai tissé un poème à l'approche de cette nuit si particulière...

     

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    Fée de l'artiste préraphaélite Sophie Gengembre Anderson (1823-1903).

     

    Fée de Beltane

     

    Es-tu d'eau vive ou de nectar

    de mandragore ou de rosée

    dans les glacis de ton regard

    danse une écriture embrasée

     

    Une incantation de sirène

    nue et plus douce que la mort

    qui s'enracine dans mes veines

    me désaltère et me dévore

     

    Ta chevelure sur ma peau

    est une aurore qui ruisselle

    un élixir un feu nouveau

    un serpent bleu qui m'ensorcèle

     

    Montre-moi la lande perdue

    où le ciel nourrit ses chimères

    avec des nacres inconnues

    nées des abysses de la mer

     

    Les bois où les sombres pavots

    s'étoilent d'or sous les feuillages

    les roses mélangées sur l'eau

    happant la nuit dans leur sillage

     

    Le cerf aux ramures d'argent

    s'ébat dans la prairie sacrée

    buvons dans le calice blanc

    le suc étrange des secrets...

     

    Cendrine

     

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    Le ravissant compagnon rouge ou silène dioïque de Cicely Mary Barker (1895-1973), la créatrice des « Flowers Fairies ».

     

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    L'épilobe en épi, aux fleurs mellifères, que les fées transforment, d'après le folklore anglo-saxon, en de petites robes ravissantes.

     

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    Et maintenant, pour le plaisir des yeux et de l'esprit, des parures embaumées « cueillies » dans les squares et les rues de Paris...

     

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    Des fleurs sucrées dans le vent fou qui caracole...

     

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    Poésie, pureté et transcendance...

     

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    L'éphémère incarné...

     

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    Poudrées de senteurs exquises...

     

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    L'inspiration jaillit, telle une flamme, dans les squares de Paris.

     

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    Le tumulte de la ville s'apaise dans ces lieux privilégiés. Paris est une capitale verte, offrant des charmes bucoliques à qui veut s'en régaler.

     

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    Les fées préfèrent la nature sauvage mais ces nids de verdure sont sûrement visités par des représentants du Petit Peuple.

     

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    J'ai posé mon carnet et mon stylo dans le square Marcel Pagnol.

     

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    Ce bel endroit se déploie, depuis 1867, à quelques pas de l'église Saint-Augustin, dans le 8e arrondissement de Paris.

     

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    J'aime écrire, à l'ombre de ce monument, réalisé par Victor Baltard (1805-1874), le bâtisseur des anciennes Halles de Paris. Le square fut dessiné par l'ingénieur Jean-Charles Alphand (1817-1891), pendant les travaux du baron Haussmann.

     

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    Entre deux giboulées, le ciel m'a offert une scintillante palette...

     

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    Et le doux chuchotement de ma fée m'a emporté...

     

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    Une fée qui s'amusait dans les fleurs, dévoilant ses prunelles au creux de l'averse...

     

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    Muse sauvageonne, elle sautait si vite sur les pages de mon carnet

    que je devinais à peine, en clignant des paupières, son ombre veloutée.

     

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    Dans les frondaisons parfumées, elle s'est lovée, facétieuse parmi ses soeurs...

     

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    Mais avant la prochaine tempête, elle m'a guidée vers une délicieuse prairie en bordure de Seine.

     

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    Envolée cerise...

     

    Un semis de fleurs chuchotantes m'y attendait.

     

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    Des ballerines fruitées...

     

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    Des belles d'avril en pleine conversation...

     

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    Une voluptueuse flambée...

     

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    Les ambassadrices du Printemps...

     

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    Celles qui enveloppent nos coeurs...

     

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    L'élue...

     

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    et pour clore cette rêverie, la reine des fragrances...

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    En ce Printemps ressuscité, je vous propose un « safari artistique » dans l'un des quartiers les plus fréquentés mais aussi les plus méconnus de Paris, celui de la Madeleine.

     

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    Cherchant de « mystérieux » animaux de métal et de pierre, j'ai longé, en sortant de la gare Saint-Lazare, la façade ensoleillée du Printemps qui donne sur la rue du Havre.

     

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    Ce temple de la mode et de la décoration a conservé des éléments indissociables de sa splendeur historique.

     

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    Les statues des saisons, réalisées par Henri Chapu (1833-1891), ont retrouvé leur blancheur initiale, grâce aux travaux de restauration entrepris en 2011.

     

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    Admirons les coupoles somptuaires, surmontées de clochetons et couronnées de caducées, puis traversons la route pour rejoindre la rue Auber.

     

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    Au numéro 19, ce beau mascaron jaillit d'un enchevêtrement de feuilles et de branches de chêne.

     

    La rue des Mathurins est toute proche. Elle recèle un riche bestiaire sculpté, abrite de célèbres théâtres et préserve le souvenir des infortunés Louis XVI et Marie-Antoinette. Son histoire est des plus passionnantes.

     

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    Elle suit le tracé d'un vieux chemin qui traversait, au XIIIe siècle, les terrains de la ferme des Mathurins. Ancienne « rue Neuve-des-Mathurins », elle doit son nom aux moines de l'Ordre des Mathurins, appelé aussi Ordre de la Très Sainte Trinité pour la Rédemption des Captifs ou Ordre des Trinitaires.

     

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    Cet ordre, fondé en 1194 à Cerfroid, dans l'Aisne, par Saint-Jean de Matha et Saint-Félix de Valois rachetait les chrétiens prisonniers des pirates barbaresques. Les Mathurins, qualifiés de « Frères aux ânes » parce que leur règle ne les autorisait pas à monter à cheval, continuent d'apporter leur aide aux prisonniers.

     

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    Les terres agricoles des moines s'étendaient là où nous nous promenons aujourd'hui. Les plus vieux bâtiments de la rue ont disparu mais, au numéro 18, cette façade néo-mauresque est celle d'un ancien hammam.

     

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    Cet établissement de bains fut construit, en 1876, par Albert Duclos et William Klein.

     

    D'après le Guide du Baigneur, l'intérieur abritait « (...) une immense salle voûtée en plein cintre, éclairée par des étoiles de vitraux de couleur. » On y trouvait de magnifiques mosaïques de marbre, une salle de massage, un café-restaurant, un salon de coiffure et de pédicure, et une librairie. Le long d'une grande nef, des salons accueillaient les baigneurs sur de confortables divans. Certains jours, les dames empruntaient une entrée plus discrète, située au 47, boulevard Haussmann.

     

    L'engouement pour les bains exotiques évoquait la perspective de plaisirs hédonistes, l'influence des Mille et Une Nuits, rééditées plusieurs fois à la fin du XIXe siècle, et la vogue de l'éclectisme en architecture.

     

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    De grandes fenêtres aux arcs outrepassés sont insérées dans la maçonnerie polychrome.

     

    L'arc outrepassé désigne une variante de l'arc courant, dit en plein-cintre. Ses pointes accentuées, qui se rapprochent, lui donnent l'aspect d'un fer à cheval. Caractéristique de l'art hispano-mauresque, on le trouve aussi dans l'architecture préromane.

     

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    Le « Hammam Turc » de la rue des Mathurins a été détruit mais la façade a heureusement été conservée et restaurée.

     

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    En me dirigeant vers l'ouest, j'apprécie les façades rythmées par de belles ferronneries et les gracieux mascarons, baignés de soleil, entre deux giboulées.

     

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    De prestigieux hôtels particuliers, comme l'hôtel du marquis de Louvois ou le magnifique hôtel « Brongniart », etc... occupaient autrefois le vaste « clos des Mathurins » mais les bâtiments qui les ont remplacés nous offrent un répertoire décoratif de toute beauté.

     

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    Des agrafes sculptées ornées de coquilles, de palmettes et de masques fantastiques.

     

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    De belles avancées de pierre et de subtils jeux de transparence.

     

    Les percées haussmanniennes ont engendré une écriture nouvelle de l'espace urbain, fondée sur la théâtralité des façades situées aux angles des rues.

     

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    Après avoir traversé la rue Tronchet, qui conduit à l'église de la Madeleine, je me dirige vers le Théâtre des Mathurins.

     

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    La « Salle des Mathurins » fut inaugurée, le 10 octobre 1898, par la comédienne et chanteuse d'opérette Marguerite Deval, à l'emplacement d'une ancienne salle de concert.

     

    Appelé « Théâtre de Monsieur » en 1910 puis « Les Mathurins Nouveaux », le théâtre ferma ses portes en 1912. Il rouvrit en 1919, à l'initiative de Sacha Guitry qui y fit aménager un bar servant de galerie d'exposition et rebaptisa les lieux « Théâtre de Sacha Guitry ».

     

    En 1922, l'architecte Charles Siclis (1889-1942) agrandit le bâtiment et modifia sa décoration.

     

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    Jouant audacieusement avec les volumes, il élabora une façade « moderniste », plaquée sur les trois premiers niveaux d'un immeuble de rapport du XIXe siècle. Au-dessus de l'entrée, un balcon ciselé d'arabesques florales forme une avancée plastique devant trois petites baies surmontées de frontons triangulaires.

     

    Trois oculus marquent une césure créative entre la partie basse, occupée par le théâtre et les étages où se dévoile un grand bow-window.

     

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    Charles Siclis sera connu pour sa vision nouvelle de l'architecture et son désir de rupture avec les codes hérités de l'époque haussmannienne. Il concevra, entre autres, les théâtres Saint-Georges et Pigalle.

     

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    De 1927 à 1939, le Théâtre des Mathurins fut administré par Georges et Ludmilla Pitoëff dont les portraits ornent la façade.

     

    La pièce Dernier coup de ciseaux connaît actuellement un franc succès. Un meurtre est commis chaque soir et le public est invité à résoudre l'enquête.

     

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    Juste à côté, le Théâtre Michel fut fondé, en 1908, par Michel Mortier, un célèbre boulevardier.

     

    La crue de 1910 inonda ce théâtre à l'italienne mais, après les travaux de réfection, le public y applaudit les pièces des plus grands auteurs: Tristan Bernard, Georges Feydeau, Sacha Guitry, Colette, Jean Cocteau...

     

    En 1923, la comédienne comique Elvire Popesco se fit connaître dans Ma cousine de Varsovie, une pièce de Louis Verneuil.

     

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    Jean Poiret et Michel Serrault y connurent un début de célébrité dans Le train pour Venise, du même auteur.

     

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    (J'ai trouvé l'affiche sur le site www.regietheatrale.com. Si les propriétaires des droits me le demandent, je l'enlèverais.)

     

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    Le théâtre, construit sur les plans de l'architecte Bertin, présente une façade de style Napoléon III, caractéristique de la vogue de l'éclectisme. L'entrée est de style composite. Le fronton à l'antique, très sobre, repose sur des pilastres d'influence Renaissance.

     

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    Ce bel immeuble à pignons, de style flamand, se dresse au croisement de la rue des Mathurins et de la rue de l'Arcade. Ancien centre névralgique de la Compagnie des Wagons-Lits, il révèle une intéressante architecture de briques et un décor raffiné.

     

    Cette entreprise française d'origine belge fut créée en 1872 par Georges Nagelmackers qui s'inspira du modèle des trains de nuit, lancés par la Société du colonel Pullman aux États-Unis.

    Il fit réaliser en Europe les premières voitures-lits et les premières voitures-restaurant. En 1883, sur son initiative, le Grand Express d'Orient, futur Orient-Express, établit la liaison entre Paris et Constantinople.

     

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    Le monogramme aux deux lions devint le logo officiel de la « Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens », en 1884.

     

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    On apercevait autrefois, sous la belle horloge, dans les jeux d'ombre et de lumière, le plan du Transsibérien, reliant Moscou à la Chine et au Japon, en passant par la Sibérie.

     

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    Ancien « chemin d'Argenteuil » puis « rue de Pologne », la rue de l'Arcade doit son nom à une ancienne arcade, construite en 1651 pour relier les jardins des Bénédictines de La Ville-l'Évêque, qui s'étendaient de part et d'autre de la route.

     

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    Ce passage, fut ouvert en 1839 par un entrepreneur, Monsieur Puteaux, sur l'emplacement du prieuré des Bénédictines de La Ville-l'Évêque. Croyant que la Gare de l'Ouest, actuelle Gare Saint-Lazare, serait édifiée entre la rue Tronchet et la rue de l'Arcade, Mr Puteaux espérait que l'entrée du passage attire de nombreux visiteurs mais la gare fut construite dans le quartier de l'Europe.

     

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    Le passage sombra dans l'oubli mais les promeneurs apprécient de redécouvrir son charme suranné et sa jolie verrière couvrant la moitié de l'espace.

     

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    Ancien passage Pasquier, il relie la rue de l'Arcade à la rue Pasquier qui rejoint la rue des Mathurins.

     

    Je vous conseille de lire, par ce lien, l'excellent article de Mr Jacques Brice, consacré au passage Puteaux, sur son blog intitulé Le Piéton de Paris.

     

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    Au croisement de la rue des Mathurins et de la rue Pasquier, se dresse un immeuble aux façades ondulantes, rythmées par de belles verrières et agrémentées d'un décor exotique.

     

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    La porte d'entrée finement travaillée.

     

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    Entre les rangées de fenêtres, des bas-reliefs représentent la faune luxuriante de l'ancien empire colonial français.

     

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    Cet immeuble de bureaux est l'ancien siège de la Société financière française et coloniale, construit en 1929 par les architectes Alexandre et Pierre Fournier.

     

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    Le sculpteur Georges Saupique (1889-1961) y élabora un programme iconographique de toute beauté.

     

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    Un crocodile, un éléphant, un chameau, un tigre, un serpent, un requin, une gazelle, des poissons et différents oiseaux composent un majestueux bestiaire.

     

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    Des matériaux précieux, (marbre de couleur, émaux de Venise et fines mosaïques), subliment ces motifs sculptés.

     

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    Georges-Laurent Saupique était un voyageur au long cours et un artiste passionné. Il explora les méandres de la vallée du Nil et étudia, pendant de longues années, l'anatomie et les comportements des animaux dans les jardins zoologiques d'Europe.

     

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    Il sculpta un des hauts-reliefs du Mémorial du Mont Valérien, décora le Palais de Chaillot, le paquebot Le Normandie et réalisa, sous la IVe République, un des bustes de notre Marianne nationale.

     

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    L'attitude de ce pêcheur de Terre-Neuve témoigne d'une répartition gracieuse et moderne des volumes dans l'espace.

     

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    L'immeuble est à contempler dans ses moindres détails. A la limite du toit, des oiseaux s'animent, dans des saynètes pittoresques.

     

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    Le talent de Georges Saupique s'accorda brillamment aux fantaisies et à la luxuriance du monde animal. Il réalisa, en 1925, avec un collectif d'artistes, une oeuvre monumentale appelée la Pergola de la Douce France, pour l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs.

     

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    L'Auroch est une pièce maîtresse au sein de ce monument néoceltique, acquis en 1934 par la ville d'Étampes.

     

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    La municipalité le fit d'abord installer dans le bois de Guinette, en contrebas du donjon médiéval appelé la Tour de Guinette. Il a été transféré, en 2005, dans le Square de la Douce France.

    L'ensemble s'inspire des alignements mégalithiques de l'ancienne Europe et nous fait voyager à travers la magie des légendes arthuriennes.

     

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    Le bestiaire Art Déco de Georges Saupique contemple le Square Louis XVI. Ce jardin, créé en 1865, sur l'ancien cimetière de la Madeleine, abrite la Chapelle Expiatoire.

     

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      Ce monument, de style néo-classique tardif, conçu en 1815 par l'architecte Pierre-François-Léonard Fontaine, se dresse là où Louis XVI et Marie-Antoinette furent inhumés en 1793.

     

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      L'ancien cimetière remplaça, en 1659, le potager des Bénédictines de La Ville-l'Évêque mais aujourd'hui, c'est une rangée de pierres tombales symboliques qui perpétuent le souvenir des gardes suisses tués, le 10 août 1792, lors de l'arrestation du roi aux Tuileries.

     

    (Je consacrerai, dans quelques temps, un article entier à l'histoire de la Chapelle et de son jardin. )

     

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    Je longe le square jusqu'au croisement de la rue des Mathurins et de la rue d'Anjou où s'élève l'ancienne Banque Coloniale, édifiée en 1927 par l'architecte Paul Farge. Une faune chimérique et exotique y côtoie des personnages de pure fantaisie.

     

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    Un masque d'inspiration khmère.

     

    La porte d'entrée est encadrée par deux dragons aux ailes déployées, traditionnellement considérés comme des gardiens de trésors. Leur présence était donc plutôt appropriée pour accueillir les visiteurs de l'ancienne banque...

     

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    De nos jours, le bâtiment, en travaux, accueille le siège de l'INAO, l'Institut National de l'Origine et de la Qualité, ancien Institut National des Appellations d'Origine.

     

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    Cet établissement public, placé sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture, identifie l'origine des produits et décerne les labels officiels de qualité.

     

    L'AOC ou Appellation d'Origine Contrôlée, le Label Rouge, le label AB, signifiant « Agriculture Biologique » et bien d'autres encore.

     

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    D'étranges créatures soutiennent les balcons aux ferronneries ouvragées.

     

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    Ce bestiaire onirique nous attire vers de fabuleuses contrées.

     

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    Les magnifiques heurtoirs

     

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    Ces personnages mystérieux, dotés de corps puissants et de têtes de rapaces, représentent des divinités asiatiques.

     

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    Ma promenade s'achève, en compagnie de ces êtres chimériques, mais ce n'est que temporaire car j'ai photographié bien d'autres « façades animées », témoignant de l'intense créativité des artistes de Paris...

     

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    Bibliographie

     

    Jacques HILLAIRET: Connaissance du vieux Paris. 1956. Éditions Princesse, réédition, 1978.

     

    Adolphe JOANNE: Paris illustré. Paris: Hachette, 1863.

     

    Théophile LAVALLÉE: Histoire de Paris depuis le temps des Gaulois jusqu'en 1850.Paris: Hetzel, 1852.

     

    Jean-Marie PÉROUSE DE MONTCLOS: Le Guide du patrimoine. Paris: Hachette, 1994.

     

    Félix DE ROCHEGUDE: Promenades dans toutes les rues de Paris. Paris: Hachette, 1910.

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    103 commentaires
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    (Le poème qui suit inaugure une nouvelle catégorie sur mon blog:

    « Poésie, contes et nouvelles ». Je me réjouis de la partager avec vous.)

     

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    Encre vénitienne

     

    Ombre de chat la nuit descend

    mêlée de feu dans la ruelle

    mue de soie fauve étincelant

    le long des fissures mortelles

     

    Comme un sortilège le vent

    par le labyrinthe des cours

    griffon de lune et d'océan

    insuffle la vie à rebours

     

    Dans les veines de la cité

    le masque au baiser de rubis

    serpente avec l'obscurité

    attisant l'or et la magie

     

    Fleurs de sommeil entrelacées

    le suc étrange des histoires

    perle aux cicatrices glacées

    des passerelles de mémoire

     

    Devine-moi mes doigts gantés

    lutinent les spectres des murs

    aiguisent ta voracité

    au festin de nos écritures...

     

    Cendrine

     

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    Pour le plaisir des yeux, ces quelques photos...

     

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    Chemins de traverse...

     

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    Derrière les fastes de Venise, les lambeaux de mondes oniriques contemplent le Grand Canal.

     

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    Masques et bergamasques... Au fil des ruelles, ces visages de fantaisie révèlent de nombreuses influences symboliques: culte des ancêtres, célébration du renouveau de la Nature et des changements de saison, goût du travestissement, désir d'habiter un personnage et de renverser l'ordre établi. Et si nous traversions le miroir vers notre double facétieux?

     

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     Luxe, parures et volupté...

     

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    Désirables fariboles...

     

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    Le gardien des secrets...

     

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    Au creux de la nuit, mon imagination s'enflamme. Il suffirait d'une pincée de poussière de fée pour que les personnages de la vitrine à trésors forment une farandole enchantée. Tendez l'oreille, le chat est un conteur...

     

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    Sillages mystérieux, ombres et lumières, subtils jeux géométriques...Venise est un théâtre dont les coulisses aimantent les rêveurs.

     

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    Dans ce carrefour de cultures et d'inspirations mêlées,

    palais et demeures patriciennes sont de mouvantes chimères.

     

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    Beauté, spiritualité, déliquescence...

     

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    Venise des contes et des ténèbres fantomatiques.

     

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    Le soleil a chassé les créatures de la nuit mais ce n'est qu'une trêve.

    Les spectres de Venise se lovent dans les moirures aquatiques, à fleur d'ombre et de pierre...

     

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    Venise est un corps, irrigué par ses canaux et ses venelles.

    Son âme est un miroir étrange, une féerie d'architecture qui se nourrit de mort et de fécondité.

     

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    Tentations d'écriture...

     

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    Suzeraine déchue et muse intemporelle...

     

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    106 commentaires
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    C'est un dimanche spécial... Les fleurs sont reines en leurs parures sucrées. Entre soleil et giboulées, l'air vibre de parfums. Dans les jardins, règne une joyeuse effervescence. Les gourmands fouillent les buissons, retournent les arrosoirs, aventurent leurs doigts malicieux au fond des vasques et des pots. La chasse aux oeufs a commencé!

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    C'est une armée en marche à laquelle rien ne résiste. Elle est trop pressée d'en découdre avec des bataillons d'oeufs parés de couleurs vives, des légions de lapins jardiniers, des hordes de cocottes au ventre garni de friandises. La fête de Pâques est revenue et avec elle l'abondance et la magie.

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    Dans le calendrier chrétien, Pâques est une fête maîtresse dont la date, une fois fixée, détermine celles d'autres fêtes religieuses comme la Pentecôte, l'Ascension et l'Assomption. En l'an 325 après J.-C, le Concile de Nicée décida que Pâques serait célébrée le premier dimanche qui suivrait la pleine lune de l'équinoxe de printemps, se démarquant ainsi de la Pâque juive. Selon les règles du calendrier lunaire, Pâques varie alors, chaque année, du 22 mars au 25 avril.

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    Mais sous sa forme chrétienne, la fête de Pâques demeure l'héritière des cérémonies de l'Europe païenne au sein desquelles  l'oeuf tenait une place de première importance.

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    Aux origines de Pâques, les fêtes antiques du Printemps.

    L'avènement des forces printanières signifiait, pour les anciennes civilisations, une période de purification et de communication avec les forces de la Nature et les divinités qui président au renouveau de la végétation.

    Les populations espéraient un équilibre harmonieux entre la pluie et le soleil, pour obtenir d'abondantes récoltes. Le souvenir de certaines fêtes est parvenu jusqu'à nous, perpétué oralement ou préservé de l'oubli grâce à des auteurs anciens comme Pline le Jeune, Hérodote, Plutarque ou Juvénal.

    Les fêtes en l'honneur de Perséphone, la déesse grecque du Printemps.

    Dans la Grèce ancienne, le renouveau de la Nature était lié au retour sur la terre de Perséphone, la fille de Déméter, déesse des moissons.

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    Le rapt de Perséphone, plâtre peint, réalisé par Augustin Pajou, 1761-1770.


    Perséphone se promenait parmi les fleurs, en compagnie de ses nymphes, quand elle aperçut un narcisse, dans un vallon ombragé. Quand elle le cueillit, un terrible fracas ébranla la terre. Hadès, le dieu des Enfers, jaillit des abysses sur un char ténébreux. Séduit par la beauté de Perséphone, il l'enleva pour la conduire vers le royaume des Ombres. Au début de sa captivité, Perséphone ne voulut absorber aucune nourriture mais la faim eut raison de sa volonté. Elle mangea quelques pépins de grenade et dut résider dans le monde des morts.

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    Perséphone par Dante Gabriel Rossetti, en 1874.


    Pendant neuf jours et neuf nuits, Déméter chercha sa fille partout. Quand elle la retrouva dans le palais d'Hadès, ce dernier refusa de la laisser partir. La déesse, en proie au chagrin, se désintéressa de la Nature qui perdit sa vigueur. Les feuilles des arbres se racornirent et un brusque hiver supplanta l'été. Zeus, le roi des dieux, décida alors que Perséphone passerait six mois de l'année en compagnie de sa mère, à la surface de la terre, et les six autres mois dans le royaume de son époux.

    La fête de Pomone, la déesse des fruits.

    Les habitants de la Rome antique vénéraient Pomone, la protectrice des fruits, auprès des premiers arbres en fleurs. Ils plantaient dans la terre des rameaux d'olivier ornés de petites tresses de laine colorées. Ils y accrochaient des fruits et des friandises au miel, en offrande aux esprits de la Nature.

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    Vertumne et Pomone, par Jean-Baptiste Lemoyne, 1760.


    Pomone était courtisée par plusieurs dieux champêtres mais elle ne leur accordait aucune attention. Vertumne, le dieu des saisons et des vergers, qui en était éperdument amoureux, se déguisa en vieille femme pour l'approcher. Sous les frondaisons parfumées, il lui présenta un orme enlacé par un cep de vigne et lui révéla sa véritable nature. Pomone fut aussitôt séduite.

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    La belle Pomone veille sur les rameaux
    chargés de fruits abondants et sur le jardin des Tuileries...


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    Vertumne est un maître des métamorphoses. D'après le poète Ovide,
    il aurait « romanisé » Pomone, déesse étrusque et ombrienne, en l'épousant.



    Satios, la fête celte des semailles.

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    Le bonheur, par le peintre écossais symboliste John Duncan Fergusson (1874-1961)


    Aux alentours du 21 mars, les tribus celtes célébraient l'arrivée du Printemps en allumant des feux rituels dans les champs, les clairières et au bord des cours d'eau. La nuit précédant l'équinoxe, les hommes et les femmes promenaient des torches flamboyantes sur les crêtes des collines pour disperser les fantômes de l'hiver. Ils priaient la Déesse et le Dieu Soleil qui chassent les tempêtes et réchauffent les jeunes pousses.

    Certains instruments de musique étaient utilisés à cette occasion. Les grappes de clochettes réveillaient par la magie du son les forces de la Nature. Un aspect de ce rituel a survécu dans la tradition chrétienne consistant à sonner les cloches à toute volée, après leur retour de Rome.

    Ostara, la fête germanique du Printemps.

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    Ostara, the sabbat with the rabbit,  oeuvre de Mickie Mueller,
    une remarquable illustratrice dont vous pouvez retrouver l'univers par ce lien


    La déesse Ostara a donné son nom à la fête de l'équinoxe de printemps. Pour honorer la mère et la fiancée du printemps, des combats symboliques étaient organisés, simulant la lutte de l'hiver finissant et des forces de reverdie. Les prêtresses plaçaient des oeufs dans des barques miniatures glissant au fil de l'eau, enfouissaient des oeufs et des figurines d'écorce dans la terre et jetaient des oeufs décorés dans les brasiers rituels.

    Le Lièvre d'Ostara

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    Le lièvre est l'animal fétiche d'Ostara et de son équivalent anglo-saxon, la déesse Eostre. À la période de Pâques, il est honoré en Alsace, dans les Vosges, en Allemagne et en Angleterre sous le nom d'Osterhase. Gardien des oeufs de la lune prêts à éclore ou géniteur de ces précieux talismans de fécondité, il est représenté, depuis l'Antiquité, sur une profusion de stèles, de statues, de moules à pâtisserie, etc...

    Animal ambivalent, le lièvre suscitait la méfiance dans la Grèce antique et symbolisait la fécondité dans la Rome ancienne où sa viande était réputée aphrodisiaque. Il incarnait paradoxalement la luxure et la vertu, sa morphologie lui permettant de détaler face aux tentations.

    Le lièvre de Pâques est le messager du printemps. Pendant la semaine sainte, les enfants lui préparent un nid douillet, tapissé d'herbes et de fleurs, dans un endroit gardé secret. D'après la légende, la déesse Ostara envoya un coq à ses trousses pour qu'il ponde des oeufs incandescents.

    C'est à cette période que le Christ crucifié revient à la vie, émergeant de son tombeau comme un dieu de la végétation.

    Une semaine avant Pâques, le dimanche des Rameaux ou Pâques Fleuries.

    Les festivités des Rameaux sont un mélange complexe de liturgie chrétienne et de coutumes populaires. Avant d'être consacrés au Christ, les rameaux verts étaient dédiés à Apollon, le dieu grec de la lumière et des arts, à la déesse Ostara et aux esprits des fleurs et des fruits.

    L'eirésioné était une branche d'olivier, plus rarement de laurier, ornée de rubans de laine blancs et rouges, de fruits secs et de pain trempé dans le vin, le miel et l'huile. Cette branche, consacrée au dieu Apollon, était suspendue pendant un an aux portes des maisons pour que les habitants ne manquent pas de nourriture.

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    Les premières bénédictions des palmes et des rameaux se déroulèrent en Orient au Ve siècle et en Occident, deux siècles plus tard. Ces bénédictions s'accompagnaient de processions solennelles destinées à rappeler la marche du Christ vers Jérusalem.

    Jésus approchait de la Ville Sainte quand une foule joyeuse se pressa au devant de lui en agitant des branches de palmier. Traditionnellement, on apportait des palmes au Temple à l'occasion de la Fête des Tabernacles. On les déposait sur les autels avec des citrons et des cédrats. Quand Jésus pénétra dans Jérusalem, il se rendit au Temple, suivi par une forêt de palmes et il chassa les marchands qui s'y trouvaient en prononçant ces paroles : « De la maison de mon Père, vous avez fait une caverne de voleurs ».

    La distribution de rameaux bénits pendant les offices, les processions, la fermeture et la réouverture des portes des églises sont autant de rituels attachés au jour de Pâques Fleuries ou Dimanche Hosannier, du nom de « l'Hosanna in excelsis » : chant qui rappelle celui des disciples du Christ et des habitants de Jérusalem venus à sa rencontre.

    Les rameaux décorés symbolisent la reverdie. Ils étaient autrefois prélevés sur des haies de buis sacré. Dans le Berry, on associait au buis des branches de laurier, d'aubépine et de noisetier puis des fleurs roses pour honorer les déesses et les fées. En Alsace, on préférait le houx, le coudrier, le sapin et le sureau.

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    Dans la plupart des régions de France, on accrochait aux rameaux fleuris des grappes de bonbons, des fruits confits, des oranges et des petites croix de paille tressées. Ces décorations rappelaient celles qui accompagnaient les disciples du Christ : des agrumes dont la couleur dorée éclatait comme le soleil à travers la végétation.

    On réalisait aussi en pâte à gâteau, en pain d'épices ou en cire de petits hommes debout ou chevauchant des chevaux ou des coqs. Ces marmousets pouvaient être cavaliers ou piétons, brandir des cruches en sucre d'orge, des paniers d'osier, des gâteaux en forme de couronnes. En Savoie, ils étaient accrochés à des chapelets de châtaignes. En Provence, on les attachait à des roseaux.

    Les utilisations magiques des rameaux

    Dans la pensée populaire, les rameaux bénits détruisent le mal. Cloués aux portes des maisons, ils repoussent les fantômes et la foudre, empêchent les sorcières de nuire et attirent la prospérité.

    Ils décoraient autrefois les bornes des chemins, les croix de cimetières et les carrefours. Les Croix Hosannières ou porte-buis bénit protégeaient les pèlerins et les voyageurs contre les loups-garous et les fées maléfiques.

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    La Croix Hosannière de Veules-les-Roses en Seine-Maritime.
    L'hosanne est le nom donné au buis sacré qui orne ces croix-ossuaires
    où convergent de nombreuses lignes telluriques.


    Les traditions de la Semaine Sainte.

    Les jours précédant Pâques s'inscrivent dans un cycle complexe où se rencontrent liturgie chrétienne et rituels païens.

    Le Jeudi Saint

    Dans les églises, c'est le jour du grand nettoyage. Les bénitiers sont lavés et parfumés d'herbes aromatiques.

    Institué par le pape Léon II en 682, il était appelé « Jeudi Vert » ou « Jour des neuf légumes qui purgent le corps ». Ces neuf légumes (épinards, persil, ciboulette, cerfeuil, oseille, achillée millefeuille, orties, choux, poireaux) purifiaient l'organisme avant le repas dominical.

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    D'après la légende, les cloches entament ce jour-là leur voyage vers Rome. Elles sonnent à toute volée au début de la messe et s'envolent jusqu'au Vatican. Elles déjeunent avec le Pape et les cardinaux, reçoivent la bénédiction papale et collectent des oeufs dans les jardins.

     

    Les cloches devaient rester muettes, du Jeudi-Saint au dimanche de Pâques, pour respecter le temps écoulé entre la mort du Christ et sa résurrection. Si l'interdit était bravé, des catastrophes surviendraient (tempêtes de grêle sur les futures récoltes, eau des puits empoisonnée, invasion d'insectes maléfiques...).

     

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    Dionysos assis sur une panthère, mosaïque du IVe siècle.

     

    Dans l'Antiquité, le dieu égyptien Osiris, les dieux phrygiens Attis et Adonis et le dieu grec Dionysos étaient honorés en fonction d'un cycle de vie, de mort et de résurrection. Ensevelis dans le sommeil glacé de l'hiver, ces dieux ressuscitaient pour faire croître la végétation. Au cours des rituels qui leur étaient consacrés, des phases de silence marquaient l'instant de leur mort/sommeil avant que des chants de joie et une musique vigoureuse saluent leur retour à la vie.

     

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    Le réveil d'Adonis, par John William Waterhouse, 1899.

     

    Le Vendredi Saint

     

    Il est traditionnellement consacré à la décoration des oeufs. Autrefois, les jeunes filles confectionnaient des « oeufs d'amour ».

     

    Elles récoltaient les oeufs, pieds nus dans la rosée du matin, les teignaient de rose marbré de rouge et les couvraient de voeux et d'inscriptions « Par amour et par fidélité. », « Que la force de mon amour te lie à moi. » « Deviens, de mon vivant, celui dont j'ai rêvé en mon dormant. » Puis elles les cachaient dans des coffrets jusqu'au lundi de Pâques et les offraient à leurs amoureux.

     

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    Les oeufs blancs et décorés de fleurs sauvages évoquent les cycles de la lune.

     

    Les oeufs du Vendredi-Saint étaient réputés imputrescibles. Conservés sur les manteaux de cheminée, ils offraient une protection contre la foudre, les morsures de serpents, les accidents, les chutes et diverses maladies.

     

    Si on leur chuchotait certaines paroles avant la messe de Pâques et si on les faisait tourner sur eux-mêmes durant l'office, ils pouvaient détecter les sorcières.

     

    Leur pouvoir magique et protecteur était amplifié par les couleurs et les motifs qu'ils arboraient. Teints en rouge, en violet ou en bleu, ornés d'arabesques, de triskèles, d'arbres stylisés, de soleils, de petits hommes dansants ou de fleurs printanières, ils éloignaient les maléfices, les fantômes et les tempêtes; ils attiraient la chance et la prospérité.

     

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    A Luzy, dans la Nièvre, la coutume prétendait que si on conservait pendant cent ans un oeuf pondu le Vendredi-Saint, son jaune deviendrait un fabuleux diamant.

     

    Le Samedi Saint

     

    On bénissait autrefois les maisons en posant sur les tables des assiettes et des plats remplis de sel. Les femmes dessinaient dans le sel des symboles solaires et lunaires et des petites croix à l'aide d'un bâton couvert de cire. Elles disposaient, autour des récipients, des crucifix, des images saintes, des chandeliers et des bouquets de fleurs.

     

    Le prêtre se déplaçait de maison en maison, accompagné par deux enfants de choeur. Il bénissait le seuil des portes en les aspergeant d'eau et de sel et recevait des oeufs en remerciement. (Certaines sorcières « marquaient » à cette occasion le seuil des portes avec du sang de coq noir.).

     

    Au Moyen-âge, en Angleterre, la veille de Pâques, les hommes et les jeunes garçons érigeaient de grands bûchers dans les champs. Ils y brûlaient Judas sous la forme d'un mannequin en paille. Les cendres restantes étaient jetées à l'eau.

     

    L'eau des bénitiers était investie de grands pouvoirs. Répandue sur le toit des maisons, elle éloignait les tempêtes et dissipait les sortilèges. Versée dans les champs, elle favorisait l'essor des cultures. Elle était réputée soigner les morsures de serpent, les problèmes oculaires et favoriser le bonheur conjugal.

     

    Le Dimanche de Pâques

     

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    Les Oeufs du Printemps

     

    Au commencement était l'oeuf, promesse de résurrection, que l'on plaçait dans les tombes pour accompagner l'âme des défunts vers un nouveau séjour.

     

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    De l'oeuf naît et renaît la vie, quête incessante... Pondu par le lièvre d'Ostara ou matrice de son pouvoir, il signifie que des êtres nouveaux vont briser leur coquille.

     

    L'oeuf cosmos

     

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    D'après un mythe égyptien, au commencement de toutes choses n'étaient que les ténèbres et les eaux stagnantes. Alors Thot, le dieu à tête d'ibis ou de babouin, maître de la lune et de l'écriture, façonna un oeuf immense, couleur d'opale. Il le déposa sur un tertre magique où il fut couvé par l'ogdoade, un groupe de huit divinités représentant les forces primordiales.

     

    Thot souffla sur l'oeuf pour briser sa coquille et naquit , le dieu du soleil, qui dissipa les ténèbres et les eaux, faisant jaillir la vie.

     

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    Ilmatar, par Robert Wilhelm Ekman, illustrateur de poèmes populaires, 1860.

     

    Il était une fois, dans le Kalevala (le livre sacré des Finlandais), une déesse nommée Ilmatar qui sommeillait au fond de la mer. Brusquement, sous l'effet d'un rêve, la déesse bougea. Un de ses genoux émergea de l'eau. Intrigué et séduit par ce rocher nouveau, le seigneur de l'air, un canard, y déposa un oeuf d'or. La déesse frissonna et la coquille se brisa.

     

    « Tous les morceaux se transformèrent

    en choses bonnes et utiles:

    le bas de la coque de l'oeuf forma le firmament sublime,

    le dessus de la partie jaune

    devint le soleil rayonnant

    le dessus de la partie blanche

    fut au ciel la lune luisante,

    tout débris taché de la coque

    fut une étoile au firmament,

    tout morceau foncé de la coque

    devint un nuage de l'air.

    Le temps avança désormais... »

     

    Les oeufs rouges de Pâques

     

    Dans de nombreux pays, la coutume veut que l'on teigne les oeufs en rouge pour célébrer Pâques. Rouge de la vie, couleur du sang, de la passion amoureuse, de la purification des maléfices et de la rédemption des pêchés.

     

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    Dans la Perse antique, il existait une fête du printemps, appelée « fête des oeufs rouges ».

     

    Dans le folklore celtique, le serpent de mer, à la fois géniteur de vie et destructeur de mondes, pondait, la nuit de l'équinoxe, un oeuf rouge au creux d'un rocher. L'oeuf magique rayonnait comme un soleil incandescent.

     

    Dans la symbolique chrétienne, les oeufs du Jeudi-Saint, décorés en rouge et « chassés » le dimanche après la messe pascale, évoquent le sang du Christ versé pour la rémission des pêchés.

     

    L'oeuf rouge de Marie-Madeleine

     

    Dans une église orthodoxe, située sur le Mont des Oliviers à Jérusalem, un tableau relate l'offrande d'un oeuf rouge à l'empereur Tibère, par Marie-Madeleine.

     

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    Marie-Madeleine demanda à Tibère de réhabiliter la mémoire du Christ. En signe de déférence, elle lui donna le seul oeuf qu'elle possédait. L'empereur la mit alors au défi. Il ne trancherait en sa faveur que si l'oeuf se teintait de rouge. Elle pria et le miracle se produisit!

     

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    La matrice de l'oeuf est le réceptacle du mystère de la vie. Autrefois, le jour de Pâques, les parrains et les marraines offraient à leurs filleuls des oeufs, symboles de joie, de richesse et de sécurité familiale, sur un lit de paille tressé.

     

    Après le repas dominical, les facétieux de tous âges se livraient à des jeux folkloriques comme la toquette et les roulées.

     

    Les roulées étaient une sorte de jeu de boules, consistant à lancer, sur un plan incliné, des oeufs durs, colorés en rouge ou en bleu. Le possesseur du coquart, (l'oeuf resté intact), dégustait les oeufs cassés.

     

    Pour jouer à la toquette, on fermait le poing sur un oeuf dur, ne laissant dépasser qu'une petite partie de la coquille, le but étant de faire « toquer » son oeuf contre un autre. Le perdant payait sa tournée de boissons!

     

    Les couleurs des oeufs de Pâques

     

    La couleur la plus répandue est le rouge, couleur du sang et de la vie, qui appelle la protection magique et repousse les démons. On obtient un magnifique rouge cardinal en faisant cuire à feu doux des oeufs dans du vinaigre avec des rouelles d'oignon.

     

    Pour la petite histoire, en Vendée on disait aux enfants que les oeufs étaient rouges parce qu'ils avaient « vu » à Rome les cardinaux dans leurs grandes robes rouges.

     

    Avec le marc de café ou l'écorce de chêne, on obtiendra des oeufs bruns que l'on pourra glacer avec un peu de sucre. Les épluchures de radis donneront de jolis oeufs rose pâle et le suc de betterave rouge des oeufs d'un rose soutenu presque violacé. Les anémones pulsatilles, le jus de myrtilles et les baies de sureau teinteront les oeufs en mauve, la racine d'ortie en vert jaunâtre, les feuilles d'artichaut, de lierre ou d'épinard seront à l'origine d'un vert franc.

     

    Les oeufs magiques d'Ukraine

     

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    Un rituel très ancien appelé Pyssanki ou Pyssanka, était effectué, en Ukraine, vers l'équinoxe de printemps, par une femme âgée. Avec une pointe fine, elle dessinait sur un oeuf des formes dentelées à la cire d'abeille puis elle trempait l'oeuf dans un récipient rempli de colorant dilué. La cire fondait et la femme reprenait l'oeuf pour en redessiner les motifs avant de le plonger dans un bain plus foncé. Pendant qu'elle accomplissait le rituel, des femmes plus jeunes récitaient des prières mêlées d'incantations. Les oeufs étaient conservés jusqu'à l'année suivante.

     

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    Le musée des oeufs de Pâques à Kolomiya en Transcarpatie.

     

    Des oeufs chargés d'histoire...

     

    Autrefois, quand l'année commençait, aux alentours de Pâques, les oeufs « pâquerets » symbolisaient « officiellement » le réveil des forces calendaires. Avec l'édit de Roussillon promulgué, le 9 août 1564, sous le règne de Charles IX, l'année débuta le premier janvier mais l'oeuf, aussi gourmand que mystique, continua d'être échangé comme cadeau majeur.

     

    Associé aux différentes théogonies, l'oeuf connut, dans toutes les couches sociales, une importance historique.

     

    Au Moyen-âge, à Paris, les clercs et les étudiants chantaient l'office des Laudes sur le parvis de Notre-Dame. Ils formaient ensuite un joyeux cortège et parcouraient les rues afin de quêter les oeufs pour le festin pascal.

     

    Dans les campagnes de France, les enfants et les jeunes gens quêtaient les oeufs, de maison en maison, en égrenant des comptines à caractère magique ou des chants licencieux.

     

    Jusqu'à la Révolution Française, pendant la semaine de Pâques, les officiers de bouche parcouraient l'Ile de France pour y collecter les plus gros oeufs. Une fois dorés et bénis, le roi les offrait, en personne, aux gens de sa maison.

     

    Les oeufs précieux

     

    Les oeufs-bijoux naquirent en Russie à la fin du XVIIIe siècle mais traditionnellement, le roi de France faisait distribuer des oeufs d'apparat à la Cour, entre le XVIe et le XVIIIe siècle.

     

    En Angleterre, on trouvait des oeufs couverts d'or et incrustés de pierres précieuses dès le XIIIe siècle.

     

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    Une des superbes créations du joaillier Pierre-Karl Fabergé (1846-1920).

     

    Les oeufs gourmands

     

    Vers les années 1890, apparurent les oeufs en sucre coloré et vers 1900, les oeufs en chocolat, en porcelaine et en carton doré, parfois garnis d'une surprise en pâte d'amandes ou en sucre candi.

     

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    De nos jours, les douceurs pascales continuent d'enchanter les gourmands de tous âges...

     

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    Cloches et Carillons

     

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    Médiatrices entre le monde humain et les contrées divines, les cloches rythmaient jadis, de leur timbre mélodieux, la vie des villes et des villages. Le vocable latin « campana » dérivait du nom « Campanie », une région opulente d'Italie méridionale célèbre par sa production d'ustensiles en bronze. On y réalisait des vases d'airain de forme retournée qui semblent être à l'origine des cloches.

     

    Les Gaulois faisaient usage de la simandre, un instrument constitué d'une planche de bois munie de percussions. Des siècles plus tard, les monastères et les églises paroissiales usèrent du terme « signum » pour désigner la cloche ou la clochette cérémoniales, créant le « signal » nécessaire à la convocation des fidèles.

     

    En Grèce et en Roumanie, la simandre est investie, à la période de Pâques, de pouvoirs protecteurs contre les forces démoniaques.

     

    La fonction purificatrice du son

     

    Depuis toujours, les hommes ont opposé aux êtres maléfiques une résistance par le son. Dans les monastères, des clochettes en or, en argent, en cuivre ou en fer, répondant au joli nom de « tintinnabula », étaient suspendues à des montants de bois. On les frappait avec des marteaux miniatures nommés clipotiaux et leur sonorité cristalline dissipait les énergies malfaisantes.

     

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    Les cloches rythmaient l'existence humaine, prévenaient le peuple en cas d'invasion ou d'épidémie, annonçaient les fêtes, les évènements graves (bourdon) et les incendies (tocsin).

     

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    La croyance populaire prétendait qu'elles chassaient les tempêtes, les esprits infernaux et les sorcières.

     

    Les voyageurs égarés dans la baie du Mont Saint-Michel percevaient avec soulagement la voix grave de la « cloche des brouillards ». Depuis le Moyen-âge, l'imposante dame de bronze rassure et protège les randonneurs et les pèlerins, les pêcheurs surpris par les brumes et les vagues montantes.

     

    En sonnant l'Angélus, les cloches éloignaient les démons de l'air, les fées maléfiques et les esprits tourmenteurs.

     

    Bien que le langage mystérieux des « semeuses de prodiges » soit souvent voilé par le bruit quotidien, le temps des légendes n'est pas encore révolu...

     

    Les animaux magiques

     

    En Alsace, dans les Vosges et les régions du Rhin, c'est le lièvre de Pâques ou Osterhase qui apporte les oeufs dans les jardins. Le jour de Pâques, ce lièvre réputé sorcier est souvent doué de parole.

     

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    Les immigrants allemands ont introduit en Pennsylvanie au XVIIIe siècle la vogue de ce lièvre magique. Au XVIe siècle, dans la littérature germanique, le lièvre de Pâquesétait un pourvoyeur en cadeaux. Il récompensait les enfants sages en leur offrant des oeufs peints et des friandises.

     

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    Dans la mythologie chinoise, le lièvre herboriste se love au creux de l'astre lunaire. Dans les pays anglo-saxons, il cueille les fleurs sauvages et prépare des élixirs guérisseurs. Cet animal qui naît les yeux ouverts est considéré comme un initiateur. Avatar et familier d'Ostara, il est également associé au dieu égyptien Osiris, seigneur de la résurrection des morts.

     

     

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    Le Coq de Pâques pond des oeufs couleur de ciel et de soleil, les cocognes.

     

    Cet oiseau totem trône à la pointe des clochers, dominant les paysages comme une vigie céleste. Girouette scintillante de rosée que le souffle du vent fait danser ou oiseau dardant son cri vers l'aube, il est celui qui préside à la résurrection du jour.

     

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    Dans la Gaule celtique, le coq était consacré à Lug/Mercure, le dieu des routes et des chemins, créateur des arts. La racine du nom Lug signifie « lumière ».

     

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    Sur des plats d'argent ou des stèles de pierre, il accompagne le Mercure gaulois et sa parèdre Rosmerta, déesse de la fécondité.

     

    Dans la Grèce ancienne, des troupeaux de coqs sacrés vivaient dans les sanctuaires du dieu de la médecine. Asclépios associait les pouvoirs de la lumière, de l'hypnose et les vertus des plantes pour guérir les maladies et, d'après la croyance, le coq décelait l'emplacement des meilleures plantes médicinales. Son regard hypnotisait les malades et guérissait les problèmes oculaires.

     

    Il apaisait aussi les douleurs dentaires, calmait la fièvre et faisait cicatriser les blessures avec son sang.

     

    Autrefois, le jour de Pâques, les mères priaient le dieu coq pour qu'il accorde une santé de fer à leurs enfants.

     

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    Oracle des dieux, il ressuscite l'aurore après la nuit. Le matin de Pâques, on observait les couleurs de son plumage et on écoutait son chant avec une attention toute particulière.

     

    D'après la croyance populaire, il repousse les attaques du démon mais il possède aussi un double monstrueux: le basilic.

     

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    Né, selon les bestiaires du Moyen Age, d'un oeuf de coq couvé par un crapaud, cet être maléfique, dont le nom signifie « petit roi », est doté d'une tête et d'ergots de coq, d'une queue de serpent formant une sorte de dard et d'une paire d'ailes de dragon ou de chauve-souris. De nombreux basilics figurent sur les chapiteaux des églises et des abbayes romanes.

     

    Il darde sur ses proies un regard meurtrier et, pour le détruire, il faut lui renvoyer son image à l'aide d'un miroir.

     

    Mais la magie de Pâques éloigne les êtres monstrueux et réveille des figures protectrices, gorgées de sève païenne. Le lièvre et le coq, ainsi que nous l'avons vu, et bien d'autres animaux constituent un savoureux bestiaire, lié à la distribution des oeufs.

     

    Dans le Tyrol, une poule fée pond les oeufs colorés au pied de l'arc-en-ciel et les dissimule autour des maisons. En Westphalie, un renard découvre des oeufs dans la forêt. Il les roule dans la rosée et les amène dans les jardins. En Suisse, les nids des coucous recèlent des oeufs colorés qui portent bonheur. En Thuringe, le matin de Pâques, une cigogne perchée sur le clocher de l'église distribue des oeufs couleur de soleil. Pendant ce temps, une autre cigogne cache des oeufs en chocolat dans les jardins avec la complicité des...papillons.

     

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    L'agneau de Pâques, symbole de douceur et d'innocence.

     

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    L'osterlammele ou agneau pascal immaculé est une pâtisserie traditionnelle alsacienne qui se lovait jadis dans un nid de paille. Ces agneaux couverts de sucre glace et agrémentés d'un petit étendard multicolore, font les délices des gourmands depuis le Moyen-âge.

     

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    Les chats de Pâques symbolisent l'esprit des futures moissons.

     

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    Mais après ce voyage dans la symbolique et les traditions de Pâques, il est bien temps de se régaler, non?!

     

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    Sous leurs décorations chatoyantes, les oeufs sont les symboles du mystère de la vie, ce mystère dont l'enfant est l'emblème. Le folklore de Pâques est peuplé de récits initiatiques où les messagers d'une époque païenne viennent, sous la forme d'animaux fées, offrir des cadeaux et des connaissances aux humains.

     

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    L'oeuf se pare de vertus miraculeuses liées à la résurrection du Christ dont un des symboles animaliers n'est autre que le phénix, oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres en prenant la forme d'un oeuf pour s'élever vers le soleil.

     

    Post Scriptum

     

    L'article que vous venez de lire est une petite partie d'un livre que j'ai écrit il y a quelques années. Passionnée par le folklore et les traditions populaires, j'ai pu, grâce aux accréditations dont je disposais pendant ma thèse d'Histoire de l'Art, explorer les arcanes de la Bibliothèque Nationale de France. J'y ai exhumé des trésors: cahiers d'ethnologie du XIXe siècle, grimoires de la fin du Moyen-âge, dessins d'animaux et d'arbres de Pâques datant du XVIIe siècle...

    Je ne peux exposer ici l'intégralité de ces recherches car mon ouvrage fait environ trois cents pages...

    Il a sommeillé dans un tiroir pendant plusieurs années, en raison de problèmes de santé mais en ce printemps 2012, je l'ai redécouvert avec émotion et j'espère le mener à son terme, pour l'année prochaine, qui sait!

    Je voulais partager avec vous certaines de ces traditions et j'ai donc sélectionné celles qui me semblaient être les plus représentatives de « l'esprit de Pâques ».

     

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    Je vous souhaite de Joyeuses et Gourmandes Pâques!

     

    Image52b.jpg Cette note colorée est l'oeuvre de Christophe, mon mari, passionné de bougies. Il m'a offert ces oeufs et ces fleurs de cire, façonnés avec amour. Il utilise de la cire purement végétale et des colorants naturels...


    Plume4
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